Le monde de l’art est tout aussi vrai, et du même genre de vérité, que le monde politique et le monde de l’industrie. […] Pas le moins du monde. […] Monde extérieur, monde intellectuel, monde moral, tout est soumis à ces deux idées. […] Ce serait nier que le monde dure, qu’il dure deux minutes ; car s’il n’y avait pas harmonie dans les mouvements du monde, le monde serait bientôt détruit. […] Consultez le monde extérieur.
C’est que Madame Du Deffand a aimé le monde et n’aime que le monde, et que le monde ne nous rend rien pour tout ce qu’il prend à nos âmes ! […] Elle aima trop le monde. […] Elle était fausse comme le monde, mais pas plus. […] pour ma part, je ne connais pas de livre ascétique qui donne plus le mépris du monde que ces lettres d’une femme du monde qui eut, durant ses quatre-vingts ans, le monde à ses pieds, et qui, en mourant, lui disait : « Raca ! […] La marquise Du Deffand a beau être du monde, elle se donne à lui, mais par moments elle s’en sépare et se reprend.
Or, l’unité de la Revue des Deux Mondes, c’est l’unité du bric-à-brac. […] La Revue Contemporaine est la Revue des Deux Mondes de la rive droite. La Revue des Deux Mondes est la Revue Contemporaine de la rive gauche. […] Or, même du temps de Gustave Planche, la Revue des Deux Mondes n’avait pas de critique. […] Mais qu’importe leur voie de transport dans ce monde ?
Changeants, nous contemplons un monde qui change. […] Haviland, l’Anglais taciturne qui collectionne dans des flacons l’eau de tous les fleuves du monde. […] Il les voit, non tout à fait en elles-mêmes, mais comme faisant partie de cet ensemble stupéfiant qui est le monde et témoignant à quel point le monde est inintelligible. […] Et tous les êtres qui n’y songent point, même ceux qu’on aime, vous font sourire par quelque endroit, fût-ce le plus affectueusement du monde. […] Elle était toute petite, ma vie ; mais c’était une vie, c’est-à-dire le centre des choses, le milieu du monde.
L’adolescent vierge est sans réel contact avec le monde extérieur. […] Entre le monde et lui une barrière s’élève, toujours plus haute. […] Je me moque du monde et de moi-même. […] La semence humaine qui engraisse et boursoufle le corps de ceux qui refusent de la répandre sur le monde, épaissit également leur cerveau. […] Quoi de plus affreux que d’appeler au monde de nouveaux êtres, voués d’avance à souffrir et à prolonger la durée de l’universelle misère ?
Le spiritualisme par la voix de ses disciples tient ce langage : « Vous nous affirmez que le monde n’est pas tout entier dans nos insipides fadaises, que le monde est plus rude et plus varié. […] Décrire et glorifier le monde « matériel » est une preuve de bassesse. […] Le « réalisme » approximant peu à peu la réalité, s’identifie graduellement avec le monde. […] Aussi a-t-il été le partisan acclamé d’un mouvement, plutôt que l’interprète direct et universel du monde. […] Goethe, Poésies : Dieu et le Monde.
Obstacles au renouvellement de la littérature : le monde, le goût, la langue. […] Sons sa brillante surface, ce monde est triste. […] Ainsi s’oriente le monde vers la « sensibilité », vers l’idée d’abord et le désir, peu à peu vers la réelle capacité des plaisirs du sentiment. […] Ces obstacles, c’étaient le monde, le goût, la langue. […] Rien ne pourra se faire tant que le monde gardera sa souveraineté ; le monde ayant disparu, les règles ne se soutiendront plus : mais rien n’aboutira tant que la langue littéraire ne sera pas refondue.
Ils fondent Bagdad, capitale du monde oriental civilisé. […] Et sur quoi flottent ces mondes innombrables ? […] l’éther et d’autres mondes ! […] Il nous faut la logique des mondes. […] Le monde est un monstre sans père ni mère, un effet sans cause !
Elle nous apparaît donc comme le symbole d’une époque et d’un monde ; symbole vivant durant des siècles, aujourd’hui symbole défunt, puisque cette époque révolue et ce monde transformé, elle ne subsiste plus qu’à l’état de vestige. […] Le monde antique avait exalté la passion et la vertu des corps, le christianisme les proscrit. […] Que le monde ait, malgré tout, subsisté, voilà ce qui peut paraître singulier. […] La pensée, qui n’admet plus aucun dogme, aucune révélation, soumet le monde à son investigation passionnée. […] Le monde sera persuadé.
