En 1844, le timbre marquait soixante et onze millions de numéros, plusieurs grands et pleins comme des volumes. […] Les uns sont pleins d’amour divin, les autres sont pleins d’eau-de-vie1160. » Les jeunes gens ont pris rendez-vous avec les filles, et le diable a fait ses affaires encore mieux que le bon Dieu. […] Affectueux, plein d’abandon, innocemment moqueur, avec une imagination naturelle et charmante, une fantaisie gracieuse, une finesse exquise, et si malheureux ! […] Son âme était trop pleine, il n’avait pas besoin d’aller bien loin chercher des sujets. […] Il revient, s’assoit dans son petit pavillon grand comme une chaise à porteurs, dont la fenêtre donne sur le verger du voisin, et la porte sur un jardin plein d’œillets, de roses et de chèvrefeuilles.
Gasquet est plein d’enthousiasme et M. […] Plein de talent d’ailleurs, et d’autant plus à plaindre. […] Les lointains sont pleins de silence. […] D’autres la pénètrent, se risquent jusqu’au bord du gouffre plein d’étoiles où grondent les Forces, tentent des synthèses. […] Or les seuls hommes qui aient actuellement la notion pleine et entière de la liberté, ce sont les Anarchistes.
Pleins d’expérience, ils discouraient ensemble, semblables à des cigales qui, sur la cime d’un arbre, font résonner la forêt de leur mélodieuse voix. » La belle Hélène, sortie de son palais pour contempler le combat, affligée des malheurs qu’elle cause, compatit aux peines de Priam, s’agenouille devant lui et lui nomme un à un les principaux chefs des Grecs, à mesure qu’ils défilent sous ses yeux dans la plaine. […] Leur entretien est plein de déférence dans la bouche de Pâris, plus léger que pervers, plein d’indulgence et de mesure dans la bouche d’Hector, aussi politique que brave, et qui cherche non à humilier, mais à relever le cœur de son frère. […] « Ainsi, lorsque, dans le firmament, à la lueur de la lune argentée, les radieuses étoiles scintillent, lorsque les vents se taisent dans les airs et que la transparence de la nuit laisse découvrir au loin les collines, les vallées, les hautes cimes des montagnes, le vaste espace des cieux qui s’étend devant nous laisse apercevoir tous les astres, et le cœur du berger est plein de joie… Ainsi brillent çà et là les feux que les Troyens ont allumés devant Ilion et le Xanthe aux flots rapides. […] Ils les ramènent au camp, « et, après s’être baignés et parfumés d’une huile onctueuse, ils s’asseyent pour prendre leur repas et puisent dans les jarres pleines un vin délectable ». […] toi l’ami le plus cher d’une malheureuse, je te laissai plein de vie quand je quittai les tentes d’Achille, et maintenant que j’y retourne je te retrouve sans vie, ô pasteur des peuples !
Je sais aussi que le gouvernement de Louis XIV était plein d’abus, et que bon nombre des critiques de Fénelon sont méritées. […] Un autre trait propre à Fénelon, c’est la vivacité et la variété de son goût pour les choses de l’esprit, et la liberté pleine de candeur avec laquelle il en porte des jugements. […] Il est plein de vues ingénieuses sur les qualités et les effets des ouvrages d’esprit, et de jugements délicats et profonds sur les modèles. […] Son Neptune et son Eole « aux sourcils épais et pendants, aux yeux pleins d’un feu sombre et austère », ne sont que des figures rébarbatives. […] Aussi, un certain âge passé, Télémaque n’est-il guère lu, quoiqu’il soit plein de beautés appropriées aux esprits mûrs.
