Je fais ma partie dans l’universel concert et, quoique ma voix soit indiscernable dans le tout, je l’entends cependant moi-même, je sens ma propre existence et je sais qu’elle est un nécessaire fragment de l’existence universelle. […] Nous n’avons de sens particuliers que pour les influences extérieures qui peuvent être favorables ou défavorables à notre existence, et seulement dans la proportion des nécessités ou des appétits do notre espèce. […] Aussi Wundt lui-même, dans les dernières éditions de son livre, est-il arrivé à faire de la volonté le fond de l’existence mentale. […] Il y a donc dans toute sensation une position du réel, une reconnaissance d’existence. […] Pour qu’il y ait composition, il faut qu’il y ait unité d’existence entre le blanc d’une part, et le bleu, le vert, etc., d’autre part.
Il y eut Oberman, le type de ces sourds génies qui avortent, de ces sensibilités abondantes qui s’égarent dans le désert, de ces moissons grêlées qui ne se dorent pas, des facultés affamées à vide, et non discernées et non appliquées, de ce qui, en un mot, ne triomphe et ne surgit jamais ; le type de la majorité des tristes et souffrantes âmes en ce siècle, de tous les génies à faux et des existences retranchées. […] Il y avait eu de l’orage ; les feuilles étaient humides et l’air était doux ; un rayon de soleil vint à percer, et il m’arriva d’être content : je me sentis en possession de mon existence. […] Une existence agitée est un suicide, si elle fait perdre le souvenir du monde meilleur ; et, quand on a conscience de sa dignité, il me semble que c’est une profanation d’employer son énergie et de ne pas lui laisser toute la sublimité des possibles… J’aime à vivre retiré, à faire les mêmes choses, à passer par les mêmes chemins : il me semble qu’ainsi je me mêle moins à la terre, et que je conserve toute ma pureté. J’aime à écouter, dans le silence de la vie d’habitude, le mouvement sourd de l’existence intérieure. […] Je te laisse juger. » Combien d’épisodes semblables à celui que nous venons d’esquisser, combien de poëmes obscurs, inconnus, mêlés d’une fatalité étrange, s’accomplissent à tout instant, autour de nous, dans de nobles existences !
La conservation des races et des individus favorisés dans la lutte perpétuellement renouvelée au sujet des moyens d’existence, est un agent tout-puissant et toujours actif de sélection naturelle. […] Outre ces différences, tous les naturalistes ont admis aussi l’existence de variétés, qu’ils ont trouvées suffisamment distinctes pour mériter une mention particulière dans leurs ouvrages systématiques. […] Ce fait est parfaitement compatible avec l’existence d’êtres nombreux qui gardent une organisation simple et rudimentaire en harmonie avec de simples conditions de vie. […] D’après cela il est aisé de concevoir l’existence d’organes rudimentaires. […] Rien n’empêche d’admettre que cette matrice universelle n’ait eu à l’une des phases de son existence le pouvoir d’élaborer la vie.
L’existence m’apparaît comme une conquête sur le néant. […] L’acte par lequel on déclare un objet irréel pose donc l’existence du réel en général. […] Un pareil acte consiste simplement à déclarer que l’existence attachée par notre esprit à l’objet, et inséparable de sa représentation, est une existence tout idéale, celle d’un simple possible. […] En vain nous ajoutons que l’idée d’inexistence n’est que celle de l’expulsion d’une existence impondérable, ou existence « simplement possible », par une existence plus substantielle, qui serait la vraie réalité. […] Mais entre l’existence physique, qui est éparpillée dans l’espace, et une existence intemporelle, qui ne pourrait être qu’une existence conceptuelle et logique comme celle dont parlait le dogmatisme métaphysique, n’y a-t-il pas place pour la conscience et pour la vie ?
C’est à ce travail qu’il consume peu à peu son existence en précieuses voluptés intellectuelles dont témoignent les rides prématurées d’un visage que n’éclaira jamais aucun rayon de saine joie. […] Infiniment las et vieilli avant l’âge, sa mélancolique existence s’assombrit de plus en plus, parfois même jusqu’à la folie ou au suicide. […] Je crains qu’en se basant sur le fait de l’hallucination religieuse et de l’extase provoquée par une existence contre nature, M. […] L’existence réelle est une symphonie, où l’unité jaillit de la juste combinaison des accords. […] Si les prévisions d’aujourd’hui ne nous trompent pas, la pensée de l’avenir s’orientera, en chaque individu, vers une existence panthéistique, où tous les éléments qui nous entourent rempliront librement leur rôle respectif à notre égard, une existence qui, loin de sombrer dans cet océan d’actions et de réactions, s’enrichira du tout, de chaque parcelle d’univers, créée pour nourrir sa prodigieuse et toujours plus vaste unité.
