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2299. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

Pendant que les gens de lettres, race vaniteuse et parlière, entraient dans cette arène de la conversation où ils se disputaient le prix de l’épigramme et le laurier du pédantisme, l’homme dont je veux parler restait debout, le front haut, l’œil libre et fier, silencieux, modeste, écoutant d’un air quelquefois dédaigneux, et non caustique, les prouesses esthétiques dont le tumulte semblait l’étonner.

2300. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

Et j’eus le bonheur d’un professeur admirable en ces trois ans à propager l’unique méthode d’institution littéraire, le commerce des trois ou quatre maîtres de style français, gens du dix-septième siècle.

2301. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

J’ai donc appris avec douleur que vous fréquentiez plus que jamais des gens dont le nom est abominable à toutes les personnes qui ont tant soit peu de piété, et avec raison, puisqu’on leur interdit l’entrée de l’Église et la communion des fidèles, même à la mort, à moins qu’ils ne se reconnaissent.

2302. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

Peu à peu les étrangers jouèrent en Allemagne un plus grand rôle que les gens du pays.

2303. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Edgar Poe »

Visionnaires, si on en croit les gens positifs, ces sortes d’esprits dont Shakespeare, qui n’a rien oublié sur sa route, nous a donné l’idéal dans Hamlet, et qui voient et regardent bien moins dans les choses que « dans l’œil de leur propre pensée ( in the eye of my mind ) », dit Hamlet, ressemblent à des peintres pour lesquels l’ordre du prisme serait renversé.

2304. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Et puis, après mille livres ébauchés, repris, inachevés, le prince, s’il n’est pas mort de faim, s’il a pu échapper aux cabanons des maisons de santé, toujours ouverts sur son passage, finira sa carrière de littérateur en rédigeant quotidiennement quelques nouvelles à la main pour un journal du matin : ayant enfin compris que tous métiers étaient également faciles, également vains ; qu’il était inutile d’offrir par force le reflet de son âme à des gens que cela importunait ; et que, décidément, il n’y avait rien à faire avec ce monde-ci. […] Il m’est arrivé à cet égard ce qui arrive communément aux gens dont les croyances sont méprisées. […] Ces réflexions d’autrefois me sont revenues à l’esprit en lisant le dernier livre de Mme Arvède Barine, Bourgeois et gens de peu, où j’ai trouvé racontées tour à tour les vies de cinq personnes de pays et de temps divers, du philosophe juif Salomon Maïmon, du gueux espagnol Lazarille de Tormes, d’un paysan anglais, d’un aventurier américain, et de Mme la conseillère Élisabeth Goetheg, la mère du poète allemand. […] Les personnes magnétisées, disaient-ils, ne devinent pas une pensée directement, mais leurs sens sont à ce point affinés, et leur attention concentrée, et leur intelligence excitée, qu’elles aperçoivent sur le visage des gens qui les entourent tous les mouvements passagers, les mille insignifiants changements, qui, à leur sensibilité d’exception, indiquent — comme feraient des mots — les pensées.

2305. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Ce qui tue l’originalité dans les arts, c’est tout ce qui vulgarise les procédés techniques, c’est l’éducation de serre chaude, c’est tout ce qui met les ressources de l’expression à la portée des gens qui n’ont rien à dire ; tout ce qui rend la parole facile à ceux qui ne pensent pas ; en un mot, tout ce qui multiplie le mensonge. […] par qui les gens de lettres sont-ils applaudis, enrichis et par conséquent inspirés ? […] La pensée d’un enseignement réciproque entre les littérateurs et les artistes ne pouvait naître qu’à une époque où la peinture tiendrait plus de place dans les préoccupations des esprits cultivés, et serait relevée de l’espèce de mépris que témoignaient aux arts les gens de lettres. […] Les arts et les lettres sont perdus quand les habiles gens s’y multiplient sans qu’il survienne un homme de génie. […] Depuis que la poésie avec Victor Hugo, l’histoire avec Augustin Thierryh et Michelet, ont réhabilité le moyen âge et les cathédrales, il s’est levé toute une armée de gens convaincus qu’ils avaient découvert, que dis-je ?

2306. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Sans doute, si l’on considérait les gens de lettres comme solidaires entre eux et faisant corps ou secte (ainsi que M. de Vigny y inclinait), il faudrait se boucher les yeux et les oreilles et se soutenir les uns les autres quand même, envers et contre tous.

2307. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

— Oui, une petite loge qui ne contient que deux personnes, trois au plus : elle est réservée aux gens de distinction ; tout proche du théâtre, grillée et tapissée de vert.

2308. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

« Lorsque je revins visiter sa tombe, j’y trouvai de pauvres gens qui cherchaient leurs vaches ; je les suivis ; ils devinèrent que je venais du tombeau de la dame ; ils me dirent que Günderode leur avait souvent parlé et fait l’aumône, et que chaque fois qu’ils passaient près de l’endroit fatal ils récitaient un Pater.

2309. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

L’avenir jugera ce procédé diplomatique dont Machiavel lui-même eût été étonné : un ambassadeur s’immisçant, à l’abri du droit des gens, dans les affaires du prince auprès de qui il représente l’alliance et l’amitié de son maître ; et cet ambassadeur remplaçant, le soir même de la révolution, le souverain qu’il a éconduit du trône, du palais et du pays !

2310. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

Il y a des gens qui ne sauraient parler de lui sans le faire quelque peu grotesque et ridicule : il ne l’est pas.

2311. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

Quel étonnement de voir toujours de nouveau des gens qui, sérieusement, nous demandent plus d’action dans les deux derniers actes de Tristan.

2312. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre cinquième. Genèse et action des principes d’identité et de raison suffisante. — Origines de notre structure intellectuelle »

« Il est des gens, dit-il, qui ont affirmé que nous sentons une énergie ou un pouvoir dans notre esprit, et que, ayant ainsi acquis l’idée du pouvoir, nous transférons cette qualité à la matière, où nous ne sommes pas capables de la découvrir immédiatement.

2313. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

La Société des Gens de Lettres a été moins heureuse dans ses attributions du Prix Sully-Prudhomme.

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