/ 1676
548. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’expression de l’amour chez les poètes symbolistes » pp. 57-90

Cette idée de la femme ennemie est si ancrée chez eux que, même les héroïnes qu’ils veulent sympathiques (Renée Mauperin, Sœur Philomène) nuisent à leur insu à ceux qui les approchent et déchaînent inconsciemment les catastrophes. […] Choisissons, dans l’histoire, un héros à notre humeur dont nous nous répéterons les gestes devant la glace. Soyons César, Cyrus, Hamlet et s’il nous prend fantaisie d’être Don Juan, le passé est assez riche en héroïnes de tout genre, pour que nous puissions y cueillir des trophées à loisir.

549. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIV, l’Orestie. — Agamemnon. »

Comme un taureau l’emporte sur le reste du troupeau et s’élève au-dessus des génisses qui l’environnent, de même Zeus en ce jour faisait resplendir l’Atréide entre d’innombrables héros. […] Au lieu de tomber dans le désordre d’un banquet sanglant, le héros est abattu un pied dans son bain, pris comme dans un réseau de pêche ou de chasse, sous le linge que sa femme a lancé sur lui ; et cet égorgement à huis clos, cette tuerie domestique est plus effrayante que le tumulte d’un vaste massacre. […] Agamemnon y paraît dans la majesté du roi et dans la maturité du héros ; magnanime et juste, compatissant au malheur, noblement modeste envers la victoire.

550. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

Son triste héros refroidirait l’intrigue la plus vive et la mieux suivie. […] M. et madame Caverlet n’ont jamais été mariés qu’à « l’autel de la nature », comme des héros de Jean-Jacques, dont ils habitent le pays. […] Blanche n’est point une héroïne de roman ; c’est une de ces ingénues positive comme la riche bourgeoisie moderne en fabrique tant aujourd’hui.

551. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511

C’est cette idée qui prévalut, grâce à Mme de Châteauroux, et qui fit un moment de Louis XV un simulacre de héros et l’idole de la nation. […] Ainsi la jeune Pompadour fit son entrée à Versailles à titre de beauté sage, dont le cœur s’était senti pris uniquement pour un héros fidèle. […] Battue au-dehors, faute de héros, dans son duel contre Frédéric, Mme de Pompadour fut plus heureuse de sa personne, à l’intérieur, dans sa guerre à mort contre les Jésuites.

552. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre I. Le Bovarysme chez les personnages de Flaubert »

C’est elle que, du nom de l’une des principales héroïnes de Flaubert, on a nommée le Bovarysme. […] Frédéric Moreau sous l’influence du romantisme, s’est formé de l’amour un idéal qu’il veut réaliser en une mise en scène dont il sera le héros. […] C’est une tâche à laquelle il n’a pas failli avec sa principale héroïne : l’éducation de la paysanne au couvent des Ursulines, dans un milieu aristocratique et mystique, l’influence romantique, agissant sur elle par les lectures publiques ou secrètes, sont les causes où il insiste, des appétits de luxe en même temps que de l’avidité sentimentale qui se développent dans l’âme de la jeune fille.

553. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat »

Un jour, à l’une de ces thèses dite la tentative, le prince de Condé, ami et protecteur de sa famille, à qui il l’avait dédiée et qui y assistait, voyant le répondant assailli de toutes parts et faisant face à tous, eut la tentation lui-même de faire comme sur le champ de bataille, de courir à son secours et d’entrer dans la mêlée : instinct de héros, qui ne peut voir un ami, un brave dans le péril, sans s’y jeter et sans prendre sa part à la fête. — Ou bien encore (car ces sortes de légendes sont flottantes) ce fut contre le brillant bachelier en personne qu’il se sentit, dit-on, l’envie de disputer, le voyant si redoutable et si vainqueur : autre instinct de héros et d’Alexandre, jaloux de toutes les palmes, avide et amoureux de toutes les gloires.

554. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Barbey d’Aurevilly. »

Presque tous les héros des romans écrits par ce chrétien sont des athées, et qui ont du génie — et de grands cœurs. […] Presque tous les héros de M. d’Aurevilly sont des « ensorcelés ».

555. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Seconde partie. » pp. 35-56

Mais l’ombre de la nuit survient, il se dérobe au sommeil ; à la lueur d’un flambeau qui le plonge dans une volupté douce, il converse avec ces morts illustres, ces sages de l’antiquité, réverés & bienfaisans comme les Dieux, héros donnés à l’humanité pour sa gloire & son bonheur. […] Dans mes promenades solitaires, je te suivrai dans les combats impétueux, Homére & tes héros me paroîtront aussi grands que tes Dieux.

556. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XV. M. Dargaud » pp. 323-339

Ainsi il admire l’Hôpital et Coligny, ses héros d’opinion, et il admire avec autant de passion sincère le grand François de Guise, par exemple, qui est le héros de l’opinion opposée à la sienne, mais il ne jugera plus avec cette haute et radieuse libéralité les travaux du Concile de Trente, et quand il aura dit des Jésuites « qu’ils eurent le génie de la politique et la passion religieuse », cet écrivain généreux, quand il s’agit de tel homme historique, se croira quitte envers la justice et la vérité.

557. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVII. Des éloges en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en Russie. »

Elle l’appelle, elle lui tend les bras : « Reviens, aies pitié de mes malheurs ; des traîtres me déchirent, des brigands me désolent. » Le héros sensible à ces accents, revole vers elle ; il le peint ensuite combattant au-dehors, et tour à tour la Suède, la Pologne, la Crimée, la Turquie, la Perse ; au-dedans, les Strelitz, les fanatiques, les patriarches et les Cosaques ; dans sa propre maison, les incendies, les empoisonnements et les assassinats ; il peint surtout son activité prodigieuse : « Que de courses, de trajets, de voyages ; la Dvina et le Niéper, le Volga et le Tanaïs, la Vistule et l’Oder, l’Elbe et le Danube, la Seine, la Tamise et le Rhin ont tour à tour dans leurs eaux réfléchi son image. […] Semblable à la mer agitée sans cesse par le flux et le reflux, ce héros a été pour ses peuples dans un mouvement éternel.

558. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barbey d’Aurevilly, Jules (1808-1889) »

Barbey d’Aurevilly, Jules (1808-1889) [Bibliographie] Aux héros des Thermopyles [élégie dédiée à C Delavigne] (1825)

559. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hervilly, Ernest d’ (1839-1911) »

. — Héros légendaires (1889). — Aventures du Prince Frangipane (1890). — L’Ïle des Parapluies (1890). — Trop grande (1890). — La Vision de l’écolier puni (1890). — En bouteille (1893). — Seule à treize ans (1893). — Les Chasseurs d’édredons (1895). — L’Hommage à Flipote (1896). — Au bout du monde !

560. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 293-297

« Dans un Siecle aussi stérile que le nôtre en hommes supérieurs, on diroit que nos villes ne sont peuplées que de Héros en tout genre.

561. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 309-314

Que deviendra l'espoir de la Nation, lorsque ses enfans, livrés de bonne heure à l'incrédulité & la licence, abjureront, du moins dans leur cœur, la foi & les vertus de leurs peres, & qu'ils n'auront désormais, pour la servir, d'autre motif & d'autre aiguillon, qu'un intérêt bassement personnel, aussi éloigné du Citoyen que du Héros, &c. » ?

562. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Préface »

Ces mouvements d’agrégation des masses autour de l’homme qui sait se révéler leur maître ont lieu sans acception de frontière, brisent le moral des nations et suscitent souvent au héros d’une race des sectateurs d’une autre.

/ 1676