Il ne traite pas toutes les difficultés avec la même méthode ; chaque difficulté à la sienne. […] Sa méthode était un art tout nouveau dans le sermon. […] Bourdaloue s’était formé à cette méthode en enseignant les sciences pendant dix-huit ans. […] Nous sommes bien plus touchés des excès que de la commodité de sa méthode. […] Je me défie de la dialectique, quand je vois tout le moyen âge enchaîné au syllogisme, et l’esprit humain tournant sur lui-même pendant des siècles, dans le cercle étroit d’une vaine méthode d’argumenter.
Le duc de Chevreuse, honnête, appliqué, laborieux, traitant chaque question avec méthode, s’épuisant à combiner les faits et à en tirer des inductions, des conséquences infinies, avait quelque chose du doctrinaire et du statisticien tout ensemble ; on en connaît encore de ce genre-là : avec beaucoup d’esprit, de mérite, de capacité et de connaissances, il n’arrivait qu’à être un bon esprit faux. […] Telle est la vie secrète d’un esprit curieux, tourné au raisonnement, qui se possède par méthode philosophique, et qui veut posséder de même tout ce qui l’environne… Qui voudrait à tout moment s’assurer qu’il agit par raison, et non par passion et par humeur, perdrait le temps d’agir, passerait sa vie à anatomiser son cœur, et ne viendrait jamais à bout de ce qu’il chercherait. […] Il l’exhorte à mourir « à ses goûts d’esprit, à ses curiosités et à ses recherches philosophiques, à sa sagesse intempérante, à ses arrangements étudiés, à ses méthodes de persuasion pour le prochain » ; à ne pas être un affairé d’esprit à tout propos et hors de propos, un ardélion de la vie intérieure.
Il ne fait que changer la méthode de Lipse, mais il a pris le fond : « La moëlle de son livre est ici », dit-il. […] Il a tout à fait pressenti la méthode de Messieurs de Port-Roval, lorsqu’il a engagé le maître « à souvent interroger son écolier, à le faire parler et dire son avis sur tout ce qui se présente ». […] Ce témoignage moins connu que d’autres a cela de particulier qu’il porte précisément sur le charme de la manière de Montaigne, en ce qu’elle a de plus opposé à la méthode de Charron : « Dans mon innocente et fortunée solitude, écrivait Jean de Muller (1784-1785), je travaille dix ou onze heures par jour à mon livre (sa grande histoire helvétique) ; vient ensuite une heure donnée à la correspondance, le reste à la société ; ma société du matin, c’est Moïse ou Paul, celle du soir Cicéron, Métastase et Montaigne ; parfois, quand l’horizon se trouble, vient un certain ami bien cher qui ne me quitte guère, nommé Horace ; il me dit : « Deme supercilio nubem… » Et à son frère, dans une lettre du 4 décembre 1788 : « Je te conseille de composer souvent ; cela est indispensable à un esprit comme le tien ; écris tes pensées sur les choses, les livres, les hommes ; qu’il sorte de là une collection à la Montaigne.
Aussi le chancelier d’Aguesseau s’est-il contenté, dans sa manière mesurée et polie, d’imputer à Foucault, sans aucun détail, le triste honneur d’avoir appliqué le premier en grand la méthode militaire des conversions : « Je ne nommerai point, nous dit cet honnête homme timide, l’intendant qui, par une distinction peu honorable pour lui, fut chargé de faire le premier essai d’une méthode si nouvelle pour la conversion des hérétiques. […] De rigueurs, il n’en fut un moment question que pour en rejeter aussitôt l’idée, et Foucault se fit fort d’arriver au but par une tout autre méthode que celle de son prédécesseur, laquelle avait si mal réussi.
Renan, en exposant l’origine première et la naissance du christianisme, pouvait choisir entre diverses méthodes et diverses formes : il a préféré, pour ce premier volume, pour l’histoire du fondateur, le récit, la biographie suivie, en prenant soin d’y fondre et d’y cacher de son mieux la discussion : il n’a pu toutefois l’éviter entièrement. […] Je n’établis pas de parallèle, je remarque seulement la différence des procédés, des méthodes, et des physionomies d’esprits : on a eu Bayle, on a eu Voltaire ; on a M. […] Je conseille ce livre à tous ceux qui veulent approfondir et creuser tant soit peu ce genre d’étude ; ils y verront la méthode appliquée et en action.
