Il n’arrive pas à la synthèse de l’intelligence et du sentiment, qui rend seule la vie, exprime l’homme complet dans son fond le plus obscur connue dans son être le plus conscient.
Dans Périclès, Gower, poëte du xive siècle, célèbre par sa Confessio amantis, où il a mis en vers anglais l’aventure de Périclès, qu’il avait tirée d’ouvrages plus anciens, vient sur la scène déclarer au public, non ce qui va se passer, mais les faits antérieurs dont l’explication est nécessaire à l’intelligence du drame. […] Ce n’est point là l’œuvre du poëte appelé à la puissance et réservé à la gloire ; il agit sur une plus grande échelle et sait parler aux intelligences supérieures comme aux facultés générales et simples de tous les hommes.
Racine avait trop d’esprit pour se laisser séduire par d’aussi faibles raisons, si lui-même, séduit d’avance par l’amour-propre d’auteur, n’eût été d’intelligence avec ses amis.
Au contraire, Katia sait beaucoup ; elle a tout lu ; Katia est bonne musicienne ; elle est douée d’une intelligence rare et d’une curiosité toujours en éveil. […] La chose nous est encore facile à la lecture, mais au théâtre, la sensation présente domine et emporte tout ; l’intelligence a beau se débattre et protester ; jamais plaisir n’y vint de la réflexion seule. […] l’artiste doit se conformer à ces indications ; loin de forcer cette note dramatique, jetée à l’improviste à travers le rire, il fera mieux de l’atténuer, de n’en donner que ce qui est strictement nécessaire pour l’intelligence de la scène.
La fille qui me manque et que tu ne remplaces pas, sans doute ; l’enfant fine, tendre et un peu câline, fille de mon intelligence, de mon expérience d’artiste et de mon cœur. […] Comment Judith, avec sa vive intelligence, n’a-t-elle pas vu qu’elle détestait son mari, bien, et que M.
Un adversaire qui se jette sur vous violemment pour vous pourfendre soit avec un sabre, soit avec des arguments, témoigne au moins de l’estime pour votre courage ou votre intelligence. […] Les plaisirs de l’intelligence seuls ne lui suffisent pas ; il lui faut ceux de l’imagination, le rêve après la réalité. […] Ajoutez à cela le déplacement des forces sociales, qui condamne à l’inaction, en politique, un certain nombre d’intelligences supérieures.
Ces grands problèmes dont il semblait, en vérité, que les théologiens eussent voulu comme nous dérober l’intelligence ou nous masquer l’intérêt, en les alourdissant du poids de leur érudition et de leur dialectique, les Provinciales, presque pour la première fois, les mettaient à la portée de tout ce qui savait lire. […] Mazzella, De Gratia Christi prælectiones scholastico-dogmaticæ]. — Qu’il y va dans cette controverse : — du libre arbitre ; — de la définition de la nature humaine ; — et finalement de toute la conduite. — Qu’il y va d’autre part, au point de vue de l’histoire littéraire, de l’intelligence des Provinciales et des Pensées. […] Satire V, sur la Noblesse, et Épîtres VIII et IX] ; — et qu’elle va beaucoup plus loin qu’on ne croirait d’abord. — Fécondité de sa critique, — et, à ce propos, si la « critique des défauts » ne suggère pas l’intelligence des qualités qui en sont le contraire. — De l’influence personnelle que Boileau a pu exercer sur Molière ; — sur La Fontaine ; — sur Racine ; — et d’une opinion de Sainte-Beuve à ce sujet. — De l’Art poétique ; — et comment il continue l’œuvre « critique » de Boileau [Cf. notamment le chant III]. — Les « règles » de l’épopée y sont à la fois l’éloge littéraire de Virgile et la satire de la Pucelle ; — comme les « règles » de la tragédie y sont ensemble l’apologie de la tragédie de Racine et la critique de celle de Corneille. — C’est encore ainsi que le Lutrin est la critique en action du Virgile travesti. — Comment une doctrine s’est naturellement dégagée de cette critique ; — et quelle est cette doctrine ?
Après Bonneval, parut Desessard ; il avait de l’intelligence, et jouait bien quelques rôles de notre auteur ; mais ceux où les nuances se succèdent, se croisent rapidement, comme dans celui d’Arnolphe, étaient incompatibles avec son physique. […] — Notre Dorine est, je l’avoue, un peu leste. — Si vous la connaissez, dites-lui que, grâce à son intelligence, quelques minutes de réflexion sur son art lui prouveront que les soubrettes de Marivaux et de ses imitateurs ont seules le privilège d’être continuellement près du boudoir ; faites-lui remarquer encore que son esprit doit lui conseiller de rejeter la tradition, même la plus favorable aux jolies mines, dès qu’elle blesse la raison. […] Vous devez des éloges au seul de nos Orgon qui possède son Molière ; il a non seulement varié avec intelligence ces quatre exclamations, le pauvre homme !
Malgré ses cinquante-cinq ans, le général Dugommier avait de l’ardeur, de l’activité et une intelligence supérieure des conditions de la guerre. […] Chailley-Bert, se risque aux conversations licencieuses, il faut qu’il ait fréquenté les Européens. » Cinquante mille Hollandais, marchands, planteurs, notaires, médecins, avocats, entrepreneurs, fonctionnaires ou retraités du gouvernement des Indes, vivent en bonne intelligence avec les doux et inoffensifs insulaires de Java.
Il faut bien que toutes les parties de l’homme se mettent en équilibre ; il mourrait si son intelligence ne prenait pas le train lent et monotone de son action.
Il récrit le texte pour l’approprier à leur intelligence ; les jolis vers de Boëce, un peu prétentieux, travaillés, élégants, peuplés de souvenirs classiques, d’un style raffiné et serré, digne de Sénèque, se changent en une prose naïve, longue, traînante, et pourtant hachée, semblable à un conte de fées qu’une nourrice fait à un enfant, expliquant tout, recommençant et brisant les phrases, tournant dix fois autour d’un détail, tant il faut descendre pour se mettre au niveau de cet esprit tout neuf, qui n’a jamais pensé et ne sait rien70.
Ce culte qui l’adore, je le pratique dans mon intelligence, qui s’élève à lui comme l’encens de l’âme, qui le glorifie en s’humiliant dans mon néant.
Or, nous savons que cet instrument a été perfectionné successivement par les efforts longtemps continués d’intelligences humaines d’ordre supérieur : et nous en inférons que l’œil doit avoir été formé par un procédé analogue.
C’est le moment où son âme enfiévrée s’ouvre à l’intelligence de Rousseau : « Je lis Werther et La Nouvelle Héloïse. […] Il savait qu’il détruisait lui-même son intelligence, jour par jour, heure par heure, et il assistait au désastre le désespoir dans l’âme, la volonté effondrée, incapable de se défendre contre lui-même.
Toute l’intelligence de Gil Blas ne s’emploie qu’à profiter de ce que l’occasion lui procure, jamais à la faire naître ; mais celle de Figaro ne « s’évertue », selon son mot, qu’à enlever à la fortune tout ce que le calcul peut lui enlever. […] Ce n’est pas non plus l’intelligence. […] Au contraire, trop d’intelligence en a gêné plusieurs, et leur sensibilité, quand ils en ont eu, les a perdus. […] C’est une pièce, dit-il, qu’il faut voir plusieurs fois « pour en remporter une intelligence entière ».