… Mais l’image, les classiques en sont pleins, la tragédie n’est qu’image. […] Et un matin, revenant d’une pleine eau dans la Méditerranée, à l’une de ces trois femmes rencontrée sur le seuil de sa chambre, une femme de trente-cinq ans, une magnifique créature, il jetait un de ces baisers où l’on jette son âme… Ce furent une fontaine de délices, puis des larmes, puis des lettres, puis plus rien. […] Il regrette un volume d’environ 150 pages, composé l’année qui a suivi sa philosophie : la visite d’un jeune splenétique à une fille, un roman psychologique trop plein, dit-il, de sa personnalité. […] On croirait voir en elle une Violante, une de ces courtisanes du xvie siècle, un de ces êtres instinctifs et déréglés qui portent comme un masque d’enchantement, le sourire plein de nuit de la Joconde. […] Il ne les communiquait qu’à son mentor intime, M. de Gerlach, un mystique germain, un conservateur féodal à la de Maistre, plein de mépris pour les parvenus du droit national, et outré de la visite de la reine Victoria à Paris.
Tout le boulevard devant les bureaux du Gaulois, était plein de juifs, et, à toute minute des coupés, comme on en voit à la porte de l’église Saint-Augustin, jetaient un israélite sur la chaussée. […] Quant à mon ancienne adorée, c’est une bien portante bourgeoise, aux yeux noirs d’Espagnole encore pleins de jeunesse, aux dents éclatantes, et portant joyeusement et gaillardement ses années. […] Mardi 6 juillet Spuller, ce gros homme matériel, quand il parle de Gambetta, c’est avec une tendresse touchante, et cette tendresse apporte à ce qu’il dit, une éloquence de cœur, pleine d’intérêt. […] Il disait encore une certaine déformation du plein de la cuisse, et très souvent des zébrures de varices dans les jambes, et le pied conservant sa blancheur, mais sous une peau sèche, et comme pulvérulente. […] En dépit de mes relations amicales, et de ma haute estime pour la valeur personnelle de l’homme, je crois que le choix d’un savant, comme ministre de l’Instruction publique, est le choix qui peut être le plus hostile aux hommes de lettres : car un savant est à la fois tout plein de mépris pour leurs travaux, et tout à la fois un peu jaloux de leur renommée retentissante.
La table où nous rompons le pain est encor pleine, Que la Mort, par nos noms, nous dit de nous lever. […] La sensation d’Athalie est grande comme le temple de Salomon, plein de la présence de Jéhovah. […] À l’exception de quelques prologues courts et véritablement inimitables de ses fables, le style en est vulgaire, inharmonieux, disloqué, plein de constructions obscures, baroques, embarrassées, dont le sens se dégage avec effort et par circonlocutions prosaïques. […] Si cet homme est Bossuet, c’est-à-dire s’il réunit dans sa personne la conviction qui assure l’attitude, la pureté de vie qui préconise le Verbe, le zèle qui dévore, l’autorité qui impose, la renommée qui prédispose, le pontificat qui consacre, la vieillesse qui est la sainteté du visage, le génie qui est la divinité de la parole, l’idée réfléchie qui est la conquête de l’intelligence, l’explosion soudaine qui est l’assaut de l’esprit, la poésie qui est le resplendissement de la vérité, la gravité de la voix qui est le timbre des pensées, les cheveux blancs, la pâleur émue, le regard lointain, la bouche cordiale, les gestes enfin qui sont les attitudes visibles de l’âme ; si cet homme sort lentement de son recueillement ainsi que d’un sanctuaire intérieur ; s’il se laisse soulever peu à peu par l’inspiration, comme l’aigle d’abord pesant, dont les premiers battements d’ailes ont peine à embrasser assez d’air pour élever son vol ; s’il prend enfin son souffle et son essor, s’il ne sent plus la chaire sous ses pieds, s’il respire à plein souffle l’esprit divin, et s’il épanche intarissablement de cette hauteur démesurée l’inspiration ou ce qu’on appelle la parole de Dieu à son auditoire, cet homme n’est plus un homme, c’est une voix. […] « Servez donc ce roi immortel et si plein de miséricorde, qui vous comptera un soupir et un verre d’eau donné en son nom, plus que tous les autres ne feront jamais tout votre sang répandu ; et commencez à compter le temps de vos utiles services du jour que vous vous serez donnés à un maître si bienfaisant.
