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760. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

Dans le même livre (les Amours de Psyché), il s’est dépeint lui-même de la façon suivante ; et l’on y trouvera, avec moins de beauté de forme, exactement les mêmes traits : « Acante ne manqua pas, selon sa coutume, de proposer une promenade en quelque lieu hors de la ville, qui fût éloigné, et où peu de gens entrassent. […] Il est clair comme le jour, ainsi que cela arrive souvent — non, cela n’arrive qu’aux gens d’esprit, et par conséquent cela n’arrive pas très souvent   mais comme il arrive quelquefois, qu’il profitait de ce travers. […] De ces gens-là on dit, pour les excuser, quelque chose qui m’a toujours bien amusé. […] Il était libertin, ce qui n’est pas la même chose ; il y a même des gens qui m’ont assuré que c’était le contraire, et je suis assez de leur avis.

761. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

Et nous ne disons pas plus don Christophe que vous ne dites mademoiselle Jeanne d’Arc. » Après les rois et princes, les gens titrés forment une seconde catégorie, ducs, marquis ou comtes, dont le roman français, jusqu’en ces derniers temps, a fait une grande consommation. […] Quand tout cela serait vrai, il n’en resterait pas moins permis de choisir ses héros parmi les gens du peuple. […] Il s’en faut que le peuple soit tout épais, tout grossier ; qu’il n’exprime une idée qu’après avoir juré, comme on le supposerait d’après certains livres ; qu’on ne puisse assister à une réunion de famille ouvrière sans découvrir une tare nouvelle chez des gens déjà soupçonnés. […] Brunetière, à propos des romans ruraux de George Eliot, remarque justement : « Il n’y a rien de si difficile, dans le roman et ailleurs, que de borner le vocabulaire des gens que l’on fait parler aux limites exactes de leur petit univers intellectuel et moral. » Épreuve dangereuse, en effet, piège redoutable.

762. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Ensuite il a trouvé force gens qui l’ont pris comme il se donnait ; si le temps était encore au martyre, il se pourrait qu’il trouvât des martyrs. […] J’avoue encore qu’en ce temps d’études scientifiques, le mot a un petit air savant fait pour réjouir les gens spéciaux et pour imposer à la foule toujours respectueuse. […] Il s’est trouvé à tous les âges de l’humanité, il ne cessera pas d’y avoir des bons et des médians, des simples et des raffinés, des êtres nobles et des êtres pervers, des gens d’esprit et des sots, des natures froides et calculatrices et des tempéraments passionnés. […] Quel déchet ce jour-là dans la théorie des tempéraments, dans les « innéités », dans les « élections du père ou de la mère », dans les « hérédités en retour », dans les « mélanges-fusion », dans les « mélanges-équilibre », et dans les « mélanges-dissémination » sans parler de tout le reste, et que je sais de gens qui riraient de bon cœur, et d’autres qui ne riraient pas !

763. (1896) Les Jeunes, études et portraits

Grâce à lui la pensée des cénobites et des voyante s’en va, émigrée du cloître et des in-folio, habiter nos âmes indignes de journalistes, de gens de club et de gens de salon. […] Nous avions eu sous le second empire beaucoup de gens d’esprit. […] Ce sont des gens inquiets. […] C’est celle des gens d’école et des critiques à férule. […] Mais ceux qui l’entouraient, gens d’expérience, l’ont retenu.

764. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — Y — Yann Nibor = Nibor, Yann (1857-1947) »

. — Gens de mer (1897).

765. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 173-174

Les Gens sensés ont toujours regardé son Telliamed *, comme l’Ouvrage le plus absurde & le plus extravagant.

766. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 269-270

Si l'imagination est, après le génie, le premier mérite des Gens de Lettres ; Mlle de Scudery a sujet de se plaindre de l'oubli où elle est tombée.

