Ce n’est pas ici le lieu d’expliquer ceci plus au long, non plus que quelques façons de parler persiennes, que nous avons exprimées en leur naturel, dans la croyance que nous avons eue que les savants y prendraient plaisir.
Il se plaint de souffrances intérieures, qu’il exprime par des mouvements de vrille de ses doigts.
Vous avez mis dans votre style les jeux de la lumière, les frissons du plein air, la coloration et la vie du monde extérieur ; vous y avez mis aussi les secousses intérieures, les émotions subtiles, les troubles secrets du monde moral ; et désireux de retenir dans votre phrase, un peu de ce qui luit ou de ce qui vibre, de ce qui aime ou de ce qui souffre, vous avez demandé à la richesse et à la diversité des formes, l’art d’exprimer fidèlement la multiplicité infinie de la nature.
Que si nous avions le droit de dire quel pourrait être, à notre gré, le style du drame, nous voudrions un vers libre, franc, loyal, osant tout dire sans pruderie, tout exprimer sans recherche ; passant d’une naturelle allure de la comédie à la tragédie, du sublime au grotesque ; tour à tour positif et poétique, tout ensemble artiste et inspiré, profond et soudain, large et vrai ; sachant briser à propos et déplacer la césure pour déguiser sa monotonie d’alexandrin ; plus ami de l’enjambement qui l’allonge que de l’inversion qui l’embrouille ; fidèle à la rime, cette esclave reine, cette suprême grâce de notre poésie, ce générateur de notre mètre ; inépuisable dans la variété de ses tours, insaisissable dans ses secrets d’élégance et de facture ; prenant, comme Protée, mille formes sans changer de type et de caractère, fuyant la tirade ; se jouant dans le dialogue ; se cachant toujours derrière le personnage ; s’occupant avant tout d’être à sa place, et lorsqu’il lui adviendrait d’être beau, n’étant beau en quelque sorte que par hasard, malgré lui et sans le savoir ; lyrique, épique, dramatique, selon le besoin ; pouvant parcourir toute la gamme poétique, aller de haut en bas, des idées les plus élevées aux plus vulgaires, des plus bouffonnes aux plus graves, des plus extérieures aux plus abstraites, sans jamais sortir des limites d’une scène parlée ; en un mot, tel que le ferait l’homme qu’une fée aurait doué de l’âme de Corneille et de la tête de Molière.
C’était la beauté intellectuelle triomphant des traits et forçant un corps rebelle à exprimer une splendeur d’esprit.
Mais, puisque je l’ai déjà dit, je préfère tout simplement le redire : il n’y a pas un mot, dans les pages que l’on va lire, qui se rapporte à l’entretien que le Saint-Père a bien voulu m’accorder ; et, quoi que l’on pense des idées que j’y exprime, je me fais un scrupule, un devoir et un plaisir d’en revendiquer pour moi seul toute la responsabilité.
Ainsi que Milne Edwards l’a si bien exprimé, la nature est prodigue de variétés, mais avare d’innovations.
. — J’entrevois, dit l’abbé. à votre avis, les deux parleurs qui ont dit la même chose dans les mêmes mots, les deux poëtes qui ont fait les deux mêmes vers sur le même sujet n’ont eu aucune sensation commune ; et si la langue avait été assez féconde pour répondre à toute la variété de leurs sensations, ils se seraient exprimés tout diversement ?
. — D’autres expériences nous apprennent que, selon la distance, la double série optique subit une altération régulière, sans que l’autre soit altérée ; ce que nous exprimons en disant que le même objet tangible passe régulièrement, selon la distance, par une infinité d’apparences visibles ; d’où il arrive que, lorsque nous le voyons à telle distance, la file de ses autres apparences visibles est prête à ressusciter en nous et stationne à l’arrière-garde dans notre esprit. — Je laisse le reste aux traités d’optique et de physiologie53 ; c’est là qu’on trouvera l’énumération et l’explication de tous les jugements et de toutes les erreurs de l’œil.
Le critique s’exprime ainsi : « Parmi ces beaux livres, il y en a d’abord deux ou trois, dont nous sommes un peu étonnés d’avoir à parler dans le temps des étrennes, tel est le volume de MM.
Voici comme le Chancelier Bacon s’exprime : “Environ ce tems le Roi Henri fut obsédé d’esprits malins par la magie de la Duchesse de Bourgogne, qui évoqua des enfers l’ombre d’Edouard IV. pour venir tourmenter le Roi Henri.
Elle consiste à évaluer le degré de supériorité d’un être organisé d’après la localisation et la différenciation plus ou moins parfaite de ses organes et leur adaptation spéciale à différentes fonctions ou, comme l’exprimerait M.
J’appelle style, une façon haute de concevoir et d’exprimer simultanément et avec force, — non quelque tour de main capable d’éblouir les demi-connaisseurs. […] Une autre fois il dit sur un ton peut-être équivoque : « Lamartine est revenu d’hier à Paris ; je ne l’ai pas vu encore, mais malgré nos dissidences (un peu trop exprimées par moi, je le crains) nous nous rencontrerons, et ce sera au mieux ; il est la générosité même. » En 1842 il traitait Lamartine d’insensé, disant que la mort du duc d’Orléans lui avait tourné la tête, et qu’il ambitionnait de jouer un grand rôle, mais que ses façons achevaient de faire crier au poète, comme au fou.
L’originalité et la gloire de son œuvre est justement d’avoir ramené vers les vérités fortes et salubres nos esprits égarés dans l’invraisemblable, le paradoxal et l’impossible, d’avoir exprimé ces vérités immortelles dans un style ferme, net, franc, de bonne école et de bonne race, d’avoir fait circuler dans les veines de la comédie moderne, après tant de fièvres et de langueurs, un reste de ce sang vigoureux et pur qui semblait tari depuis les maîtres, et de n’avoir pas craint de nous paraître banal pour être plus sûr d’être vrai. […] ne commence qu’à Fontenelle, c’est-à-dire au moment où la langue s’aiguisa davantage, où le trait d’esprit prévalut, où le style, au lieu d’être l’expression simple, la vibration sincère d’une grande pensée dans un grand cœur, songea un peu trop à lui-même, et essaya de se préférer à ce qu’il avait à exprimer. […] c’est ce que nous sommes tous, et je ne connais pas, pour ma part, de meilleur titre à porter que celui qui exprime, en deux mots, toutes les illusions du passé, toutes les tristesses du présent !
Je ne sais si je me trompe, et si, n’ayant pas le tableau sous les yeux, je ne prête pas au peintre des idées qu’il n’a pas eues ; mais il me semble que la nature particulière de la femme et sa condition particulière sur la terre pendant la loi du Christianisme sont exprimées là avec un art sublime.