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2191. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Ce sçavant élevoit lui-même un fils, ne desiroit rien tant que de le voir avancer dans l’étude des langues, & le grondoit beaucoup de ne vouloir rien apprendre.

2192. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Lorsque, plus jeune encore, Je rêvais des brouillards et des monts d’Inistore ; Quand, tes vers dans le cœur et ta harpe à la main, Je m’enfonçais l’hiver dans des bois sans chemin, Que j’écoutais siffler dans la bruyère grise, Comme l’âme des morts, le souffle de la bise, Que mes cheveux fouettaient mon front, que les torrents, Hurlant d’horreur aux bords des gouffres dévorants, Précipités du ciel sur le rocher qui fume, Jetaient jusqu’à mon front leurs cris et leur écume ; Quand les troncs des sapins tremblaient comme un roseau Et secouaient leur neige où planait le corbeau, Et qu’un brouillard glacé, rasant ses pics sauvages, Comme un fils de Morven me revêtait d’orages ; Si, quelque éclair soudain déchirant le brouillard, Le soleil ravivé me lançait un regard, Et d’un rayon mouillé, qui lutte et qui s’efface, Éclairait sous mes pieds l’abîme de l’espace, Tous mes sens, exaltés par l’air pur des hauts lieux, Par cette solitude et cette nuit des cieux, Par ces sourds roulements des pins sous la tempête, Par ces frimas glacés qui blanchissaient ma tête, Montaient mon âme au ton d’un sonore instrument Qui ne rendait qu’extase et que ravissement.

2193. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IX : Insuffisance des documents géologiques »

Forbes, de pareilles stations ne sont habitées que par un très petit nombre d’espèces, bien que les sondages opérés récemment, pour l’établissement des fils télégraphiques, aient prouvé qu’elles ne sont pas complétement dépourvues de vie ; conséquemment, lorsque la masse vient à se soulever, elle ne peut offrir qu’une collection bien incomplète des formes organiques qui ont vécu pendant sa formation : ou bien une couche de sédiment, de quelque étendue et de quelque épaisseur que ce soit, peut s’accumuler sur un bas-fond en voie de s’affaisser lentement ; en pareil cas, aussi longtemps que la vitesse d’affaissement et la vitesse d’accumulation se contre-balancent à peu près, la mer reste peu profonde et favorable à de nombreuses formes vivantes ; de sorte qu’une riche formation fossilifère, d’une assez grande épaisseur pour supporter une certaine somme de dégradation lors de son émersion, peut ainsi se former sans entraves.

2194. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre IV. De la délimitation, et de la fixation des images. Perception et matière. Âme et corps. »

On se figurera, tendus entre les atomes, des fils qu’on fera de plus en plus minces, jusqu’à ce qu’on les ait rendus invisibles et même, à ce qu’on croit, immatériels.

2195. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

Elle se rattache par des fils invisibles à toutes les fibres de l’âme antique. […] C’est ce dernier point que nous allons essayer de mettre en lumière, afin de montrer par quels fils invisibles notre philosophie mécanistique se rattache à l’antique philosophie des Idées, et comment aussi elle répond aux exigences, avant tout pratiques, de notre intelligence.

2196. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Le rôle joué en Europe par le second fils de lord Chathamf a laissé des traces si profondes dans l’histoire qu’il y avait lieu, nous le croyons du moins, de retracer plus largement la personne et la conduite de cet homme singulier ; car William Pitt n’a vécu que pour la puissance ; il n’a jamais eu d’autre passion, d’autre désir, d’autre volonté que le gouvernement de son pays. […] Mais à quoi bon peindre minutieusement la tendresse austère du père pour son fils, la tendresse respectueuse de la marquise pour son mari ? […] À proprement parler, ces fils de soie dorée et de laine vulgaire ne tiennent que faiblement au corps de l’étoffe ; ce n’est pas dans ces hors-d’œuvre qu’il faut étudier le dialogue de Shakespeare.

2197. (1891) Esquisses contemporaines

Il y a là des scènes adorables de fraîcheur et, de grâce ; celle, par exemple, dans l’antique chaumière bretonne, où la vieille mère d’Yves confie son fils au frère qui promet de veiller sur lui ; celle aussi, plus sombre, la dernière du volume, où la grand-mère Keremenen berce son petit-fils au refrain monotone d’une ancienne chanson celtique : « Boudoul galaïchen ! […] Taine l’avait conduit à réclamer « une solution humaine de la vie humaine, une transcription mystique et surnaturelle de nos actes passagers, un monde éternel et immuable derrière ce chaos d’apparences fugitives, un Dieu paternel au cœur de la nature. » En étudiant le théâtre d’Alexandre Dumas fils il s’était écrié : « Est-ce qu’un désordre organique suffit à expliquer cet appétit déréglé du sublime ? […] Sans révélation, les idées morales ne seraient autres choses que des opinions plus ou moins individuelles… La morale ne peut nous venir que de Dieu, et Dieu n’a parlé que par le Christ, son Fils éternel.