767. (1874) Premiers lundis. Tome I « Espoir et vœu du mouvement littéraire et poétique après la Révolution de 1830. »

Libéraux de fait et de nature, même quand leurs opinions inclinaient en arrière, gens de caprice et d’indépendance, ils avaient en eux une sympathie toute créée et préexistante avec le mouvement futur de la société. […] Puis, plus tard, quand ils sentirent que cet esprit de révolution était la vie même et l’avenir de l’humanité, ils se réconcilièrent avec lui, et ils espérèrent, ainsi que beaucoup de gens honnêtes à cette époque, que la dynastie restaurée ferait sa paix avec le jeune siècle ; qu’on touchait à une période de progrès paisible ; et que la Monarchie selon la Charte ne serait pas un poème de plus par l’illustre auteur des Martyrs.

768. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre II. Précurseurs et initiateurs du xviiie  siècle »

Ceux-ci non plus, avec leurs railleries légères et décousues, leurs conversations de coin du feu, leurs lettres piquantes, dont ils se divertissent entre gens convertis d’avance, ne sont pas bien redoutables. […] « Divertissements, parties de plaisir, jeux, collations, voyages à la campagne, visites, et telles autres récréations nécessaires à quantité de gens d’études, à ce qu’ils disent, ne sont pas mon fait : je n’y perds point de temps.

769. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVI. Miracles. »

De nos jours, en Syrie, on regarde comme fous ou possédés d’un démon (ces deux idées n’en font qu’une, medjnoun 755 des gens qui ont seulement quelque bizarrerie. […] Les païens et les gens peu initiés éprouvaient un sentiment de crainte, et cherchaient à l’éconduire de leur canton 766.

770. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XX. Opposition contre Jésus. »

Il accusait les incrédules de se refuser à l’évidence, et disait que, même a l’instant où le Fils de l’homme apparaîtrait dans sa pompe céleste, il y aurait encore des gens pour douter de lui 915. […] Mais les aristocrates de Jérusalem, qui le dédaignaient, avaient laissé les simples gens le tenir pour un prophète 935.

771. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

Après avoir fait des miracles de courage, ces gens-là venaient savoir s’ils avaient bien fait ou non ; ils venaient rendre compte de la victoire de laquelle il fallait quelquefois se justifier, et laquelle était quelquefois punie. […] Jamais les plaisirs de l’esprit ne furent mieux goûtés que par ces gens-là.

772. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

« On se moquait à la cour, dit madame de Caylus, de ces sociétés de gens oisifs, uniquement occupés à développer un sentiment et à juger d’un ouvrage d’esprit. Madame de Montespan elle-même, malgré le plaisir qu’elle avait trouvé autrefois dans ces conversations, les tourna après en ridicule pour divertir le roi63. » Il était fort naturel sans doute qu’à la cour, où tant d’intrigues étaient toujours en action, soit pour la galanterie ou pour la fortune, on regardât comme oisifs les gens qui faisaient les plaisir de la conversation, et que le roi et madame de Montespan, dans les ébats d’un double adultère, eussent besoin de donner un nom ridicule aux personnes spirituelles de mœurs régulières et décentes.

773. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 22, que le public juge bien des poëmes et des tableaux en general. Du sentiment que nous avons pour connoître le mérite de ces ouvrages » pp. 323-340

Le parterre sans sçavoir les regles, juge d’une piece de théatre aussi-bien que les gens du métier. […] Ceux qui prétendent expliquer cette verité par principes, ne disent que des choses obscures et que peu de gens croïent comprendre.

774. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VII »

L’indépendance des idées ne nous déplaît pas ; mais, à la place de notre contradicteur, nous n’aimerions pas sentir peser sur nous le démenti de tous ces grands hommes. « Mais, dira-t-il, la critique littéraire n’est pas affaire d’autorité, et que prouve l’opinion de tous ces gens réunis ?  […] On a essayé, depuis Léon Gautier, d’acclimater ce jugement flatteur pour notre amour-propre national ; tout compte fait, il a fallu en rabattre et, à l’heure qu’il est, peu de gens oseraient soutenir ce parallèle.

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