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1485. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 122-127

Plusieurs morceaux de ses Poésies n'ont pas encore perdu leur agrément.

1486. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Préface »

Nos arts lui doivent aujourd’hui leur tristesse, leur ferveur, leur grandeur, d’être devenus de gravité presque septentrionale dans leurs chefs-d’œuvre et d’avoir perdu en gaîté narquoise, en faconde conteuse.

1487. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VII. Le Fils. — Gusman. »

Supposez que Nestor cherche à modérer les passions d’Antiloque, il citera d’abord des exemples de jeunes gens qui se sont perdus pour n’avoir pas voulu écouter leurs pères ; puis, joignant à ces exemples quelques maximes connues sur l’indocilité de la jeunesse et sur l’expérience des vieillards, il couronnera ses remontrances par son propre éloge et par un regret sur les jours du vieux temps.

1488. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XII. Suite des machines poétiques. — Voyages des dieux homériques. Satan allant à la découverte de la création. »

Soudain, aux regards de Satan se dévoilent les secrets de l’antique abîme ; océan sombre et sans bornes, où les temps, les dimensions et les lieux viennent se perdre, où l’ancienne Nuit et le Chaos, aïeux de la nature, maintiennent une éternelle anarchie au milieu d’une éternelle guerre, et règnent par la confusion.

1489. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre III. Suite du précédent. — Seconde cause : les anciens ont épuisé tous les genres d’histoire, hors le genre chrétien. »

Sans s’appesantir, et sans rien perdre de l’élégance attique, il jeta des regards pieux sur le cœur humain, et devint le père de l’histoire morale.

1490. (1761) Salon de 1761 « Peinture — Vien » pp. 131-133

C’est son amant qu’elle voit, qu’elle voit pour la première fois, au hasard de le perdre.

1491. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Loutherbourg » pp. 224-226

Si les coups de force s’isolent, et se font sentir séparément, l’effet du tout est perdu.

1492. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Julliart » pp. 176-177

Vous ne savez pas qu’un paysage est plat ou sublime ; qu’un paysage où l’intelligence de la lumière n’est pas supérieure est un très-mauvais tableau ; qu’un paysage faible de couleur, et par conséquent sans effet, est un très-mauvais tableau ; qu’un paysage qui ne dit rien à mon âme, qui n’est pas dans les détails de la plus grande force, d’une vérité surprenante, est un très-mauvais tableau ; qu’un paysage où les animaux et les autres figures sont maltraités, est un très-mauvais tableau, si le reste poussé au plus haut degré de perfection, ne rachète ces défauts ; qu’il faut y avoir égard pour la lumière, la couleur, les objets, les ciels, au moment du jour, au temps de la saison ; qu’il faut s’entendre à peindre des ciels, à charger ces ciels de nuages tantôt épais, tantôt légers ; à couvrir l’atmosphère de brouillards, à y perdre les objets, à teindre sa masse de la lumière du soleil ; à rendre tous les incidens de la nature, toutes les scènes champêtres, à susciter un orage, à inonder une campagne, à déraciner les arbres, à montrer la chaumière, le troupeau, et le berger entraînés par les eaux ; à imaginer les scènes de commisération analogues à ce ravage ; à montrer les pertes, les périls, les secours sous des formes intéressantes et pathétiques.

1493. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Elle fut fâchée de la retraite que je fis : mais elle ne perdit pas tout ; car, comme elle aimait à philosopher, je lui laissai de la besogne pour cela en me retirant. […] Lorsque Montesquieu nous dit : « Dans tel cas… tout est perdu !  […] Il le dit, quelquefois : « Non, Monsieur, tout n’est pas perdu quand on met le peuple en état de s’apercevoir qu’il a un esprit. Tout est perdu au contraire quand on le traite comme une troupe de taureaux. […] Charles XII a fait six mois sa cuisine à Demir-Tocca, sans perdre rien de son héroïsme. » — « Pourquoi tant louer la force physique de ses héros ?

1494. (1878) Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Tome I (2e éd.)

