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681. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Je le pense. […] Mais l’Ecrivain qui pense, se distingue à la troisième page, de celui qui ne sait que tracer des mots. […] Il n’y a qu’un homme qui pense qui sache distinguer le grand-homme de l’homme ordinaire. […] Figurez-vous Bâcon, Descartes, Newton, Galilée, ayant quelques milliers d’années à vivre & à penser. […] Une autre fois, j’acheverai ma confession ; j’ôserai dire ce que je pense au milieu de tant de Gens de Lettres, qui taisent leur façon de penser & qui dissimulent leur jugement.

682. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Nous ne le pensons pas. […] C’est pourquoi je pense que M.  […] Nous inclinons à penser que M.  […] nous ne le pensons pas. […] Nous ne le pensons pas.

683. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

Je pense que l’humanité est finie, usée, pourrie, expirante. […] Les premiers sont assez célèbres et je viens de dire ce que j’en pense. […] Une vapeur, une goutte d’eau, disait Pascal, suffit pour tuer le roseau qui pense. […] Voilà, je pense, une sorte de miracle en art. […] Quelques autres qui devraient l’écrire, le pensent et ne l’écrivent pas.

684. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « En guise de préface »

Et chaque fois, bien qu’il n’ait peut-être nullement pensé à moi, je prends cela pour moi, je m’humilie, je rentre en moi-même… afin d’apprendre à en sortir, ou à faire semblant. […] Tandis qu’il lit un livre, il pense, pourrait-on dire, à tous les livres qui ont été écrits depuis le commencement du monde.

685. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chénier, André (1762-1794) »

Cette place ne sera jamais, je pense, celle des écrivains classiques dignes d’être proposés comme modèles, sans restriction, aux étrangers et aux jeunes esprits dont le goût n’est pas encore entièrement formé. […] Jusque dans ses essais informes, on trouve déjà tout le mérite du genre, la verve, l’entraînement et cette fierté d’idées d’un homme qui pense par lui-même ; d’ailleurs, partout la même flexibilité de style ; là, des images gracieuses, ici des détails rendus avec la plus énergique trivialité… Il n’y aura point d’opinion mixte sur André de Chénier.

686. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une petite revue ésotérique » pp. 111-116

Bazalgette pense, avec Carlyle, que le don le plus précieux que le ciel puisse faire à la terre, c’est l’âme d’un homme réellement envoyé des cieux, porteur d’un message pour nous. […] Papus a grandement raison quand il pense qu’on peut tout publier parce que, seuls, comprendront ceux qui doivent comprendre.

687. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 196-203

Plus de sobriété à l’égard d’un ton de galanterie qui déplaît par une répétition trop fréquente, plus d’attention à éviter les pointes & les antitheses, moins de hardiesse dans certaines idées, auroient procuré à sa maniere de penser & d’écrire une approbation plus générale. […] Qu’on en cite les morceaux les mieux pensés, le plus exactement écrits, & qu’on les compare avec ceux que nous allons prendre au hasard dans les Œuvres de Saint-Evremont : on verra, d’un côté, des pensées communes, énoncées avec une prétention froide & géométrique ; de l’autre, des idées fines & profondes, développées avec délicatesse & vivacité.

688. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 25, des personnages et des actions allegoriques, par rapport à la poësie » pp. 213-220

Les personnages allegoriques imparfaits sont les êtres qui existent déja réellement, ausquels la poësie donne la faculté de penser et de parler qu’ils n’ont pas, mais sans leur prêter une existence parfaite et sans leur donner un être tel que le nôtre. Ainsi la poësie fait des personnages allegoriques imparfaits, quand elle prête des sentimens aux bois, aux fleuves, en un mot quand elle fait penser et parler tous les êtres inanimez, ou quand élevant les animaux au-dessus de leur sphere, elle leur prête plus de raison qu’ils n’en ont, et la voix articulée qui leur manque.

689. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — III »

Et, en effet, il y a quelque rudesse pour des maîtres (je pense, par exemple, à M.  […] Taine, qui pour Sainte-Beuve professait une admiration à peu près complète, ne souscrirait-il pas au jugement de cet écrivain : « Tant qu’on ne s’est pas adressé sur un auteur un certain nombre de questions et qu’on n’y a pas répondu, on n’est pas sûr de le tenir tout entier. — Que pensait-il en religion ?

