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389. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Argument » pp. 355-356

Il conclut en démontrant que c’est la Providence qui conduit les choses humaines, puisque dans tout gouvernement ce sont les meilleurs qui ont dominé.

390. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre II. Des tragédies grecques » pp. 95-112

L’illusion de la royauté subsistait chez les Athéniens, quoiqu’ils aimassent leur gouvernement républicain. […] Les révolutions subites et fréquentes du gouvernement populaire, ramènent souvent à ce genre d’observations philosophiques.

391. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XX. Du dix-huitième siècle, jusqu’en 1789 » pp. 389-405

Il voulait que les lumières fussent de bon ton, que la philosophie fût à la mode ; mais il ne soulevait point les sensations fortes de la nature ; il n’appelait pas du fond des forêts, comme Rousseau, la tempête des passions primitives, pour ébranler le gouvernement sur ses antiques bases. […] On aperçoit déjà les premières nuances du grand changement que la liberté politique doit produire dans la littérature, en comparant les écrivains du siècle de Louis XIV et ceux du dix-huitième siècle : mais quelle force le talent n’acquerrait-il pas dans un gouvernement où l’esprit serait une véritable puissance ?

392. (1880) Goethe et Diderot « Introduction »

C’était dans un journal qui appartenait, d’opinion, au gouvernement d’alors. […] Immédiatement justice fut faite, et la porte du journal où il écrivait fut fermée à l’auteur de l’article, pour avoir manqué, dans l’auguste personne de Gœthe, à la littérature française et au gouvernement français3 !

393. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Armand Carrel » pp. 15-29

Mais, républicain seulement pour faire pièce à un gouvernement qui ne lui avait pas fait place, il n’eut pas la force que contenait son parti, parce qu’un tel parti est nécessairement l’excès même et qu’il en repoussait les excès. […] Ce républicain d’occasion n’avait et ne pouvait avoir ni de principe de gouvernement, ni de foi politique ; et c’est pour cela qu’il allait devant lui, acceptant sans honte et sans embarras les transitions successives des partis qui expliquent tout par le progrès, — commode excuse !

394. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Si jamais un gouvernement sage et ami des lettres forçait ces bonnes gens à s’occuper des choses modernes et de notre temps « fertile en miracles », ils demanderaient une indemnité et prétendraient qu’on leur arrache le pain de la bouche. […] -P. de Béranger, et gouaillant les curés ; sous le gouvernement de Juillet, nous les avons vus conservateurs tant qu’ils étaient en place, et de l’opposition dès qu’ils n’y étaient plus ; après 1848, nous les avons vus pâles, tremblants de peur, terrifiés, devenus tout à coup républicains du lendemain, et nous les avons entendus, le 4 mai, acclamer quatorze fois la république qui ne leur en demandait pas tant ; puis nous les avons vus conspiroter entre eux, se disputer dans l’espoir, à toujours déçu, de portefeuilles qui ne leur reviendront jamais, et se frotter les mains en pensant qu’ils allaient reconquérir ces bons ministères où l’on était si bien et qu’on ne peut se lasser de regretter. […] Ils parlent de liberté comme s’ils ne l’avaient pas bâillonnée eux-mêmes ; ils parlent de religion comme s’ils ne l’avaient pas insultée jadis ; ils parlent des gouvernements passés comme s’ils ne les avaient pas jetés dans l’abîme à force de sottises ! […] Le jour où un gouvernement décrétera la dissolution de cette fade compagnie de bavards qui n’a même pas la force de porter le poids de son Dictionnaire, il aura bien mérité de tout ce qui tient à cœur les gloires immortelles des arts et des lettres. […] Il y a trop longtemps que le diable sert à diriger les consciences faibles et douteuses ; entre les mains de l’Église, c’est un moyen de gouvernement, et voilà tout.

395. (1864) Le roman contemporain

Un gouvernement ne périt point par une seule cause, mais par un ensemble de causes. […] Étaient-ce des boutiques industrielles que les grands journaux du gouvernement ? […] N’est-ce pas la grande voix de la multitude vociférant dans le lointain l’avènement d’un gouvernement nouveau ? […] Vous reconnaissez le temps du gouvernement provisoire. […] Gouvernement venu par l’épée, pourrait-il éviter de tirer l’épée ?

396. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 438-439

Cet Ouvrage, spécialement composé pour tourner en ridicule les Zélateurs du grand Œuvre & les Freres de la Rose-croix, excede les bornes de la plaisanterie, & contient des allusions personnelles qui le firent supprimer par ordre du Gouvernement.

397. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Amand » p. 279

L’ attelier de doreur, autre passable vignette pour le recueil des arts que nous fesons au milieu de tous les obstacles possibles, que l’académie a commencé il y a soixante ans ; qu’elle n’a pas fait avec tous les secours imaginables du gouvernement, qu’elle vient de reprendre par honte et par jalousie, et qu’elle abandonnera par dégoût et par paresse.

398. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 424-425

Ce défaut moins sensible dans la seconde édition, est vraisemblablement ce qui a empêché le Gouvernement de permettre le débit de ce Livre, & l'a privé de la plénitude du suffrage des honnêtes gens.

399. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 444-446

Ne peut-on pas, d’après les autres détails de sa vie, ajouter encore pour l’instruction des jeunes Poëtes, & les prémunir contre les écarts de leur imagination, que Villon ne respecta dans ses Ecrits ni la Religion, ni le Gouvernement, ni les personnes ; qu’il se permit sans honte les injures les plus grossieres & les libelles les plus dangereux ; qu’il avilit ses heureuses dispositions, & particuliérement le talent de la plaisanterie, en se jouant de tout dans ses Vers, & même de son honneur ; qu’enfin ces excès, après lui avoir ravi le repos pendant sa vie, ont entiérement éclipsé sa gloire dans la postérité ?

400. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Le gouvernement britannique y a-t-il songé ?  […] Et, parmi de telles gens, ne dénigre-t-il pas le gouvernement, — si pacifique !  […] Et le gouvernement du Roi, qui maintient l’ordre dans l’État, calme le remuement des consciences. […] C’est ce que n’a pas fait le gouvernement. […] Donc, le gouvernement de l’Empereur avait besoin d’une réponse catégorique et sans délais.

401. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

L’objet de cette quatrième lettre est énoncé en tête : Idée des lois et du gouvernement de Sa Majesté le roi de Sardaigne, avec quelques réflexions sur la Savoie en particulier. […] tous les hommes sont faits pour le même gouvernement, et ce gouvernement est la démocratie pure ! […] Je ne répondrai point que cette forme de gouvernement elle-même ne soit une préparation, un intervalle, une transition à de plus souveraines. Mais toutes les formes de gouvernement en sont là. […] Pourtant, jusque dans l’excès de sa théorie pontificale, M. de Maistre ne faisait encore que marquer sa foi vive et à tout prix au gouvernement providentiel.

402. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

Il aime par goût les choses du gouvernement ; mis en présence, il veut les apprendre, les étudier en elles-mêmes, il s’y porte avec passion. […] Questions brûlantes, sur lesquelles l’historien lui-même, devenu homme de gouvernement, a dû hésiter quelquefois. […] Un gouvernement composé de bourgeois, nos égaux, régissait la république avec modération ; les meilleurs étaient appelés à leur succéder. […] Thiers conseillait, au contraire, le rejet pur et simple du budget ; « ne pas affaiblir le gouvernement, le changer de mains. » La théorie que soutint constamment le National était celle-ci : « Il n’y a plus de révolution possible en France, la révolution est passée ; il n’y a plus qu’un accident. […] Le détail de ces journées, leur lendemain, et la carrière aussitôt commençante de l’homme de gouvernement, ne nous concernent plus ici, et sortent de notre portée dans cette simple esquisse littéraire que nous essayons.

403. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre II : La psychologie »

La raison a servi d’instrument pour réprimer les formes inférieures du gouvernement mental, — le gouvernement par préjugé, le gouvernement par tradition, etc., et partout où elle les a remplacées, elle tend à jouer le rôle de despote à leur place. Pour le développement de l’esprit, comme pour le développement de la société, il semble que ce soit une loi que le progrès vers la forme de gouvernement la plus élevée se fasse en passant par des formes dont chacune établit un pouvoir qui n’est qu’un peu moins tyrannique que le pouvoir qu’elle remplace. […] 4L’idéal du gouvernement, c’est de subordonner l’individu à la société. […] L’idéal de la société doit être un minimum de gouvernement et un maximum de liberté.

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