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1104. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXIXe entretien. Tacite (2e partie) » pp. 105-184

Enveloppés dans Crémone par les légions des lieutenants de Vespasien, les soldats de Vitellius capitulent, brisent les fers de Cécina, et conjurent ce traître de les protéger maintenant contre la vengeance de l’armée ennemie. XVI L’Italie entière se décompose ; l’armée de Vespasien s’avance jusqu’à Narni, à trois journées de Rome sans rencontrer d’autres ennemis qu’une populace recrutée à la hâte par Vitellius.

1105. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

Il y fut fusillé en 1795, sans doute comme un complice tardif des ennemis de la Convention ; il mourut en héros, ne témoignant d’autres regrets que de laisser son sang inutile à son roi toujours fugitif, et la gloire de son aïeule encore incomplète. […] Le premier s’appelait Lygdamon : il raconte en vers délicieux que dans un combat, où il allait périr, un héros se présente, renverse ses ennemis et le sauve ; que ce héros blessé, qui est une femme, répand des flots de son sang, puis disparaît emporté par les siens aux murs de Venise, où il va la rejoindre et l’épouser.

1106. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

Le laboureur dans son sillon, le vendangeur dans sa vigne, le marin sur l’Océan, le soldat devant l’ennemi, paraissent tour à tour, en des cadres appropriés aux portraits, non avec des perfections romanesques, mais avec les mœurs simples et fortes que fait le travail, et que transmettent les pères aux enfants, dans les familles encore nombreuses, grâce à Dieu, qui sont comme le sel de la terre française. […] En un temps où l’on a si fort exalté les écrits de premier jet, et dénoncé le travail comme l’ennemi de l’inspiration, il s’est imposé, sur la foi d’Horace, « le travail et la lenteur de la lime », sur la foi de Boileau, le Polissez-le sans cesse et le repolissez ; il a cru avec Voltaire que « qui ne sait pas se corriger ne sait pas écrire », et il a retravaillé ses poésies avant de les donner à lire dans une dernière édition.

1107. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

En l’adjurant avec certaines formules, dans sa mystérieuse chapelle de Saint-Yves de la Vérité, contre un ennemi dont on est victime, en lui disant : « Tu étais juste de ton vivant, montre que tu l’es encore », on est sûr que l’ennemi mourra dans l’année.

1108. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Il a publié des romans nobles et inquiets : le Soleil des morts, curieuse mais insuffisante résurrection de Stéphane Mallarmé et de son milieu ; l’Ennemie des rêves, naïve étude féminine, éblouissement et bégaiement devant l’idole. […] Il vaut surtout par l’âme exquise et frêle qu’il nous livre mieux que les volumes antérieurs, mieux même que L’ennemie des rêves.

1109. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

A son brusque abord, à sa voix cassante, à la raideur hostile de toute sa personne, M. de Jalin devine un ennemi secret dans ce visiteur, et il le lui dit d’une façon si nette, il le questionne avec tant de tact et de loyauté, qu’il l’oblige bientôt à se déclarer. […] Cependant la baronne d’Ange vient attendre, montre en main, dans la maison de l’ennemi, l’issue du duel qu’elle a provoqué ; elle compte les minutes, elle calcule les chances : si M. de Nanjac est tué, plus de mariage ; et quel dommage qu’un coup d’épée puisse crever un piège d’un si beau tissu !

1110. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Il en est de même de vous, Monsieur : je ne vous cacherai pas qu’au moment où vous vous êtes armé pour détruire nos anciennes croyances ; de ce moment où Racine, Voltaire et Boileau ont provoqué vos mépris, j’ai redouté dans vous un ennemi d’autant plus dangereux pour le théâtre, que vous avez reçu du ciel ce génie adroit et persévérant qui fait triompher l’erreur et force la vérité à se cacher quelque temps. […] Vous avez une imagination vive, une verve intarissable qui se révèle par des pensées fortes et hardies ; mais il vous manque un ami, ou plutôt parmi tant d’amis un ennemi généreux qui vous éclaire et qui vous dise avec fermeté : Malgré tous les dons que vous avez reçus du ciel, en suivant la route que vous avez prise, vous ne ferez jamais un bon ouvrage dramatique.