L’histoire, envenimée par les pamphlets du temps pleins des animosités de la Fronde et des parlements, a défiguré cette reine habile. […] La correspondance de ce second père avec le jeune homme pendant les absences de M. le Maistre de Paris, est pleine de ces naïvetés à la fois tendres et austères qui caractérisent ces paternités intellectuelles. […] Bérénice, qui suivit Britannicus, n’est qu’une élégie héroïque pleine d’allusions aux amours du roi. […] Elle est pleine de meurtres et de catastrophes tragiques ; mais ces grands sujets de larmes ou de terreur, tels que Saül, par exemple, l’Oreste biblique, ne concordaient pas assez avec la naïveté du sexe de ses actrices : il y avait là des mystères de haute politique et des éclats de voix tragiques qui ne pouvaient pas avoir pour interprètes et pour organes des jeunes filles de seize ans. […] XVIII Racine toutefois, avant de se lancer à plein génie dans son œuvre, voulut s’assurer que cette œuvre serait suivant la pensée et suivant le cœur de Mme de Maintenon.
La moustache se retrousse, courte et rangée aux abords sur une lèvre pleine de bonté. […] C’est que j’avais encore dans les yeux et dans le cœur la vision toute fraîche d’un Goncourt robuste, alerte, plein de santé, plein d’ardeur, plein de projets, hélas si touchants ! […] Les partis s’agitaient… Les ministères étaient pleins d’angoisse ! […] La phrase est souple sans clownerie, sonore sans déclamation, et pleine d’images heureuses qui se gravent dans l’esprit. […] … Ici, je me sens plein d’incertitudes et d’hésitations.
À côté de cette barbarie, une société charmante, pleine d’esprit, de lumières et de grâce. […] Elle entretenait et produisait une noblesse admirable, pleine de bravoure et d’éclat. […] Il y a du vrai, en effet, dans le principe germanique qu’une société n’a un droit plein à son patrimoine que tandis qu’elle peut le garantir. […] On allait à pleines voiles vers la médiocrité. […] Pleins du juste orgueil que donne la conscience de savoir la vérité que le vulgaire ignore, ils ne voudront pas être les interprètes des pensées superficielles de la foule.
Par contre, elle est pleine de rayons et de parfums. […] Jean Aicard a les yeux si pleins de soleil, qu’il ne distingue pas nettement les tristesses de la vie. […] Le marquis et la marquise, pleins de tendresse et d’illusions, jugèrent qu’un grand poète leur était né. […] Le poète adresse à l’inconnu un appel plein d’angoisse. […] Ils sont bien modelés, très vivants, très émus, pleins de pensée.
En est-il moins profond et moins plein de délices ? […] Sa complainte sur le tombeau d’Emma est pleine de cette douce mélancolie qui caractérise les écrits du seul poète élégiaque de la France. […] salut, vous dont les vers, pleins d’une douceur sublime, charmèrent mon enfance et instruisirent ma jeunesse ! […] Il s’occupe des sujets les plus sérieux, et cependant son style est plein d’imagination. […] Ses premiers sermons sont pleins d’antithèses, de battologie et d’enflure de style.
Je vous recommande la fameuse classification des génies, pleine de trous, mais pleine de sommets sur chacun desquels s’allume un phare. […] Il l’incite à se dépasser : « Tu es faible aujourd’hui, jeune homme plein d’espoir. […] Et ma chambre fut pleine de myrrhe, et un souffle léger refroidit ma poitrine. […] Les personnages sont pleins de relief et de vie. […] Leurs amours s’appellent, leurs yeux pleins de volupté âpre ou lèche.
