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413. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Études sur Blaise Pascal par M. A. Vinet. »

Faugère par son Édition nouvelle, d’autres encore, ont ouvert une controverse à laquelle ont pris part les critiques étrangers les plus compétents : Néander à Berlin, la Revue d’Édimbourg par un remarquable article de janvier 1847277, sont entrés dans la lice : il n’a pas fallu moins que la Révolution de Février pour mettre fin au tournoi. […] La nouvelle apologétique qu’on pourrait déduire des Pensées de Pascal, telles qu’on les possède actuellement, ne saurait s’adresser en réalité qu’à un petit nombre d’esprits et de cœurs méditatifs ; et elle mériterait moins le nom d’ apologétique que de s’appeler tout simplement une forte étude morale et religieuse faite en présence d’un grand modèle.

414. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — I »

Une antique alliance avec l’Autriche la portait vers l’archiduc, et c’est en présence de ce compétiteur armé qu’il fallait la convertir à l’amour d’une dynastie nouvelle et si longtemps ennemie. […] A peine madame des Ursins eut-elle paru devant la nouvelle reine pour la complimenter, qu’elle fut chassée de sa présence, jetée dans un carrosse à six chevaux, et entraînée, jour et nuit, par un hiver rigoureux, sans autre linge ni vêtements que ce qu’elle avait sur elle, à l’âge de soixante-six ans.

415. (1874) Premiers lundis. Tome I « Tacite »

Avec Malherbe, Coëffeteau, Vaugelas, une ère nouvelle pour les traductions commença. […] Œuvres complètes, traduction nouvelle, avec le texte en regard, des variantes et des notes, par M. 

416. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — II »

Tous ceux qui faisaient partie de ces deux tiers, « véritables comédiens ambulants qui changèrent de nom et d’habit en même temps que de rôle »,lui paraissent « indignes non-seulement de gouverner, mais encore de vivre. » Il reconnaît pourtant qu’en voyant meilleure compagnie ils se sont amendés sous quelques rapports, et que, pour tout dire, « ils ont fait à peu près comme ces malheureuses femmes, qui, ramassées dans les carrefours et dans les prisons de la capitale, sont envoyées dans les colonies Étrangères, où, quoique leur jeunesse se soit écoulée dans le désordre, elles adoptent une nouvelle vie, redeviennent honnêtes, et, grâce à de nouvelles habitudes, dans une position nouvelle, sont encore des membres tolérables de la société. » Le rapprochement n’a rien de flatteur ni de délicat ; mais l’illustre baronnet n’y regarde pas de si près ; il a même tant d’affection pour ces sortes d’images, que plus tard l’arrangement du premier consul avec ses ministres lui semblera « pareil aux mariages contractés par les colons espagnols ou les boucaniers avec les malheureuses créatures envoyées pour peupler les colonies », et qu’il trouvera les moyens en un endroit de comparer, je ne sais trop pour quelle raison, M. de Talleyrand à une vivandière.

417. (1874) Premiers lundis. Tome II « La Revue encyclopédique. Publiée par MM. H. Carnot et P. Leroux »

Si l’humanité n’a pas encore fait choix d’un abri, ce n’est certes pas faute d’être convoquée chaque matin en quelque nouvelle enceinte. […] En un mot, bourgeois en masse d’un côté, Corps électoral uniquement composé des prolétaires de l’autre, ce serait ainsi que nous entreverrions sa classification nouvelle du Corps politique.

418. (1874) Premiers lundis. Tome II « Charles de Bernard. Le nœud Gordien. — Gerfaut. »

Il a débuté, si je ne me trompe, dans le journal dit la Chronique de Paris, et sous l’aile de M. de Balzac ; il a été d’abord son disciple dans la nouvelle, et le voilà près de devenir aujourd’hui son rival dans le roman. […] Cette seule nouvelle, qui a presque les dimensions du roman, suffirait à poser au complet le talent de M. de Bernard.

419. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Han d’Islande » (1823-1833) — Préface d’avril 1823 »

C’est donc avec le soin le plus scrupuleux qu’ont été revues les épreuves de cette nouvelle publication, et maintenant l’auteur ose croire, ainsi qu’un ou deux amis intimes, que ce roman restauré est digne de figurer parmi ces splendides écrits en présence desquels les onze étoiles se prosternent, comme devant la lune et le soleil 4. […] Il a fallu, pour triompher de cette tentation nouvelle, toute la crainte qu’a éprouvée l’auteur de ne pouvoir percer la foule de ces noircisseurs de papier, lesquels, même en rompant l’anonyme, gardent toujours l’incognito.

420. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Aristophane, et Socrate. » pp. 20-32

A Athènes, comme à Paris, dans la représentation d’une pièce nouvelle, les spectateurs se prévenoient pour ou contre, selon que l’auteur étoit de leurs amis ou de leurs ennemis, & que ses idées étoient analogues aux leurs. […] Cette nécessité d’employer des sujets & des noms de pure invention, fut l’époque de la belle comédie, de celle de Ménandre & de Philémon, appellée la nouvelle comédie, par opposition à l’ancienne, dont le stile bouffon & cynique se ressentoit de la charrette de Thespis, & à la moyenne, qui, quoique plus régulière dans son plan, n’en étoit ni plus réservée, ni plus innocente.

421. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre V. Le mouvement régionaliste. Les jeunes en province » pp. 221-231

Brisac composaient Germinal (1899-1901) ; — La Terre Nouvelle (1900-1901) de M.  […] Voici, à titre d’exemple, le programme d’une ces jeunes revues63 : celle-ci « prétend refléter l’âme nouvelle de la jeunesse, ses préoccupations sociales sans s’inféoder à aucune politique, son souci d’art national, simple, vigoureux, méthodique, suivant le sens de l’esprit latin.

