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449. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Fustel de Coulanges » pp. 15-32

Le droit de vie et de mort, qui n’existe plus dans nos systèmes énervés de gouvernement, et qu’a gardé, comme un dernier vestige du droit romain, la monarchie française jusqu’à Henri III, qui fit tuer Guise sans jugement, et Louis XIII, le maréchal d’Ancre, ce droit terrible était inhérent au pouvoir politique chez les Romains. […] Quant à l’Empire Romain, que les Barbares ne détruisirent pas, ce fut lui qui se frappa lui-même en accordant à l’importunité des Germains qui le servaient la juridiction civile avec le gouvernement militaire, qui auraient dû rester dans des mains romaines.

450. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VIII. Du mysticisme et de Saint-Martin »

Partout ailleurs que sous le gouvernement de l’Église et en dehors de son orthodoxie, le Mysticisme, — et il en faut bien prévenir des âmes ardentes et pures qu’une telle coupe à vider tenterait, — le Mysticisme n’a donc été et ne continuera d’être qu’une immense erreur et une éblouissante ivresse de cette faculté de l’infini, la gloire de l’homme et son danger, et qui fait de lui, — diraient les naturalistes, — un animal religieux. […] C’était un Proudhon en action qui devançait la théorie, comme les poëtes devancent les poétiques, et qui voulait détruire tous les gouvernements.

451. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

Pousser un esprit de bonne foi et de bonne volonté, mais sans connaissance de la profondeur des partis et de leurs desseins, sur la voie dangereuse où il s’est imprudemment avancé, lui retourner un jour ses idées contre ses intentions, compromettre un prêtre, compromettre Dieu, dans cette question du socialisme contre laquelle un gouvernement d’énergie ferait plus que tous les écrivains réunis, voilà ce que M. l’abbé Mitraud, dans les illusions de sa charité, ne voit pas au fond des éloges donnés à son livre par tous ceux-là qui devraient le plus le repousser. […] Le même livre s’inscrit en faux contre la souveraineté politique de l’homme et contre la souveraineté philosophique de la Raison, et tous ceux qui veulent et posent dans leurs théories que les gouvernements personnels et hiérarchiques doivent être remplacés par des mécaniques sociales dont ils ont le devis tout fait dans leur poche, et les rationalistes de toute nuance, protestants, hégéliens, sceptiques, l’acceptent comme la dernière et la plus heureuse interprétation de l’Évangile des temps futurs !

452. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre X. Des Romains ; de leurs éloges, du temps de la république ; de Cicéron. »

Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons douter que Cicéron, sous César même, n’ait paru toujours attaché à la patrie et à l’ancien gouvernement. […] Tel était l’esprit de ces gouvernements et de ces siècles.

453. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 45-49

Les trois Abbés qui gouvernerent son Ordre pendant sa vie, furent nommés d’après son choix ; & s’il eût eu envie de reprendre le gouvernement du Cloître, rien ne lui étoit plus facile que d’obtenir pour lui-même ce qu’il n’avoit jamais sollicité que pour les autres.

454. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

Le contact avec l’Italie, où ils ont leur gouvernement, leur donne l’élégance et l’urbanité des cours d’au-delà des Alpes ; leur séjour à la campagne leur laisse la cordiale bonhomie des champs ; le voisinage de la France, la communauté de langue laissent infiltrer chez eux nos livres, nos journaux, nos doctrines et nos controverses d’esprit. […] Il continue : « Si la maison de Bourbon est décidément proscrite, il est bon que le gouvernement se consolide en France. […] Il rêvait un rôle plus conforme à sa stature ; il n’aspirait à rien moins qu’à rendre à son ombre de gouvernement un trône réel sur le continent, per fas et nefas. […] Arrivé en France, je n’ai plus de titre ; le droit publie cesse de me protéger, et je ne suis plus qu’un simple particulier comme un autre sous la main du gouvernement. […] XXVII Voilà, comme homme, le véritable portrait du comte de Maistre, avant l’époque où il devint illustre par sa plume : une famille angélique, un époux irréprochable, un père tendre, une piété de femme sucée avec le lait d’une mère, une vertu antique, sauf quelques égarements d’esprit, une ambition honnête, mais trop active et peu modeste, une fidélité à son roi bien récompensée, mais une fidélité impérieuse forçant la main à son gouvernement, enfin un publiciste très contestable et très variable, qui, pour conserver sa réputation d’infaillibilité, corrigeait après coup ses oracles quand la fortune démentait ses prévisions, et qui savait être toujours de l’avis des événements, ces oracles de Dieu.

455. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Mais de savoir ce qu’aurait été le gouvernement de l’auteur du Télémaque, c’est ce que je m’abstiendrai de rechercher. […] Il y en a, comme l’abbé Morellet, qui sont aux gages du gouvernement, et d’assez bon appétit pour manger à deux râteliers. […] Diderot ne pourra pas même écrire une poétique sans y parler en deux ou trois endroits de religion et de gouvernement ?  […] Une grande partie de la vie de Diderot s’est écoulée à vouloir persuader au gouvernement et à la religion que ni la religion ni le gouvernement n’avaient à redouter quoi que ce soit de l’entreprise encyclopédique, et, à défaut du ministère et du clergé, peu s’en fallut, comme on l’a pu voir, qu’il ne persuadât le directeur de la librairie. […] Les économistes avaient obtenu du gouvernement, en 1764, un édit permettant la libre exportation des grains.

456. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

Aussi, en même temps qu’il n’hésitait pas à mettre ses principes au-dessus des dynasties et des gouvernements, le jeune démocrate philosophe savait s’interdire l’espérance de rien renverser pour la pure satisfaction de ses principes, et il ne rejetait pas le vœu honorable qu’on pût ramener peu à peu le fait , comme on disait, sous l’empire du droit . […] Ces sentiments et ces idées forment déjà notre atmosphère morale, et il faut que les gouvernements s’y placent aussi, car, hors de là, il n’y a point d’air vital. » Suivaient les pages sur la Révolution française qu’on peut lire en partie reproduites au tome Ier des Mélanges 208. […] L’ordonnance du 5 septembre, en brisant la Chambre de 1815, avait rendu au gouvernement de Louis XVIII la liberté de son action. […] « Toujours est-il vrai de dire, ajoutait l’auteur, que, même alors, en qualité d’instrument de publicité, la presse fut regardée comme un moyen de gouvernement, et le dernier maître qui a possédé la France le reconnut lui-même à son tour. […] Le maintien ou le rétablissement du gouvernement aristocratique, le retour à ce qu’ils regardaient comme l’ancien régime, était leur seul effort et leur unique doctrine.

457. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 56-59

Dans ses Mémoires contre les prétentions du Parlement de Metz, il a défendu avec tant d’énergie & de solidité les droits & les priviléges de son pays, qu’il a porté le Gouvernement à les reconnoître & à les lui conserver.

458. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Ou bien Montesquieu, comme avant lui l’auteur de la Politique tirée de l’Écriture sainte, a-t-il voulu tracer l’image du meilleur des gouvernements, et, de même qu’avant lui Bossuet l’avait reconnue dans la Bible, l’a-t-il découverte, lui, selon son expression, « dans les bois » ? […] Moins apparente, et surtout moins bruyante, la complicité du gouvernement de Louis XV n’a pas été moins effective que celle des salons. […] 4º Plan d’une université pour le gouvernement de Russie, 1813-1814. […] 1765-1805. — Dictionnaire de musique, 1767 ; — Considérations sur le gouvernement de Pologne, 1772 ; — les Confessions (les six premiers livres) et les Rêveries d’un promeneur solitaire, 1782 ; — Confessions (les six derniers livres) et les Dialogues, 1790 ; — Lettres sur la botanique, 1805. […] 3º Les Œuvres. — De Quesnay : Essai physique sur l’économie animale, 2e édit., 1747 ; — Maximes du gouvernement économique d’un royaume agricole, 1758 ; — Le Droit naturel, 1765 ; — Du commerce, 1766 ; — Le Despotisme de la Chine, 1767, 1768.

459. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 100-104

Ses Contes ont été concentrés dans son porte-feuille par l'autorité du Gouvernement, & n'ont pas été répandus au delà des Sociétés libertines où il les débitoit.

460. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Troisième cours d’études. Une classe de perspective et de dessin. » pp. 495-496

Le dessin est d’une utilité si générale, il provoque si naturellement la naissance de la peinture et de la sculpture, et il est si nécessaire pour juger avec goût des productions de ces deux arts, que je ne suis point étonné que le gouvernement en ait fait une partie de l’éducation publique ; mais point de dessin sans perspective.

461. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVIII » pp. 113-116

. — C'est comme pour le gouvernement papal de Rome même : tout ce mélange de faux et de pompe a fait par moments une sublime grandeur. » 25.

462. (1875) Premiers lundis. Tome III «  À propos, des. Bibliothèques populaires  »

De considérations en considérations, et revenant sur le passé, il reprocha au Gouvernement de n’avoir pas toujours donné le bon exemple, — de ne point le donner notamment en ce qui est des travaux publics, pour lesquels on n’observe pas les jours de repos, dimanches et fêtes. […] « L’immoralité coule à pleins bords, et c’est à nous plus particulièrement qu’il appartient de signaler au Gouvernement les moyens d’y porter remède. […] La pensée de Napoléon 1er sur ce point est nettement exprimée dans un passage de sa Correspondance : « Qu’on soit athée comme Lalande, religieux comme Portalis, philosophe comme Regnaud, on n’en est pas moins fidèle au Gouvernement, bon citoyen ; De quel droit donc souffrir ouvertement qu’on vienne dire à ces individus qu’ils sont mauvais citoyens ? 

463. (1895) La musique et les lettres pp. 1-84

Les gouvernements changent ; toujours la prosodie reste intacte : soit que, dans les révolutions, elle passe inaperçue ou que l’attentat ne s’impose pas avec l’opinion que ce dogme dernier puisse varier. […]   Un grand dommage a été causé à l’association terrestre, séculairement, de lui indiquer le mirage brutal, la cité, ses gouvernements, le code, autrement que comme emblèmes ou, quant à notre état, ce que des nécropoles sont au paradis qu’elles évaporent : un terre-plein, presque pas vil. […]   Un gouvernement mirera, pour valoir, celui de l’univers ; lequel, est-il monarchique, anarchique.

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