Le Prélat eut beau alléguer qu’il s’étoit fait une loi de ne louer jamais de Roturiers, on lui répondit que les Lettres n’admettent d’autre titre que les talens, & que la Roture, plus nombreuse à l’Académie que la Noblesse, pourroit en user de même à son égard & à celui de tous les Nobles aussi peu civils que lui. […] Tout le monde fait que M. de Clermont-Tonnerre est ce même Evêque de Noyon qui s’est rendu ridiculement célebre par son faste bruyant, par le galimatias de ses Sermons, par la singularité de ses Lettres Pastorales, & plus encore par sa vanité, qui ne lui permettoit, dit-on, d’appeler son Auditoire que Canaille Chrétienne.
C’en seroit assez pour avertir qu’il ne faudroit pas prendre ce compliment à la lettre, si les talens de M. de Boissi n’étoient propres d’ailleurs à justifier une grande partie de ses éloges. […] Son fils a débuté dans les Lettres avec quelques succès.
Il s’appelle François-Thomas, & non Jacques ; il est vivant, & non mort : double erreur, dont nous nous étions rendus coupables dans la premiere Edition, & qu’il nous a joliment reprochée par une Lettre insérée dans le Mercure du mois d’Avril 1773. Nous voudrions bien pouvoir également, en faveur de cette Lettre, réformer ce que nous avons déjà dit de ses Poésies, & nous joindre aux six Journalistes qui ont honoré ce Poëte d’éloges fort au dessus de ses espérances, comme il nous en assure ; mais les raisons de M.
GUENÉE, [Antoine] Abbé, ci-devant Professeur de Rhétorique au Collége du Plessis, né dans le Diocese de Sens, est principalement connu par un Ouvrage intitulé,Lettres de quelques Juifs Portugais & Allemands à M. de Voltaire, où l’on venge la Nation Juive des calomnies de cet Ecrivain. […] Mais ses invectives n’ont pu nuire au succès de ces Lettres, dont on vient de donner une cinquieme Edition, qui n’a pas été moins bien accueillie du Public que les précédentes.
Après avoir débuté dans la carriere des Lettres par quelques petites Pieces de Poésie qui supposent de la sensibilité & un certain talent pour la versification, il a publié un volume de Discours où l’on trouve de l’élévation dans les idées, de la noblesse dans les sentimens, de la chaleur dans le style, que l’Auteur pourra perfectionner en mettant plus d’harmonie & plus de liaison dans ses périodes, trop souvent incohérentes & brusques. […] Cette édition demandoit donc un homme de Lettres laborieux, intelligent, Poëte lui-même, en état de remplir les lacunes, de lier les morceaux séparés, de deviner l’Auteur, de disposer de son bien comme du sien propre, de faire en un mot avec lui société d’esprit & de talens, en lui cédant tout l’honneur du succès ; M. de Tresseol qui a réuni toutes ces qualités, mérite de partager la gloire de M.
La lettre d’où je tire ces lignes est adressée au pieux fils de Mme Desbordes-Valmore : Vous êtes, lui disait cet ami au cœur reconnaissant, vous êtes, monsieur, le fils d’un ange : la patrie des lettres et de la poésie n’en produit que bien rarement de tels. […] Elle m’a écrit en vers, elle m’a écrit en prose, et toutes ses lettres ont le même charme pour moi. […] [NdA] Cette lettre est de M.
Les lettres parasites tombent ; on écrira tête pour teste, auteur pour autheur, purêt pour paroist, indontable pour indomptable, acomode pour accommode, etc. : les signes simplifiés n’en seront que plus maniables. […] L’Académie Française et le Dictionnaire En 1626297 plusieurs écrivains et amateurs de lettres se réunissaient souvent chez Valentin Conrart, homme très considéré, protestant, érudit, bel esprit, et riche : Gombauld, Godeau, Malleville, les deux Habert. d’autres encore. […] La première séance fut celle du 13 mars 1634 : le Parlement, inquiet et jaloux de la constitution d’un nouveau corps, dont il ne concevait pas nettement les attributions, refusa pendant longtemps d’enregistrer les lettres patentes qui établissaient l’académie ; il ne céda qu’au bout de trois ans, le 10 juillet 1637. […] Dès le mois de juin 1639, on avait fort avancé la lettre A.