Certes, le monde de l’Apparence lui avait un faible attrait : son œil presque troublant, son œil fixé ouvertement ne pouvait voit en ce monde, que d’importuns dérangements au monde intime de sa pensée : il sentait que rester sous la dépendance du premier serait perdre tout rapport avec le second. […] Dans la mesure où il perdait, ainsi, toute connexion avec le monde extérieur, son regard se tournait davantage, avec une plus claire voyance, à son monde intérieur. […] Et il fallait que ce monde l’admît, et se plût à lui, tel qu’il était. […] Il est tout à écouter les Harmonies de son Être intérieur ; il habite, à jamais, ce monde profond : c’est de là qu’il parle au monde externe — à ce monde qui n’a plus rien à lui dire. […] On voit ici se construire le mythe d’un artiste privé de l’ouïe qui se ferme au monde extérieur pour mieux se plonger dans son monde intérieur et découvrir, libéré du monde des apparences, le « Moi profond de l’Univers et de l’Homme » à l’instar de Tirésias, l’aveugle « clair-voyant ».
Mais, lorsque nous cherchons comment cette première pensée humaine fut conçue dans le monde païen, nous rencontrons de graves difficultés. […] La dispensatrice du juste parmi les hommes, c’est la justice divine, qui, appliquée aux affaires du monde par la Providence, conserve la société humaine. […] Quoique ce monde ait été créé particulièrement et dans le temps, les lois qu’elle lui a données, n’en sont pas moins universelles et éternelles. […] … Sans doute le lecteur éprouvera un plaisir divin en ce corps mortel, lorsqu’il contemplera dans l’uniformité des idées divines ce monde des nations, par toute l’étendue et la variété des lieux et des temps. Ainsi nous aurons prouvé par le fait aux Épicuriens que leur hasard ne peut errer selon la folie de ses caprices, et aux Stoïciens que leur chaîne éternelle des causes à laquelle ils veulent attacher le monde, est elle-même suspendue à la main puissante et bienfaisante du Dieu très grand et très bon.
Après une enfance rêveuse et tendre, le voilà élève de l’École navale, puis en route à travers le monde. […] Ce n’est point un paradoxe, je vous assure, de dire que c’est de nos jours seulement que l’homme a eu des yeux, a su voir entièrement le monde extérieur. […] Ce monde-là est le monde d’avant la Loi, laquelle a fait le péché, comme dit l’apôtre saint Paul. […] Et alors les délices de l’île paradisiaque prennent pour l’homme du vieux monde une saveur de fruit défendu. […] C’est d’abord le sentiment toujours présent de l’immensité du monde.
Ainsi compris, le monde dans son ensemble ne nous impose à peu près rien que des nécessités physiques. Autant le monde régi par un Dieu parfait nous fixe avec précision des devoirs de respect et d’amour, autant le monde chaotique et dispersé que la réalité nous impose manque d’autorité morale. […] Il est un monde lui-même, un être relativement indépendant, opposé aux autres êtres, ennemi, et par certains côtés de sa nature forcément hostile au monde et à la société. […] Napoléon, s’il a bien dit : « Après ma mort, le monde fera : ouf ! […] Le monde entier aurait peut-être gagné à ce qu’il le fût plus souvent.
Le monde entier alors me parut barbare. […] Les Scythes ont conquis le monde. […] Le monde est plus grand que tu ne crois. […] Il sent bien que c’est là le reste d’un autre monde, d’un monde peu orthodoxe. […] J’ai vu le monde primitif.
L’avènement du « droit des gens », du « droit naturel des nations », en tant que science positive, marque l’un des plus gigantesques pas en avant qu’ait accompli le monde. […] On compte dans le monde près de cent cinquante sociétés, environ quarante revues dont les études convergent vers cet objectif. […] Que cela soit une grande chose, il n’est pas permis d’en douter, car véritablement les grands hommes doivent conduire le monde. […] Il est impossible de ne pas entrevoir les bienfaits qu’engendrerait pour le monde l’avènement d’une telle juridiction. […] Le monde prendrait alors conscience de son unité.