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1773. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

Le temps de Johnson n’était pas d’ailleurs celui des grands dévouements ; et bien que, même à cette époque, le climat politique de l’Angleterre préservât un peu sa littérature de cette molle influence qui avait énervé la nôtre, elle ne pouvait cependant échapper entièrement à cette disposition générale des esprits, à cette sorte de matérialisme moral, qui n’accordant, pour ainsi dire, à l’âme aucune autre vie que celle qu’elle reçoit du choc des objets extérieurs, ne supposait pas qu’on pût lui offrir d’autres objets d’intérêt que le pathétique proprement dit, les douleurs individuelles de la vie, les orages du cœur et les déchirements des passions. […] Cassio n’est point là simplement pour devenir l’objet de la jalousie d’Othello, et comme une nécessité du drame, il a son caractère, ses penchants, ses qualités, ses défauts ; et de là découle naturellement l’influence qu’il exerce sur ce qui arrive.

1774. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Dans l’une et dans l’autre, la molécule organisée ne se développe que sous l’influence de son milieu. […] Ce qu’il sollicitait dans l’Église, il le repoussait dans l’État ; il fallait que, changeant sans cesse de position et de langage, il invoquât tour à tour les principes et les passions démocratiques contre les évêques, les maximes et les influences monarchiques ou aristocratiques contre les républicains naissants. […] Telle est cette liberté de tester, cet usage des substitutions et ce droit d’aînesse appliqué aux terres, qui fonde l’orgueil de race, les traditions de famille, l’influence locale, et donne la force, l’indépendance, la fierté et l’autorité.

1775. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Il a importé dans l’histoire morale les procédés de l’histoire naturelle ; il a montré comment il faut s’y prendre pour connaître l’homme ; il a indiqué la série des milieux successifs qui forment l’individu et qu’il faut tour à tour observer afin de le comprendre : d’abord la race et là tradition du sang, que l’on peut souvent distinguer en étudiant le père, la mère, les sœurs ou les frères ; ensuite la première éducation, les alentours domestiques, l’influence de la famille, et tout ce qui modèle l’enfant et l’adolescent ; plus tard, le premier groupe d’hommes marquants au milieu desquels l’homme s’épanouit, la volée littéraire à laquelle il appartient. […] Les neuf cours précédents ne sont guère que des exposés de faits et des résumés de l’expérience ; le dernier fera le récit des utopies et des projets, car ces projets et ces utopies sont aussi des forces ; il sera l’Histoire des théories contemporaines relatives à l’organisation des sociétés, et marquera l’influence de ces théories sur la société moderne. […] Aujourd’hui, par exemple, dans presque tous les livres d’histoire écrits en allemand, on reconnaît l’influence lointaine ou prochaine de Hegel ; c’est à son école, directement ou indirectement, que les auteurs de tant de doctes manuels ont appris à classer, à généraliser, à concevoir les époques historiques comme des moments, à chercher les causes intérieures, le développement spontané, le devenir incessant des choses. — D’autre part, il n’y a pas d’étude qui nous fasse mieux sentir nos limites et introduise plus efficacement dans nos habitudes mentales la dose modérée de scepticisine sans laquelle on court toujours risque d’être un dogmatique intempérant et intolérant, c’est-à-dire un sot ; car on y apprend très vite que ce que nous appelons une vérité indubitable est seulement une vérité très probable ; que notre idée de nous-mêmes et des autres choses n’est qu’une hypothèse vraisemblable, bien faite, utile pour guider nos prévisions, la meilleure entre toutes celles qui se sont présentées jusqu’ici, mais peut-être insuffisante et provisoire, en tout cas destinée à céder la place à une autre lorsque de nouveaux faits observés, des mesures plus exactes, des rapprochements inattendus viendront élargir et rectifier nos conceptions.

1776. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

L’article parut dans Le Globe du 2 janvier 1827, et c’est même à cette occasion que Goethe, qui recevait Le Globe, disait, le jeudi soir 4 janvier, à Eckermann, qui l’a noté dans son journal : « Victor Hugo est un vrai talent sur lequel la littérature allemande a exercé de l’influence.

1777. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

Il faut, de plus, que le parti qu’on prendra ait de l’influence sur tout le reste de la pièce.

1778. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

Lorsque leur jour vient, ce n’est plus l’influence qu’elles demandent, c’est l’empire ; ce n’est plus le partage du pouvoir, c’est la tyrannie.

1779. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Une brise insensible fait pivoter la flèche de fer, de cuivre, de tôle ou de bois, de même qu’une influence imperceptible, une impression insaisissable remue et pousse aux résolutions le cœur changeant des femmes, qu’elles soient des villes, des champs, des faubourgs ou du désert. […] Il l’aime peu à peu, par insensible et profonde influence.

1780. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Maxime Du Camp, dit-il, appartient à cette génération née dans les dix dernières années de la Restauration, qui s’imprégna de l’influence pernicieuse, corruptrice, fausse et doctrinaire du gouvernement de la branche cadette.

1781. (1932) Le clavecin de Diderot

Le poids de Lafcadio, de son charme, de son influence est un poids sexuel.

1782. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Again, as thou sawest the damsel sprinkle the room with water, upon which it was cleansed with pleasure, —  this is to show thee that when the Gospel comes in and the sweet and precious influences thereof to the heart, then, I say, even as thou sawest the damsel lay the dust by sprinkling the floor with water, so is sin vanquished and subdued, and the soul made clean through the faith of it, and consequently fit for the King of Glory to inhabit.

1783. (1888) Impressions de théâtre. Première série

et, s’il a donné ensuite dans de tout autres imaginations, est-ce, comme on l’a dit, sous l’influence des critiques que son poème d’amour avait soulevées ? […] Avec eux, on peut dire que l’amour moderne, plus profond, plus mélancolique, plus tendre, plus imprégné d’âme et en même temps plus troublé par les obscures influences de la vie nerveuse, fait son entrée dans notre littérature.

1784. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Quoi qu’il fasse, il est brun, blond, roux ou châtain, il est né dans tel milieu, il a été élevé de telle façon, il a abordé l’étude des littératures dans telles dispositions, sous telles influences, à telles époques de sa vie et dans tel ou tel ordre. […] Ce serait un curieux chapitre à écrire que celui-ci : « De l’influence des femmes, des petites femmes, sur nos affaires publiques. » Le gouvernement démocratique amenant nécessairement au pouvoir (et le pouvoir, c’est aussi l’argent) beaucoup d’hommes de cinquante ans (l’âge de la débauche) qui souvent ont eu jusque-là une vie mesquine et dure et qui ont hâte de prendre leur revanche et de « jouir », il s’agirait de déterminer dans quelle mesure l’abus des plaisirs faciles et la dépression physique qui en résulte chez des hommes déjà mûrs, agit sur leur intelligence et sur leur caractère et, conséquemment, sur notre politique générale, laquelle n’est pas brillante, comme vous savez.

1785. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Je suis heureux d’avoir une bonne influence sur vous.

1786. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Et il se trouve que c’est nous, maintenant, qui subissons l’influence du génie de votre race.

1787. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

P…, qui tenait à la position de son mari, lui écrivait, lui demandant d’user de son influence, de ses relations avec les hommes du gouvernement, pour le faire maintenir.

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