Il est vrai que Chateaubriand, comme Fontanes, tombait dans autre erreur en faisant de la mélancolie un attribut exclusif de la religion chrétienne. […] » Écoutez-le : « Le siècle le plus malade n’est pas celui qui se passionne pour l’erreur, mais celui qui néglige, qui dédaigne la vérité. […] En d’autres termes, si l’homme est sujet à l’erreur, l’humanité est infaillible. […] la meilleure preuve de l’erreur de ce procédé est dans l’histoire de son auteur. […] Quel que soit le jugement qu’on porte sur lui on ne peut se défendre d’un sentiment de pitié, en pensant que ses erreurs n’ont pas apporté moins d’amertume à lui-même que de scandale aux autres.
Il est tenté un moment de la confondre avec le rocher ; mais, voyant « sa pudeur virginale, son teint pareil A la clarté matinale Qui devance le soleil, il revient de sa méprise, qu’il explique ainsi : Il est bien vrai que, sans peine, Il auroit pu desja mieux Sortir d’une erreur si vaine, Par les rayons de ses yeux : Mais, quoy qu’ils fissent parestre. […] L’erreur où il est sur lui-même le suit dans ses jugements sur les personnes ; car l’erreur sur nous-mêmes venant de notre vanité, l’erreur sur les autres vient de l’intérêt qu’elle peut avoir à les grandir ou à les rabaisser. […] C’est ainsi que la loi morale, qui m’impose l’honnête, me veut voir plus véritablement libre qu’une certaine philosophie, qui s’en fie à ma sagesse du soin de me conduire, et qui se rend ainsi complice de mes erreurs et de mes défaillances. […] C’est l’erreur que je fuis, c’est la vertu que j’aime : Je songe à me connaître, et me cherche en moi-même.
C’est une erreur. […] Chez eux, le devoir se confond avec la fonction, tandis que chez l’homme, le devoir est presque toujours contradictoire à la fonction, donc sujet à mille erreurs. […] Que de fois j’ai pris mon propre esprit en flagrant délit d’erreur en matière de témoignage ! […] Mériterait-il son nom et quelle joie serait compatible avec la conscience de l’erreur ? […] Erreur.
Mais nous représenter comme une génération de sensualistes et de libertins, c’est une grave erreur ; le sensualisme n’est pas la maladie de notre temps. […] Adrien Balbi, veut que Runjet-Sing soit mort en 1827 ; c’est une erreur. […] L’erreur de Saint-Julien est donc de n’avoir rien compris au caractère de sa maîtresse, erreur que pour ma part j’excuse cordialement, mais qui lui coûtera cher. […] Quintilia se réveille sans trop de surprise, aperçoit Julien ; puis, s’avisant qu’elle avait la poitrine nue, elle n’en témoigne pas un grand trouble et dit : « Mon cher enfant, je te prie de me donner un schall, et puis tu m’expliqueras ce qui t’amène. » Au lieu d’un schall, Saint-Julien, toujours trompé par les apparences, lui jeta ses bras autour du cou… Cette erreur finale faillit lui coûter la vie ; la princesse résista ; puis, comme l’erreur de Saint-Julien se prolongeait fâcheusement, elle y mit fin avec un coup de poignard qui par hasard ne le tua pas.
On a lieu de le craindre, en effet, si en présence de cet homme on parle inexactement et à la légère de ce qu’il possède à fond et qu’il a étudié de longue main : il n’a qu’un mot à dire pour dénoncer votre erreur et pour la révéler. […] Mais à côté de ces remarques justes et si bien rendues, il y a de singulières erreurs de fait, comme lorsque l’auteur suppose qu’on jouit à Venise d’une liberté républicaine complète dans le sens vulgaire du mot, et qu’il méconnaît et ignore le caractère de cette aristocratie mystérieusement constituée. — Le petit traité de La Boétie a, du reste, été fort bien apprécié récemment dans le savant ouvrage que M.
