Ils ne connaissaient d’autres époques historiques que celles de la vie de leurs mères, d’autre chronologie que celle de leurs vergers, et d’autre philosophie que de faire du bien à tout le monde et de se résigner à la volonté de Dieu… …………………………………………………………………………………………… Quelquefois, seul avec elle (Virginie), il (Paul) lui disait au retour de ses travaux : « Lorsque je suis fatigué, ta vue me délasse.
Combien de morceaux historiques qui n’ont jamais été traités, ou ce qui revient au même, qui l’ont été d’une maniere dégoûtante.
Ce caractère lyrique de la première période est le fait essentiel ; quand on en sera bien pénétré, on interprétera et on groupera mieux les divers témoignages de la littérature en langue latine ; on retrouvera, derrière le système des clercs, l’âme d’un peuple nouveau, et le jugement total que nous portons sur cette époque de nos origines s’en trouvera heureusement modifié, dans un sens de plus grande justice historique. […] La thèse en a vieilli ; c’est une autre affaire ; et cela augmente leur intérêt historique pour qui étudie la crise de cette ère finissante. […] Le problème historique se complique, ici plus qu’ailleurs, de questions esthétiques ; voici, sous une forme concise, les faits que je soumets à la réflexion : 1º la tragédie (en sa formule classique : vers, cinq actes, unités, sujet et personnages nobles, etc.) est une « forme » spéciale du drame, forme naturelle et rationnelle dans l’antiquité13, étroite et vieillie pour l’esprit moderne, mais imposée par la tradition académique, et viable d’ailleurs pour le génie d’un Racine ; de fait, plus d’une « règle » de la tragédie s’explique par les exigences de l’intensité dramatique ; Brunetière l’a fortement démontré en théorie, et, avant lui, Dumas fils en pratique ; de nos jours, Ibsen. […] Ce fait historique, qui s’explique comme un résultat des causes matérielles que j’ai dites, vient contribuer lui-même comme une cause au développement de l’esprit français ; il signifie en effet une avance considérable dans la prise de conscience, pour la nation et pour les individus. […] La littérature, il importe d’y insister, est à la fois effet et cause ; elle exprime un état des esprits, et contribue à transformer cet état ; c’est ainsi que, par la précision des mots et des formes, par le nombre des auteurs et par le goût du public, elle établit, mieux que les « documents » historiques, les phases successives des conditions politiques et sociales dont elle est l’expression.
J’avais même fait dans le Globe 7 un article sévère sur le Cinq-Mars de M. de Vigny, dont le côté historique si faux m’avait choqué. […] Ils portaient en général sur des ouvrages historiques, sur des mémoires relatifs à la Révolution française, sur des ouvrages aussi de poésie et de pure littérature. […] Cela le conduisit à insérer dans le Globe, en 1827, une série d’articles qui furent recueillis en 1828 sous ce titre : Tableau historique et critique de la Poésie française et du Théâtre français au xvie siècle (Paris, in-8°). […] Il marquait, en courant, la date d’un fait historique qu’il lui importait de se rappeler, tel que celui-ci par exemple : « Pie VI mourut ou, pour mieux dire, s’endormit à Valence le 19 août 1799 (le 2 fructidor an VII). » — Quelquefois c’est un vers d’Horace, le plus souvent un vers de Virgile, mais nous y reviendrons.
L’honneur de Nodier dans l’avenir consistera, quoi qu’il en soit, à représenter à merveille cette époque convulsive où il fut jeté, cette génération littéraire, adolescente au Consulat, coupée par l’Empire, assez jeune encore au début de la Restauration, mais qui eut toujours pour devise une sorte de contre-temps historique : ou trop tôt ou trop tard ! […] Quelle fut, à les prendre dans leur ensemble, la direction principale et historique des générations qui arrivaient à la virilité en 89, et de celles qui y atteignaient vers 1803 ? […] Un savant article du baron d’Eckstein181 vint protester au nom des résultats et des procédés de l’école historique : il fut sévère. […] Journal de L’Institut historique, 2e livraison.
