Il se peut qu’un Verlaine, un Mallarmé aient obtenu de la sorte quelques effets inattendus de délicatesse caressante ; il se peut qu’ils aient réussi à charmer quelques initiés par de petits morceaux raffinés où il n’est pas très nécessaire de savoir ce qu’on veut dire.
Je ne vois qu’une seule façon de tourner la difficulté ; se serait de tenter une solution approximative en faisant, parallèlement, ceux traductions : l’une littérale et littéraire, comme je l’ai indiquée, — l’autre, littérale aussi, mais qui ne se soucierait que des exigences de la musique, et qui ne craindrait pas de sacrifier à ces exigences la syntaxe, pour placer chaque fois que cela est nécessaire, et sans une seule exception, le mot sous le mot et sous la note.
Une raccommodeuse de dentelle, vivant avec le lait, nécessaire pour nettoyer les dentelles noires.
Mais on espère trouver facilement, au moyen d’une représentation dans un théâtre de Paris, ou par toute autre voie, le complément nécessaire, à peu près 2 000 francs. » Et l’on me priait de hâter, autant qu’il était en mon pouvoir, l’édification du monument.
Que l’on grandisse ces facultés au point où leur manifestation devient impérieuse, que l’on y accole les qualités d’élocution et d’arrangement juste nécessaires pour composer des œuvres littéraires de forme médiocre, que l’on fasse prédominer la connaissance, le rappel, l’imagination des personnes, sur celles des actes purs, des drames, des histoires, l’on aura énuméré les causes générales dernières des œuvres de Tolstoï, de leur contenu réaliste, de leur étendue, de leur valeur plus psychologique que dramatique, et la force de ces dons sera mesurée à la grandeur de leur manifestation, à la puissance d’illusion de l’œuvre à la sympathie, au saisissement, à l’attraction qui s’en dégagent.
Comment je suis devenu poète I Rompons la monotonie de ces études nécessaires sur la littérature antique ou récente par un retour sur nos propres temps et sur nous-même.
Imaginons, en un mot, une conscience qui assisterait au défilé de 400 trillions de vibrations, toutes instantanées, et seulement séparées les unes des autres par les 2 millièmes de seconde nécessaires pour les distinguer.
Des sentiments, ils n’en ont pas ; des caractères, il en est à peine question ; la réalité se sauve en baissant les yeux, l’histoire est traitée par-dessous la jambe, mais ce sont des Mousquetaires, tout est permis à l’auteur, pourvu qu’il ne s’attaque pas à notre habit noir moderne, car alors il ne s’agit plus de contes bleus, de coups d’épée d’ogres et de gargantuas, d’actions impossibles, il est nécessaire de peindre des sentiments réels, des mœurs que chacun est à même d’observer, l’auteur est tenu d’étudier attentivement l’enchaînement des faits, de peindre des objets réels, et là est la difficulté de l’art moderne. […] Une allégorie ne saurait être réelle, pas plus qu’une réalité ne peut devenir allégorique : la confusion est déjà assez grande à propos de ce fameux mot réalisme, sans qu’il soit nécessaire de l’embrouiller encore davantage6.
. — Quant à Boisrobert, son grand art auprès de Richelieu fut de s’insinuer, de se faire valoir, de se rendre nécessaire : sorte de Figaro sous la robe de Basile. […] » C’est merveille de voir comment Bérénice est « faite », et comment l’ordonnance la plus habile et la plus savante y paraît le développement naturel et nécessaire de la situation une fois donnée. […] Sardou en personne ; puis, si l’art du peintre ou du costumier a pu étaler ici, avec tant de bonheur, tous ses prestiges, c’est qu’après tout la pièce s’y appropriait excellemment, les appelait comme un complément nécessaire, était conçue de sorte que ces prestiges y vinssent à propos et y fussent naturellement mêlés à la fable légère ; et c’est qu’enfin le décorateur et le costumier n’étaient, dans toute la vérité du mot, que les instruments de l’auteur. […] Jambon, où le texte était d’ailleurs peu nécessaire et où nous l’avons à peine entendu.
Non pas qu’il soit très beau ou très bien fait, son buste est trop long pour ses membres, ses membres sont trop courts pour son buste, son ventre est rebondi outre mesure, et laisse tomber le vêtement nécessaire sur ses genoux ; en fin de compte, personne mieux que Molé, ne sait porter le chapeau, l’épée et l’habit de cour. […] Pour quiconque aspire à l’honneur de parler au public, dans ces feuilles changeantes, chères à la multitude éclairée, il est nécessaire d’étudier l’esprit, l’allure et la véhémence de Diderot. […] Tout ceci, la douleur ou le rire, la joie ou les larmes, l’exclamation ou l’abattement, appartient à la vie ordinaire, à l’existence de chaque jour, et s’il était nécessaire qu’en effet, le comédien éprouvât, l’une après l’autre ou tout à la fois, ces émotions courantes de l’existence journalière, il aurait le droit de vous dire aujourd’hui : — Ma foi, je suis gai, content, je me porte à merveille, et je n’irai pas représenter la colère d’Achille ou la douleur d’Agamemnon pour vous divertir ! […] Elle habille et elle déshabille à son gré les vieilles femmes et les jeunes femmes, laissant celles-ci toutes nues et les autres pis que nues. — Elle trafique du bas de soie, du gant brodé, de la robe souillée, du chapeau fané, du ruban rose, de l’affreux tartan, du diamant faux, du jupon et même du vêtement le plus nécessaire.
Avant de les lire et de les citer, une remarque pourtant, une précaution est nécessaire.
« Nous vînmes à l’audience, M. de Beaufort et moi, avec un corps de noblesse qui pouvait faire 300 gentilshommes ; MM. les princes avaient près de 1 000 gentilshommes avec eux. » — Tous les Mémoires du temps montrent à chaque instant ces escortes qui étaient nécessaires pour faire ou repousser un coup de main.
L’artifice n’y est point aussi choquant qu’ailleurs ; un poëme, je me trompe, un traité comme le sien sur la critique, sur l’homme et le gouvernement de la Providence, sur le ressort premier du caractère des hommes, a le droit d’être écrit avec réflexion ; c’est une étude, et presque un morceau de science ; on peut, on doit même en peser tous les mots, en vérifier toutes les liaisons ; l’art et l’attention n’y sont pas superflus, mais nécessaires ; il s’agit de préceptes exacts et de raisonnements serrés.
Mais, pour exprimer la nature entière, l’un n’est pas moins nécessaire que l’autre ; la pleine lumière est le jour d’Homère, l’ombre et les nuages sont le crépuscule d’Ossian.
Combien plus l’apaisement était nécessaire dans une tragédie d’une hardiesse si terrible, où le Dieu suprême semblait ébranlé par les imprécations d’un juste opprimé !