Il était excellent par la méthode, la rectitude et la faculté de construire. […] Il avait dans la physionomie quelque chose de hagard et dans l’allure quelque chose d’abandonné. » Ainsi Jules Tellier se figurait ce Tristan Noël, étudiant de la Faculté de Rouen18, à qui il a prêté ses propres doutes et ses propres tristesses. […] Je le dis maintenant sans sourire, il a déployé dans l’examen des Provinciales les plus rares facultés d’analyse. […] Sully-Prudhomme conclut excellemment : « Pour lui, la preuve de l’existence de Dieu n’est pas confiée à la faculté de comprendre, mais à celle de sentir, à l’intuition du cœur, en un mot à un acte de foi. » À propos, je crois, d’un philosophe contemporain qui unit à une rare puissance spéculative la foi du charbonnier, on a dit qu’il y avait des cerveaux à cloisons étanches. […] Selon lui, le principe des mœurs est que l’homme doit vivre pour lui-même, c’est-à-dire pour le développement complet de ses facultés.
C’est la prodigieuse faculté de Molière, de concentrer dans un personnage toutes les généralités que son caractère évoque, sans que sa particularité, vraisemblable, fréquente, étroite s’il le faut, nous en paraisse singularisée ou élargie. […] La faculté d’espérer et de croire, l’ingénuité de souffrir à chaque déception nouvelle, et celle de s’exposer, comme sans expérience, à des déceptions encore, ne sauraient disparaître d’un esprit sans que la poésie, avec elles, s’en exile ; et Théophile Gautier fut toujours un poète. […] Mais cet admirateur ne fut pas un imitateur ; à cause de la faculté d’enthousiasme qui est le signe primordial des originalités futures, il ressembla au rêve que le Maître avait fait naître en lui, non pas au Maître lui-même ; après l’aube évocatrice, il était, sous le plein midi rayonnant, le rayon d’un personnel instinct. […] Misérable confusion entre les choses du cœur, qui appartiennent à tous, et la rare faculté de les exprimer idéalisées par l’imagination ! […] Mais, de sembler imaginaire, il n’en est pas moins réel, d’une réalité plus vraie peut-être que la vérité même ; par la sincérité et la puissance de sa faculté transfiguratrice, Villiers de l’Isle-Adam impose la foi en ses conceptions à tous ceux que ne déconcerte pas le grandissement de l’homme quelconque jusqu’au héros sublime ou jusqu’à l’énorme bouffon, et de l’anecdote jusqu’à l’épopée.
Mais c’est une chose étrange que ce toucher sûr, par qui une chose ne rend jamais que le son quelle doit rendre, soit encore plus rare que la faculté qui crée. […] Dans cette confusion, les facultés les plus heureuses se sont tournées contre elles-mêmes. […] Page 21 : L’esprit est une faculté ; une faculté est une puissance… Il n’y a point d’idées fausses, mais des appellations fausses , etc. […] Elle marche, ou plutôt elle vole, devant les facultés auxquelles elle s’allie ; elle les encourage à la suivre, les appelle sur sa trace, leur découvre des routes nouvelles. […] Nos facultés ne se développent jamais d’une manière aussi heureuse, que lorsque le cœur est rempli des sentiments les plus doux.
La critique nous apparaît comme la faculté dominante de ce siècle, comme étant le genre qui, durant de longues années, a attiré à lui et gardé les talents les plus nombreux. […] C’est là le résultat à la fois d’une faculté de concentration et d’une force de pénétration peu communes. […] Il est vrai qu’une forte éducation universitaire lui a donné, avec une solide instruction, l’exercice salutaire de la discipline et l’habitude d’un contrôle rigoureux exercé sur ses facultés natives. […] Daudet a reçu en partage des dons précieux ; il a au plus haut degré la faculté de voir le côté poétique des choses ; il a aussi l’aptitude à être ému. […] La faculté d’aimer est la plus divine de toutes, la plus féconde en ressorts puissants, la plus capable de toucher en tout temps et en tous lieux : mais elle n’acquiert sa force entière que lorsqu’elle se complète par l’immolation de soi-même.
» Et il s’écrie après un silence, qu’il n’a pas la faculté de la parole, qu’il n’éprouve pas la jouissance de l’inspiration, qu’il est gêné par la peur des choses communes… laissant apercevoir le désir passionné de greffer sur son talent, pour la complète réussite de sa carrière, l’éloquence d’un Lamartine, et de doubler sa littérature, de la publicité d’un homme politique. […] Samedi 30 juillet Comme nous félicitions de notre jugeotte des hommes et des femmes, à première vue — faculté que nous trouvons n’appartenir guère qu’à nous seuls dans notre monde, Daudet me disait : « C’est très curieux ; moi les gens, je les juge par le regard, par l’observation… Vous c’est par une espèce d’intuition de l’ambiance ! […] Chez lui, en le quart d’heure, que dure la fumée d’une pipe, c’est un plan de colonisation du Tonkin, c’est l’organisation d’une armée coloniale, c’est… c’est… et au milieu d’une espèce d’émerveillement pour la puissance de ses facultés, sous cette excitation.