Cette vue, nous l’avons acquise par nos propres expériences, nous la devons aux prodigieuses mutations du pouvoir et de la société qui se sont opérées sous nos yeux ; et, chose singulière, une nouvelle intelligence de l’histoire semble naître en nous, à point nommé, au moment où se complète la grande série des renversements politiques, par la chute de l’empire élevé sur les ruines de la République française, qui avait jeté à terre la monarchie de Louis XVI. » En même temps que le sens historique s’aiguisait ainsi, des idées inconnues surgissaient ; des émotions nouvelles, matière littéraire s’il en fut, sollicitaient les écrivains. […] On le pria de transporter la scène ailleurs ; l’auteur obéit ; il s’enfuit jusqu’en Babylonie, dans les temps les plus reculés, sous le règne de Ninus II, et, pour le dire en passant, rien ne montre mieux le peu de souci qu’on avait alors de l’exactitude historique ; on pouvait conserver une pièce telle quelle en changeant le titre et les noms des personnages. […] Le drame n’ose pas s’abaisser à la vie et au langage de tous les jours ; il reste historique et empanaché ; il parle en vers ; ses héros sont des grands de la terre ou des hommes à passions et à destinées extraordinaires, toujours des êtres d’exception ; la basse condition d’un Ruy Blas ou d’un Didier est voilée d’un manteau tissé d’images éclatantes. […] J’ai déjà dit pourquoi notre expérience historique, réduite sur ce point à cent années, court espace de temps pour une transformation sociale aussi grave, ne nous permet pas d’embrasser toutes les conséquences qui doivent en découler.
. — Je l’accorde ; l’Énéide de Virgile lui-même n’est qu’un poème historique ; la Divine Comédie de Dante n’est qu’une fantaisie de génie, un poème moitié théologique, moitié populaire ; la Jérusalem délivrée du Tasse n’est qu’un poème de chevalerie, un roman d’aventures en strophes touchantes ; le Paradis perdu de Milton n’est qu’une paraphrase poétique de la Bible ; la Henriade n’est qu’une chronique rimée sur Henri IV ; le Roland furieux d’Arioste n’est qu’une délicieuse facétie en vers inimités et inimitables. […] Après avoir été longtemps la Gaule semi-barbare sous ses druides, caste sanguinaire dont un système historique faux veut faire aujourd’hui une académie de platoniciens ; après avoir succombé sous les Romains, le flot des races orientales et des émigrations du Nord l’envahit, et la mélange d’un sang plus pur et plus raffiné que le sang gaulois. […] Après lui, la langue historique est faite, mais elle est en poussière. Il n’y a plus qu’à en ramasser les morceaux, et à en recomposer la structure pour en faire la langue la plus historique, c’est-à-dire la plus lapidaire et la plus sculpturale qu’un peuple ancien ou moderne ait jamais écrite pour la postérité.
Je désirerais que le professeur, en quelque genre que ce fût, terminât son cours par un abrégé historique de la science, depuis son origine jusqu’à l’endroit où il aura laissé les élèves. […] Appien d’Alexandrie a redit des Romains, d’un style pauvre et petit, ce que d’autres en avaient dignement écrit ; et les morceaux d’Appien de Nicomédie sur la Bithynie et autres sujets historiques particuliers, ne valent pas mieux ni pour le fonds ni pour le style. […] Il traitera de l’invention, de l’élocution ou du style, du style historique, du style oratoire, du style didactique, du style épistolaire ; des différentes parties de l’oraison, l’exorde, l’exposition, la démonstration, la réfutation, la péroraison ; du récit, du pathétique, de l’action, ou des différentes parties de la déclamation, le geste et la voix ; de la poésie dramatique, du dialogue, de la tragédie, de la comédie, du poème lyrique et du poëme pastoral, de l’élégie, de l’ode, de l’idylle, de l’épître, de la satire, de la fable, du madrigal, de la chanson ou vaudeville et de l’épigramme. […] « Dialecte a été d’abord du féminin, suivant le genre que ce mot a dans le grec, d’où il est tiré, et on ne sait pas pourquoi on ne l’a pas laissé féminin », LITTRÉ, Dictionnaire historique de la langue française.
