Le roi s’indigne et s’emporte, elle rit et répond : « Tu as bonne grâce de te fâcher de la sorte, pour un méchant eunuque décrépit, tandis que moi qui ai perdu mille dariques, je prends patience et me tais. » Plus tard, elle invite Statira, la femme de son fils, à souper. […] Ils envoyèrent consulter l’oracle de Delphes ; la Pythie répondit avec ironie : — « Ne fortifiez pas l’isthme, ne le creusez pas. — Zeus en eût fait une île, si tel avait été son dessein. » — Les Cnidiens interrompirent les travaux et laissèrent prendre leur ville par Harpage, préférant la ruine à l’impiété. — Quatre siècles plus tard, Pline l’Ancien s’étonnait encore de la témérité des mineurs dépeçant la terre pour en arracher l’or. — « Ainsi les hommes déchirent les fibres du globe, ils respirent sur les excavations pratiquées par eux-mêmes ; puis ils s’étonnent que, quelquefois, la terre s’ouvre spontanément ou tremble, comme si l’indignation ne suffisait pas pour exciter ces phénomènes dans le sein sacré de notre Mère. » Les Eaux surtout, si transparentes pour l’homme antique, sous lesquelles il entrevoyait clairement des Êtres divins, aux traits vagues, aux voix bouillonnantes, épanchant leur vie nourricière à travers le monde, inspiraient une vénération religieuse.
L’art n’ayant pas encore idéalisé les Érynnies, comme il fit plus tard, Eschyle les évoqua dans la laideur surhumaine que leur prêtaient les mythes primitifs, et telles que l’imagination populaire les voyait en rêve. […] C’est l’idéal du sinistre : Eschyle n’a jamais soufflé d’une bouche si violente, d’une si longue haleine, dans ce que Shakespeare appellera plus tard « la trompette hideuse des malédictions ».
Il manquait au déclin de sa beauté mourante, — peut-être en aura-t-elle jailli plus tard, — cette lueur de l’âme qui colore la cime des vies purifiées de l’enthousiaste et suprême rougeur des crépuscules. […] Vous vous rappelez le succès de ce livre auquel on aura peut-être, plus tard, le courage de donner le nom qu’il mérite, celui de la Manon Lescaut du dix-neuvième siècle.
Nos poètes et nos artistes doivent donc s’attacher uniquement à plaire aux esprits d’élite ; c’est même le plus sûr moyen d’avoir un peu plus tôt ou un peu plus tard le succès populaire : car la pensée de quelques hommes supérieurs finit toujours par diriger la foule. […] Et puis, il faut avouer que les poèmes de l’école Delilienne, et, plus tard, les vers de l’empire, quelque bien faits qu’ils fussent, étaient surtout bien faits pour décourager de la poésie française !
Nous ne nous soucions guère de ce que nous aurons à faire plus tard pour nous remémorer ce que nous aurons appris. […] Plus tard, il n’en fallait plus que deux, puis un seul : finalement, une lecture unique, attentive et analytique, suffisait 70.
Cette action de charité lui avait porté bonheur, et il lui attribuait d’avoir attiré bien plus tard les bénédictions de Dieu sur lui.
En plaidant plus tard contre le célibat ecclésiastique, l’abbé n’était donc pas tout à fait aussi désintéressé qu’on l’aurait cru dans la question46.
Trente ans plus tard, il revoyait, en courant les Universités des bords du Rhin, et le vieux Greutzer le mythologue, et l’historien Schlosser, et le jurisconsulte Mittermaier.
Les nombreux passages traduits d’Homère qui ornent le Génie du Christianisme, et plus tard la docte reproduction poétique qu’on admira dans les Martyrs, relevèrent publiquement les images du Beau et indiquèrent à tous ceux qui en étaient dignes les chemins des hautes sources.
Il semble même, plus tard, que l’exemple de Rousseau, et ses succès, revenant jusqu’au sage ami, aient réveillé la tentation dans son cœur et jeté une ombre d’un moment sur sa félicité longtemps inaltérable.
Les Anglais cependant se soumettront le plus tard possible au bon goût général ; leur liberté étant fondée sur l’orgueil national plus encore que sur les idées philosophiques, ils repoussent tout ce qui leur vient des étrangers, en littérature comme en politique.
ce que La Fontaine, sans s’en douter, redira plus tard.
Les littérateurs hantent les peintres, les sculpteurs, les architectes ; les uns et les autres font échange de pensées, de goût, d’idéal606 Les littérateurs même seront au premier rang dans les vives polémiques auxquelles donneront lieu les Bouffons d’abord, et plus tard la rivalité de Gluck et de Piccinni.
Après, il fallait vivre. « J’ai été pion, disait-il plus tard, pion ou quelque chose d’approchant, et je n’en suis ni fier ni honteux. » Il nous a raconté comment il fut maître d’études au collège d’Aix, et en même temps étudiant à la Faculté des Lettres.
[Pièce — 1842 — insérée plus tard dans l’édition définitive des Fleurs du mal (1890).]