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2503. (1870) La science et la conscience « Chapitre IV : La métaphysique »

Quelque chose de dur, d’indifférent et de froid plane sur ses plus riants tableaux ; c’est le règnede la nécessité qui en assombrirait toute la poésie, si l’homme n’était doué de la puissance de transporter en dehors de lui la vie idéale qui est en lui-même.

2504. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Du Marsais Articles de l’Encyclopédie Compilation établie à partir de l’édition numérisée de l’ARTFL A A, a & a s.m. (ordre Encyclopéd. Entend.

2505. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

D’où vient ce privilège acquis aux habitants de l’ancienne Grèce, de s’être rendus les maîtres de toutes les nations modernes dans la poésie, l’éloquence, et les beaux-arts ?

2506. (1876) Romanciers contemporains

L’éloquence et la poésie sont, à nos yeux, deux arts suprêmes, deux arts incomparables et souverains, qui d’ailleurs se fondent en un seul. […] Nous voulons parler du voyageur d’instinct et de race qui, dès les bancs du collège, a aspiré à traverser les mers et à aborder sur les plages lointaines, dont le cœur s’est de bonne heure laissé envahir par cette vague, indéfinie et curieuse poésie qu’on nomme la poésie de l’espace, qui était bien plus intéressé par l’entreprise des Argonautes que par les guerres du Péloponnèse, bien moins charmé par l’Iliade que par l’Odyssée, bien autrement ému par les dangers de Girard de Veer que par la résistance de Léonidas aux Thermopyles, et qui, ayant à choisir entre diverses célébrités, prise fort peu celle de Miltiade ou de Scipion et lui préfère la gloire obtenue par Christophe Colomb, Cook ou Bougainville. […] Il a toujours eu, et il la fait partager au lecteur, une vive prédilection pour ces vieilles légendes, pour ces contes traditionnels, poésie du peuple qui, de génération en génération, se conserve au foyer de famille, talisman héréditaire de la maison du paysan et de la cabane du bûcheron, douce et grave preuve de la sagesse des aïeux, recueillie avec respect par les enfants, ou bien innocentes et rustiques chansons du temps passé qui, se transmettant d’âge en âge dans leur forme naïve, et ayant égayé nos devanciers, nous égayent encore aujourd’hui. […] L’une des deux amies se marie et fait le traditionnel voyage de noces, et c’est ainsi que, dans ce livre charmant, la Franche-Comté revit tout entière avec ses coutumes, ses mœurs, ses paysages, ses physionomies locales et toute la poésie de la région. […] Cette vérité est parfaitement applicable à la prose qui, plus que la poésie encore, exige une grande sobriété et une fermeté extrême dans la trame.

2507. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Le roman d’idées, le roman d’analyse prennent la vogue ; bien que s’y rattachant par le côté d’observation, par l’accentuation du pessimisme, ils s’en dégagent par une plus grande partie accordée à la psychologie, à l’idéalisme et à la poésie. […] Je passe sur des détails trop vrais et j’arrive à ce tableau d’un lavoir, d’une exactitude photographique et qui a sa poésie dans le réalisme. […] Ajoutons que ce succès est mérité, et qu’à notre époque de poésie le plus souvent nuageuse sans élévation, énergique sans but, on est heureux de trouver un homme qui, avec le culte de la forme, ait le respect de l’idée. […] Je regrette tout ce que j’ai coupé, mais l’espace commande ; il ne me reste plus qu’à engager le lecteur à lire avec recueillement ces poèmes dont chaque vers est aimé et ciselé à la façon antique ; il y a dans ce livre un parfum de poésie grecque et une pureté de ferme et de langage qui rappellent le charme des bonnes œuvres d’André Chénier. […] L’adjectif charmant, à propos d’une araignée, peut paraître exagéré ; qu’on relise ce passage du livre de Michelet et l’on verra que la pauvre bête a bien aussi sa poésie.

2508. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome II

» Plus simplement, avec cette belle tenue dans les allusions personnelles qui fait l’austère poésie de sa figure morale, Taine déclarait, dans l’avant-propos de sa Conquête jacobine : « J’ai encore le regret de prévoir que cet ouvrage déplaira à beaucoup de mes contemporains. […] Elle tressaillait déjà au fond de ces récits d’une si prenante poésie, mais si malsaine. […] Vous êtes-vous demandé quelquefois comment et par qui s’est formé ce trésor de la poésie populaire où se rencontrent de merveilleuses élégies, des épopées ramassées en une chanson, des tragédies de famille en quelques couplets ? […] C’est la saisissante audace de cette intelligence servie par ces impeccables doigts, et jusqu’à cette horreur que le vieil Aristote revendiquait comme une des conditions de la grande poésie.

2509. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

et passe ainsi tes jours dans les extases d’une passion pétrifiée et toute divine, et ne te mêle ni à la politique, ni à l’ambition, ni à rien de ce qui passe ; enrichis ton âme et la nôtre des seuls biens qui ne passent pas, la contemplation de ce qui est éternellement beau dans les lieux, dans les formes, dans la pensée, dans la poésie, sans en tirer ni salaire, ni orgueil, ni gloire vaine, mais en en tirant le bonheur de vivre et d’entrevoir ainsi avec certitude le but de la vie et de la mort, le grand et le beau.

2510. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) » pp. 145-224

« Chose admirable, la poésie d’un peuple est l’élément de son progrès.

2511. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

Sa poésie, c’est lui, et en même temps, c’est vous.

2512. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Je sais bien ce qu’on peut trouver qui manque à Henriette : les imaginations ardentes, les sensibilités tourmentées ne s’y satisferont pas ; cela manque d’envolée, de lyrisme ; c’est un peu la poésie de la Gabrielle d’Augier, avec moins de prétention.

2513. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

Zola : Je pense — dit Pommageot en s’animant — que toutes les vieilles blagues du romantisme sont finies ; je pense que le public en a assez, des phrases en sucre filé ; je pense que la poésie est un borborygme ; je pense que les amoureux de mots et les aligneurs d’épithètes corrompent la moelle nationale ; je pense que le vrai, le vrai tout cru et tout nu est l’art ; je pense que les portraits au daguerréotype ressemblent… — C’est un paradoxe !

2514. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Les Védas, les anciennes poésies arabes, ont été conservés de mémoire pendant des siècles, et pourtant ces compositions présentent une forme très arrêtée, très délicate.

2515. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

Ils ne me semblent pas se douter, qu’il y a dans ces pages une introduction toute neuve de poésie et de fantastique dans l’étude du vrai, et que j’ai tenté de faire faire un pas au réalisme, et de le doter de certaines qualités de demi-teinte et de clair-obscur littéraire, qu’il n’avait pas.

2516. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

Ce n’est pas seulement dans les études philosophiques et morales qu’on voit le défaut de sens psychologique de l’esprit français ; on le retrouve dans nos poésies et dans nos romans, si sobres de ces détails de la vie intime qui surabondent chez les poëtes et les romanciers de race saxonne.

2517. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

La poésie naissante et la religion renaissante au seizième siècle y ont imprimé leur gravité magnifique, et l’on y sent palpiter, comme dans Milton lui-même, la double inspiration qui alors souleva l’homme hors de lui-même et le porta jusqu’au ciel. […] Le même instinct se révèle encore par les mêmes signes ; la doctrine de la grâce subsiste toujours vivante, et la race, comme au seizième siècle, met sa poésie dans l’exaltation du sens moral.

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