Comme la plupart des régénérateurs de son temps, il paraissait croire, moyennant méthode, à une refonte complète possible de la constitution morale, intellectuelle et physique de l’homme : « La société a besoin, disait-il, que chacun de ses membres ait une constitution vigoureuse, un esprit éclairé et un cœur droit. » Prêchant l’excellence de l’éducation, il est en garde à tout instant contre l’instruction proprement dite, et semble demander qu’il n’y en ait pas trop, absolument comme Jean Reynaud parut le dire un jour dans sa fameuse circulaire. « Il est à remarquer, disait Jean-Bon, que les deux hommes qui ont le moins estimé les sciences soient précisément ceux qui ont le mieux senti le prix de l’éducation, Socrate et Jean-Jacques Rousseau. » Et, s’emparant de l’exemple de Socrate, dont la méthode était celle de la nature ; qui favorisait le développement des facultés morales et ne le forçait pas, et qui n’était, selon sa propre définition, qu’un accoucheur des esprits : « Eh bien ! […] Jean-Bon, malgré sa méthode expéditive de suppléer à l’instruction par le patriotisme, s’en aperçut assez.
» Or, si je me rends bien compte des vraies conditions de la méthode scientifique, que faudrait-il faire pour prouver ces propositions d’une manière absolument démonstrative ? […] Est-ce là la méthode suivie par l’auteur ? […] J’ose dire que c’est là une méthode tout à fait incertaine et qui lie peut donner que des résultats : très peu satisfaisants.
Ce genre de travail peut être utile ; il suppose de l’étude, des recherches, de la méthode, & cet Auteur peut avoir ces bonnes qualités ; mais ce ne sont pas les qualités que le Siecle estime.
Mais comme méthode, dont il faut se servir le plus longtemps qu’on peut, le déterminisme est inattaquable. […] * * * Ressemblance de méthode. […] Plus loin Swann procède de la même façon, suivant la même méthode que Proust compare lui-même à la méthode historique et à la critique des textes, pour découvrir — bien tardivement, il est vrai — les goûts pervers d’Odette. […] La découverte et la description de l’inconscient sont un premier résultat de la méthode qu’applique Proust à la réalité psychologique. […] Il avait pour les obtenir une méthode extraordinaire, d’ailleurs purement instinctive.
Leur méthode n’est pas à la portée de tout le monde. […] Ils représentent deux méthodes inconciliables. […] Chacun a sa méthode, et les meilleurs conseils n’ont rien d’absolu. […] L’idéal serait le mélange des deux méthodes. […] Suivez sa méthode.
Ceux qui n’exigent pas les graces du style, dans des matieres qui n’en sont pas susceptibles, y rendront justice à l’exactitude des observations, à la méthode du procédé, à la justesse de l’analyse, & à la sagacité des expériences.
Cette Histoire n’est cependant pas dépourvue de recherches, de méthode, de netteté ; qualités peu suffisantes pour attacher le commun des Lecteurs, & encore moins ceux qui ne goûtent les faits, qu’autant qu’ils sont présentés vivement & avec un coloris propre à les faire valoir.
L’esprit de systême qui s’étend sur l’étude des Langues, comme sur toutes les autres Sciences, pourra bien condamner la méthode des Anciens, qui avoit besoin, à la vérité, d’être réformée ; mais on est encore à attendre les succès solides, annoncés avec emphase dans les différens Prospectus, que l’expérience n’a pas justifiés.
Son Essai sur l’Infanterie Françoise est intéressant pour toute sorte de Lecteurs, par la maniere dont il a traité son sujet, & joint au mérite d’un style simple & correct, celui de la méthode & de la précision.
Ceux qui sont capables d’apprécier la méthode & la précision, la profondeur & la clarté, la multitude des instructions & la briéveté des volumes, l’art de présenter en raccourci des tableaux, sans rien dérober aux objets les plus étendus & les plus multipliés, trouveront toutes ces qualités réunies dans son Abrégé chronologique de l’Histoire de France.