Les disputes de dogme, un instant rejetées dans l’ombre par les mœurs débauchées et sceptiques, avaient éclaté de nouveau, enflammées par le catholicisme bigot du prince et par les craintes justifiées de la nation.
. — Les tendresses qui calment, caressent et bénissent — sont éparses sous les pieds des hommes comme des fleurs1225. » Pareillement à la fin de toute agitation et de toute recherche apparaît la grande vérité qui est l’abrégé des autres. « La vie, la véritable vie, est l’énergie de l’amour — divin ou humain — exercée dans la peine, — dans la tribulation, — et destinée, si elle a subi son épreuve et reçu sa consécration, — à passer, à travers les ombres et le silence du repos, à la joie éternelle1226. » Les vers soutiennent ces graves pensées de leur harmonie grave ; on dirait d’un motet qui accompagne une méditation ou une prière.
D’ailleurs, sans même supposer un pareil cataclysme, êtes-vous bien sûr que la grande ombre sur laquelle vous étendez le linceul de votre mépris ne va pas se redresser triomphante dans le recul de la postérité ?
N’y qu’au milieu de l’Afrique, A qui le chaud qui la pique Noircit mesme jusqu’au sang, Parmi des visages sombres, Où les corps passent pour ombres, Il s’en trouvast un si blanc ?
Le poète tend à retracer des sujets vastes et sublimes ; le musicien se joint à lui pour les rendre encore plus sublimes : l’un et l’autre réunissent les efforts de leur art et de leur génie, pour enlever et enchanter le spectateur étonné, pour le transporter tantôt dans les palais enchantés d’Armide, tantôt dans l’Olympe, tantôt dans les Enfers ou parmi les ombres fortunées de l’Élysée.
Mais si les ombres du tableau sont nécessaires, elles ne doivent pas être trop fortes ; il faut sans doute à l’orateur et à l’auditeur des endroits de repos ; dans ces endroits l’auditeur doit respirer, non s’endormir, et c’est aux charmes tranquilles de l’élocution à le tenir dans cette situation douce et agréable.
Elle n’a pas plus pour fonction de regarder passer des ombres vaines que de contempler, en se retournant derrière elle, l’astre éblouissant.
Joüer à Colin Maillard, joüer à l’ombre, aux échecs.
Quand il s’acharne contre l’ombre d’un fanatisme éteint depuis un siècle, il me semble que c’est don Quichotte qui combat des moulins à vent. […] Ninias n’est autre chose qu’Alcméon, un peu plus poltron à la vérité ; car Alcméon n’a pas peur des ombres, et ne tremble pas de tout son corps au moindre bruit qui sort d’un tombeau.
Oui, c’est entendu, nous ne sommes que des ombres passagères égarées dans l’éternité. […] Les gens qui refusent de se rendre à ces évidences, quelle que soit l’excellence de leurs intentions, sont pareils à l’autruche qui cache sa tête pour échapper à ses ennemis ; et ceux qui essayent de prouver qu’il est bon qu’il en soit ainsi (que le mal n’est que l’ombre du bien, que le bien n’existerait pas sans le mal, etc.) ne sont que des marchands de paradoxes, des dupes ou des faiseurs de dupes.
Mais s’il lui restait encore quelque ombre de pudeur, ne lui serait-il pas fâcheux d’être en butte à tous les gens de bien, de passer pour un libertin dans l’esprit de tous les prédicateurs, et d’entendre toutes les langues que le Saint-Esprit anime déclamer contre lui dans les chaires et condamner publiquement ses nouveaux blasphèmes ?
Si l’on cessait d’offrir aux morts le repas funèbre, aussitôtles morts sortaient de leurs tombeaux ; ombres errantes, on les entendait gémir dans la nuit silencieuse. […] Sans discussion, sans travail, sans l’ombre d’une hésitation, il arriva d’un seul coup et par la vertu de ses seules croyances à la conception du droit de propriété, de ce droit d’où sort toute civilisation, puisque par lui l’homme améliore la terre et devient lui-même meilleur. […] Mais il songerait qu’une grande révolution s’est accomplie dans l’intervalle et il en conclurait à bon droit que cette institution, comme toutes les autres, a dû être transformée ; cette noblesse, que ses textes lui montreraient, ne serait plus pour lui que l’ombre ou l’image très altérée d’une autre noblesse incomparablement plus puissante. […] La difficulté serait grande assurément ; elle n’est pas moindre pour l’historien d’aujourd’hui qui veut connaître la gens antique, car il n’a d’autres renseignements sur elle que ceux qui datent d’un temps où elle n’était plus que l’ombre d’elle-même.
Sue y voit assez pour écrire ou même pour lire, dans cette ombre qui a quelque chose de religieux.
Quoiqu’il soit vrai en général que l’hiatus est un vice réel dans la parole, sur-tout entre deux mots qui se suivent ; loin cependant d’y déplaire toûjours, il y produit quelquefois un bon effet, comme il arrive aux dissonnances de plaire dans la Musique, & aux ombres dans un tableau, lorsqu’elles y sont placées avec intelligence.
Berthelot, jette une ombre sur tout le système.