« J’avais le projet, dit-il en faisant l’exposition de ce sonnet, de rapporter les persécutions que j’ai éprouvées ; mais la crainte de paraître orgueilleux et plein d’ostentation me détermine à passer rapidement sur ces circonstances : véritablement, il est difficile d’éviter ces imputations lorsqu’on parle de soi. […] « Hier, écrivait-il à son illustre protecteur, hier j’allai voir la célèbre Cassandra, à laquelle je présentai vos hommages ; c’est véritablement une femme étonnante par la profonde connaissance qu’elle a de sa langue naturelle et de la langue latine : je lui trouve une physionomie très agréable ; je l’ai quittée plein d’admiration pour ses talents. […] Les exemples de l’histoire lui sont aussi présents que les amis qu’il admet à sa table, s’il m’est permis de m’exprimer ainsi ; et lorsque le sujet le comporte, il sait répandre à pleines mains, dans sa conversation, ce sel précieux que l’on dirait recueilli dans l’Océan où Vénus prit naissance. » Sa femme Clarisse et ses enfants étaient ordinairement les objets de ses plus charmantes plaisanteries. […] « N’oubliez pas que nous ne sommes que des citoyens de Florence ; mais son chef-d’œuvre de sagesse est la lettre pleine de conseils paternels qu’il écrit au jeune cardinal de Suza, se rendant alors à Rome ; la voici : « Nous avons, ainsi que vous, de grandes grâces à rendre à la Providence, non seulement pour les honneurs et les bienfaits sans nombre qu’elle a répandus sur notre maison, mais plus particulièrement encore à cause qu’elle nous fait jouir, dans votre personne, de la plus éminente dignité qui ait jamais été accordée à notre famille. […] Son début était frappant et son regard plein d’expression ; je commençai à m’intéresser sérieusement à ce qu’il allait dire. — Il commence ; je suis attentif : une voix sonore, des expressions choisies, des sentiments élevés. — Il établit les divisions de son sujet : je les saisis sans peine ; rien d’obscur, rien d’inutile, rien de fade et de languissant. — Il développe ses arguments ; je me sens embarrassé. — Il réfute le sophisme, et mon embarras se dissipe. — Il amène un récit analogue au sujet ; je me sens intéressé. — Il module sa voix en accents variés qui me charment. — Il se livre à une sorte de gaieté ; je souris involontairement. — Il entame une argumentation sérieuse ; je cède à la force des vérités qu’il me présente. — Il s’adresse aux passions ; les larmes inondent mon visage. — Il tonne avec l’accent de la colère ; je frémis, je tremble ; je voudrais être loin de ce lieu terrible. » « Valori nous a laissé, sur les sujets particuliers qui occupaient l’attention de Laurent et de ses amis dans leurs entrevues au couvent de San-Gallo, des détails qu’il tenait de la bouche de Mariano lui-même.
Mais sans mélodie, difficile à comprendre à d’autres qu’à des initiés ; pleine de détails curieux et fouillés ; mais ennuyeuse, oh ! […] Pour obtenir du réel, il faut surtout avoir du réel plein les mains. […] … Cette longue scène, mouvementée, émouvante, pleine de surprises et de péripéties qui se passent dans la pensée et n’en sont que plus réelles (car rien de matériel n’est vrai), est une élégie tragique de la plus grande beauté, écrite d’un style précis dans l’idéal et dans le raffinement, et qui, à elle seule, accueillie comme elle l’a été par mille bravos enthousiastes, eût suffi à établir la réputation d’un écrivain. […] À part quelques expressions qui conviennent plus au livre qu’au théâtre et sont trop raffinées pour dépasser la rampe, toute la pièce est écrite dans une très belle langue pleine de pensées et d’images. […] Cette prédilection me vient-elle de ce que, moi aussi, j’éprouve, plus qu’au milieu d’une carrière si aventureuse et parfois douloureuse, comme un regain d’adolescence dans cet été comme de la Saint-Martin où j’entre quelque peu fourbu, mais si plein de bonne volonté !