Uniquement occupé à se comprendre lui-même, il ne comprendra plus l’histoire qui se fait sous ses yeux. […] Quoique cet épisode n’occupe certainement pas le premier rang dans la pensée de M. de Lamartine, c’est, à mon avis, la meilleure partie de l’ouvrage. […] Les hommes uniquement occupés d’études littéraires ne connaissent guère que l’ellipse grammaticale, et pour eux le mouvement prêté aux étoiles par M. de Lamartine n’a pas de sens défini. […] Hugo ne tient aucun compte de la première, nous n’avons à nous occuper que de la seconde. […] La science possible dépasse de beaucoup la science que nous possédons ; mais si étroite qu’elle soit, elle suffit encore à occuper toute la vie d’un homme, et elle résout un assez grand nombre de questions pour
Ducros a voulu s’occuper. […] Ils prévoient un avenir où, comme dit Voltaire, « les premières places seront occupées par les philosophes ». […] C’est peut-être le moment d’examiner l’état de l’opinion sur le grand artiste qui l’a tant occupée pendant soixante ans. […] Pourrait occuper un des premiers rangs s’il avait plus de respect pour la grammaire. […] Le mercredi suivant, 10 mai, fut un jour très occupé pour lui.
Il respire actuellement, parce que ses vainqueurs sont occupés ailleurs ; mais un nouveau conquérant, et qui n’aura pas beaucoup de peine à être le conquérant définitif, peut se dresser demain. […] Comme nous l’avons déjà indiqué, Platon considère comme des athées ceux qui croient qu’il y a des dieux, mais qu’ils ne s’occupent pas de nous. […] Occupons-nous-en un instant, comme nous nous sommes occupés du conte, et comme par opposition avec lui. […] Goethe me paraît être beaucoup plus dans la vérité quand il dit : « Je ne me suis jamais occupé du résultat pratique de mes œuvres. […] Voilà ce dont il n’est pas probable qu’on s’occupât ni qu’on s’avisât du temps de Platon, et voilà de quoi Platon s’est avisé et inquiété.
Les motifs logiques d’après lesquels la science s’interdit radicalement les mystérieux problèmes dont la théologie s’occupe essentiellement, sont eux-mêmes de nature à discréditer tôt ou tard, chez tous les bons esprits, des spéculations qu’on n’écarte que comme étant, de toute nécessité, inaccessibles à la raison humaine. […] Considéré d’abord dans son acception la plus ancienne et la plus commune, le mot positif désigne le réel, par opposition au chimérique : sous ce rapport, il convient pleinement au nouvel esprit philosophique, ainsi caractérisé d’après sa constante consécration aux recherches vraiment accessibles à notre intelligence, à l’exclusion permanente des impénétrables mystères dont s’occupait surtout son enfance. […] Toute leur différence essentielle consiste dans la généralité systématique de l’un, tenant à son abstraction nécessaire, opposée à l’incohérente spécialité de l’autre, toujours occupé du concret. […] Aux yeux de la foi, surtout monothéique, la vie sociale n’existe pas, à défaut d’un but qui lui soit propre ; la société humaine ne peut alors offrir immédiatement qu’une simple agglomération d’individus, dont la réunion est presque aussi fortuite que passagère et qui, occupés chacun de son seul salut, ne conçoivent la participation à celui d’autrui que comme un puissant moyen de mieux mériter le leur en obéissant aux prescriptions suprêmes qui en ont imposé l’obligation. […] Mais une telle appréciation resterait encore incomplète, et même insuffisante, si la fin de ce Discours n’était pas directement consacrée à établir l’ordre fondamental qui convient à cette série d’études, de manière à fixer la vraie position que doit occuper, dans leur ensemble, celle dont ce Traité s’occupera ensuite exclusivement.
Ils occupaient une certaine place : c’est de là que partait, avec une force de pénétration qu’il n’aurait pas eue s’il avait été lancé d’ailleurs, le commandement. […] Elle occupe la périphérie ; l’individu est au centre. […] Sans approfondir un point dont nous nous sommes occupe ailleurs, disons simplement qu’intelligence et instinct sont des formes de conscience qui ont dû s’entrepénétrer à l’état rudimentaire et se dissocier en grandissant. […] Et pourtant rien de ce qui viendrait ainsi l’occuper ne suffirait à définir l’attitude qu’elle a prise, car de tout cela elle pourrait à la rigueur se passer. […] La première est infra-intellectuelle ; c’est d’elle que les psychologues s’occupent généralement, et c’est à elle qu’on pense quand on oppose la sensibilité à l’intelligence ou quand on fait de l’émotion un vague reflet de la représentation.
