Par là il redouble la vie dans ceux qui le lisent, et il la créerait en eux si elle n’y existait pas !
Quant aux yeux, il n’en exista jamais de pareils. […] Le soleil, il est vrai, avait toute liberté de mûrir la vendange en ce lieu, où il n’existait qu’un seul arbre. […] » Les magnificences des Jardies n’existaient guère qu’à l’état de rêve. […] Le présent n’existait guère à ses yeux, et il ne vivait que dans le passé. […] Sylvain, que l’on croit mort depuis deux mille ans, existe, et nous l’avons retrouvé : il s’appelle Denecourt.
Elle existe depuis longtemps en Allemagne, en Angleterre surtout ; on ferait une douce et piquante histoire de tous les pasteurs, recteurs, curés ou vicaires, qui ont été poëtes ou que les poëtes ont chantés. […] Toutes ces félicités embellies de presbytère ou de chaumière, il ne les a trouvées nulle part ; mais partout des vices, partout des douleurs : depuis le déluge, dit-il, Auburn ni Éden n’existent plus. […] Le bon et tendre curé a existé sans doute, je le crois ; mais ce qui est sûr, c’est que le poëte a fait mainte fois confusion de son âme et de sa propre destinée avec lui.
Ôtez du livre une centaine d’hommes principaux qui animent tout de leur âme, qui passionnent tout de leurs passions, et le livre n’existerait plus. […] Jamais peut-être autant de tragiques événements ne furent pressés dans un espace de temps aussi court ; jamais non plus cette corrélation mystérieuse qui existe entre les actes et leurs conséquences ne se déroula avec plus de rapidité. […] XXI De la situation dégradée du roi au moment où la constitution de 1791 était proclamée, où sa puissance n’existait plus, et où sa responsabilité pesait tous les jours sur sa tête, j’en conclus qu’il eût mieux valu alors pour le roi dégradé et pour la nation exigeante proclamer une république ou une dictature de la nation qui aurait laissé le roi à l’écart et en réserve pendant les essais d’application des principes populaires nouveaux.
Relisons-le pour y sympathiser avec une sensibilité pathétique qui n’existait pas au même degré dans les années tendres de l’écrivain, et qui semble en vieillissant participer davantage à cette mélancolie de l’espèce humaine, à cette tristesse des choses mortelles, à ce mentem mortalia tangunt , à ce sublime lacrimæ rerum de Virgile, qui, lui aussi, avait vu des révolutions, des proscriptions, des déceptions humaines. […] Je ne nie pas mon incompétence pour un jugement ; je ne prends pas ma taille pour mesure du génie dramatique ; je ne dis pas : « Ce qui est plus haut que moi n’existe pas. » VI Quoi qu’il en soit, c’est l’âge qui fait les idées, c’est la jeunesse qui fait les amitiés. […] Il existe encore, et on la lira bientôt.
Il ne m’accordera pas que j’existe ? […] Elle n’existait plus pour ceux qui l’entouraient. […] Son rêve était fini ; l’espèce de chimère qu’elle avait nourrie quelque temps et qui l’avait soutenue étant tombée à plat, elle n’existait plus.
Le wagnérisme à l’étranger Lettre de Belgique86 bj Bruxelles, novembre 1886 Si par le mot « Wagnérisme » on veut désigner ce cas de subjectivité dont les effets se traduiraient en une mono manie déraisonnable. intolérante, en une sorte d’illuminisme étroit, voisin du fétichisme, il est clair qu’en Belgique le Wagnérisme n’a jamais existé que dans l’imagination de ceux qui cherchaient à s’en taire une arme contre les théories de Wagner et un moyen de justifier la façon méprisante de juger ses œuvres. […] Hewig ne croit cependant pas à la réalisation de ce rêve ; le théâtre ne peut être réformé, il est le résultat naturel de conditions qui existent et qui agissent encore. […] Dans le monde antique une harmonie existait, inconsciente, entre l’homme et la nature environnante ; l’humanité, de l’avenir devra rétablir, consciemment, cette harmonie.
Quand je me déciderai à tenir ma promesse et à étudier les agents de publicité, je ne pourrai plus ignorer qu’il existe des gens dénommés critiques dramatiques. […] Quand on les lira, personne ne saura plus que vous avez existé, vous et votre clientèle. […] Je n’ai à lui reprocher qu’une sottise bonasse et de n’avoir jamais oublié en écrivant qu’il existe des inspecteurs généraux.
Nous savons qu’une étoile éteinte depuis longtemps pourrait nous envoyer encore ses rayons avec leur forme propre et leur spectre spécial : le foyer n’est plus, la vibration éthérée existe encore ; des profondeurs de l’infini elle vient nous révéler sa cause aujourd’hui disparue. […] Malgré les analogies qui existent entre les résidus des sensations et les images photographiques, le terme de comparaison qui précède est encore trop grossier. […] Probablement il existe dans le cerveau des voies particulières et une sorte d’organisme particulier répondant à ces espèces d’organismes qu’on nomme les langues, les signes, les mouvements vocaux.