690. (1901) Figures et caractères

Il est juste de penser parfois aux grands poètes et d’y faire penser. […] Il rit et l’on rit ; il raisonne et l’on pense. […] Kipling, certes, pense ainsi. […] On pense encore trop ainsi que l’on pensait jadis. […] Il publie en 1897 deux romans Penses-tu réussir !

691. (1802) Études sur Molière pp. -355

Le titre. — Pas juste, en ce qu’il détourne tout à fait de la véritable moralité de la pièce, à moins que Molière n’ait pensé que ses stances sur les devoirs de la femme mariée méritaient les honneurs du titre. […] On se permet dans cette pièce une infinité de retranchements, et les comédiens pensent avoir là-dessus carte blanche, puisque les commentateurs n’ont cessé de leur répéter, que Molière, de son vivant, les avait soufferts. […] À vous, prétendus connaisseurs, qui ne pensez pas qu’un roi de théâtre puisse remplir un trône, s’il n’est gros et gras comme quatre, s’il n’est entripaillé comme il faut, et voulez que les héros ne parlent qu’avec emphase. […] Que pensez-vous, lui dis-je, de l’actrice qui a joué Dorine ? […] J’ai déjà dit quelque part, je pense, qu’un des grands moyens de Molière pour faire ressortir ses personnages, était de ne les rendre faibles que par le côté qu’il voulait attaquer.

692. (1898) Essai sur Goethe

Je le pense. […] Qu’en pensez-vous ? […] Crois-le, je ne pense rien qui t’offense ni te rabaisse. […] Vous ne pouvez pas penser tout ce que je pense, car vous n’avez aucune idée de l’importance qu’avaient dans ma jeunesse Voltaire et ses grands contemporains, et de leur domination dans le monde moral. […] Il avait trop pensé, trop lu, trop agi, trop observé, trop créé, trop collectionné.

693. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

S’abstenir de penser ? […] Acté, à sa première entrevue avec l’empereur, lui dira : « Y pensez-vous, votre mère y pense-t-elle ? […] On l’ignore, on n’y pense pas. […] » Je ne le pense pas. […] On pense bien que les courtisans ne manquèrent pas à leur devoir.

694. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

quoi, pensent-ils, l’hérédité, l’éducation et l’habitude avaient enraciné au fond de notre être des croyances prétendues vivaces, une foi que nous pensions immuable, des vérités que nous présumions absolues ! […] Et quand je pense que, à l’étranger, on ne l’aborde pas sans ce trouble mystérieux qui caractérise l’approche du génie ; quand je pense que, à l’étranger, les natures saines, les âmes bien nées et délicates, l’envisagent, avec ce recueillement qu’on éprouve seulement en présence d’un Hésiode ou d’un Eschyle, d’un Rousseau ou d’un Goethe, je me sens affligé d’une grande tristesse et j’éprouve les pires craintes au sujet de notre état d’esprit ! […] Vous pensez bien que de pareils spectacles leur avaient fait une âme épique. […] Cela tient, je pense, aux croyances déterministes du grand romancier. […] Cela aussi me sera une occasion de dire ce que je pense du Naturisme, tout le bien et tout le mal.

695. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Le jour où Louis XIV donna des pensions aux gens de lettres, au nom de l’Etat, il les mit hors de servitude. […] « Le roi, dit l’abbé de Choisy, est peut-être l’homme de son royaume qui pense le plus juste, et qui s’explique le plus agréablement. […] Il n’en pouvait dire plus que n’en disait la France, il n’en pensait pas plus que n’en pensait l’Europe, partagée entre l’admiration et l’envie. […] il n’y eut pas, entre Louis XIV et Boileau, cet indigne marché d’un roi qui vend et d’un poète qui achète à ce prix la liberté de penser. […] Et c’est ainsi qu’en un temps de pouvoir absolu, il put jouir de la douceur de penser tout haut, parce que, d’humeur comme de principe, par instinct comme par réflexion, il s’était rendu comme incapable de ne pas penser juste.

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