Jacques Boulenger, s’en est occupé, très judicieusement, à l’occasion de Flaubert. […] Régis s’est occupé ailleurs et dans un mémoire plus spécial, de la manie de Jean-Jacques Rousseau. […] Quoiqu’il eût à peine quarante ans, Ernest Dupré occupait déjà dans l’opinion médicale une place de tout premier plan. […] La place très importante que vous occupez dans le mouvement contemporain est due à la manière neuve dont vous avez posé les éternels problèmes. […] Un autre jour il occupe le ravin d’Haudromont.
Entre temps je m’occupai de la diffusion de mon œuvre, et j’en entrepris une lecture publique. […] Il fallait un jeune homme aimable et doux, capable de ne point s’occuper de politique. […] Or, on sait : plus de théâtre, plus de poèmes, uniquement des carrés d’alexandrins didactiques occupaient la vie des poètes ; aux intervalles, ils excellaient dans la poésie fugitive ; en somme, rien ; en prose, la grande voix d’orateur de Chateaubriand se dévouait à la politique ; donc rien que Stendhal et Benjamin Constant, travaillant dans un ordre de recherches autres, issues du besoin de science et de conscience du siècle précédent. […] Il ne compte pas parmi les novateurs de cette fin de siècle, et non plus il n’occupe un des premiers rangs parmi les Parnassiens ; il est un Parnassien (car il se rangeait davantage à eux en vieillissant) de seconde ligne, de second mouvement, non un des chefs de file, mais un de leurs bons soutiens. […] Pratique l’art pour l’art tout artiste occupé à développer son rêve de beauté, beauté faite de ce que l’on appelle, sans équivoque possible, la beauté, beauté physique, plastique, sculpturaire, architecturale, etc., puis beauté dans le sens plus abstrait, des musiques, des tendresses, des émotions, des parfums.
Occupons-nous d’abord du passage de la vie manifestée à l’état de vie latente. […] Cette expérience sur la solubilité de l’albumine à ses divers états est un fait capital au point de vue du sujet qui nous occupe. […] FIG. 18, la plaque glycogénique a disparu et, dans le point qu’elle occupait, on rencontre souvent des débris divers et des cristaux d’oxalate de chaux. […] Il ne s’occupe pas de l’essence des propriétés qu’il constate. […] Nous nous occuperons seulement, dans ce qui va suivre, de sa propriété dominante, la sensibilité ou l’irritabilité, sans laquelle les autres ne sont rien et restent incapables de manifestation.
Un homme va quitter sa maîtresse, et il emporte pour s’occuper quelques livres : « Vous allez lire tout cela ? […] Il faut penser cependant que ce jour n’est pas venu, puisque l’opinion, qui s’est occupée du livre de M. […] Tous ceux qui s’occupent de Constant sont aujourd’hui tributaires de la science et du labeur de M. […] Les journaux s’en occupaient peu, jusqu’au moment où la maison Hachette confia à M. […] Et il se trouve que brusquement occupent une place centrale quatre gloires à retardement, Proust, Valéry, Gide, Claudel.
Quinet, malgré toutes les erreurs que nous lui reprochons, n’a pas droit d’occuper un rang glorieux parmi les poètes de notre temps ? […] À quoi s’occupe-t-il, tandis qu’un proscrit fait la cour à la fille de son premier ministre ? […] Eux seuls occupent le premier plan, c’est à eux que se rapporte l’action tout entière ; les autres personnages ne jouent qu’un rôle subalterne et secondaire. […] À quoi donc s’occupent les chambres ? […] Les salons et les académies s’en occupent.
Elle en eut deux fils qu’elle aimait beaucoup, l’un militaire, dont l’établissement l’avait fort occupée, et qui mourut peu de temps après elle, et un autre, l’abbé de La Fayette, pourvu de bonnes abbayes, et dont on sait surtout qu’il prêtait négligemment les manuscrits de sa mère et les perdait. […] C’est pourtant dans l’hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s’occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le 16 mars 1678115. […] Après l’amour, après l’amitié absolue, sans arrière-pensée ni retour ailleurs, tout entière occupée et pénétrée, et la même que nous, il n’y a que la mort ou Dieu.
