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2480. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

Dimanche 9 janvier Il n’y a plus qu’une chose qui me sorte de mon écœurement de la vie, et qui m’y fait reprendre un peu d’intérêt : c’est la première épreuve d’un livre nouveau.

2481. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre II. Les génies »

Quoi qu’il en soit, l’avènement du bon sens est le grand fait de Cervantes ; le bon sens n’est pas une vertu ; il est l’œil de l’intérêt il eût encouragé Thémistocle et déconseillé Aristide ; Léonidas n’a pas de bon sens, Régulus n’a pas de bon sens ; mais en présence des monarchies égoïstes et féroces entraînant les pauvres peuples dans leurs guerres à elles, décimant les familles, désolant les mères, et poussant les hommes à s’entre-tuer avec tous ces grands mots : honneur militaire, gloire guerrière, obéissance à la consigne, etc., etc., c’est un admirable personnage que le bon sens survenant tout à coup et criant au genre humain : Songe à ta peau !

2482. (1894) Textes critiques

ALFRED JARRY   Les tomes II et III des Mémoires de Bourrienne sont d’un intérêt véritable.

2483. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

Voici en quelle occasion : XVI C’était en 1840, au moment où la politique agitatrice et guerroyante du ministère français, qu’on appelait le ministère de la coalition, menaçait, sans vouloir frapper, tous les peuples de l’Europe, pour soutenir, sans aucun intérêt pour la France, un pacha d’Égypte, révolté contre son souverain, le plus étrange caprice de guerre universelle sur lequel on ait jamais soufflé pour incendier l’Europe.

2484. (1903) La renaissance classique pp. -

La réalité étant dégoûtante ou indifférente en soi, elle ne pouvait offrir d’intérêt que mise en drame ou en roman d’écriture jolie.

2485. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Ceci dit, je pense qu’il ne sera pas sans intérêt de donner quelques détails sur la personnalité très curieuse et assez peu connue de l’homme de génie qui n’est plus. […] On voit d’ici ce mouvement, cette vie, cette animation extraordinaire que les intérêts financiers sont seuls capables de donner, aujourd’hui, à des villes sérieuses. […] Mais alors si tu n’as pas l’excuse d’être vraie, si tu ne peux pas avoir cette excuse, — valable aux yeux de certaines gens, — à quoi te sert d’être infâme et quel intérêt veux-tu que je prenne à ton ignominie ?

2486. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

*** … Je prends un extrême intérêt, sinon beaucoup de plaisir, à la lecture des derniers ouvrages de Corneille. […] Puis, un jour, il se mit à parler de l’antiquité d’un ton d’oracle… L’affaire de ces deux critiques a conservé son intérêt, car elle touche à des points qui dépassent la question immédiate. […] Quant à Victor Ducange, il avait des moyens à lui pour exciter l’intérêt, la pitié et la terreur.

2487. (1924) Critiques et romanciers

Et il n’approuve pas seulement, mais il chante : « L’art est toujours, par sa nature même, révolutionnaire… Le poète n’a pas d’autre mission que d’exalter la passion, l’héroïsme et l’effort de l’âme humaine luttant au nom d’un idéal de beauté ou de devoir contre les nécessités sociales… » Comme il chante, on ne va point le chicaner, l’inviter à ne pas confondre avec un idéal de devoir un idéal de beauté, l’engager à considérer les « nécessités sociales » ainsi que des nécessités ; non, car il chante : « La grandeur, la nature divine de l’individu a le droit de se souvenir de son origine céleste et par conséquent… » Il chante… « Par conséquent d’être héroïque, tandis que la société, n’obéissant qu’à des intérêts, est nécessairement implacable et mesquine… Et toujours les initiateurs de l’humanité, les voyants, les poètes… les Thésées, les Hercules… la Liberté, la condamnation définitive de toutes les tyrannies… Et, Molière, qui ne sent que Scapin est son personnage préféré, le fils chéri de ses entrailles ? […] Il y a le jésuite imbécile, et fourbe néanmoins ; le jésuite implacable et que jamais aucune velléité de quelque bonté, de quelque pitié, ne dérange de sa manie austère ; il y a le jésuite qui serait sensible et juste, s’il n’était pas jésuite, mais qui sacrifie à l’intérêt de l’Ordre la générosité naturelle de son cœur et immole à une « politique ténébreuse » plus de victimes qu’on n’en peut compter ; et il y a le jésuite infâme, ignoble, qui, pour l’enfance, n’a pas la plus petite révérence et n’est que du vice, merveilleusement libidineux : Mirbeau refuse l’hypocrisie de ne pas nous montrer ce misérable dans l’exercice de sa luxure. […] En 1908, dans la Morale de la France, il gourmande « l’élite » et il l’appelle à prendre conscience d’un rôle et d’un devoir qu’elle ne saurait éluder sans trahir l’intérêt de la nation, il écrit : « Les calculateurs de statistiques chiffrent par un million, à peu près, les personnes que l’on peut dire, au sens large, constituer la classe bachelière, en comptant les professeurs, les avocats, les officiers, les magistrats, les fonctionnaires, les ingénieurs, les notaires, avoués, puis leurs proches évidemment instruits ou capables de goûter les lettres. […] Les problèmes qu’il étudie ont le plus vif intérêt.

2488. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

Ce texte est trop imprévu dans la biographie qui nous occupe pour devoir être passé sous silence ; on en comprendra tout l’intérêt et le contraste en avançant dans le récit de cette destinée, si absolument dénuée de croyance consolante.

2489. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Naudé faisait un peu à sa manière comme ces paysans bas-normands qui, dans les discussions d’intérêt, à force de bégayer, d’ânonner, de faire le niais, vous arrachent d’impatience la concession à laquelle ils visent.

2490. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

 » Le vrai courtisan suivait le prince comme l’ombre suit le corps ; tel fut sous Louis XIV le duc de La Rochefoucauld, grand veneur. « Le lever, le coucher, les deux autres changements d’habit tous les jours, les chasses et les promenades du roi tous les jours aussi, il n’en manquait jamais, quelquefois dix ans de suite sans découcher d’où était le roi, et sur pied de demander un congé, non pour découcher, car en plus de quarante ans il n’a jamais couché vingt fois hors de Paris, mais pour aller dîner hors de la cour et ne pas être de la promenade. » — Si plus tard, sous des maîtres moins exigeants et dans le relâchement général du dix-huitième siècle, cette discipline se détend, l’institution subsiste170, à défaut de l’obéissance, la tradition, l’intérêt et l’amour-propre suffiraient pour peupler la cour.

2491. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Pour la première fois nous voyons un plan suivi, combiné, une intrigue complète qui a son commencement, son milieu et sa fin, des actions partielles bien agencées, bien rattachées, un intérêt qui croît et n’est jamais suspendu, une vérité dominante que tous les événements concourent à prouver, une idée maîtresse que tous les personnages concourent à mettre en lumière, bref, un art semblable à celui que Molière et Racine vont appliquer et enseigner.

2492. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

Ici, en dépit de la civilisation artificielle et des révérences mondaines, le goût de la chasse et des exercices physiques, les intérêts politiques et les nécessités des élections ramènent les nobles dans leur domaine.

2493. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Le but de cette lettre était de me recommander à madame la duchesse de Bourbon (qui était alors au couvent), et de me rappeler au souvenir et à l’intérêt de madame de Chabot.

2494. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

Cela n’a qu’un défaut : l’homme y manque ; l’homme est le plus grand sujet d’intérêt de toute langue.

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