si toutes les lettres que nous avons reçues avaient été dans ce sentiment et ce style, elles auraient évidemment confirmé la justesse de nos réflexions sur ce mal indéniable de la bâtardise, et nous aurions été heureux de la voir ainsi confirmée ! […] La plupart des lettres que nous avons reçues devaient donc surtout attester, dans cette dépravation de toute intelligence, cet orgueil qui se vante quand il n’y a pas de quoi, l’orgueil à l’envers de la fierté vraie ! La tendance à se diviniser — cette tendance d’aujourd’hui — devait éclater en ces lettres d’autant plus haut qu’on eût dû y parler plus bas. […] Ils ont pris au pied de la lettre brute cette cordiale plaisanterie de l’Espagne, qui fait de tout illégitime un gentilhomme ; et par cela même ils ont prouvé qu’ils n’entendaient rien à cette grande parole qui n’a de sens qu’avec la foi chrétienne et que peuvent dire seuls les bâtards pieux et fidèles qui se réclament de la légitimité divine : « Je suis enfant de Dieu et de noble maison. » Ils se sont enfin haussés jusqu’aux plus insolentes apologies, et de ces apologies jusqu’aux blasphèmes, et de tels blasphèmes que nous ne voulons ni ne pouvons les répéter.
Prenez, par exemple, la lettre d’Henri IV à Crillon, la lettre qui dit : « Pends-toi, brave Crillon, nous avons combattu à Arques, etc. » ; et lisez « Pendez-vous, brave Crillon, de n’avoir pas été ici près de moi, lundi dernier, à la plus belle occasion qui se soit jamais vue, etc. » ; puis un délayage de six lignes qui ne change rien au fond des choses, mais qui emporte cette adorable forme du laconisme et du tutoiement ! […] » que la France, qui l’aurait écrit, disait Chateaubriand, tient pour authentique, Fournier ne le nie pas, mais le reporte dans une lettre de vingt lignes où il se noie, accusant Antonio de Vera, un historien espagnol, d’avoir le premier arrangé ce billet à la laconienne, — ce qui prouve seulement que l’historien Vera est plus artiste que Fournier, qui n’est qu’un grammairien historique. La lettre du mot historique, que dis-je ?
III Fier et franc esprit s’il en fût jamais, artiste de lettres de la plus pure indépendance ! […] Dans ce temps-là, Sainte-Beuve, cette femme de lettres qui passe encore pour un homme aux yeux de cette génération d’eunuques, Sainte-Beuve n’était pas dans l’opinion seulement un critique, mais la Critique elle-même. […] Si Amédée Pommier, au lieu d’être un artiste en lettres, avait été un intriguant de lettres qui aurait réussi, Sainte-Beuve, ce laquais du succès, qui, disait son ami Béranger, est toujours monté derrière les voitures, n’aurait pas manqué cette ascension derrière le cabriolet de Pommier· Malheureusement, Pommier n’en avait pas, et Sainte-Beuve resta par terre et se tut.
« Faites-nous des Lettres persanes », disaient les libraires à tous les auteurs, comme si ces livres-là se faisaient deux fois. […] Le génie de Montesquieu n’était pas là, et les Lettres persanes avaient été une bonne fortune de sa jeunesse. […] On fit courir le bruit qu’un libraire impudent avait mêlé aux Lettres persanes des lettres qui n’étaient pas dans le manuscrit original, ce qui n’était pas exact le moins du monde. […] Il paraît que Voltaire ne s’était pas tout à fait aventuré en parlant de corrections faites aux Lettres persanes. […] » Ceci serait plus digne des Lettres persanes que de l’Esprit des lois.
Bossuet avait conçu cette éducation sur un plan sage et large, qu’il nous fait connaître dans une lettre latine adressée au pape Innocent XI. […] De même, il allègue, il cite les écrits, les lettres d’Anne de Gonzague, pour nous la faire connaître telle quelle fut. […] L’église de la rue Saint-Antoine était trop petite quand il prêchait, et les lettres de Mme de Sévigné nous attestent la forte impression qu’il faisait. […] Lettres de saint Vincent de Paul, Paris, Dumoulin, 1882, 2 vol. in-8. […] IV, 1892) ; Lettres et pièces inédites et peu connues, recueillies par A.