Il semblait alors que l’intervention néfaste de ce pouvoir détournât sans cesse l’esprit humain d’atteindre un état de certitude, de perfection et de repos, qui semblait devoir être le but de tout effort et dans lequel semblaient devoir se résoudre, en une harmonie bienheureuse, toutes les divergences et toutes les oppositions où se manifeste le fait de l’existence phénoménale. […] Elle date de l’époque où la foi en l’existence d’une vérité objective était le point de départ de toute spéculation mentale. […] Quelque manifestation de la réalité que l’on considère, il apparaîtra que cette forme quelconque doit son existence à un état d’antagonisme entre deux tendances d’une même force.
L’imagination est riche, abondante et merveilleuse ; l’existence pauvre, sèche et désenchantée. […] Les anciens ont peu connu cette inquiétude secrète, cette aigreur des passions étouffées qui fermentent toutes ensemble : une grande existence politique, les jeux du Gymnase et du Champ-de-Mars, les affaires du Forum et de la place publique, remplissaient leurs moments, et ne laissaient aucune place aux ennuis du cœur. […] Elles ont dans leur existence un certain abandon qu’elles font passer dans la nôtre ; elles rendent notre caractère d’homme moins décidé ; et nos passions, amollies par le mélange des leurs, prennent à la fois quelque chose d’incertain et de tendre.
L’ordre synchronique ou d’existence simultanée est l’ordre dans l’espace ; l’ordre successif, ou d’existence antérieure et postérieure, est l’ordre dans le temps. […] De même la théorie courante de l’affirmation, considérée à la lumière d’une science de plus en plus profonde de l’organisme du discours, semble attacher une importance exagérée à une puissance d’affirmation, présumée inhérente aux verbes, et particulièrement aux verbes de l’existence. […] Findlater conclut que si cette analyse du verbe est correcte, l’affirmation de l’existence ne trouva pas d’expression dans les premières périodes du langage : la copule réelle liant le sujet avec le prédicat était la préposition contenue dans le cas oblique de l’affixe pronominal. […] Les divers cas de croyance peuvent se classer sous trois titres : croyance aux événements ou aux existences réelles ; croyance au témoignage ; croyance à la vérité des propositions. La croyance aux événements ou existences réelles peut avoir pour objet le présent, le passé, le futur.
Mais nous concevons encore l’être réel, l’existence de la chose en tant qu’elle est à part de notre conscience, autre que notre conscience, indépendante de notre conscience. […] Sans doute notre conscience la conçoit, mais elle la conçoit cependant comme non elle, comme autre qu’elle, comme n’existant en elle qu’à l’état subjectif de conception, non à l’état objectif d’existence. […] Est-ce volontairement que la brebis croit à l’existence du loup qui la dévore ? […] L’existence ne se mesure pas seulement pour nous au pâtir, mais encore et surtout à l’agir. […] Nous avons rappelé tout à l’heure que Fichte n’invoquait rien moins que le devoir pour être certain de l’existence d’autres hommes, parce qu’il partait d’un moi supposé seul et ayant le privilège de se concevoir dans son indépendance.
Voulez-vous attacher votre existence à l’empire absolu d’une idée ou d’un sentiment ? […] S’il n’était dans l’existence de l’homme qu’une seule époque, la jeunesse, peut-être, pourrait-on la vouer aux grandes chances des passions ; mais à l’instant où la vieillesse commande une nouvelle manière d’exister, le philosophe seul sait supporter cette transition sans douleur. […] La douleur de la destruction se fait sentir avec toute la force de l’existence ; c’est assister soi-même à ses funérailles ; et, violemment attaché à ce triste et long spectacle, renouveler le supplice de Mézance, lier ensemble la mort et la vie. […] Je l’ai dit, celui qui veut mettre le suicide au nombre de ses résolutions, peut entrer dans la carrière des passions ; il peut y abandonner sa vie, s’il se sent capable de la terminer, alors que la foudre aura renversé l’objet de tous ses efforts et de tous ses vœux ; mais comme je ne sais quel instinct, qui appartient plus, je crois, à la nature physique qu’au sentiment moral, force souvent à conserver des jours dont tous les instants sont une nouvelle douleur, peut-on courir les hasards, presque certains, d’un malheur qui fera détester l’existence, et d’une disposition de l’âme qui inspirera la crainte de l’anéantir ?