Et en particulier, les hommes remarquables, guerriers, prélats, savants, hommes de lettres, qui sont sortis avec éclat de la terre natale, y rentrent à l’état de personnages historiques après des années ou après des siècles, et y obtiennent d’un commun suffrage des bustes, des statues. […] C’est à cela qu’aboutissent souvent, même à si courte distance, les recherches historiques sincères.
En fait de Dangeau, pour en tirer le bon profit historique, il faut tout ou rien. […] Ouvrons donc ce Journal de Dangeau, et apprenons à le lire en y mettant de cet esprit historique que l’auteur n’avait pas, mais qu’il sert si bien.
Peu s’en faut même qu’il ne la préconise comme le principe de tout le style historique. […] Thiers a songé à faire la critique de tant de fausses manières historiques du jour, de tant de figures d’historiens à nous connues ; mais en les voyant de toutes parts, à droite et à gauche de la rive, se réfléchir dans sa parole limpide comme dans un ruisseau, elles ne m’ont jamais paru plus contournées ni plus grimaçantes.
Saint-Amant à sa valeur sans le surfaire, sans le flatter, et en maintenant le fond du jugement de Boileau, mais en tenant compte de toutes les circonstances historiques et autres dans lesquelles Boileau n’est pas entréo. […] On était loin sans doute alors de ce grand moment de renaissance pittoresque et historique où Chateaubriand devait écrire ses admirables pages sur Rome et la campagne romaine : mais Poussin n’était-il pas là, qui à cette heure y traçait tant de graves et doux tableaux, ce même Poussin, parent en génie de Corneille, et qui, ayant reçu Le Typhon ou la gigantomachie, poème burlesque de Sçarron, écrivait : « J’ai reçu du maître de la poste de France un livre ridicule des facéties de M.
Au second livre De l’orateur, cette même question des rapports de l’histoire avec le talent de la parole (« quantum munus sit oratoris historia ») est pareillement mise sur le tapis et discutée entre les interlocuteurs supposés, l’orateur Antoine et Catulus ; Antoine y indique très nettement les différences qui distinguent en propre le genre historique, — l’horreur du mensonge, la vérité des faits pour base, la description fidèle des événements, des lieux, l’exposé intelligent des entreprises, et un courant de récit plus égal, plus doux, épandu, naturel, exempt des violences et des secousses de l’action oratoire. […] Michelet, sa vie de travail, son effort constant, ses fouilles érudites et ses ingénieuses mises en scène, cette faculté de couleur voulue et acquise où il a l’air de se jouer désormais en maître, mais quand je considère de quelle manière il a jugé et dépeint des événements et des personnages historiques à notre portée, et dont nous possédons tous autant que lui les éléments ; quand je le vois toujours ambitieux de pousser à l’effet, à l’étonnement, j’avoue que je serais bien étonné moi-même qu’il eût deviné et jugé les choses et les hommes de l’histoire romaine plus sûrement que Tite-Live.
La première partie du moins, qui contient la narration de sa vie jusqu’à l’âge de cinquante-cinq ans, est tout à fait intéressante ; on est bien aise d’y trouver quantité d’anecdotes littéraires ou historiques qui ne sont point ailleurs. […] Quelques années après, lors du second mariage de la reine avec le nouveau roi frère de son premier mari, elle se ressouvint de son cher abbé de Marolles pour lui mander qu’elle se voulait faire peindre dans quelque tableau allégorique ou historique avec ses deux illustres époux.
Ne cherchez point de chaussée historique, bien cimentée, solide et continue : le parti pris des points de vue absolus domine ; on court avec lui sur des cimes, sur des pics, sur des aiguilles de granit, qu’il se choisit comme à plaisir pour en faire ses belvédères. […] Je ne ferai ici ni la critique ni l’éloge de cette manière historique, la plus éloignée, je l’avoue, de mes goûts et de mes habitudes : qu’il me suffise de dire que M.