« Si l’on se place en dehors de la théorie de la Relativité, il n’y a aucun inconvénient à s’exprimer comme tout le monde, à dire que Pierre et Paul existent en même temps comme êtres conscients, voire comme physiciens, l’un étant absolument immobile et l’autre absolument en mouvement. […] Et, naturellement, puisque Pierre applique et doit appliquer les formules de Lorentz, il se représentera Paul lisant 1 h sur son horloge mobile au moment où, dans la représentation de Pierre, cette horloge passe devant l’horloge du système immobile qui marque aux yeux de Pierre 2 h. — Mais, me direz-vous, il n’en existe pas moins dans le système mobile, une horloge mobile qui marque une certaine heure par elle-même, indépendamment de tout ce que Pierre s’en pourra représenter ? […] Dans le cas du mouvement varié comme dans celui du mouvement uniforme, la dissymétrie existe non pas entre les deux systèmes, mais entre l’un des systèmes et une représentation de l’autre.
« Il faut reconnaître, dit Stuart Mill, que l’association est la théorie vraie de la production des phénomènes de l’esprit, et par conséquent qu’il serait antiphilosophique d’en chercher une autre explication. » Et ailleurs : « Il n’existe aucun phénomène de l’esprit, excepté ceux que l’association des idées présuppose, dont on puisse dire qu’en vertu de sa nature il ne pourrait résulter de cette association. […] S’il existe un monde dont tous les éléments ou les faits échappent à tous nos moyens d’observation extérieurs, et ne tombe que sous un sens intime ; si les faits de cet ordre, supérieurs à tout ce qui se présente à titre de phénomènes, antérieurs à tout procédé artificiel de raisonnement, sont les vrais, les seuls principes de la science, et bien spécialement de celle de l’homme intellectuel et moral ; celui qui se serait livré à cette étude extérieure, qui, travaillant à constater les faits primitifs de sens intime, à les prendre à leur source, à les distinguer de tout ce qui n’est pas eux, et de tout ce mélange du dehors qui les complique et les altère, celui-là ne serait-il pas en droit de s’écrier à son tour, et peut-être avec plus de fondement que Newton : Ô psychologie, gardez-vous de la physique, gardez-vous même de la physiologie23. » Maine de Biran était trop sévère pour une école psychologique qui a donné de précieux résultats ; mais ce sera toujours l’invincible force et l’immortel honneur de l’école dont il est le père, d’avoir rappelé les observateurs de la nature humaine aux enseignements de la conscience. […] « Exister, pour l’homme, à titre de sujet pensant, actif et libre, c’est avoir la conscience, la propriété de soi.
Pourquoi y a-t-il autant de langues vulgaires qu’il existe de peuples ? […] Il existe ici un homme qui, à la suite d’une violente attaque d’apoplexie, se souvenait bien des noms, mais avait entièrement oublié les verbes. — Les verbes qui sont des genres à l’égard de tous les autres, tels que : sum, qui indique l’existence, verbe auquel se rapportent toutes les essences, c’est-à-dire tous les objets de la métaphysique ; sto, eo, qui expriment le repos et le mouvement, auxquels se rapportent toutes les choses physiques ; do, dico, facio, auxquels se rapportent toutes les choses d’action, relatives soit à la morale, soit aux intérêts de la famille ou de la société, ces verbes, dis-je, sont tous des monosyllabes à l’impératif, es, sta, i, da, dic, fac ; et c’est par l’impératif qu’ils ont dû commencer. […] Ainsi Solon institue l’aréopage, qui existait dès le temps de la guerre de Troie, et dans lequel Oreste avait été absous du meurtre de sa mère par la voix de Minerve (c’est-à-dire par le partage égal des voix).
S’il faut une intelligence pour conditionner des termes les uns par rapport aux autres, on conçoit que, dans certaine cas, les termes, eux, puissent exister d’une manière indépendante. […] L’ordre existe, c’est un fait. […] Telle qu’elle existe, fuyante et incomplète, elle est, dans chaque système, ce qui vaut mieux que le système, et ce qui lui survit. […] Que des choses nouvelles puissent s’ajouter aux choses qui existent, cela est absurde, sans aucun doute, puisque la chose résulte d’une solidification opérée par notre entendement, et qu’il n’y a jamais d’autres choses que celles que l’entendement a constituées. […] Quand un instinct puissant proclame la survivance probable de la personne, elles ont raison de ne pas fermer l’oreille à sa voix ; mais s’il existe ainsi des « âmes » capables d’une vie indépendante, d’où viennent-elles ?
Cicéron I Cicéron est le plus grand homme littéraire qui ait jamais existé parmi les hommes de toutes les races humaines et de tous les siècles, si nous en exceptons peut-être Confucius. […] Ces discours existent, revus et publiés par l’orateur lui-même ; ils sont encore des événements pour la postérité. […] … « Il existe, oui, certes, il existe une puissance qui préside à toute la nature ; et si, dans nos corps faibles et fragiles, nous sentons un principe actif et pensant qui les anime, combien plus une intelligence souveraine doit-elle diriger les mouvements admirables de ce vaste univers !
Le temps n’existe pas pour lui ; le temps n’existe que pour nous. […] Mais la nécessité métaphysique ne peut produire aucune diversité ; et la diversité qui règne en tout quant aux temps et quant aux lieux, ne peut venir que de la volonté et de la sagesse d’un être qui existe nécessairement, c’est-à-dire Dieu, dont il appartient à la philosophie naturelle d’examiner les œuvres, sans avoir l’orgueil de les rectifier par de vaines hypothèses. […] On connaît par la lecture des sept premiers livres comment le corps de l’animal existe et comment il se multiplie ; les deux derniers apprennent comment l’animal vit et comment il se conserve.