D’une part, il doit les envisager en large et en long, si l’on peut ainsi parler, ou, si l’on préfère, étendus dans l’espace et déroulés dans le temps, dans leur existence simultanée et dans leurs développements successifs. […] 3° Puisque l’observation la plus superficielle constate que cette littérature n’est plus la même cent ans, trente ans, dix ans après un moment quelconque de son existence, comment et pourquoi ce changement s’est-il opéré ? […] Mais il se réveille, reprend son élan, et tantôt lent, tantôt rapide, emporté à travers plaines et montagnes, entre des bords fleuris ou arides, toujours autre et toujours lui-même, il poursuit sa course jusqu’au terme lointain où il doit perdre son nom et son existence propre dans les flots de la mer immense.
Le Bovarysme essentiel de l’existence phénoménale I. Antinomie entre existence et connaissance : Le moi psychologique se conçoit nécessairement autre qu’il n’est. — II. […] Il reste à montrer que cette conception chimérique de soi-même et des choses ne peut être évitée, qu’elle reconnaît à son principe une nécessité absolue et qu’il existe un antagonisme irréductible entre ces deux faits : existence et connaissance.
Elle le paraît surtout dans les cas limites, où les individus, encore plus étroitement unis ou complètement soudés les uns aux autres, voient diminuer ou se perdre leur existence distincte, dans des cas comme celui du tænia par exemple. […] C’est qu’ici nous avons changé les conditions d’existence de l’espèce et altéré son harmonie mentale. Nous avons imposé à l’animal des rapports sociaux, auxquels il n’était pas adapté, en nous l’attachant, en l’introduisant dans notre existence, et surtout en nous annexant la sienne. […] C’est le conflit tragique de l’existence, et c’est de lui que sort la morale. […] Troublés par le changement d’existence, ils n’ont pas su reprendre leur harmonie.
1° Les premiers principes de la métaphysique ou de la distinction des deux substances : de l’existence de Dieu, de l’immortalité de l’ame et des peines a venir, s’il y en a ; 2° la morale universelle ; 3° la religion naturelle ; 4° la religion révélée. […] Il est donc à propos que l’enseignement de ses sujets se conforme à sa façon de penser et qu’on leur démontre la distinction des deux substances, l’existence de Dieu, l’immortalité de l’âme et la certitude d’une vie à venir, comme les préliminaires de la morale ou de la science qui fait découler de l’idée du vrai bonheur, et des rapports actuels de l’homme avec ses semblables, ses devoirs et toutes les lois justes ; car on ne peut, sans atrocité, m’ordonner ce qui est contraire à mon vrai bonheur, et on me l’ordonnerait inutilement. […] Son traité de l’Existence de Dieu passe pour le meilleur. […] 1° LES PREMIERS PRINCIPES DE LA MÉTAPHYSIQUE OU DE LA DISTINCTION DES DEUX SURSTANCES : DE L’EXISTENCE DE DIEU, DE L’IMMORTALITÉ DE L’AME ET DES PEINES A VENIR, S’IL Y EN A ; 2° LA MORALE UNIVERSELLE ; 3° LA RELIGION NATURELLE ; 4° LA RELIGION RÉVÉLÉE.1.
Le sujet est la partie de la proposition qui exprime l’objet dans lequel l’esprit apperçoit l’existence ou la non existence d’une modification ; l’attribut est celle qui exprime la modification, dont l’esprit apperçoit l’existence ou la nonexistence dans le sujet ; & la copule est la partie qui exprime l’existence ou la non-existence de l’attribut dans le sujet. […] Mais si enfin l’on est forcé de reconnoître dans quelques phrases l’existence de l’hypallage, il faut la prendre pour ce qu’elle est, & avouer que l’auteur s’est mal expliqué.] […] le verbe exprime l’existence d’un sujet sous un attribut. […] On y verra que ce tems est de la classe des présens, parce qu’il désigne la simultanéité d’existence, & que c’est un présent antérieur, parce qu’il est relatif à une époque antérieure à l’acte même de la parole. […] Ces deux expressions ne veulent dire que la possibilité ou l’impossibilité absolue de varier les inflexions des mots relativement aux vûes de l’ordre analytique ; mais la déclinabilité ne suppose point du tout que la variation actuelle des inflexions doive être admise nécessairement, quoique l’indéclinabilité l’exclue nécessairement : c’est que la non existence est une suite nécessaire de l’impossibilité ; mais l’existence, en supposant la possibilité, n’en est pas une suite nécessaire.