Dès la première année, au concours général de 1819, il obtint le premier prix d’histoire (l’histoire était une faculté tout nouvellement instituée dans les collèges)15. […] Voici la lettre du chancelier (Mme Sainte-Beuve était morte le 17) : « (Lundi 18 novembre 1850). — Mon cher confrère, les nombreuses et douloureuses pertes que j’ai faites dans le cours de ma longue vie n’ont point épuisé en moi, grâce au ciel, la faculté de sentir profondément les misères de même nature qui atteignent autour de moi les personnes auxquelles je porte un véritable intérêt ; et vous êtes à coup sûr au nombre de celles-là.
Croyez-moi, la société a été imposée à l’homme, non comme un moyen de parvenir au bonheur, mais comme un moyen de développer ses facultés. » Nous tenons surtout à cette dernière pensée, et M. […] Il a profité pourtant des écrits originaux de ce philosophe qui aurait pu se passer d’être charlatan ; l’idée d’Adam, l’homme universel, et d’Ève qui est la faculté volitive d’Adam, lui a probablement été suggérée par Fabre.
Mais après les miracles du monde matériel, écoutez-le décrire ceux de l’intelligence humaine : « Quand je viens ensuite à considérer l’âme même, l’esprit de l’homme, sa raison, sa prudence, son discernement, je trouve qu’il faut n’avoir point ces facultés, pour ne pas comprendre que ce sont les ouvrages d’une Providence divine. […] Car notre patrie ne nous a point donné les trésors de la vie et de l’éducation pour ne point en attendre un jour les fruits, pour servir sans retour nos propres intérêts, protéger notre repos et abriter nos paisibles jouissances ; mais pour avoir un titre sacré sur toutes les meilleures facultés de notre âme, de notre esprit, de notre raison, les employer à la servir elle-même, et ne nous en abandonner l’usage qu’après en avoir tiré tout le parti que ses besoins réclament.
Faculté des arts. […] Et nous voilà parvenus à la fin du premier cours des études d’une université ou à la sortie de la faculté qu’on appelle des arts.
remarquez que déjà le plan se gâte : cet ami de Paris qui vient l’informer des nouvelles dans sa solitude, et qui lui est plus nécessaire qu’il ne pense, répond à une faculté secrète qui est en lui : il y a dans l’abbé Prévost un curieux, en effet, un journaliste, un homme à l’affût des livres et des productions du moment.
Arago, caractérisa heureusement l’intelligence à la fois forte et subtile de son ami, quand il la compara à la trompe, si merveilleusement organisée, dont l’éléphant se sert avec une égale facilité pour saisir une paille et pour déraciner un chêne. » Cela n’est pas tout à fait exact : Jeffrey n’a pas dit une telle chose ; c’est en parlant de la machine à vapeur et de ses merveilleux effets, et non de l’intelligence de Watt, qu’il a dit : « La trompe d’un éléphant qui peut ramasser une épingle ou déraciner un chêne n’est rien en comparaison. » Parlant de l’esprit de Watt, Jeffrey le peint plus délicatement : Il avait, dit-il, une promptitude infinie à tout saisir, une mémoire prodigieuse et une faculté méthodique et rectifiante pour tirer, comme par une chimie naturelle, quelque chose de précieux de tout ce qui s’offrait à lui, soit dans la conversation, soit dans la lecture.
L’abbé Victor Vaillant, ayant à passer sa thèse de docteur à la faculté des lettres de Paris en 1851, choisit pour son sujet une Étude sur les sermons de Bossuet d’après les manuscrits.
Henri Martin, doyen de la faculté de Rennes, qui s’occupe avec une critique profonde de l’histoire des sciences de l’Antiquité, nous y aidera : La dernière moitié du xviiie siècle, dit M.
Dans son bon temps, et avant que la maladie eût altéré sa faculté et sa puissance d’exécution (ce qui me paraît avoir dû être dans le courant de 1833), il avait de grandes douceurs mêlées à un travail et à une peine inévitables.
Revenant ailleurs sur cette idée d’une transformation qu’éprouvent à de certaines hauteurs les organes du corps et les facultés de l’esprit, il fait appel à tous ceux qui en ont, un jour ou l’autre, ressenti les effets dans l’ascension vers les hauts lieux : Quelque merveilleux que soit ce que j’avance, je ne manquerai point de garants, et je ne trouverai d’incrédules que dans le nombre de ceux qui ne se sont jamais élevés au-dessus de la plaine.