Toutefois si on laisse les grains de nielle entiers trop longtemps immergés dans l’eau, les anguillules finissent par perdre la faculté de reviviscence. […] La dessiccation lui a fait perdre ses propriétés ; l’humectation les lui restitue. […] Elle peut perdre par la dessiccation 80 pour 100 d’eau, et avec cela disparaissent sa couleur, sa ténacité, son élasticité. […] Après dessiccation, on constate que ce sang se redissout dans l’eau et que le plasma qui en résulte n’a pas perdu la propriété de se coaguler. […] Le ferment n’avait donc pas perdu le pouvoir d’agir : il était seulement dans l’impossibilité de manifester son action.

1495. (1905) Propos littéraires. Troisième série

Il a perdu Schiller, le seul homme, je crois, qu’il ait aimé. […] Zola et son école), ont perdu de leur ascendant sur les esprits. […]  » Vos lettres ne sont point temps perdu. […] Ce n’est pas du temps perdu que d’écrire des lettres à ses amis. […] Bien plus : elle a déjà perdu pour moi en quelque sorte sa réalité.

1496. (1876) Romanciers contemporains

Il n’a donc plus à se perdre dans les circonlocutions superflues. […] Il y avait déjà deux grandes larmes de cire perdue. […] Le plein air du dehors entrait là brutalement, mettant à nu toute la misère du Dieu de ce village perdu. […] Vincent marmotta une longue phrase latine dans laquelle il se perdit. […] Nous y perdrions trop.

1497. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Racine fils faisait entrer dans ses Réflexions sur la Poésie l’examen du Paradis perdu. […] Il avait déjà perdu sa mère, et il ne se ressouvint jamais de ce doux sourire qui avait lui sur son berceau. […] Les uns, comme Viguier, perdent de bonne heure la bataille, et le reste de leur vie n’est qu’une défaite errante, une vague dispersion ; les autres, comme Fauriel, ne livrent pas la bataille, tant ils sont lents à tout rassembler. » Je dus lui dire bien souvent en substance ce que j’écrivais là pour moi seul. […] On le ramena bien faible encore à Marseille ; mais au milieu même de ses dangers et de son épuisement sa noble fièvre morale ne le quitta pas un instant, et il ne songeait qu’à ne pas laisser perdre les trésors de connaissances et d’observations qu’il venait de conquérir. […] Au milieu de tous ces deuils, de toutes ces alarmes, l’étude avec lui ne perdait jamais ses droits.

1498. (1927) André Gide pp. 8-126

Il s’arrête au bord du fleuve du temps, regarde les apparences qui s’y réflètent, qui passent et fuient, et recommencent toujours, comme si elles s’efforçaient vers une perfection première et malheureusement perdue. […] Amédée arrive à Rome, ahuri, perdu, et il est la proie de la bande qui a organisé l’escroquerie de la délivrance du pape. […] Amédée perd pied tout à fait ; c’est trop compliqué, il n’y comprend plus rien. […] C’est comme si un marin dénonçait la tyrannie de la boussole, qui J’empêche d’aller librement à la dérive et de se perdre en toute indépendance sur les écueils. […] Il aime à citer ce mot de l’Évangile : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra, et celui qui consent à la perdre la sauvera… » Il l’applique spontanément à l’originalité littéraire, et montre fort bien que les maîtres classiques sont originaux sans s’y évertuer, en ne s’efforçant que d’être humains et d’être parfaits.

1499. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

Dans les salons actuels la conversation s’est désorganisée, débandée, perdue en a parte, pourquoi ? […] Dans cette fatigue d’émotions perpétuelles, assis sur une chaise du boulevard, après dîner, la réalité des passants, des choses, du boulevard, perd de son relief, et tout prend à nos yeux des effacements de rêve. […] La voix perlée du théâtre, perdue, emportée dans la chaleur des entretiens émotionnés. […] » C’est un vieil ami de la famille, un vieillard de 76 ans, qui nous dit cela, avec l’accent d’une vie brisée, d’un homme blessé à mort, qui aurait perdu du même coup une habitude de quinze ans, une famille, une fille, une maîtresse. […] Les petits tons grillés de l’automne noyés dans une vapeur où se perd la sourde et harmonieuse richesse des valeurs fanées.

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