Tu dis que tu as envoyé Thamar au Salon… Je cours les risques des observations qu’on pourra faire sur le sujet, et je me soumets d’avance aux critiques. — Fais ce que dois, advienne que pourra ! […] Cette préférence se marque volontiers encore dans l’opinion des étrangers, et tout récemment Landseer, le célèbre peintre anglais, se trouvant à une réunion d’artistes et d’amateurs, disait : « Les tableaux de Vernet l’emportent sur ceux de tous ses rivaux, parce qu’en dehors de leur propre mérite, ils ne procèdent que de lui-même et de l’observation de la nature ; chez tous les autres peintres, et dans toutes leurs œuvres sans exception, vous trouverez toujours une réminiscence de quelque ancien maître. » Mais à côté du miel, la piqûre : Horace Vernet, ainsi apprécié des étrangers, souffrit d’autant plus des préférences françaises hautement déclarées en faveur de M. […] Une fois, devant un tableau de bataille de deux peintres amis, dont l’un avait fait le paysage et l’autre les personnages (c’était une bataille où figuraient les Autrichiens), il remarquait que le ciel était un peu trop pommelé : « Je trouve, disait-il, qu’il y a un peu trop d’Autrichiens dans ce ciel-là. » Il avait des observations originales qu’il exprimait d’un mot.
On aurait tort pourtant et l’on serait injuste d’appliquer trop rigoureusement aux Poésies de François Ier ce que les précédentes observations semblent avoir aujourd’hui d’incontestable. […] Et on me permettra d’indiquer ici une observation qui s’étend à toute la poésie française du xvie siècle, et qui en détermine un caractère. […] Je noterai seulement trois ou quatre points de détail, qui donneront à mon observation son vrai sens et toute sa portée.
Observations sur la tragédie romantique Depuis dix ans, quelques Français et beaucoup d’étrangers ont entrepris d’abolir parmi nous un système dramatique où, s’il faut les en croire, il ne reste aux auteurs rien à inventer ; aux spectateurs, aucune émotion nouvelle à recevoir. « À quoi bon, disent-ils aux premiers, vous traîner sur les traces de Corneille ? […] Après qu’on a vu se reproduire en Allemagne, en Écosse, en France, les doctrines et la philosophie transcendantale des platoniciens d’Alexandrie, on ne doit pas s’étonner de l’altération des théories littéraires· En littérature comme en philosophie, il n’y a que deux routes ouvertes à l’esprit humain, celle de l’observation et celle de l’extase. […] Mais on se fatigue enfin de ces méthodes lentes et timides, de ce long enchaînement d’observations attentives et d’analyses délicates.
Plus on a soi-même d’expérience, plus on aperçoit de variété dans son observation. […] Il ne croyait pas qu’on pût mettre en tragédie la réalité immédiatement perçue : il voulait envelopper l’observation dans une vision agrandie par l’éloignement, et par là poétique : à cette condition seulement, il crut pouvoir traiter Bajazet, parce qu’il sentait les Turcs aussi loin de lui que les Romains. […] Des mœurs de convention s’établissent : l’observation directe de la nature cède la place à des formules arrêtées, dont, au nom de la dignité tragique, il ne sera plus permis de se départir.
Il semble à vous ouïr parler que les règles de l’art soient les plus grands mystères du monde, et cependant ce ne sont que quelques observations aisées que le bon sens a faites sur ce qui peut ôter le plaisir que l’on prend à ces sortes de poèmes. Or, le même bon sens qui a fait autrefois ces observations, les fait aisément tous les jours sans le secours d’Horace et d’Aristote. […] Pour quitter La Critique de l’École des femmes, et pour revenir à cette comédie heureuse, L’Impromptu de Versailles qui lui sert de pendant, nous ferons une observation qui ajouterait certainement un assez grand intérêt à cette dernière comédie ; c’est qu’avec un peu d’attention vous y retrouverez, en germe, un chef-d’œuvre de Molière, et son chef-d’œuvre, peut-être, Le Misanthrope. — Molière, qui déjà rêvait à sa comédie, avait essayé ses trois comédiennes dans les petits rôles de L’Impromptu.