1111. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

Du lieu où nous regardions ces statues, on voit à droite une fort longue pelouse et ensuite quelques allées profondes, couvertes, agréables et où je me plairais extrêmement à avoir une aventure amoureuse ; en un mot de ces ennemies du jour tant célébrées par les poètes : à midi véritablement on y entrevoit quelque chose, Comme au soir, lorsque l’ombre arrive en un séjour, Ou lorsqu’il n’est plus nuit et n’est pas encor jour. […] Ce jour-là il s’est fait au moins un ennemi, qui est moi.

1112. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Zola fera comme ces fromages et comme ce tragique disparu des sorcières de Macbeth et de Walter Scott, descendues, par un art insensé et grotesque, en ces fromages, ennemis du tragique. […] Zola, cet homme de mots, cet écrivain d’un temps de trissotinisme et de décadence, n’en est pas moins — comme tous les amollis et les ramollis de son temps — l’ennemi de toutes les forces qui le gênent.

1113. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Les Pensées et la Correspondance, qu’après sa mort on tira de ses papiers ont, comme le Journal d’Amiel, des fervents et des ennemis. […] Il est remarquable qu’au retour de Lausanne, ce soit dans cette langue et ces métaphores de la Révolution que Sainte-Beuve exprime sa rupture avec l’ennemi, la Montagne, fasse son discours-programme de modérantisme classique. […] Il y a aujourd’hui des antagonismes, des différences, des camps adverses, des natures ennemies là où il n’y en avait pas autrefois. […] Cet ennemi de Napoléon a été le Napoléon d’un impérialisme poétique. […] Il faut accepter le poète avec ses impossibilités et ses ennemis.

1114. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La princesse Mathilde » pp. 389-400

Intelligence ferme et décidée comme elle est, ennemie du vague, allant droit au fait, droit au but, — Elle et son frère, le prince Napoléon, en cela semblables, — si l’on se permettait d’être observateur en les écoutant, on se plairait à retrouver en eux, pour le trait général et le contour, quelque chose de la forme et du profil d’esprit du grand empereur leur oncle.

1115. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

Pour Jean-Jacques Rousseau, il est sévère et même dur, il est en garde comme devant l’ennemi : est-il injuste ?

1116. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

Je suis bien loin de croire les personnes qui prétendent que mes vers sont d’un ton supérieur au sien ; je me contenterai d’aller immédiatement après lui. » Tantôt il est en fureur et en rage contre les éternels ennemis qu’on lui connaît, contre l’abbé Desfontaines ; il intrigue en tout sens, il remue ciel et terre pour le faire condamner, par-devant le lieutenant de police M. 

1117. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « À M. le directeur gérant du Moniteur » pp. 345-355

Feydeau compose ses livres et ne les écrit pas au fur et à mesure, par feuilletons), le style qui, avec ses défauts, est si marqué et si expressif, n’ont pas obtenu l’attention qui était due ; on n’a pas rendu justice, non seulement à de très beaux tableaux très bien exécutés, tels que l’incendie et des paysages de marine, mais à des scènes dramatiques fort vigoureuses, à celles de la falaise entre Daniel et Louise, entre Daniel et Cabâss, à la scène de la dernière partie dans laquelle Daniel, comptant n’avoir affaire qu’à sa belle-mère, rencontre chez elle tous ses ennemis réunis et en a raison un à un, s’en débarrasse successivement, les culbute et les évince, jusqu’à ce qu’il ait réduit le débat à n’être que ce qu’il devait être d’abord, un duel à deux et sans témoins.

1118. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

Il me fait l’effet d’un de ces généraux-troupiers qui excellent à mener les troupes à l’ennemi, en opposition à nos brillants officiers d’état-major.

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