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248. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

Alexandre Dumas fils. […] — Mais, fils ingrat, pensez-y donc ! […] Alexandre Dumas fils. […] Voy. préface du Fils naturel et lettre à. […] Préface du Fils naturel.

249. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Sa vertueuse mère résolut de rester veuve pour se livrer sans distraction à l’éducation de ce fils. […] Marié par sa mère à dix-neuf ans, il eut un fils ; il lui donna le nom de Ly, par allusion au nom d’un petit poisson que le roi lui envoya pour sa table, en le félicitant, suivant l’usage, sur la naissance d’un premier-né. […] Le père, né le premier, avait la priorité de l’intelligence ; il savait ce que les fils ignoraient. Le père avait la force de l’âge ; les fils la faiblesse de l’enfance. […] « Vous avez tort, dit à son fils Confucius, de ne pas vous appliquer à l’étude essentielle des cérémonies.

250. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Les annales racontent, sur toutes les dynasties, les succès des études des fils des empereurs, dont plusieurs l’ont été depuis. La doctrine de l’antiquité a tellement fait plier le génie de la cour que leur éducation à cet égard est plus sévère que celle des fils des simples citoyens. […] L’aîné des fils que j’avais eus de l’impératrice me parut avoir toutes les qualités naturelles et acquises qui sont nécessaires pour bien régner. […] Après quelques années, je perdis ce cher fils. […] Le septième de mes enfants mâles était aussi fils de l’impératrice ; il ne vécut que quelques années.

251. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

À la naissance de son fils, le père de Schiller éleva l’enfant dans ses bras et l’offrit à Dieu comme le patriarche. […] » L’union de la jeune mère de ce fils avec le grand homme n’était pas encore consacrée par le mariage légal ; elle le fut depuis. […] Ce fils en naquit ; la mort l’enleva dans son berceau. […] « Je ne dois pas, dit-il, laisser après moi une femme tendre et fidèle, mère de mon fils, sans nom et sans asile. […] Les fils de nos fils verront ces merveilles ; il n’y aura plus ni Orient ni Occident intellectuels ; il n’y aura qu’une littérature, comme il n’y a qu’une humanité.

252. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

Nous avons une excellente abréviation de la vie du comte de Maistre écrite par son fils. C’est le fils qui connaît le mieux le père ; la piété filiale est le génie d’un biographe. Nous ne jugerions pas les œuvres du père sur les paroles du fils, mais, quant aux circonstances de la vie domestique, il n’y a pas de plus sûrs et de plus honnêtes témoins que les enfants. […] Son fils prétend qu’il était libéral ; peut-être ? […] Il obtient, en attendant, du roi de Sardaigne, l’autorisation d’attacher son fils au service de Russie.

253. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

N’aurait-il pas pour effet possible de lui offrir l’idéal permanent des sentiments de fils, de frère, d’amant, de prêtre évangélique, comme toute belle âme non tourmentée les conçoit encore ? […] Les familles n’ont plus aujourd’hui de filles destinées au cloître, et elles n’ont guère de fils destinés à l’autel ; le mot d’amour n’est donc pas en lui-même nécessairement alarmant, et il n’a effarouché d’ailleurs ni dans Paul et Virginie ni dans Télémaque. […] Pourtant le compagnon désiré arrive : un jour que Jocelyn s’est hasardé hors de l’enceinte et par delà le périlleux sentier, il rencontre dans la montagne un proscrit, accompagné de son fils, que poursuivent deux soldats. […] Thompson, fils d’un ministre, avait gardé sans doute pour ses fraîches peintures bien des réminiscences gracieuses d’enfance. Le tendre William Cowper était le sixième fils d’un Révérend, car les Révérends, d’ordinaire, avaient six ou dix enfants.

254. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Merlin de Thionville et la Chartreuse du Val-Saint-Pierre. »

Je viens de recevoir tout récemment un autre essai de réhabilitation encore plus hasardée, un livre sur Joseph Le Bon 54, par son fils, estimable magistrat. […] Il y a des noms, on n’en saurait disconvenir, qui sont un fardeau pour un fils. […] Non, encore une fois, dirons-nous à ces fils obstinés, qu’une idée honorable et malheureuse oppresse et possède, vous ne sauriez remettre en bonne odeur une mémoire sanglante ou souillée ; c’est une erreur, à vous, d’y prétendre et de vous y acharner ; vous n’avez qu’une ressource : faites oublier votre père, à tous ceux qui vous voient, par vos mérites et vos vertus. Un fils plus heureux, M.  […] Son père, procureur au bailliage de Thionville, avait pour clients, à cette frontière, les riches abbés de Trêves et de Luxembourg ; c’est dans la prévision que ces abbés pourraient, un jour, conférer à son fils de bons bénéfices, que ce père prudent le fit entrer, après ses classes, au séminaire de Metz.

255. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon. » pp. 270-292

Saint-Simon, ce fils d’un favori de Louis XIII, avait de la noblesse une idée grandiose, antique, conforme à l’indépendance primitive, et, chose bizarre ! […] Mais ce n’est que lors du mariage de son ami le duc de Chartres, le futur Régent, avec une des filles bâtardes de Louis XIV, que la curiosité de Saint-Simon s’avoue tout entière et se déclare : « Il m’en avait depuis quelques jours transpiré quelque chose (de ce mariage), et, comme je jugeai bien que les scènes seraient fortes, la curiosité me rendit fort attentif et assidu. » Louis XIV et sa majesté effrayante qui impose à toute sa famille, la faiblesse du jeune prince qui, malgré sa résolution première, consent à tout, la fureur de sa mère, l’orgueilleuse Allemande, qui se voit obligée de consentir elle-même, et qui nous est montrée, son mouchoir à la main, se promenant à grands pas dans la galerie de Versailles, « gesticulant et représentant bien Cérès après l’enlèvement de sa fille Proserpine » ; le soufflet vigoureux et sonore qu’elle applique devant toute la Cour à monsieur son fils, au moment où il vient lui baiser la main, tout cela est rendu avec un tour et un relief de maître. […] L’une de ces scènes sera le tableau qu’il trace de la Cour au moment de la mort de Monseigneur, fils de Louis XIV. […] On est en avril 1711, et la famille royale est encore au complet, lorsque tout à coup on apprend que le fils de Louis XIV, Monseigneur, gros homme d’une cinquantaine d’années, et à qui le trône semblait destiné prochainement selon l’ordre naturel, vient de tomber dangereusement malade à Meudon. […] Au bout de la galerie, dans un salon ouvert, sont les deux princes, fils du mort, le duc de Bourgogne et le duc de Berry, ayant chacun sa princesse à ses côtés, assis sur un canapé, près d’une fenêtre ouverte, le dos à la galerie, « tout le monde épars, assis et debout, en confusion, et les dames les plus familières par terre à leurs pieds ».

256. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — I. » pp. 1-22

Il en eut deux enfants : une fille, morte à douze ans, et un fils dont l’éducation devint son occupation principale. Il avait la passion de la chasse et il y aguerrissait son fils. […] Son fils apprit, en quelque sorte, à lire dans le Compte rendu de M.  […] On verra plus tard comment à Vienne, après 1830, dans une conversation familière qu’eut le maréchal avec le duc de Reichstadt, avec le fils de Napoléon, ce jeune homme de mystérieuse et pathétique mémoire saisit l’occasion de reprendre, de rectifier en quelque sorte la parole de son père, et de porter une consolation délicate dans l’âme du noble guerrier. Il le lui devait ; car, par un retour singulier du sort, ce fut Marmont, si maltraité finalement par Napoléon, qui, le seul de ses maréchaux, eut pour mission comme spéciale de voir son fils, de lui parler de son père, de lui démontrer, cartes en main, cette gloire militaire qui jusque-là n’était, pour l’enfant de Vienne, qu’un culte et qu’une religion.

257. (1860) Ceci n’est pas un livre « Mosaïque » pp. 147-175

Arrivé à la mienne, se redressant de toute sa taille  : —  Tel que vous me voyez, messieurs, di t-il, je suis le propre fils d’É mile Marco Saint-Hilaire. […] Avis. — Il est bon, par le temps de guerre qu’il fait, d’être un peu le fils de Marco Saint-Hilaire, cela ne peut pas nuire. Le moyen, quand on est bon Français, de refuser cinquante centimes à un fils de Marco Saint-Hilaire ! […] Le père. — Pour quel motif, mon fils ?

258. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Guizot » pp. 201-215

Mais l’histoire est restée silencieuse ; elle est restée comme cet Amour, fils du Mystère, que l’iconologie nous représente un doigt sur les lèvres, carquois plein, arc renversé : car le silence, c’est le désarmement de l’histoire. […] Né, lui, Shakespeare, le plus idéal des hommes par la beauté du génie et la délicatesse aristocratique de la sensation, dans une condition assez basse, fils de boucher, ayant peut-être tué lui-même et mis le sang des bêtes sur ces nobles mains qui devaient écrire Juliette, Desdémone, Cordélia ; — puis braconnier comme un libre fils de Robin-Hood, un chasseur trop ardent, un vrai Saxon du temps de Guillaume le Roux ; — puis, hélas ! […] Victor Hugo doit donner un volume sur Shakespeare, pour joindre à la traduction de son fils.

259. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Jacques Cœur et Charles VII »

Muableté, diffidence, envye, voilà, dans le langage de son siècle, ce qui agitait et rongeait ce triste Victorieux, lassé et « méhaigné » de ses guerres, ce chagrin « cagneux, aux chausses vertes », que la Légende et les Romances couronnent de myrtes et de lauriers par la main d’Agnès, et qui, mélancoliquement voluptueux, retiré dans les tourelles de ses châteaux des bords de la Loire, avait au front comme un reflet de la folie hagarde de son père, — reflet sinistre d’un mal héréditaire qu’on vit encore passer, dans de cruelles défiances, jusque sur le front de son fils ! […] Fils de ses œuvres, cet imposant plébéien donnait aux hommes de race et de destruction qui l’entouraient le spectacle de la prospérité la plus merveilleuse, obtenue, à une époque de guerre, par le Commerce, la plus grande force des temps de paix. […] En 1461, Louis XI, ce mauvais fils d’un mauvais père, montait sur le trône de Charles VII, « et avec lui — dit Mathieu — y montait la vengeance ! […] Cependant, malgré cette circonstance, malgré un procès engagé par un des fils de Jacques Cœur contre le sire de Dammartin, malgré la faveur de Louis XI pour les persécutés ou les disgraciés de son père, la grande révision qui devait annuler la condamnation de l’argentier n’eut pas lieu.

260. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Michelet » pp. 259-274

Les fils des guenons et des singes qui, en prose et en vers, se vantent de leur blason, se moquent tout aussi outrageusement des fils de Platon que des fils de Jésus. […] Fils de l’exécrable xviiie  siècle, ils devaient ignorer profondément le Christianisme, si même on ne leur avait pas appris à le haïr et à le mépriser.

261. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Le roi Stanislas Poniatowski et Madame Geoffrin »

Déjà avancée dans la vie quand le prince Poniatowski lui présenta son fils, — car on en était alors arrivé à cette dégringolade de tout que les princes polonais venaient dans leurs grosses bottes, droits et heureux comme des princes, ainsi que le dit Sterne de son postillon, demander pour leurs fils les bontés de femmes dont on eût à peine parlé sous Louis XIV, mais qui étaient devenues des puissances parce qu’elles donnaient à dîner à quelques impertinents écrivassiers ! […] Mais, dès qu’il s’en allume une, M. de Mouy, comme les bedeaux qui éteignent les cierges dans les églises, ne manque jamais de planter dessus l’éteignoir d’une observation, et, quelquefois, d’une petite critique… « Mon cher fils, mon cher Roi, mon cher Stanislas-Auguste, — écrit un jour Madame Geoffrin, — vous voilà trois personnes en une seule et vous êtes ma Trinité !  […] Que j’en ai connu, d’âge de mères, qui s’apaisaient d’une autre tendresse que de la tendresse maternelle en vous appelant du nom de fils !

262. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « E. Caro »

Avant de parler du Fils, n’était-il pas besoin de parler du Père ? […] Il est clair, en effet, que s’il n’y a pas de Dieu, il n’y a pas de Fils de Dieu, et qu’alors les Vies de Jésus sont des pléonasmes grossiers. […] Comme, dans le sujet de son livre (l’Idée de Dieu), Caro est remonté nettement du Fils au Père, de même a-t-il fait dans l’exécution de son livre et pour les critiques dont il s’occupe. […] Fils de l’Université qui n’a pas oublié Stanislas, c’est un normalien et un cousiniste, et, s’il est chrétien, comme je le crois, et comme quelques-uns de ses premiers écrits14 autorisent à le croire, c’est un chrétien qui derrière sa foi a sa métaphysique, comme derrière un salon dans lequel on vit peu, on a un cabinet de travail dans lequel on se tient toujours… À un homme de cette préoccupation philosophique, de cette culture, de ce goût affiné et sûr, Dieu sait l’effet que je dois produire avec mon sens littéraire ardent et violent plutôt que réglé, et mon catholicisme brutal, qui a tout avalé des philosophies qui me grignotaient l’esprit avant que Brucker m’eût ramené à cette religion de mon intelligence et de mon âme !

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