D’ailleurs, quand l’illusion des autres devrait durer, plus elle serait grossière, plus celle de l’amour-propre s’affaiblirait ; le plaisir que nous éprouvons à en imposer aux hommes, consiste en partie dans la satisfaction que nous ressentons de voir combien nous leur sommes supérieurs dans la connaissance de nous-mêmes et de nos talents. […] Si la philosophie pratique, c’est-à-dire cette partie de la philosophie qui proprement en mérite seule le nom, accompagnait un peu plus qu’elle ne fait les talents supérieurs, quelle satisfaction ne serait-ce pas pour eux, que les guerres des petites sociétés dont nous parlons, le mépris qu’elles affectent les unes pour les autres, ou plutôt la justice exacte qu’elles se rendent, l’air supérieur et décidé avec lequel elles cassent les arrêts de leurs rivales pour en prononcer d’aussi ridicules, le néologisme enfin qu’elles ont introduit dans nos livres, et dont nos meilleurs écrivains ont bien de la peine à se garantir ? […] La renommée, espèce de spectre composé de bouches et d’oreilles sans yeux, une fausse balance dans une main, et une trompette discordante dans l’autre, fait entrer pêle-mêle dans le temple une partie des voyageurs ; là tous les états sont confondus, tandis que le reste des aspirants, empressé d’entrer et repoussé par la justice ou par la fortune, fait retentir les environs du temple de satires contre ceux qui y sont renfermés. […] La disparité qui est entre eux, ne sera jamais unanimement reconnue, surtout par les parties intéressées. […] Votre commerce utile et agréable par une infinité de connaissances, qui vous assurent le suffrage de la partie de la plus éclairée de notre nation, est encore pour tous-ceux qui vous environnent une leçon continuelle de modestie, de candeur, d’amour du bien public, et de toutes les vertus que notre siècle se contente d’estimer.
Plus brave qu’heureux dans ces sortes de parties, il est toujours blessé— légèrement. — Un de ses amis vint lui rendre visite. […] Notre ami, invité à faire sa partie, raconta une mésaventure conjugale d’un avoué de Paris, que l’on surnommait au Palais le dix cors de la basoche. […] Il commence cette périlleuse lutte, sans plus d’émotion qu’il entamerait une partie de piquet. […] Une vibration lente et régulière ébranle toutes les parties du paquebot. […] La saison est terminée et une partie de l’aristocratie est rentrée dans ses terres.
Villemessant conte quelque part qu’il avait ouvert aux bureaux de son journal un livre en partie double, avec doit et avoir, tout comme un négociant de la rue Saint-Denis. […] quand les diverses parties s’enchevêtrent au point que la pensée finit pas se perdre dans un fouillis touffu d’incidentes et de parenthèses ! […] Il fait le départ de ce qu’il peut accorder et de ce qu’il doit refuser à la partie adverse. […] Il n’est encore qu’à demi satisfait par un tableau curieux de quelque coin du monde, par une peinture exacte de telle ou telle partie de la société. […] Bourget s’explique en partie par des causes accidentelles.
Bussy-Rabutin admirait la première partie de l’ouvrage. […] Dans la partie suivante, l’aveu de Mme de Clèves à son mari lui semblait extravagant. […] Lorsque Clotaire couronna son fils Dagobert roi d’une partie de ses États, il choisit Pépin comme le plus digne de guider sa jeunesse et son inexpérience. […] Par leur vogue méritée, ses gaillardises et ses joyeux devis jetèrent de l’ombre sur ses récits tragiques ou gracieux qui, cependant, sont la partie la plus noble de son œuvre. […] À ce moment, que la partie fût achevée ou non, il se levait et sortait sans mot dire.
Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) I Suivons en effet le récit : Quand Valjean, qui se permet de rêver l’assassinat de sa providence dans le bon évêque de Digne, son sauveur, s’est enfui par la fenêtre, les gendarmes le ramènent. […] Le ramassis de quolibets, de calembours, de vulgarités saugrenues de cette partie carrée qui occupe un tiers de volume dans les Misérables, ne mérite pas qu’on s’y arrête. — Une seule remarque encore, c’est que ces huit convives, mâles et femelles (car on ne peut pas les appeler hommes et femmes), ont tous les huit des vices incarnés dans la débauche et dans l’égoïsme le plus révoltant. […] Le tour s’exécute ; les quatre jeunes filles, stupéfaites, restent en gage et deviennent ce que veut la providence des parties carrées, le hasard servi par la débauche. […] Rousseau dans l’Émile, la société serait infiniment mieux composée, qu’on n’irait pas en partie carrée dîner à la barrière, et que votre fille ne serait pas muette !
Il est des années que j’enlève des foires d’Allemagne de fort belles parties de littérature brute, que je fais dégrossir à Paris, dans un atelier de traduction. […] Eschyle et Aristophane, ces géants du drame et de la comédie, ressuscités et transportés dans le Paris de cette fin de siècle, seraient aussi incapables d’écrire la Théodora de Sardou, et le Plus heureux des trois de Labiche, qu’il était impossible à Hugo de refaire une des parties perdues de Prométhée, ou à Leconte de Lisle d’ajouter une strophe à la Chanson de Roland ou à n’importe quel chant barbare. […] Discours préliminaire, 1re partie, chap. XVIII, et IIe partie, chap.
La Bibliothèque du roi possédait bien à la vérité un essai informe de grammaire, un manuscrit composé, à ce que je crois, par quelque missionnaire portugais, mais ne renfermant que le simple paradigme du verbe substantif, le tableau des déclinaisons, une partie du vocabulaire d’Amara, et une liste des dhatous ; le tout fourmillant d’erreurs les plus grossières, et beaucoup plus propre à effrayer qu’à inspirer l’envie de déchiffrer cet horrible fatras, et de chercher la lumière dans cet écrit ténébreux. […] XIII Après cette première partie le poème se presse vers l’infortune et vers le dénouement. […] « Tous les pères éloignés quelque temps de leurs fils se réjouissent à leur vue, ou plutôt ne cessent un instant de les avoir présents à la pensée : toi seul demeures insensible à cette impulsion universelle de la nature ; toi seul entendrais sans en être ému ces touchantes paroles que prononce, pour le père, le brahmane à la naissance d’un fils : « Ô toi qui proviens de toutes les parties de mon être ! […] … ce sourire dérobé, sur lequel on vous faisait prendre aussitôt le change d’une manière si adroite, n’est-ce pas là la preuve d’un amour qui, retenu par la plus aimable pudeur, s’il n’ose se dévoiler en entier, se laisse cependant deviner en partie ?
Diderot, j’ose croire que personne ne sera assez hardi pour s’y opposer. » L’idée du Dictionnaire de l’Académie auquel Diderot, auteur de toute la partie des arts et métiers dans le Dictionnaire encyclopédique, pourrait coopérer très utilement, s’offre à l’esprit de Voltaire comme prétexte et moyen efficace : Ne pourriez-vous représenter ou faire représenter combien un tel homme vous devient nécessaire pour la perfection d’un ouvrage nécessaire ? […] À côté de parties désintéressées, il avait des coins d’avarice, comme on l’a remarqué pour Mézeray : Il n’a jamais vécu chez lui, dit Sénac de Meilhan, et, comme son bien était en argent comptant, la crainte d’être volé lui faisait prendre des précautions pour qu’on ne sût pas qu’il avait chez lui de grosses sommes : c’est par cette raison que, peu de temps avant de mourir, il emprunta vingt-cinq louis à l’un de ses amis.
Montluc s’en revient à pied pendant la plus grande partie du chemin, continuant de porter son bras en écharpe, « ayant plus de trente aunes de taffetas sur lui, parce qu’on lui liait le bras avec le corps, un coussin entre deux ; souhaitant la mort mille fois plus que la vie, car il avait perdu tous ses seigneurs et amis qui le connaissaient. » Il rentre en sa maison, est deux ou trois ans à s’y guérir, et plus tard, quand la guerre se réveille et qu’il reprend le service, il croit avoir tout à faire et à recommencer sa carrière comme le premier jour. […] Il ne commanda point en chef avec étendue et dans de grandes proportions : mais, je le répète, il paraît avoir excellé dans certaines parties rares, difficiles et hardies de la guerre, et il en donne leçon, il en tient école autant que cela se peut, et une école brillante, dans ses Commentaires. — J’ai hâte d’en venir à sa conduite aux jours où il est plus en vue, avant et pendant la bataille de Cérisoles, et surtout dans sa mémorable défense de Sienne, qui fut pour lui ce que fut à Masséna sa défense de Gênes.
