plutôt quelque chose comme une chèvre capricieuse, fantasque, entêtée, enragée, endiablée, quoique du Nord, comme cinquante chèvres de Calabre, et qu’on aurait pu prendre, à certains moments, pour une tigresse, — une tigresse qui n’était pas marquée de la petite vérole comme Mirabeau, mais qui savait encore mieux que lui, ce grand comédien, jouer aux autres et se jouer à soi la comédie !
. — Par malheur, la pièce sera mal jouée à l’Odéon.
Auguste Le Prévost, alors son ami intime, et qui le blâmait de tant de susceptibilité, me faisait confidence de cette zizanie en des termes qui ouvrent un jour sur l’intérieur romantique de ce temps-là : « J’ai joué de malheur avec notre ami Ulric.
Cette figure élevée sur l’estrade, joue bien la dignité ; ces élèves sont très-bien posés, mais l’école n’a pas un pouce de profondeur.
Ne faites jamais chausser le cothurne à des hommes inferieurs à plusieurs de ceux avec qui nous vivons : autrement vous serez aussi blamable que si vous aviez fait ce que Quintilien appelle : donner le rôle d’Hercule à jouer à un enfant.
Mais surtout, l’analyse à laquelle nous avions dû procéder faisait ressortir plus nettement les caractères du temps et le rôle qu’il joue dans les calculs du physicien.
Mes premiers regards cependant se tournèrent vers le théâtre… Ce théâtre, en effet, grâce au grand acteur et auteur Iffland, à Kotzebue, à Cimarosa, à Mozart, était devenu, pour la tragédie, la comédie et la musique, l’école du cœur, des yeux et des oreilles de toute l’Allemagne. » Goethe s’effaçait généreusement lui-même pour y faire jouer, chanter et briller les chefs-d’œuvre de tous ses rivaux. […] Rousseau, le soleil du soir jouer comme un crépuscule du jour éternel sur les rideaux de son lit. XV Goethe, ferme comme un bloc de marbre jusqu’à ses derniers moments, jouait encore comme un jeune homme avec les illusions et avec l’amour. […] Il se plaisait à jouer le rôle d’un Anacréon allemand couronné de roses, et voulant mourir la coupe des illusions encore pleine à la main. […] Quant à Goethe, il joue ; il charme, il n’émeut pas.
Le mécanisme de l’intelligence est d’une analyse plus difficile encore, et pourtant, sans connaître cette analyse, l’homme le plus simple sait en faire jouer tous les ressorts. […] Et ce n’est pas seulement aux origines de l’esprit humain que l’âme se laisse jouer par cette aimable duperie : la fécondité du merveilleux dure jusqu’à l’avènement définitif de l’âge scientifique, seulement avec moins de spontanéité, et en s’assimilant plus d’éléments historiques. […] Les religions semblent mises au ban de l’humanité ; elles n’arrivent que bien tard à obtenir leur véritable valeur, celle qu’elles méritent aux yeux de la critique, et le silence qu’on garde à leur égard peut faire illusion sur l’importance du rôle qu’elles ont joué dans le développement des idées. […] Et en effet n’est-il pas remarquable que les trois religions qui jusqu’ici ont joué le plus grand rôle dans l’histoire de la civilisation, les trois religions marquées d’un caractère spécial de durée, de fécondité, de prosélytisme, et liées d’ailleurs entre elles par des rapports si étroits qu’elles semblent trois rameaux d’un même tronc, trois traductions inégalement belles et pures d’une même idée, sont nées toutes les trois en terre sémitique et de là se sont élancées à la conquête de hautes destinées ? […] Quand on songe au rôle qu’ont joué dans l’histoire de l’esprit humain des hommes comme Erasine, Bayle, Wolf, Niebuhr, Strauss, quand on songe aux idées qu’ils ont mises en circulation, ou dont ils ont hâté l’avènement, on s’étonne que le nom de philosophe, prodigué si libéralement à des pédants obscurs, à d’insignifiants disciples, ne puisse s’appliquer à de tels hommes.
