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752. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVI. Buffon »

Buffon, moins spirituel que Voltaire, dont l’esprit me fait, d’ailleurs, toujours l’effet d’un bruit de grelots, mis en vibration par les mouvements pétulants d’un singe, moins même que Montesquieu, qui a le sien finissant en pointe, sans être pour cela un obélisque (car un obélisque, c’est un colosse !) […] Là, on trouve une critique de Buffon pleine de verve, de mouvement, de sagacité et de science, — une critique faite par un amour qui a déchiré son bandeau, mais qui n’en est pas moins de l’amour encore.

753. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Dargaud »

les premiers mouvements d’ailes de notre âme, était digne de nous peindre cela. […] Avant lui, il n’y a que les balbuties et les mouvements rudimentaires et déjà corrompus de la nature humaine.

754. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

Roger de Beauvoir vient de l’affronter aujourd’hui, en jetant dans son mouvement impétueux un volume de poésies. […] Nous ne savons pas si nous nous trompons… mais au mouvement de ces vers, à leur réchauffement, à leur battement d’ailes, au souffle de tendresse et de plainte qui y passe en notes si simples et si pressées, l’épée est brisée, la cape est brûlée et le Naturel commence, le Naturel, cette fleur tardive de nos automnes intellectuels !

755. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Madame Ackermann »

Mais ici, dans ces Poésies si étrangement nommées philosophiques, il n’y a rien… que rien, et contre ce rien seul le mouvement enragé d’un cerveau qui a l’orgueil inconséquent de vouloir être immortel. […] On ne peut rien couper ou détacher dans ce poète mâle, qui ne se préoccupe jamais des détails comme les poètes ses contemporains. — par ce côté plus ou moins femelles, — et qui a pour qualités premières et presque exclusives l’ampleur et la majesté dans le mouvement de l’ascension lyrique.

756. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Francis Wey »

D’abord, ce n’est pas lui, pour avoir plus vite fait, qui a abrégé les offices du roman comme il sait l’écrire ; car c’est un de ces esprits difficiles et vaillants, dédaigneux de l’improvisation, qui veulent que toute œuvre ait ses escarpements et son labeur, et qui savent, par leur expérience, que l’homme est condamné à manger à la sueur de son front, comme le pain de la terre, le pain de sa pensée ; c’est une de ces organisations d’écrivain, aux mâles mécontentements d’elles-mêmes, toujours prêtes à la rature, à la correction, au changement incessant, mouvement perpétuel de l’esprit à la recherche de l’idéal, et que personne de cette époque, dit-on, n’eut au même degré que les deux plus grands, Chateaubriand et Balzac. […] On sent que pour résister à cette poignante et cruelle ironie de l’ange qui regarde la terre et lève les épaules sous ses ailes, — dernier mouvement de la femme que la religieuse n’ait pas réprimé, — il faut que Christian ait jeté dans l’âme troublée d’Éliane de bien brûlantes impressions.

757. (1868) Curiosités esthétiques « VIII. Quelques caricaturistes étrangers » pp. 421-436

Si l’on pouvait analyser sûrement une chose aussi fugitive et impalpable que le sentiment en art, ce je ne sais quoi qui distingue toujours un artiste d’un autre, quelque intime que soit en apparence leur parenté, je dirais que ce qui constitue surtout le grotesque de Cruikshank, c’est la violence extravagante du geste du mouvement, et l’explosion dans l’expression. […] C’est chose curieuse à remarquer que cet esprit qui vient après le grand mouvement satirique et démolisseur du dix-huitième siècle, et auquel Voltaire aurait su gré, pour l’idée seulement (car le pauvre grand homme ne s’y connaissait guère quant au reste), de toutes ces caricatures monacales, — moines bâillants, moines goinfrants, têtes carrées d’assassins se préparant à matines, têtes rusées, hypocrites, fines et méchantes comme des profils d’oiseaux de proie ; — il est curieux, dis-je, que ce haïsseur de moines ait tant rêvé sorcières, sabbat, diableries, enfants qu’on fait cuire à la broche, que sais-je ?

758. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IV. »

Ne soyez donc pas étonné que, dans les hymnes placés sous le nom d’Homère et, ce semble, d’une langue contemporaine ou rapprochée de celle de ses deux grands poëmes, le mètre appliqué au mouvement lyrique demeure uniforme et simple : c’est la simplicité même du culte se communiquant à l’art. […] Quoi qu’il en fut des formes simples de l’hymne primitif, le rhythme dut varier bientôt et se prêter à tous les mouvements que l’élan de l’imagination, l’émotion du chant, le concert des voix, le tressaillement de la foule qui leur répond, pouvaient imprimer au poëte.

759. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Pour donner à son récit plus de mouvement et de vérité, M. de Lamartine a cru devoir, avant de parler en son nom, transcrire quelques lettres de Saluce. […] Voilà notre pauvre terre obligée de décrire un mouvement circulaire autour du soleil, qui décrit lui-même un mouvement elliptique. […] Les plis semblent comptés, ou plutôt c’est le mouvement même du personnage qui commande à l’étoffe obéissante. […] Les ligaments finissent par se prêter aux mouvements les plus contraires ; le corps, en s’assouplissant, perd sa forme et sa beauté. […] Mais, lors même que la science connaîtrait le mouvement des étoiles multiples aussi bien que le mouvement des planètes, il faudrait nier toutes les découvertes de Galilée, de Newton et de Laplace, pour attribuer ce mouvement à l’impulsion du vent.

760. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Boschot, Adolphe (1871-1955) »

André Rivoire Ce sont de véritables symphonies que ces poèmes, et les vers y sont délicieux ; il en est de très doux, comme atténués de sourdines ; d’autres, çà et là, éclatent et montent comme des cris… et voici qu’après d’indécis murmures, tout à coup, des strophes éloquentes se poussent l’une l’autre d’un large mouvement… Ce livre d’émotion, de pensée, d’harmonie, est original et reste simple.

761. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Renaud, Armand (1836-1895) »

Sa part d’influence dans le mouvement littéraire d’où sortit, voilà quelques années, une renaissance de la poésie… Il écrivit un volume de vers qui mérite de rester, Les Drames du peuple, et le poète de la Justice , M. 

762. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Henry Houssaye : un peu plus de mouvement, de vie, de couleur. […] La police de Réal et de Savary se mit en mouvement. […] Son premier mouvement est une insurrection de petite fille sentimentale qui n’entend pas qu’on dispose de son cœur sans la consulter. […] L’état-major général ne connaissait pas les mouvements de l’ennemi. […] Les écrivains seuls ont le pouvoir de déterminer un mouvement et de « lancer » une mode.

763. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Ce mouvement sera bientôt unanime. […] D’un autre côté, le mouvement formidable de la Révolution française, trop foudroyant et trop promptement enrayé, n’a rien produit dans l’Art. […] Il y a ici un éclat et un mouvement lyriques très supérieurs à tour ce qu’on admire dans les Méditations. […] Il ne faut pas demander sans doute à ces belles inspirations les grands aspects de mouvement et de couleur qui sont la marque des génies profonds et virils par excellence, ni même la certitude constante de la langue, la solidité du vers et la précision vigoureuse de l’image. […] Le choix et l’agencement des mots, le mouvement général et le style, tout concorde à l’effet produit, laissant à la fois dans l’esprit la vision de choses effrayantes et mystérieuses, dans l’oreille exercée comme une vibration multiple et savamment combinée de métaux sonores et précieux, et dans les yeux de splendides couleurs.

764. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Quelle est la profondeur et l’étendue de ce « mouvement ?  […] Mais que le « mouvement » existe, ceux-là seuls peuvent le nier qui craignent en quelque manière de le « populariser » en le combattant trop ouvertement Le « néo-catholicisme » est un fait, comme disent les savants ; et un fait, d’ailleurs plus ou moins d’importance, mais ce qu’on ne devrait pas avoir besoin d’apprendre aux savants, c’est qu’il faut toujours compter avec lui. […] Sur ce mouvement « socialiste » dont il semble que Léon XIII, après y avoir mûrement réfléchi, se soit emparé dans la célèbre Encyclique : De conditione opificum, pour le contenir, le développer dans un sens conforme à la tradition catholique, et le diriger, le meilleur livre que je connaisse est celui de M.  […] L’horreur en augmentait tous les jours par les nouvelles qu’on recevait des provinces. » Et un peu plus loin, à l’endroit de la mort de Charles IX : « La manière dont il mourut fut étrange : il eut des convulsions qui causaient de l’horreur, et les pores s’étant ouverts par des mouvements si violents le sang lui sortait de toutes parts. […] Nous ne nous soucions pas davantage de savoir, — et le lecteur impartial en a maintenant la preuve sous les yeux, — à qui les choses que nous avons dites peuvent plaire ou déplaire, mais uniquement de les dire comme nous les pensons ou comme nous les voyons, ce qui est sans doute la première condition de la recherche « scientifique. » J’ose ajouter que si quelqu’un n’a jamais prêché « le laissez faire du combat pour la vie », c’est nous ; et le docteur Clémenceau le saurait, si depuis vingt ans la préoccupation des choses de la politique ne l’avait rendu comme étranger au mouvement des idées de son temps.

765. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blanchecotte, Augustine-Malvina (1830-1897) »

Théophile Gautier Élève de Lamartine, elle a gardé du maître la forme et le mouvement lyriques, mais avec un accent profond et personnel qui fait penser à Mme Valmore.

766. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Brizeux, Auguste (1803-1858) »

Le charme virgilien, le souffle de Théocrite passent en mouvements lumineux dans ses tableaux.

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