422. (1879) Balzac, sa méthode de travail

Bourdilliat, a bien voulu me communiquer le manuscrit et les premières épreuves corrigées d’une nouvelle de Balzac. […] II La nouvelle, Un Début dans la vie, compte à peine dans l’œuvre du romancier : si on excepte quelques détails où apparaît la touche du maître, ce récit est médiocre d’invention, et la trame en est des plus minces.

423. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Véron »

Nous pensions qu’en une certaine mesure l’instinct politique ne manquait pas à un homme que Mazarin, qui aimait les heureux, aurait employé pour cette raison-là, et nous n’avions pas prévu cette nouvelle physionomie qu’il vient de prendre. […] Librairie Nouvelle.

424. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VII. De la physique poétique » pp. 221-230

Leur esprit précisait, particularisait toujours, de sorte qu’à chaque changement dans la physionomie ils croyaient voir un nouveau visage, à chaque nouvelle passion un autre cœur, une autre âme ; de là ces expressions poétiques, commandées par une nécessité naturelle plus que par celle de la mesure, ora, vultus, animi, pectora, corda, employées pour leurs singuliers. […] Les premiers hommes étant presque ainsi incapables de généraliser que les animaux, pour qui toute sensation nouvelle efface entièrement la sensation analogue qu’ils ont pu éprouver, ils ne pouvaient combiner des idées et discourir.

425. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

La nouvelle Marianne n’est pas hypocrite. […] La nouvelle Marianne serait plutôt cynique : elle l’est. […] Une glose nouvelle indique la nuance du sentiment qui orne l’antique rêverie. […] Courbaud la nouvelle Sorbonne se dégage des disciplines où on l’emmaillotait ? […] À cette nouvelle, Armand-Dubois ne se connaît plus : il ne veut pas d’un miracle qui le guérirait.

426. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

Elle aurait pu alors, comme sainte Thérèse, et un peu plus tard comme Mme de Chantal, trouver encore appui à l’une des colonnes subsistantes du grand édifice catholique ébranlé ; elle aurait rouvert une route monastique nouvelle dans la ligne encore indiquée des saintes carrières. […] Si nous nous reportons aux maîtres, Jean-Jacques, voulant recommander pour les finesses de cœur la quatrième partie de sa Nouvelle Héloïse, n’a pas dédaigné de la rapprocher de la Princesse de Clèves 202, et il paraît envisager celle-ci comme modèle. Il avait raison de le croire, et aujourd’hui même, comme charme, sinon comme puissance, plus peut-être que la Nouvelle Héloïse, la Princesse de Clèves demeure. […] — Ainsi encore, quand, le jour de la fête de Valérie, le Comte étant près de la gronder, Gustave envoie un jeune enfant lui souhaiter la fête et rappelle ainsi au Comte de ne pas l’affliger ce jour-là, Valérie est touchée, elle embrasse l’enfant et le renvoie à Gustave, qui l’embrasse sur la joue au même endroit, et qui y trouve une larme : « Oui, Valérie, s’écrie-t-il en lui-même, tu ne peux m’envoyer, me donner que des larmes203. » Cette même idée de séparation et de deuil, cet anneau nuptial qu’il sent au doigt de Valérie dès qu’il lui tient la main, reparaît sous une nouvelle forme à chaque scène touchante. […] Les illustres Mémoires produiront une lettre tout affectueuse, tout empressée, qu’elle lui adressait à Rome sur la nouvelle de la mort de Mme de Beaumont.

427. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Le plus philosophe et le plus réfléchi de tous, dans une de ces pages merveilleuses qui s’échappent brillamment du sein prophétique de la jeunesse et qui sont comme un programme idéal qu’on ne remplit jamais, — le plus calme, le plus lumineux esprit de cette élite écrivait en 1823107 : « Une génération nouvelle s’élève qui a pris naissance au sein du scepticisme dans le temps où les deux partis avaient la parole. […] Une foi nouvelle s’est fait pressentir à eux : ils s’attachent à cette perspective ravissante avec enthousiasme, avec conviction, avec résolution… Supérieurs à tout ce qui les entoure, ils ne sauraient être dominés ni par le fanatisme renaissant, ni par l’égoïsme sans croyance qui couvre la société… Ils ont le sentiment de leur mission et l’intelligence de leur époque ; ils comprennent ce que leurs pères n’ont point compris, ce que leurs tyrans corrompus n’entendent pas ; ils savent ce que c’est qu’une révolution, et ils le savent parce qu’ils sont venus à propos. » Dans le morceau (Comment les Dogmes finissent) dont nous pourrions citer bien d’autres passages, dans ce manifeste le plus explicite et le plus général assurément qui ait formulé les espérances de la jeune élite persécutée, M.  […] Thiers, marquaient et justifiaient en plusieurs points ces prétentions de la génération nouvelle, qui visait à expliquer et à dominer le passé, et qui comptait faire l’avenir. […] Dubois, qui jugea que, dans cette simple idée de magasin à l’anglaise, il n’y avait pas assez de chance d’action ; qu’il fallait y implanter une portion de doctrine, y introduire les questions de liberté littéraire, se poser contre la littérature impériale, et, sans songer à la politique puisqu’on était en pleine Censure, fonder du moins une critique nouvelle et philosophique. […] On se rendait, une fois par semaine seulement, à ces prédications de la philosophie ; on y arrivait comme avec ferveur et discrétion ; il semblait qu’on y vînt puiser à une science nouvelle et défendue, qu’on y anticipât quelque chose de la foi épurée de l’avenir.

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