Cela fait, nous précisons, par ces atlas auxiliaires, l’emplacement que nos divers événements occupent dans la durée les uns par rapport aux autres, et nous pouvons non seulement revoir en une seconde nos événements les plus lointains, mais encore évaluer l’intervalle qui les sépare du présent. […] D’où vient que nos souvenirs présents correspondent presque toujours à des sensations passées ; que presque toujours la place assignée à ces sensations soit celle qu’effectivement elles ont occupée ; que presque jamais la chaîne de nos événements n’aliène un de ses chaînons propres ou ne reçoive un chaînon étranger ; que presque toujours le groupe des événements passés, présents et possibles dont nous composons notre personne soit en effet le groupe des événements qui nous sont arrivés, qui se passent en nous et qui peuvent nous advenir ? […] Rien de plus ; ce qui occupe en ce moment tout leur esprit, c’est telle perception visuelle jointe à l’image de telle sensation future.
Ne vous étonnez donc pas que la philosophie occupe le premier rang dans un cours sérieux de littérature. […] Ce peuple, oisif toutes les fois qu’il n’était pas occupé à se défendre contre les Perses ou à se déchirer lui-même par ses factions, aimait à se passionner à froid, pour ou contre ses sophistes ; ces sophistes, consommés dans le métier de l’éloquence, étaient aux philosophes et aux politiques ce que les comédiens sont aux héros. […] « Et ne penses-tu pas que l’objet des soins d’un philosophe ne doit point être son corps périssable, mais qu’il doit au contraire s’en affranchir autant que possible, et s’occuper uniquement de son âme ?
Pasquier, de centenaire mémoire, venaient d’emporter ma nomination au poste de troisième secrétaire de l’ambassade de Naples ; je m’occupais de mon prochain départ, et pendant ces jours d’adieux à mes amitiés déjà nombreuses à Paris, M. […] C’était un mince petit volume d’une magnifique impression, édité à cinq ou six cents exemplaires, et qui paraissait plus fait pour être offert par un auteur timide à un petit nombre d’amis d’élite et de femmes de goût, qu’à être lancé à grand nombre dans le rapide courant de la publicité anonyme ; je n’avais pas même permis à M. de Genoude et au duc de Rohan, mes amis, qui s’en occupaient à mon défaut, d’y mettre mon nom. « Si cela réussit, leur disais-je, on saura bien le découvrir, et si cela échoue, l’insaisissable anonyme ne donnera qu’une ombre sans corps à saisir à la critique. » III Le volume ne fut mis en vente que la veille de mon départ de Paris. […] Et, mesurant de l’œil tes arches colossales, Tes temples, tes palais, tes portes triomphales, Avec un rire amer demandent vainement Pour qui l’immensité d’un pareil monument, Si l’on attend qu’ici quelque autre César passe, Ou si l’ombre d’un peuple occupe tant d’espace ?
C’est la gloire du christianisme d’occuper encore la moitié de nos pensées et d’absorber l’attention de tous les penseurs, de ceux qui luttent comme de ceux qui croient. […] Il y a, je le sais, dans l’homme des instincts faibles, humbles, féminins, si j’ose le dire, une certaine mollesse, qui a des analogies fort étendues qu’on devine sans vouloir se les définir, et dont le physiologiste aurait peut-être autant à s’occuper que le psychologue 35, instincts qui souffrent de cette mâle et ferme tenue du rationalisme, laquelle ressemble parfois à une sorte de raideur 36. […] Puis, quand ils voient que chaque philosophe a les siennes, que tout cela ne coïncide pas, ils entrent dans une grande affliction d’esprit, et dans de merveilleuses impatiences : « C’est la tour de Babel, disent-ils ; chacun y parle sa langue ; adressons-nous à des gens qui aient des propositions mieux dressées et un symbole fait une fois pour toutes. » Quand je veux initier de jeunes esprits à la philosophie, je commence par n’importe quel sujet, je parle dans un certain sens et sur un certain ton, je m’occupe peu qu’ils retiennent les données positives que je leur expose, je ne cherche même pas à les prouver ; mais j’insinue un esprit, une manière, un tour ; puis, quand je leur ai inoculé ce sens nouveau, je les laisse chercher à leur guise et se bâtir leur temple suivant leur propre style.