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1718. (1890) L’avenir de la science « A. M. Eugène Burnouf. Membre de l’Institut, professeur au Collège de France. »

Or, s’il en était ainsi, si la science ne constituait qu’un intérêt de second ordre, l’homme qui a voué sa vie au parfait, qui veut pouvoir dire à ses derniers instants : « J’ai accompli ma fin », devrait-il y consacrer une heure, quand il saurait que des devoirs plus élevés le réclament ?

1719. (1913) Le bovarysme « Deuxième partie : Le Bovarysme de la vérité — II »

Une force est ainsi ; engendrée sans fin, que. la vie phénoménale tourné à son profit.

1720. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre III. Des Philosophes chrétiens. — Métaphysiciens. »

Les fins morales viennent par cet anneau se rattacher à cette métaphysique, qui n’est alors qu’un chemin plus sublime pour arriver à la vertu.

1721. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

A la fin, tandem, aliquando, C’est-à-dire, nempe, scilicet. […] LI. fin.) […] Mais l’orthographe est un pur effet de l’art ; tout art a sa fin & ses principes, & nous sommes tous en droit de représenter qu’on ne suit pas les principes de l’art, qu’on n’en remplit pas la fin, & qu’on ne prend point les moyens propres pour arriver à cette fin. […] Au reste, si le retranchement se fait au milieu du mot, c’est une syncope ; s’il se fait à la fin, on l’appelle apocope. […] L’usage de l’apostrophe en Grec, en Latin & en François, est de marquer le retranchement d’une voyelle à la fin d’un mot pour la facilité de la prononciation.

1722. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Saint Louis était un saint et bon roi : or on sait par Joinville l’histoire du savant juif, du rabbin, auquel eut affaire un vieux et féal chevalier dans un colloque qui allait se tenir entre clercs et juifs au monastère de Cluny ; aux premières questions du chevalier qui demanda dès le début à intervenir et qui, entrant en lice, le somma d’emblée de dire s’il croyait en la Vierge mère du Sauveur, le juif ayant répondu non, le chevalier s’emporta, le frappa à la tempe de sa canne ou de sa béquille, et le renversa roide étendu par terre, ce qui mit fin naturellement à la conférence. […] Des siècles après, quand l’Assemblée constituante mit fin à cette oppression, à cette iniquité séculaire, et rendit aux juifs le droit de cité, savez-vous ce qu’écrivait le lendemain la petite-fille de saint Louis, la digne et vertueuse Madame Élisabeth ? […] La fin aussi semble excéder et entamer une question nouvelle, toute une théorie pénale, sans la traiter et l’embrasser suffisamment. […] — Je sais qu’on établit des distinctions entre doctrine et doctrine, et qu’il s’est élevé, depuis une quarantaine d’années, une sorte de philosophie dont j’ai déjà indiqué le caractère, philosophie à double fin, en quelque sorte bâtarde et amphibie, tantôt dénoncée elle-même par le clergé, tantôt, selon les circonstances, accueillie par lui comme alliée et auxiliaire, laquelle prétend établir un moyen terme entre le symbole religieux et la recherche rigoureusement philosophique et scientifique, avec ses résultats quels qu’ils puissent être.

1723. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

Cette idée, Rousseau l’a tirée tout entière du spectacle de son propre cœur410 : homme étrange, original et supérieur, mais qui, dès l’enfance, portait en soi un germe de folie et qui à la fin devint fou tout à fait ; esprit admirable et mal équilibré, en qui les sensations, les émotions et les images étaient trop fortes : à la fois aveugle et perspicace, véritable poète et poète malade, qui, au lieu des choses, voyait ses rêves, vivait dans un roman et mourut sous le cauchemar qu’il s’était forgé ; incapable de se maîtriser et de se conduire, prenant ses résolutions pour des actes, ses velléités pour des résolutions et le rôle qu’il se donnait pour le caractère qu’il croyait avoir ; en tout disproportionné au train courant du monde, s’aheurtant, se blessant, se salissant à toutes les bornes du chemin ; ayant commis des extravagances, des vilenies et des crimes, et néanmoins gardant jusqu’au bout la sensibilité délicate et profonde, l’humanité, l’attendrissement, le don des larmes, la faculté d’aimer, la passion de la justice, le sentiment religieux, l’enthousiasme, comme autant de racines vivaces où fermente toujours la sève généreuse pendant que la tige et les rameaux avortent, se déforment ou se flétrissent sous l’inclémence de l’air. […] À la fin nous voici adultes, et nous n’avons qu’à faire acte de raison pour rabattre à leur valeur les prétentions de cette autorité qui se dit légitime. […] Confessions , Livre I, I, et fin du Ve livre. — Première lettre à M. de Malesherbes. « Je connais mes grands défauts, et je sens vivement tous mes vices. […] Nouvelle Héloïse, 2e partie, Lettre de Saint-Preux sur Paris, et Émile, fin du livre IV.

