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616. (1881) Le roman expérimental

Plus tard, sans doute, la science trouvera ce déterminisme de toutes les manifestations cérébrales et sensuelles de l’homme. […] Heureusement, plus tard, l’idée se dégage de la rhétorique, s’affirme, règne avec une force souveraine. […] Plus tard, M.  […] Plus tard, au temps de Voltaire, les mœurs étaient déjà changées. […] Plus tard, quand sa femme se livre à l’abbé de la Mole, M. 

617. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Nous verrons cela plus tard. […] Il reviendra plus tard à son jardin, sans doute ; mais il était naturel qu’il eût au moins une rechute. […] On sent, au premier regard, un homme qui n’a point de métier (plus tard on s’apercevra que c’est un homme qui a un métier à lui). […] Plus tard le ton sera tout différent, mais non la pensée. […] Il a, plus tard, vingt fois, démenti cet enthousiasme, en faisant remarquer combien Athalie est d’un mauvais exemple.

618. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

Tour à tour on le voit à l’armée du roi Édouard, gentilhomme du roi, mari d’une demoiselle de la reine, muni d’une pension, pourvu de places, député au parlement, chevalier, fondateur d’une famille qui fit fortune jusqu’à s’allier plus tard à la race royale. […] Froissart en fait sous le nom de Chroniques, Boccace encore mieux ; puis, après lui, les seigneurs des Cent Nouvelles nouvelles, et plus tard encore Marguerite de Navarre. […] À travers ces dévergondages d’esprit, parmi ces exigences raffinées et cette exaltation inassouvie de l’imagination et des sens, il y avait une passion, l’amour, qui, les réunissant toutes, s’était développée à l’extrême, et montrait en abrégé le charme maladif, l’exagération foncière et fatale, qui sont les traits propres de cet âge, et que la civilisation espagnole reproduisit plus tard en florissant et en périssant. […] Chose inouïe en ce temps, il observe les caractères, note leurs différences, étudie la liaison de leurs parties, essaye de mettre sur pied des hommes vivants et distincts, comme feront plus tard les rénovateurs du seizième siècle, et, au premier rang, Shakspeare. […] Comme plus tard l’Espagne, renouvelant le moyen âge, après avoir éclaté splendidement et follement par la chevalerie et la dévotion, par Lope et Calderon, par saint Ignace et sainte Thérèse, s’énerva elle-même par l’inquisition et la casuistique, et finit par tomber dans le silence de l’abêtissement ; ainsi le moyen âge, devançant l’Espagne, après avoir étalé l’héroïsme insensé des croisades et les extases poétiques du cloître, après avoir produit la chevalerie et la sainteté, saint François d’Assise, saint Louis et Dante, s’alanguit sous l’inquisition et la scolastique, pour s’éteindre dans les radotages et le néant.

619. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

Mais nous pouvons admettre comme certain que beaucoup de modifications entièrement dues aux lois de la croissance, et d’abord sans aucune utilité à une espèce, sont devenues plus tard avantageuses à ses descendants modifiés. […] Un autre groupe de transition, celui des reptiles-ornithoïdes, donna naissance, sans doute, mais beaucoup plus tard peut-être, à l’ordre des oiseaux, représentés par des genres encore très imparfaits, mais qui, dans leur imperfection, devaient avoir assez d’avantage sur les poissons nageant à la surface, ou même sur les reptiles ichthyoïdes volants pour les exterminer, ou du moins pour diminuer de beaucoup le nombre de leurs représentants et de leurs espèces. […] Plus tard, enfin, le reptile terrestre devenu parfait entra en lutte avec ses congénères ailés, transformés par d’autres moyens et probablement très différents, qui, dépossédés du royaume de l’air, vinrent lui disputer la domination de la terre, sur laquelle l’oiseau étendit en planant sa suprématie jusque-là souveraine. […] Ces types et groupes de types, devant la concurrence de types ichthyomorphes supérieurs, se seraient peu à peu réfugiés, les uns dans les vases de fond ou les sables de rivages, où ils ont peut-être envoyé jusqu’à nous l’un de leurs descendants, l’Amphioxus, presque encore à demi mollusque et qui a été d’abord classé parmi les Gastéropodes ; tandis que les autres, au contraire, s’élevant dans les couches supérieures des eaux, préludaient par degrés successifs et par un nombre considérable de groupes transitoires de plus en plus élevés à l’organisation de l’être qui plus tard put devenir le rudiment de la classe des reptiles et de celle des oiseaux. […] Par suite de la division du travail physiologique, la faculté électrique a dû se localiser d’une manière quelconque, d’abord dans chaque individu ; plus tard, en vertu des deux principes de divergence des caractères et de sélection naturelle, cette faculté a dû devenir spéciale à certaines espèces, de moins en moins nombreuses, mais en se perfectionnant toujours de manière à ne se perpétuer que chez celles où elle avait atteint le plus haut degré possible de force et de perfection, tandis qu’elle s’atrophiait de plus en plus chez les autres : à peu près aussi comme les espèces ailées, aujourd’hui vivantes, sont admirablement appropriées pour le vol, ou, comme les Coléoptères de Madère, renoncent complétement à l’usage de leurs ailes pour éviter les dangers qu’ils courent à en faire usage.

620. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

Plus tard, l’abbé Barthélemy ne s’aperçut pas qu’il se souvenait beaucoup trop du cercle de Chanteloup, en nous reconduisant jusque dans Athènes. […] Il y eut quatre de ces Anthologies grecques célèbres : la première, cueillie en si heureuse saison, fut donc celle de Méléagre ; la seconde fut celle de Philippe de Thessalonique, lequel vivait au plus tard sous Trajan ; la troisième est due à un avocat Agathias, qui la dressa dans la seconde moitié du vie  siècle, après le règne de Justinien ; la quatrième enfin, postérieure de quatre siècles environ à la précédente, fut compilée par un certain Constantin Céphalas, duquel on ne sait rien autre chose. […] Méléagre est déjà subtil (car je ne prétends pas dissimuler ses défauts), il l’est comme Ovide le sera, et bien plus qu’Ovide ; il l’est comme on le sera plus tard dans les sonnets, dans les madrigaux les plus raffinés.

621. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIe entretien. Vie du Tasse (1re partie) » pp. 5-63

Homme ou Dieu, tout génie est promis au martyre : Du supplice plus tard on baise l’instrument ; L’homme adore la croix où sa victime expire Et du cachot du Tasse enchâsse le ciment. […] Plus tard, Torquato y rejoignit son père. […] « Torquato », dit le marquis Manso, qui l’avait revu après ses malheurs et à un autre âge, « était un homme si accompli de forme, de stature et de visage, que, parmi les hommes de la plus haute taille, il pouvait être admiré comme un des plus imposants et des plus merveilleusement proportionnés ; son teint était frais, coloré, bien que dès sa jeunesse les études, les veilles, et plus tard les revers et les souffrances, eussent donné un peu de pâleur et de langueur à ses traits.

622. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

Plus tard, s’il avait vécu, il serait retourné pleinement à ce rire désabusé qui joue si bien dans les belles rides de la vieillesse. […] Le penseur chrétien qu’il allait être, l’auteur du Curé de village et du Médecin de campagne, apprit plus tard que les enfants nus ne sont pas innocents quand ils portent la faute de leurs pères. […] En ferez-vous une plus tard ?

623. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Duclos commença là en petit ce qu’il fera plus tard dans la société : il fut respecté et peut-être un peu craint de ces jeunes seigneurs ; il se tint à sa place, mais se la fit. […] Il eut de tout temps de ces mots et des plus heureux, comme lorsque plus tard un candidat à l’Académie lui donnant à entendre qu’il était malade, infirme, et qu’il n’occuperait le fauteuil que peu de temps, Duclos repartit : « L’Académie n’est pas faite pour donner l’extrême-onction. » Mais d’autres fois il manquait son effet et n’arrivait qu’à la crudité, lorsqu’il disait, par exemple, des drames larmoyants, alors à la mode : « Je n’aime pas ces pièces qui font tant pleurer : ça tord la peau. » On n’a ici que la rudesse de la secousse et le choc sans l’aiguillon.

624. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

Mme de Coulanges était sans doute de celles qui avaient le plus pris sa défense : aussi était-elle outrée plus tard au nom de tout son sexe quand elle vit qu’il n’y avait plus moyen de se faire illusion, et que le héros de roman n’était décidément qu’un joueur, un voluptueux et le plus spirituel des libertins : « La Fare m’a trompée, disait-elle plaisamment, je ne le salue plus. » Cette trahison de cœur et la douleur qu’elle en ressentit conduisirent Mme de La Sablière, âme fière et délicate, à une religion de plus en plus touchée, qui se termina même, par des austérités véritables : elle mourut plusieurs années après aux Incurables, où elle avait fini par habiter. […] Il est bien certain que si La Fare s’est retiré pour un passe-droit comme il arriva vingt-cinq ans plus tard à Saint-Simon, ce n’a pas été avec la même arrière-pensée que lui : il n’écrit ses mémoires que par occasion et au hasard, non avec suite.

625. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

Tel est presque en entier ce discours qui fit alors tant de bruit, qu’on n’osa imprimer d’abord dans les recueils de l’Académie française, et qui ne fut imprimé que plus tard dans ceux qu’on publiait en Hollande. […] La première fois qu’elles s’y glissèrent (c’est Dangeau encore qui nous l’apprend dans la suite de son journal), ce fut huit ans plus tard (7 septembre 1702) pour la réception d’un autre évêque, et d’un évêque aussi dont on voulait se moquer.

626. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

La margrave, en se mariant, avait désiré avoir près d’elle les nièces de Mme de Sonsfeld, sa gouvernante, les demoiselles de Marwitz ; plus tard, voyant que son mari paraissait distinguer l’une d’elles, elle fut jalouse et désira la marier. […] Elle était donc gagnée quand même par ce tour charmant, spirituel, amusant, qui reconquit plus tard Frédéric ; elle fit comme la postérité, elle rit et elle fut désarmée.

627. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. (Suite et fin) »

Ils y furent trompés, et quelques-uns eurent plus tard à s’en repentir. […] Il faut l’entendre, avant tout, parler de la chose sur laquelle il a le plus droit d’être écouté, de celle qu’il a le mieux sue et qu’il avait le plus à cœur de posséder et de faire dignement, l’office et la fonction de la royauté ; soit qu’il songe à son fils dans ses instructions, soit que plus tard il s’adresse à son petit-fils partant pour régner en Espagne, il excelle à définir dans toutes ses parties ce personnage qu’il a su le mieux être, qu’il a été le plus naturellement et comme par une vocation spéciale, le personnage de souverain et de roi. il faut l’entendre encore dans cette Conversation devant Lille (qui se lit dans les Œuvres de Pellisson), parlant dans l’intimité, mais non sans quelque solennité selon sa noble habitude, de son amour pour la gloire, du sentiment généreux qui l’a poussé à s’exposer et à paraître à la tranchée et à l’attaque comme un simple mortel, comme un soldat : « Il n’y a point de roi, pour peu qu’il ait le cœur bien fait, disait-il, qui voie tant de braves gens faire litière de leur vie pour son service, et qui puisse demeurer les bras croisés. » On retrouve là à l’avance, dans la bouche du monarque, quelques-unes des belles pensées de Vauvenargues sur la gloire, avec un peu plus d’emphase, mais non moins de sincérité.

628. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Histoire du roman dans l’Antiquité »

Il les observe, il les écoute, tout comme fera plus tard en pareil cas Gil Blas, cette fine mouche ; — et, en général, il est âne à fort observer et fort écouter les différentes sortes de maîtres au service desquels il va successivement passer ; si, en sa qualité d’âne, il n’est pas toujours au salon, à la cuisine ou dans l’alcôve, en cette même qualité il a l’oreille longue et fine, et il entend de loin. […] Plus tard, on a eu par le roman des tableaux complets de la vie humaine, à la manière de Gil Blas, ou des tableaux limités, tels que Manon Lescaut ou Paul et Virginie, qui surpassent en valeur Daphnis et Chloé, la perle antique elle-même.

629. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Maurice et Eugénie de Guérin. Frère et sœur »

« Maman, lui disait-elle plus tard, était contente de cette union, de cette affection fraternelle, et te voyait avec charme sur mes genoux, enfant sur enfant, cœur sur cœur, comme à présent. » Ces sentiments ne firent que grandir et se fortifier avec l’âge. […] Je te trouvais plus savant que moi, surtout lorsqu’un peu plus tard tu me citais Virgile, ces Églogues que j’aimais tant et qui semblaient faites pour tout ce qui était sous nos yeux.

630. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

N’ayant pas reçu de bonne heure toute l’éducation qu’il aurait fallu, s’étant refusé par vertu, par scrupule, par esprit étroit de bourgeoisie, toute celle même qui était à sa portée, l’expérience de Versailles et de la Cour, celle des femmes et des grands seigneurs, et plus tard le spectacle de l’ambition la plus gigantesque dans le sein du plus grand héros moderne, il avait pourtant des débris, des fragments de poète pathétique et terrible. […] Pour bien le définir, je dirai que s’il y avait au xviiie  siècle les femmes de Jean-Jacques, tant celles de la noblesse que de la bourgeoisie, — les Boufflers, les d’Houdetot, les d’Épinay, les La Tour-Franqueville, plus tard Mme Roland, — qui étaient plus ou moins d’après la Julie ou la Sophie de l’Émile, il y eut aussi les hommes à la suite de Rousseau, les âmes tendres, timides, malades, atteintes déjà de ce que nous avons depuis appelé la mélancolie de René et d’Oberman.

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