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850. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 131-133

LIGER, [Louis] né à Auxerre en 1658, mort à Guerchi, à trois lieues d’Auxerre, en 1717. […] Un Abbé du même nom, Auteur d’un Ouvrage, intitulé Dialogue entre les Philosophes modernes, publia, en 1779, un Libelle contre nous, sous le titre de Problême littéraire, où il s’efforçoit de prouver qu’un Vicaire de Paroisse, mort deux ans auparavant, & qui n’a pas laissé un seul Prône digne d’être imprimé, étoit l’Auteur des Morceaux les moins foibles des Trois Siecles.

851. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre V. Sculpture. »

La mort pourrait y paraître, mais sous les traits d’un ange à la fois doux et sévère ; car le tombeau du juste doit toujours faire s’écrier avec saint Paul : Ô mort !

852. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

La mort, en ilote, les yeux fermés sur les causes, sur les Mères de Gœthe et la genèse de sa mort, est un tombeau double et piteux. […] Sainte-Beuve est mort. […] La crainte de la mort est stérilisante. […] Grave besogne, où la mort le surprit. […] Il va jusqu’à rire de sa propre mort.

853. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Il mérita que, dix ans après sa mort, M.  […] Il réunissait donc les jours de congé les premiers de la classe, Burnouf, Hachette, Bascou, mort professeur de littérature française à Montpellier. […] Littré, à chacune de ces pertes de famille, ne peut se rendre : à la mort de son frère, plus tard à la mort de sa mère, on me le dépeint fixe, immobile, la tête baissée près du foyer, dans une sorte de stupeur muette, restant des mois entiers sans travailler, sans toucher une plume ni un livre, et comme mort à tout. […] En supprimant, comme font volontiers les modernes, et comme ils sont portés à le faire de plus en plus, les anciens miracles et l’ordre surnaturel, il essaye de substituer et d’inaugurer un autre idéal, celui de l’Humanité ; et ce qui n’était chez lui d’abord qu’un sentiment de justice et de reconnaissance individuelle devenant un dogme social avec les années, il se range à cette parole d’un maître : « L’Humanité est composée de plus de morts que de vivants, et l’empire des morts sur les vivants croît de siècle en siècle : sainte et touchante influence qui se fait sentir de plus en plus au cœur à mesure qu’elle subjugue l’esprit. […] La Notice est parfaite, simple, grave et sentie ; mais l’éditeur, astreint à des volontés particulières rigides, et les respectant avec scrupule, a fait entrer dans le recueil trop de matière, et sur des sujets dès longtemps éteints ; il n’a pas tout mis, il aurait dû retrancher plus encore, couper, tailler, sacrifier sans merci dans l’intérêt du mort et pour dégager la statue.

854. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

Cet amour, peint avec les couleurs du Vicaire de Wakefield, ne fut qu’une distraction attachante pour Goethe et causa la mort de la pauvre Frédérique. […] Le siècle était malade ; il sentait qu’il portait en lui sa propre mort prochaine par la foi mourante dans son âme et par les révolutions couvées sous ses institutions ; il tendait à devancer par des morts volontaires l’effet de ces germes morbifiques qu’il portait dans ses veines. […] Ce souvenir vivifie mon cœur rajeuni et me détourne de la mort ! […] Il semble frappé de respect à la vue de Marguerite étincelante de bijoux ; il raconte à la voisine que son mari absent est mort à Padoue, laissant un trésor, et comment il peut lui amener un témoin de sa mort, le soir, dans son petit jardin derrière la maison, pourvu que la charmante Marguerite s’y trouve aussi à la nuit tombante. […] Le soldat tombe frappé à mort sur le seuil de la maison par l’épée de Faust.

855. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

Les autres nations, comme les autres hommes, n’en ont qu’une : quand elles sont vieilles, c’est pour toujours ; quand elles sont mortes, c’est pour jamais. […] La jeune comtesse Héléna G***, fille du prince G*** des États-Romains, était veuve d’un officier supérieur des armées italiennes, mort de ses blessures en Espagne. […] Renaud maudit une loi si féroce qui punit de mort une faute de cœur ; il excuse l’entraînement de l’amour dans des vers pleins de l’indignation du héros et de l’indulgence de l’amant. […] « Car l’un, ajouta-t-il, croit combattre pour la vertu, et combat pour la calomnie ; l’autre ignore s’il est dans le vrai ou dans le faux, et combat, par une magnanime générosité, pour arracher à la flétrissure et à la mort une si parfaite beauté. […] Un ermite chez lequel il s’était réfugié pour sécher ses vêtements lui avait appris la condamnation de Ginevra et son péril de mort ; il avait pris la résolution de combattre contre son propre frère pour l’innocence de son amante.

856. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

Des lettres de Sienne m’annoncèrent, dans l’espace de huit jours, et la mort du jeune frère de Gori, et une maladie grave de Gori lui-même. Celles qui suivirent m’apportèrent la nouvelle de sa mort, après une maladie qui n’avait duré que huit jours. […] Elle en a joui jusqu’à sa mort. […] Au moment du procès de Louis XVI, et touché de loin par sa mort, il avait écrit, dans son cabinet, une défense de ce roi. […] Toutefois il ne semblait pas croire que la mort, avec laquelle il s’était depuis longtemps familiarisé, le menaçât alors de si près.

857. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

Qui pourrait dire si lord Byron, mort à trente-sept ans, aurait pensé à soixante-dix ans ce qu’il avait écrit à vingt-sept ans en Écosse ? […] Schiller mort, Goethe le pleura toute sa vie. […] « Libraire-éditeur, mort en 1847. » 10. « Poète romantique, mort en 1845. […] Vous, par exemple, vous devriez écrire la Mort de César, et d’une façon digne du sujet, avec plus de grandiose que Voltaire.

858. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Vous verrez comme la plainte s’y voile et s’y fait souriante, malgré la vision de la mort. […] On peut dire que c’est de misère qu’ils sont morts. […] « Il est mort !  […] Et défiant la mort comme les anciens preux ! […] Ils seront les évocateurs sacrés de morts qui n’auront jamais vécu.

859. (1933) De mon temps…

La mort de sa sœur adorée, la princesse Hélène de Caraman-Chimay, lui fut particulièrement douloureuse. […] Henry Bordeaux, qui succédait au fauteuil laissé vacant par la mort de Jules Lemaître. […] Ils s’en référaient respectueusement à son haut conseil, et sa mort leur causa un vide profond. […] L’occasion en fut ma candidature à l’Académie, au fauteuil laissé vacant par la mort d’André Theuriet. […] … Quelques mois après cette visite nocturne, j’appris la mort de Francis Poictevin.

860. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Reboul, Jean (1796-1864) »

Voyez Reboul , dans son enfant mort au berceau ! […] Voyez Mistral , dans sa mort des deux Amants !

861. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 388-389

Brueys, [David-Augustin] né à Narbonne, où son pere, natif de Montpellier, étoit Directeur de la Monnoie, mort à Montpellier en 1723, âgé de 84 ans, plus connu par ses Pieces de Théatre que par son Histoire du Fanatisme, & par ses Ouvrages de controverse, qui ne sont pourtant pas mal écrits. […] Après avoir professé & défendu par ses Ecrits le Calvinisme, il embrassa la Religion Catholique, d’après plusieurs conférences qu’il eut avec le grand Bossuet, entra ensuite dans l’état ecclésiastique, écrivit platement contre les Protestans, & fut pensionné jusqu’à sa mort par Louis XIV & par le Clergé.

862. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 89-91

LARUE, [Charles de] Jésuite, né à Paris en 1643, mort en 1725. […] Cet Orateur est sur-tout frappant dans les Discours du Pécheur mourant, du Pécheur mort, & dans celui des Calamités publiques.

863. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Mais quand le silence se fera, l’intelligence et la poésie auront repris sur la mort un avantage souverain. […] Aussi, sa mort brutale semble-t-elle d’autant plus injuste. […] Attirance de la Mort a paru peu de temps avant la Victoire. […] Mais ils condamnèrent à mort le major Davel qui monta à l’échafaud comme un grand visionnaire. […] Il achète « La Muette », à Pully, en 1930 pour y demeurer jusqu’à sa mort.

864. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

Qu’on le porte sous le jardin, et qu’on ne me parle plus de lui, car il serait cause de ma mort. […] J’en demeurai tout étourdi et à demi mort, jusqu’au moment où l’on vint m’apporter mon dîner. […] Le pape, qui s’informait aussi de tout, et auquel les médecins avaient annoncé la mort prochaine du châtelain, dit qu’il voulait que celui-ci me fît mourir avant lui, de la manière qu’il le jugerait à propos, puisque j’étais la cause de sa mort. […] Allez lui dire qu’au lieu de la mort, je lui donne la liberté. […] On l’enferma dans le château Saint-Ange, où il mourut de la mort la plus cruelle.

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