1724. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

D’un extérieur noble et élégant, il avait une physionomie fine, mais point audacieuse. […] À son retour, M. de Rivière la garda à son compte et l’offrit au roi Louis XVIII à la fin de son ambassade. […] La République de 1848 lui donna la joie de voir la France libre de se choisir un gouvernement ; il ne se fit pas les illusions des partis pressés de nouvelles chutes ; il ne participa ni aux illusions, ni aux fusions, ni aux conspirations ; il comprit que la fin du siècle était au tâtonnement, aux essais, aux déviations du peuple en tout sens. […] « Je fus instruite plus tard, par quelques Arabes, de la fin tragique d’Ali-Bey.

1725. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

La réaction nationale de la licence contre l’intolérance sénile et dévote de la fin du règne de Louis XIV jetait l’esprit dans le désordre des mœurs et dans l’indépendance sans limites. […] Elle revint en Alsace à la fin de l’été ; l’oncle et la nièce prirent alors ensemble la route de la Suisse. […] Jamais aucune royauté n’avait été si incontestée et si adulée que cette royauté du génie multiple, en France, au moment où cet astre de l’esprit humain allait disparaître sous l’horizon de la fin d’un siècle. […] Ce jour fut le triomphe et la fin de sa vie.

1726. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

. — La Fin de Satan (1886). — Théâtre en liberté : Prologue ; La Grand’mère ; L’Épée ; Mangeront-ils ; Sur la lisière d’un bois ; Les Gueux ; Être aimé ; La Forêt mouillée (1886). — Choses vues, 1re série (1887). — Toute la lyre (1888). — Amy Robsart ; Les Jumeaux (1889). — En Voyage ; Alpes et Pyrénées (1890). — Dieu (1891). — Toute la lyre, 2e série (1893) […] Que de fois, la nuit, couché avec mon frère, la bougie enveloppée d’un cornet en gros papier, de peur que la lumière ne nous trahit, j’ai veillé jusqu’au blanc de l’aube pour lire Victor Hugo. « Dormirez-vous à la fin ! […]Fin chiffre, imposant de noblesse. […] Georges Rodenbach La Fin de Satan est le sommet, le point culminant, de cette admirable œuvre posthume qui va se continuer encore, chaine de montagnes infinissable sur l’horizon du siècle… [L’Élite (1899).]

1727. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

La naïveté surannée des Confrères de la Passion, les grossières railleries des Enfants sans souci, ne méritaient pas les mesures de répression qui y mirent fin vers le milieu du seizième siècle. […] Il y eut donc, à la fin du seizième siècle, contre la tragédie savante, une sorte d’insurrection, dont le chef et le héros fut Alexandre Hardi. […] Et en quel temps de la vie cette lutte prend-elle fin ? […] Quelle joie dut causer à nos pères ce langage si bien approprié à la diversité des sentiments qu’il exprime, si haut et si fier dans les scènes d’explication et de défi, si naïf et si fin dans les scènes d’amour combattu, si poétique dans les épisodes !

1728. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre III. Les immoralités de la morale » pp. 81-134

La morale sous toutes ses formes est, en somme, la résultante des efforts de cet être supérieur pour vivre et se créer par nous, pour nous dompter et nous faire travailler à ses fins. […] Et il paraît donc que si la fin dernière de la société est la vie sociale, et si l’illogisme et l’immoralité (je veux dire les contradictions morales) sont nécessaires à la vie, il reste encore de la logique dans cet illogisme et de la morale dans cette immoralité. […] La fin acceptée, les moyens prennent un caractère d’obligation. […] Une déviation semblable, plus abstraite, a organisé la morale en réalité indépendante et absolue, et l’a placée au-dessus de la fin vers laquelle elle tend et qui est sa justification.