(Lettre du maître de l’établissement à M. […] La lettre de faire-part a la forme d’un petit volume et est intitulée Odelettes. […] Gérard se destine aux lettres ; il est courageux, travailleur, il veut arriver à tout prix. […] Il serait à désirer, dans l’intérêt des lettres, que quelques-uns lui ressemblassent. […] Aussi quel effet a dû produire la lettre de M.
Ainsi déjà s’exprimait Pétrarque dans une lettre à Boccace ; et en effet on mettra désormais son point d’honneur à développer en soi ce quiddam suum ac proprium, c’est-à-dire à différer des autres, pour arriver à les surpasser. […] Qui ne connaît l’expression que Raphaël en a donnée dans une lettre célèbre à Baldassare Castiglione : Essendo carestia di belle donne, io mi servo di certa idea che mi viene nella mente ? […] L’examen des Poésies et des Lettres confirme cette interprétation ; — si les Poésies de Marguerite sont généralement des poésies pieuses ; — « Elle aimait fort à composer des chansons spirituelles, dit Brantôme, car elle avait le cœur fort adonné à Dieu » ; — et ses Lettres, quand elles ne sont pas des lettres d’affaires ou des lettres politiques, sont des lettres « mystiques ». — De l’attitude de Marguerite à l’égard du protestantisme. — L’affaire du Miroir de l’âme pécheresse. — Les dernières années de Marguerite, et sa mort. […] Magnin : « Les commencements de la comédie italienne en France », dans la Revue des Deux Mondes du 15 décembre 1847 ; — Rathery : Influence de l’Italie sur les lettres françaises, Paris, 1853 ; — Armand Baschet, Les Comédiens italiens à la cour de France, Paris, 1882 ; — Ad. […] Il n’en existe pas de rééditions modernes, et les plus récentes sont du commencement du xviie siècle ; mais on trouve des Lettres de La Noue dans un certain nombre de publications historiques.
Pierre Jeannin, l’une des gloires de la Bourgogne, né à Autun, en 1540, d’un père tanneur qualifié citoyen et échevin de la ville, et qui, bien que sans lettres, était réputé homme de très grande vertu et de très grand sens, offre par son exemple une preuve de plus qu’avec du mérite, et tout en étant du tiers état, on s’élevait et on parvenait très haut dans l’ancienne monarchie ; même avant la Ligue, il était dans une belle voie d’honneur et de considération dans sa province. […] Deux gentilshommes les plus qualifiés de la province, le sieur de Comarin et le sieur de Saint-Riran, étaient arrivés de Paris coup sur coup, à quatre ou cinq heures de distance l’un de l’autre, porteurs de deux lettres autographes de Charles IX, qui ordonnait au gouverneur d’avoir créance à ce qu’ils diraient de sa part. […] Aussitôt après le massacre des deux frères, le duc et le cardinal de Guise, à Blois, Henri III expédia au duc de Mayenne, à Lyon où il était encore, un gentilhomme avec une lettre d’excuses par laquelle il disait avoir été contraint à l’acte auquel il s’était porté, ajoutant qu’il savait bien son innocence, à lui Mayenne, qu’il désirait sa conservation et lui donner des marques particulières et publiques de sa bienveillance. En même temps Henri III écrivait de sa main une lettre au président Jeannin à Dijon, par laquelle il lui faisait la même déclaration à l’endroit du duc de Mayenne, et lui recommandait de ne point l’abandonner en cette crise, mais de lui donner le conseil de se contenir dans le devoir et d’agréer la satisfaction offerte. […] Ainsi, peu avant la bataille d’Ivry (mars 1590), le président, qui est à l’affût d’un changement dans les dispositions du duc, s’empresse d’écrire à Villeroi, également jaloux d’attacher une négociation pour la paix publique, qu’il croit le moment propice, et le duc plus enclin à y prêter l’oreille que jamais : « Cette lettre me réjouit, dit Villeroi, étant dudit président qui était à la suite dudit duc, auquel il se confiait grandement, et qui était homme de bien et clairvoyant. » Mais la défaite d’Ivry, survenue dans l’intervalle, produit sur Mayenne un effet tout opposé à celui qu’on aurait pu croire : elle fait évanouir ses dispositions pacifiques ; il n’est plus question que de prendre une revanche.