Ces parties sérieuses et toutes pratiques du règne de Louis XIV trouvent leur ouverture et leur éclaircissement par bien des passages de Dangeau. […] Cet appesantissement en partie physique qui augmentait avec l’âge, cet enchaînement aux habitudes, ce besoin d’avoir toujours autour de soi une grosse Cour, finirent par retenir le monarque à Versailles et dans ses maisons.
Après cette charge à fond contre l’Académie, et après une autre sortie contre le dogme catholique et le diable, qui est très malmené (un peu moins pourtant que l’Αcadémie), M. du Camp arrive à la partie positive de son dessein et de son programme. […] Les vers de M. du Camp ne répondent qu’en partie aux conditions qu’il a posées dans sa préface.
Ce second ordre, en partie composé d’abbés de qualité, des Louvois, des Caumartin, des Pomponne, se récrie et est près de s’insurger contre les évêques. […] Il est certain que par ces condamnations en partie rétrospectives, l’assemblée de 1700 ne faisait que confirmer et terminer en quelque sorte le programme ecclésiastique de la dernière moitié du siècle, qu’elle ne s’attaquait qu’à des doctrines déjà frappées et bientôt stériles, bien qu’elles eussent encore des racines vivaces, et qu’elle n’obviait en rien (et ce ne pouvait être son rôle) à ces autres doctrines bien autrement dangereuses qui s’insinuaient partout et qui étaient à la veille de se démasquer.
De toutes les lettres publiées dans les différentes parties de ces volumes, et qui offrent un ensemble et une suite, les plus intéressantes, selon moi, sont celles de M. de Montmorency, de M. […] Ballanche : il avait des parties vagues, nuageuses, inintelligibles, je le crois, même pour lui, et qu’il ne parvint jamais à éclaircir, qu’il ne débrouilla jamais aux yeux du monde ni aux siens ; il avait des puérilités et des enfances, des bégayements sans fin dans l’entretien habituel, et, tout à côté de cela, il lui sortait de la bouche, et surtout de la plume, des paroles d’or.
Forçant les difficultés de terrain, perçant par des marais dits impraticables, d’où son artillerie se débourbe à force de bras, il arrive en droite ligne et débouche sur Champaubert, surprend le corps d’Olsouvieff, qu’il coupe de Blucher, resté en arrière à Étoges ; il le détruit en partie et le rabat sur Montmirail. […] la partie est déjà perdue quand on en est là. » Et il y avait de belles, de spécieuses raisons de civilisation, d’humanité, à l’appui de leur thèse.
Ce général, chargé d’envahir le comté de Nice et de défendre la frontière contre les Piémontais et les Autrichiens, avait fait d’emblée la partie facile de sa tâche, la conquête du comté ; mais il s’y était tenu, ne se sentant pas la force de rien tenter de considérable au-delà. […] Je me risquerai donc, à propos de cette singulière modestie de Joubert, à rappeler la pensée d’un moraliste de l’école de La Rochefoucauld : Une modestie obstinée et permanente est un signe d’incapacité pour les premiers rôles, car c’est déjà une partie bien essentielle de la capacité que de porter hardiment et tête haute le poids de la responsabilité ; mais de plus cette modestie est d’ordinaire l’indice naturel et le symptôme de quelque défaut, de quelque manque secret ; non pas que l’homme modeste ne puisse faire de grandes choses à un moment donné, mais les faire constamment, mais recommencer toujours, mais être dans cet état supérieur et permanent, il ne le peut, il le sent, et de là sa modestie qui est une précaution à l’avance et une sorte de prenez-y-garde.