À ses yeux il n’y a pas de grands hommes proprement dits : Il n’y a ni petit ni grand homme pour le philosophe : il y a seulement des hommes qui ont de grandes qualités mêlées de défauts ; d’autres qui ont de grands défauts mêlés de quelques qualités : il y a des hommes ordinaires, autrement dits médiocres, qui valent bien leur prix, et dont la médiocrité a ses avantages ; car on peut dire en passant que c’est presque toujours aux grands hommes en tout genre que l’on doit les grands maux et les grandes erreurs : s’ils n’abusent pas eux-mêmes de ce qu’ils peuvent faire, du moins sont-ils cause que les autres abusent pour eux de ce qu’ils ont fait. […] Ici il y a une véritable erreur à mon sens, et que tout l’esprit de Marivaux ne saurait masquer.
On ne connaît bien, Aladin, que les chemins par lesquels on a passé. » — « Mais n’est-il pas quelque maxime générale qui puisse faire éviter de tomber dans l’erreur, si elle ne suffit pas pour démêler la vérité ? […] » — « L’un et l’autre, répondit le Kalender, et la plupart ne sont ni l’un ni l’autre ; une des grandes sources d’erreurs, c’est de se conduire avec eux comme s’ils étaient constants et conséquents… Nous sommes mobiles, et nous jugeons des êtres mobiles… !
Je désirais que la vérité seule combattît l’erreur, sûr que j’étais que la vérité triompherait par sa propre force. […] Au moment où il se rapprochait de Napoléon, il s’effrayait de ce qu’il faisait, il avertissait les adversaires de se méfier, et se mettait en mesure vis-à-vis d’eux en cas d’erreur et d’entraînement.
C’est une erreur de croire que la poésie ne doive se produire que directement. […] Or, tandis que l’historien en quête des lois s’occupe surtout à distinguer et introduit parfois la raison sous les erreurs, la partie folle se dissimule sous sa plume et diminue.
Dans toutes ses tragédies (je ne parle pas des pièces à machines qui étaient comme des ébauches d’opéra), je ne trouve que deux sujets légendaires, Médée, qui précède le Cid, et Œdipe, qui est une erreur. […] Il est aisé de relever certaines peintures exactes et frappantes : mais combien d’erreurs de fait, combien de fausses couleurs néglige-t-on ?
Il y a, dans le détail du poème, des incohérences ou des erreurs que les principes même de Boileau devaient lui faire éviter. […] Voilà la grande erreur et la grande inconséquence de Boileau dans sa théorie du comique : et c’est autrement grave que de proscrire le mélange du rire et des larmes, que de condamner à l’avance le drame, les pièces mixtes.
Mais il était permis à un helléniste, et j’ajoute à un humaniste de ce mérite d’avertir le lecteur des erreurs où est tombé La Bruyère, et des libertés qu’il a prises avec l’original. C’est ce qui a été fait, pour les erreurs, par des notes ; pour les libertés, en les indiquant par des caractères italiques.
Personne au monde, qu’elle et son amant, n’a été puni de leur erreur, si vous appelez ainsi leur démarche. […] On sent ici l’erreur du père en même temps que la force de son aveu.
On jette un voile sur ses faiblesses et sur ses erreurs ; on voudrait abolir toute trace des quelques taches affligeantes de sa muse. […] Fuis sans trembler : veuf d’une sainte amie Quand du plaisir j’ai senti le besoin, De mes erreurs, toi, colombe endormie, Tu n’as été complice ni témoin.
On en eut la preuve lorsqu’en 1804 on le vit publier les quatre volumes de la Correspondance secrète qu’il avait entretenue autrefois avec la cour de Russie, du temps de ce qu’il appelait ses erreurs. Il y donna pêle-mêle au public ses erreurs mêmes, ses jugements sur le prochain, toutes ses médisances de libre critique, en y retranchant très peu de chose.