. — Le thème principal de la Chevauchée des Walküres, par exemple, et la mélodie que le jeune Siegfried joue sur son cor sont de cette époque (Tappert), quoique les drames dans lesquels ils apparaissent maintenant pour la première fois et dans lesquels ils acquièrent leur caractère particulier et leur signification poétique n’existassent point à ce moment. — Des lettres de 1849 et 18 50 nous montrent Wagner impatient de se mettre à la partition de sa Mort de Siegfried, dont, dit-il, « la musique lui démange les doigts ». — De suite après avoir écrit son Jeune Siegfried, en 1851, il se mit à la musique, et nul doute que de nombreuses parties du premier acte et du second de notre Siegfried sont, pour la déclamation et pour le dessin mélodique général ; de cette année. […] Mais Wagner poussa plus loin, car en été 1857, il joua sur le piano à M. […] Ayant reçu des éditeurs qui aujourd’hui en sont les propriétaires, l’autorisation de jouer en France les œuvres de Wagner, et cela malgré la volonté expresse du maître, il s’est mis à la besogne. […] Lamoureux a fait jouer plus tard une œuvre complète, et a obtenu les éloges de M. […] On joue le prélude de Parsifal aux concerts de Monte-Carlo ; le dernier des Stagno ou le moindre des Gayarré braille Rienzi en des Scala diverses.
Il convient avec eux du rôle qu’ils vont jouer. […] Mais quand on jouait la tragédie, les murs étaient tendus de noir. […] Jouer de nuit était un luxe réservé aux théâtres particuliers de la cour et de quelques grands seigneurs. […] Il jouait aussi, dans sa jolie pièce Comme il vous plaira, le rôle du vieil Adam. […] Elle était surtout offensée qu’on se permît d’y jouer parfois sur la scène la gravité bourgeoise des aldermen et la vertu de leurs épouses.
Cette espèce de travail incessant, qu’on fait sur soi, sur ses sensations, sur les mouvements de son cœur, cette autopsie perpétuelle et journalière de son être, arrive à découvrir les fibres les plus délicates, à les faire jouer de la façon la plus tressaillante. […] Une joue, une épaule, baisées, flambées par ce jour ardent du quinquet, la Mercier se modèle pareillement à la petite fille au poulet, dans La Ronde de nuit de Rembrandt. […] Pour les bijoux remplissant une vitrine : c’était l’écrin d’une Faustine, trois cent mille francs d’éclairs, qu’elle faisait encore jouer hier sur sa peau, au rose fauve. […] Tout petit, j’avais joué au cerceau avec elle, et elle m’achetait, sur son argent, des chaussons aux pommes dans nos promenades. […] Il est en bons rapports avec elle, en dépit des petits tours qu’il avoue lui avoir joués.
Il ne lui fallait plus qu’un peu de vouloir et ne pas mieux aimer se jouer, à chaque pause, du lecteur et de lui-même.
La musique est le petit David qui joue de la harpe au maître du monde, et qui lui berce ce cœur si lourd par des chansons. […] Bon, le mufle de Bottom vous enivre ; et son poil, aussi aimable qu’une étrille, semble plus doux à votre main qui le flatte, que la joue de vos petites sœurs Marjolaine et Jonquille. […] Ils jouent avec les armes à feu ; mais ils ont sur le cœur la cuirasse du portefeuille. […] Jusque-là, on pouvait le croire le héros du drame : à présent, un bon quart du drame va se jouer sans lui. […] Le Paquebot Tenacity est la première pièce de Charles Vildrac, jouée avec un grand succès aux Vieux-Colombier en 1920.
» Si l’artiste joue si facilement le beau rôle, c’est que le critique est sans doute un critique comme il y en a tant. […] Le soleil et la lumière jouaient alors un grand rôle dans la peinture de M. […] Couture, qui joue en tout ceci le rôle intéressant d’une victime. — Un imitateur est un indiscret qui vend une surprise. […] Leur goût immodéré pour la distinction leur joue à chaque instant de mauvais tours. […] Quant à ses Chasses, elles ont cela de comique que les chiens y jouent le grand rôle et pourraient manger chacun quatre chevaux.
Ces précisions étaient indispensables parce qu’elles éclairent une querelle qui vient de s’élever au sujet de l’œuvre jouée à l’Opéra. […] Massenet, Gounod ont vu leurs ouvrages les plus célèbres joués sur tous les théâtres germaniques sans y gagner, auprès des Allemands, le prestige de réputation échu en partage à l’auteur de Samson et Dalila. […] Il avait à peine vingt ans quand Wagner, séjournant à Paris et chargé déjà de partitions magnifiques qu’il ne réussissait pas à faire jouer, le prenait comme exécutant pour des lectures au piano dans les salons. […] Il jouait avec sa tête plus encore qu’avec ses doigts. […] On devait jouer dans un concert dirigé par Eugène Isaye sa Fantaisie sur des airs populaires angevins.