2198. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Le vers libre, tel que le comprend ce dernier poète, vient en partie de Whitman  ; mais Whitman était lui-même un fils de la Bible et ainsi le vers libre, ce n’est peut-être, au fond, que le verset hébraïque des prophètes  : c’est bien également de la Bible, mais de la Bible allemande, cette fois, que semble nous venir une autre nuance du vers libre, celle qui a valu sa réputation à M.  […] On retrouve la même abréviation dans les Quatre fils Aymon, lesquels étaient les fils d’Aymon.

2199. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Le plaisant, c’est qu’on finit par lui envoyer son fils. […] Ils sont tenus d’éclairer le roi, comme les fils avertissent le père. […] Le fils du marchand qui a travaillé achète une charge ; il est magistrat. […] Que les fils vaillent mieux que les pères, ce n’est pas seulement un fait, ce leur est un devoir. […] Ce qu’elle sait très bien, c’est combiner des incidents vraisemblables, les faire concourir à propos pour nouer, dénouer et renouer les fils délicats d’une trame légère, mais suffisamment solide et résistante.

2200. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

Le désir est fils du besoin. […] Rappelez-vous les paroles que Priam laisse tomber aux pieds d’Achille en lui redemandant le cadavre de son fils, plus d’un vers de Virgile, des scènes entières du Cid et de Polyeucte, la prière d’Esther agenouillée devant Dieu, les chœurs d’Esther et d’Athalie. […] La scène si vantée de Mithridate exposant son plan de campagne à ses fils est un morceau de la plus belle rhétorique, qui ne peut entrer en parallèle avec les scènes politiques et militaires de Cinna, de Sertorius, surtout avec cette première scène de La Mort de Pompée, où vous assistez à un conseil aussi vrai, aussi grand, aussi profond que l’a jamais pu être aucun des conseils de Richelieu ou de Mazarin. […] C’est à Michel Anguier qu’on attribue les statues du duc et de la duchesse de Tresmes, et celle de leur illustre fils, Potier, marquis de Gêvres167.

2201. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

On éprouvait devant lui l’impression, que donnent certaines femmes gracieuses et cultivées, d’une délicatesse excessive, paradoxale presque, la transposition des actes ordinaires sur une portée de fils musicaux et ténus. […] Emile Pergerat rapporte que Mallarmé, suivant avec lui les funérailles d’Alexandre Dumas fils, lui disait : « Je suis ici pour Villiers de l’Isle-Adam » (aidé par Dumas), louant la bonté du défunt, mais, sur l’écrivain ajoutant : « S’il y agrand homme c’est pour la Guadeloupe. » Il s’abstint en général de ces mots pour ne pas troubler l’économie d’une existence tranquille et ne pas ajouter à l’impopularité de ses poèmes hermétiques. […] Il comporte d’abord un amour déçu de la matière : le père étonnant de Villiers, mourant sur un grabat, croyait léguer à son fils des millions par centaines, et celui-ci, complice et croyant de leur présence, les a trouvés enfin dans les trésors qui croulent d’une paroi ouverte au pied de Sara de Maupers. […] A des heures et sans que tel souffle l’émeuve Toute la vétusté presque couleur encens Comme furtive d’elle et visible je sens Que se dévêt pli selon pli la pierre veuve Flotte ou semble par soi n’apporter une preuve Sinon d’épandre pour baume antique le temps Nous immémoriaux quelques-uns si contents Sur la soudaineté de notre amitié neuve Ô très chers rencontrés en le jamais banal Bruges multipliant l’aube au défunt canal Avec la promenade éparse de maint cygne Quand solennellement cette cité m’apprit Lesquels entre ses fils un autre vol désigne A prompte irradier ainsi qu’aile l’esprit.

2202. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (2e partie) » pp. 315-400

Je l’ai trouvé dans son cabinet de travail, causant sans lumière avec son fils et le conseiller aulique Rehbein, son médecin.

2203. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Racine le fils dans son discours sur les Poëmes didactiques) “puisqu’il entreprend, non-seulement de développer les secrets de la nature, mais d’apprendre aux hommes le grand secret de se rendre heureux, en les guérissant de toutes craintes & de toutes passions, pour leur procurer une tranquillité d’esprit inaltérable.

2204. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre V : Lois de la variabilité »

Mon fils a examiné avec soin et même dessiné un Cheval de trait belge, gris-brun, qui avait une double raie sur chaque épaule et des raies sur les jambes.

2205. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Je n’ai qu’à transcrire les documents suivants :‌ Dépêche de Pontchartrain à M. de Mesnars, en date du 2 avril 1686 : « Monsieur, les nommés Cochard, père et fils, s’estant convertis, il n’y a qu’à renvoyer les ordres qui avoient esté adressez au lieutenant général de Meaux pour les faire arrester parce qu’ils n’avoient esté expédiez qu’à cause de leur religion, à la prière de M. l’évesque de Meaux.

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