1729. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

J’ai ouï dire aux anciens de Saint-Sulpice que, vers la fin du xviiie  siècle, on n’allait guère à la Sorbonne ; qu’il était reçu qu’on n’y apprenait pas grand’chose ; que la conférence intérieure, en un mot, prit tout à fait le dessus sur la leçon officielle. […] A la fin, se réveillant et serrant la main du jeune homme : « On voit bien, mon ami, lui dit-il, que ces hommes-là ne font pas oraison. » Le mot m’est dernièrement revenu à l’esprit, à propos de certains discours. […] Sa jolie petite figure, maigre et fine, son corps fluet, remplissant mal les plis de sa soutane, sa propreté raffinée, fruit d’une éducation datant de l’enfance, le creux de ses tempes se dessinant agréablement sous la petite calotte de soie flottante qu’il portait toujours, formaient un ensemble très distingué. […] Un éternel fieri, une métamorphose sans fin, me semblait la loi du monde.

1730. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

mais dont personne ne voudrait voir la fin sans cet amusant abatis auquel on assiste : aboiements, coups de dents, massacre, hallali, et surtout curée, même pour ceux qui regardent. […] Il en est de même pour cette autre invocation au Diable que nous trouvons à la fin du deuxième volume de la Justice dans la Révolution : « Viens donc, Satan, viens, le calomnié des rois et des prêtres, que je te presse sur ma poitrine !  […] Sainte-Beuve (en 1865), Sainte-Beuve, ce fureteur et ce friand chat littéraire qui mettait sa fine langue à tout, l’avait écrémée… Mais nous allons avoir jusqu’au fond du pot, qui ne sera pas le pot au lait de Perrette. […] Et nous sommes à ce moment suprême de renversement dans les idées, qui précède de bien peu la fin des civilisations.

1731. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — II. (Fin.) » pp. 180-203

(Fin.) […] Quand sa fureur l’agite, ceux qui ne le connaissent point et qui l’entendent parler croient qu’il va tout renverser, mais ceux qui le connaissent savent que ses menaces n’ont point de suite, et que l’on n’a à appréhender que les premiers mouvements de cette fureur ; ce n’est pas qu’il ne soit assez méchant pour faire beaucoup de mal de sang-froid, mais c’est qu’il est trop faible et trop timide, et on ne doit craindre que le mal qu’il peut espérer de faire par des voies détournées, et jamais celui qui se fait à force ouverte… Il est avare, injuste, défiant au-dessus de tout ce qu’on peut dire ; sa plus grande dépense a toujours été en espions ; il ne peut pas souffrir que deux personnes parlent bas ensemble, il s’imagine que c’est de lui et contre lui qu’on parle… Dans les affaires qu’il a, il se sert tantôt de discours captieux et tantôt de discours embarrassés pour cacher le but où il veut aller, croyant être bien fin… Jamais il ne va au bien de l’affaire, soit qu’il soit question de l’État, de sa famille ou d’autres gens ; il est toujours conduit par quelque sorte d’intérêt prochain ou éloigné, et, au défaut de l’intérêt, par la haine, par l’envie ou par une basse politique. […] Lassay est bien, en littérature et en langage, de l’ordre et du niveau du cardinal de Fleury ; c’est la fin prolongée et affaiblie, mais aimable encore et élégante, de Louis XIV.

1732. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

Paris en a toujours à son service, et du plus fin, pour toute nouveauté. […] Plus d’une fois elle a porté la peine de son zèle et de ses pieux excès : après s’être dévouée à soigner des familles entières dans une épidémie de fièvre typhoïde qui sévit dans la contrée en 1839, elle tomba malade elle-même et faillit succomber : D’autres fois, après avoir surmonté toutes ses nausées auprès de certains malades, après avoir fait l’impossible en constance, en patience, en refoulement de toutes les délicatesses, la nature à la fin se révolte et se revanche ; il y a un lendemain ; et le devoir accompli, le malade soigné, le mort enseveli, la courageuse infirmière est demeurée des huit jours entiers le cœur soulevé, rassasié, sans pouvoir prendre presque aucune nourriture : elle a eu le contrecoup de son dévouement. […] Chacun de ces points de vue a trouvé, dans une autre enceinte, des avocats brillants, éloquents, magnifiques, ingénieux aussi et d’une fine élégance.

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