Peintre, il a voulu appliquer à la composition du livre les ressources d’observation que lui fournissait son œil, ou, si vous aimez mieux, son tempérament d’artiste. […] Élargissez le champ d’observation, placez-y une scène de la vie primitive, et vous aurez les plus belles pages de Un été dans le Sahara ou de Une année dans le Sahel, la rencontre de la tribu en voyage, ou la danse des nègres près de Mustapha d’Alger, cette espèce de symphonie en rouge qui annonce, vingt ans à l’avance, l’écrivain définitif des Maîtres d’autrefois. […] Il ne coupe pas le récit par d’interminables descriptions, où rien ne manque, si ce n’est justement le sens le plus profond de l’observation humaine.
Cet art n’est point fait d’observations et d’enquête ; ne nous y trompons pas. […] Elle consiste, ce me semble, à vivifier l’observation — et à lier entre elles les observations, ce qui n’est encore rien dire, mais nous met sur la voie. […] Je dis encore qu’il avait l’art, non seulement de vivifier les observations, mais de lier entre elles les observations. […] Ces romans renferment, nous le verrons, des parties d’observation très distingués, qu’il faut connaître ; mais, en leur fond, ils ne procèdent pas de l’observation ; ils n’ont point été conçus dans le réel ; un peu de réel s’y est seulement ajouté. […] Mais comme observations, des observations de journaliste.
Marcel Prévost n’en est pas moins une très intéressante étude, fruit de réelles observations, et écrite avec une rare sûreté de mains. […] Écrit avec un rare souci de la perfection, ce livre contient plus d’observations réelles, plus d’idées neuves et personnelles qu’il n’est d’usage aujourd’hui. […] Si vous n’avez rien de mieux à faire, restez à votre poste d’observation et vous verrez bientôt quelque chose qui vous récompensera de votre peine. […] Ces fils sont utiles à l’observation exacte des astres, mais ils sont de l’homme et non du ciel. […] C’était mon tour d’occuper ce poste d’observation avec le général Heymès, aide de camp de service, à ma droite.
L’observation, l’observation seule, et c’est assez ! l’observation qui ne devrait être que la justification, la raison, l’appui du drame, et qui, au lieu de cela, le prime et le supprime ! […] Je suis émerveillé de l’abondance et de l’intensité d’observation de Thackeray, mais… j’ai mis un an à lire la Foire aux vanités. […] Tenez, il s’ébranle, il vient, il approche, porté sur l’observation ; et, tout d’un coup, il se dresse et il éclate au-dessus d’elle ! […] Point de lassitude dans l’observation ; tout est noté par lui, au fur et à mesure, les moindres mouvements, les troubles du visage et ceux de la toilette.
En 1854, il séjourna longtemps à Orsay, chez ce dernier, l’accompagnant dans ses visites médicales, et recueillant des observations sur la campagne et les paysans. […] Sa méthode d’exposition philosophique s’était modifiée pendant cette année d’observation de la vie réelle. […] De bonne heure il voit dans l’histoire la contre-épreuve de l’observation psychologique et comme une psychologie collective. […] Peu importe que Joubert n’ait été connu de son vivant que d’un petit cercle d’amis s’il a laissé, dans ses Pensées et dans ses Lettres, des trésors d’observations morales. […] J’ai écrit tout le plan de la française… Je fais de la psychologie et de l’observation pure ; pour le fond je m’autorise d’Aristote… Je souhaite de passer s’il est possible, au commencement d’août.
Cependant je ne me rappelle pas un seul événement de ma vie dont j’aie pu apprécier la durée avec plus de certitude, dont les détails soient mieux gravés dans ma mémoire, et dont j’aie la conscience mieux affermie. » Une troisième observation du même genre m’est communiquée par M.
On voudrait voir tant d’esprit et d’observation employé à d’autres fins.
Cette espece d’injustice a paru principalement dans ses Observations, à l’égard de la Traduction en vers des Géorgiques de Virgile, par M. l’Abbé Delille.
Nous pouvons assurer, d’après nos propres observations, qu’elle étoit dans lui une espece de manie involontaire, fruit de ses premieres liaisons, plutôt qu’une morgue arrogante & systématique.
Nulle autre cause de cette étonnante supériorité, que la connoissance profonde du cœur humain, qu’une observation subtile qui saisissoit avec justesse les vices & les ridicules par-tout où ils se trouvoient, qu’une délicatesse de tact qui discernoit, à coup sûr, ce qu’il y avoit de plus saillant dans les travers de la Société, que l’art enfin de les présenter sous un jour propre à les rendre sensibles, & à les corriger par une plaisanterie sans aigreur, sans apprêt, & toujours si naturelle, que l’effet en étoit immanquable.