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1340. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre deuxième. Le développement de la volonté »

En un mot, l’objet conçu par l’entendement ne peut être pris par lui pour fin que s’il est conçu comme un bien, que s’il est primitivement discerné comme bon, senti bon, c’est-à-dire s’il plaît, et si, à ce titre, il est immédiatement voulu d’une volonté spontanée, antérieure à toute réflexion de l’entendement. […] Non seulement, avant d’agir, nous trouvons de bonnes ou mauvaises raisons pour faire ce qui nous plaît, mais, alors même que nous avons agi sans connaître les vraies causes de nos actes, nous leur imaginons encore telles et telles raisons.

1341. (1904) En méthode à l’œuvre

Prémisses Mais, de n’être pas étrangère au sens originel de Savoir et de Poésie que détiennent en leur intuition ainsi que monstreuse de toute la ventrée omphalienne des Vérités, les Livres aux signes occultes et sacrés, — ou les Védas et l’Avesta, ou la légende de Tao, et l’Histoire des Soleils sur l’empire de Mexitli, — dont perdure une âme moins universellement éperdue en la Théogonie d’Hésiode et le De natura : apparaissant insolite aux poésies de moderne concept, — méditation du poète conscient d’Unité et apporteur de Sanction qu’il me plut être, dès la prime aventure en la vie de l’esprit ma haine du Hasard dit ainsi…   Aux pleines ondes sans dessous de vertige de notre histoire poétique, qui hier seulement devint un résumant torrent qui retentit, pour clore des temps, à des descentes d’éternités, — de sensation, d’émotion et de sentiment presque unanimement a été, même si elle se leurre des généralités de philosophies spiritualistes, a été métaphoriques exaltations au sortir de l’Inconscient et selon le tourment de volupté ou de douleur de spontanés et d’égotistes organismes poétiques en transports de génie, la Poésie. […] *** Nous nous sentons ainsi au terme des seuls développements dont nous avons voulu élargir le texte des Principes, — auquel il nous plut de garder un sens et une atmosphère ainsi que rares, et la sensation de vertige qui émane de l’Essence…   De l’entier développement toute la poétique mouvance, maintenant l’épandra en dramatique diaprure des natures et des êtres l’Œuvre qui prit âme en mon esprit en même temps que la Méthode, dont (au titre générique de Œuvre) elle sort.

1342. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Il est à craindre que la littérature, devenue un art d’autant plus hardi qu’il trouve en autrui moins d’accueil, d’autant plus insolent qu’il voit diminuer ses chances de plaire, d’autant plus ésotérique qu’il sent se raréfier autour de lui l’air intellectuel, il est à craindre qu’au lieu de tendre toujours vers de nouvelles frontières la littérature ne soit destinée à se resserrer en de petites enceintes ponctuées dans le monde, comme un semis d’oasis. […] C’est le sentiment introduit dans la linguistique ; les mots sont jugés bons ou mauvais selon qu’il plaît et sans que l’on soit tenu à fournir un motif valable et discutable.

1343. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

Je prends entre cent exemples la description du château de Corbus dans la Légende des Siècles : L’hiver lui plaît ; l’hiver sauvage combattant, Il se refait avec les convulsions sombres Ces nuages hagards croulant sur ses décombres, Avec l’éclair qui frappe et fuit comme un larron, Avec les souffles noirs qui sonnent du clairon, Une sorte de vie effrayante à sa taille. […] Nous avons vu que M.Hugo se plaît à exécuter des variations, parfois extrêmement belles, sur les lieux-communs les plus abusés, qu’en de nombreux endroits de son œuvre, il s’inspire visiblement des idées simples et parfois fausses, qui ont cours dans le public sur des sujets familiers.

1344. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Rien de plus naturel, du reste, que l’admiration de Villemain pour Pindare, un des poètes les mieux faits pour plaire à toutes les Académies de la terre et à leurs secrétaires perpétuels. […] Mlle Geneviève est l’Antigone de ce livre attardé de son père et qui soutient ses pas tremblants devant la postérité : car ils y vont trembler un peu… Elle n’a pas voulu que ce livre fût perdu, et elle l’a publié en y ajoutant deux mots d’avertissement d’une simplicité que je me plais à reconnaître, d’autant plus qu’elle était pour moi très inattendue.

1345. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Feuilles d'automne, (1831) »

Il est arrivé seulement que, durant tout ce progrès merveilleux de son style, le poëte a plus particulièrement affecté des sujets de fantaisie ou des peintures extérieures, comme se prêtant davantage à la riche exubérance dont il lui plaisait de prodiguer les torrents, et qu’il a, sauf quelque mélange d’épanchements intimes, laissé dormir cette portion si pure et si profonde dont sa jeune âme avait autrefois donné les plus rares prémices.

1346. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, romans (1832) »

Le poëte songeait à sa Notre-Dame lorsqu’il disait dans le prologue des Feuilles d’Automne : S’il me plaît de cacher l’amour et la douleur  Dans le coin d’un roman ironique et railleur.

1347. (1874) Premiers lundis. Tome I « Alexandre Duval de l’Académie Française : Charles II, ou le Labyrinthe de Woodstock »

2° Le goût du public pressent et prépare merveilleusement cet avenir dramatique qu’on se plaît à rêver.

1348. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

Si nous nous plaisons en effet à reconnaître chez M. 

1349. (1875) Premiers lundis. Tome III « Nicolas Gogol : Nouvelles russes, traduites par M. Louis Viardot. »

Gogol, en effet, paraît se rattacher avant tout à la fidélité des mœurs, à la reproduction du vrai, du naturel, soit dans le temps présent, soit dans un passé historique ; le génie populaire le préoccupe, et quelque part que son regard se porte, il se plaît à le découvrir et à l’étudier4.

1350. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Préface de la seconde édition » pp. 3-24

Je conçois qu’on puisse se plaire dans ces plaisanteries, quoiqu’elles soient un peu usées ; mais je ne comprends pas comment il serait possible que mon caractère ou mes écrits inspirassent des sentiments amers.

1351. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XV. De l’imagination des Anglais dans leurs poésies et leurs romans » pp. 307-323

Les essais dans ce genre ont encore plus mal réussi aux Anglais qu’aux autres peuples ; ils manquent essentiellement de grâce dans tout ce qui exige de la légèreté d’esprit : ils manquent de cette promptitude, de cette facilité, de cette aisance, qui s’acquiert par le commerce habituel avec les hommes réunis en société dans le seul but de se plaire.

1352. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « José-Maria de Heredia.. »

Ces tableaux où se plaît son rêve enchanté, il les évoque souvent parce qu’ils sont beaux, mais quelquefois aussi parce qu’ils ne sont plus.

1353. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Anatole France, le Lys rouge »

Elle n’a aucun des préjugés de son éducation et de sa caste, se plaît à errer dans les rues populacières et emmène avec elle, en voyage, un bohème ivrogne à cache-nez rouge.

1354. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Je vois bien que nulle ne lui plaît que l’autre ; c’est elle seule qu’il désire.

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