Racine, à ses débuts, fut peut-être jeté dans la voie où il devait trouver la gloire par le succès de son ode sur le mariage du roi et le traité des Pyrénées ; Casimir Delavigne, Pierre Lebrun (poetæ minores) réussirent, presque au sortir de l’enfance ; dans des poèmes ayant une origine semblable, qui leur valurent des encouragements précieux à cet âge.
Sans parler des représentations de Rienzi eb 1869, ses efforts pour faire entendre des fragments de la Tétralogie aux Concerts-Populaires en 1876 demeurent un titre de gloire stable à notre souvenir.
Ils leur apportaient l’émotion tumultueuse de la gloire soudaine… Et il sied de rapporter ici une remarque précieuse de MM.
On aurait cru voir, en même temps, l’apothéose lumineuse de l’Action et le cadavre glacé de la Gloire sur cette toile tendue, dans ce champ de bataille éteint, où il semblait qu’on finissait par entendre germer le bruit d’une armée d’âmes, et par apercevoir comme un pâle chevauchement d’ombres, à l’horizon du trompe-l’œil.
* * * — L’éloignement est excellent pour la gloire et le retentissement d’un homme vivant : Voltaire à Ferney, Hugo à Jersey, deux solitudes qui riment et semblent se faire écho.
Mardi 28 juin Plus de jouissance dans la vie, que la jouissance de voir mon nom imprimé : Est-ce assez bête… Mais, après tout, c’est la petite monnaie de la gloire !
mes amis, à vous gloire éternelle, Quand on est pègre, le devoir avant tout.
Tu courrais, de cime en cime, De sa gloire grandir l’hymne ; Tu t’étendrais dans l’abîme Comme un limpide miroir ; Et ses anges sur leur plume Lui feraient monter ta brume Comme l’encens qu’on allume Monte en sentant le feu du creux de l’encensoir.
La Grenée plus avide d’argent que Greuze, et c’est beaucoup dire, et moins jaloux de gloire s’en est chargé.
La gloire, les triomphes nouveaux, la retenaient en de lointains pays ; mais il était bien entendu que je ne pouvais pas avoir d’autre marraine qu’Elle : l’Étoile, la fée, la diva, Giselle, enfin ! […] Entre les parents de mon père, bourgeois sévères et conservateurs, et la famille de ma mère, composée surtout d’artistes dramatiques, à la gloire tapageuse, il ne pouvait guère exister de sympathie ; il régnait même, il faut l’avouer, parmi les femmes, une franche aversion, qui ne s’est d’ailleurs jamais démentie. […] C’est votre mère qui le veut, dans l’espoir que vous éclipserez un jour la gloire de votre tante Carlotta.
L’œuvre nouvelle de l’harmonieux poète de Mireille et des Iles d’Or et d’un des meilleurs troubadours qui aient jamais chanté la gloire du soleil est qualifiée par son auteur de « tragédie provençale. » Tragédie ? […] en avant la farandole, et le tambourin et le galoubet, et la gloire de la Provence, et les hymnes au soleil, et les petites chansons d’amour ! […] « … Derrière son dos, marchait un grand garçon, dans le costume classique de Dante, et qui était l’ancien chanteur de l’Alhambra, — lequel, s’appelant Auguste Delamarre, s’était fait appeler Anténor Dellamarre, puis Delmas, puis Belmar, et enfin Delmar, modifiant ainsi et perfectionnant son nom, d’après sa gloire croissante, car il avait quitté le bastringue pour le théâtre, et venait même de débuter bruyamment, à l’Ambigu, dans Gaspardo le Pêcheur. […] Notre homme croit également convenable que le grand artiste, en dépit des gros appointements et de la gloire bruyante, et des amours nombreuses et faciles, se sente, de temps en temps, isolé dans la création, comme un être à part et trop différent des autres. « Ah ! […] Lorsque les journalistes « comprennent leur mission du côté honorable » (sic), c’est-à-dire lorsqu’ils admirent Edmond Kean, il voit en eux « la gloire de la presse », et « les anges du jugement de la nation », ce qui est beaucoup dire.
Une religion qui serait la philosophie universitaire de 1830 et un clergé qui serait l’Université de France, tel fut son rêve, qui n’était pas plus ridicule que bien d’autres, et auquel il a sacrifié la gloire d’être le penseur original, libre, varié et renouvelé qu’il pouvait être, s’enfermant lui-même dans le dogme une fois arrêté où les autres se plaignaient qu’il les emprisonnât. […] Gloire aux passions, et surtout liberté aux passions ! […] Les initiateurs disparaissaient dans leur gloire et récompensés par le souvenir qu’ils laissaient dans le monde au moment juste où leur rôle était fini et leur fécondité d’initiation épuisée. […] Il y a une démocratie de la gloire : « La renommée n’a point assez de places pour tous ceux qui sont appelés à ses solennités. » — Le dessein providentiel est accompli.
Nous voyons un certain nombre de jeunes gens se réunir pour fonder sciemment et intentionnellement une école qui prend un nom particulier, mais qui, en dépit de maints caquetages obscurs et de tentatives ultérieures de mystification, n’a aucuns principes artistiques communs, aucune visée esthétique claire, et ne poursuit qu’un but inavoué quoique facile à reconnaître, — celui de faire du bruit dans le monde, d’attirer par l’étrangeté l’attention sur soi et de parvenir de cette façon à la gloire et à la jouissance, à la satisfaction de tous les appétits et de toutes les vanités dont était remplie jusqu’au bord l’âme dévorée d’envie de ces flibustiers du succès. […] Destination : la gloire ! […] Ô mon Dieu, j’ai connu que tout est vil, Et votre gloire en moi s’est installée, Ô mon Dieu, j’ai connu que tout est vil. […] » demande Adrien Remacle ; « nous en avons ri, tous, toujours ; c’est ce qui l’a monté à la gloire !
J’y trouvais un si grand plaisir, que j’oubliais entièrement tout ce que j’avais souffert ; et, tout le jour, je chantais des psaumes ou des cantiques à sa gloire.
La grande épopée de l’Italien a soutenu sa gloire à travers les siècles, mais avec une seule ligne du Don Juan on pourrait empoisonner toute la Jérusalem délivrée !