Il n’y avait guère d’ailleurs que Mme de Duras qui pût convenir à cette position mixte par sa qualité, les charges et le crédit du duc de Duras, ses manières à elle, son esprit délicat et simple, sa générosité qui la portait vers tout mérite, et jusque par ce sang ami de la liberté, ce sang de Kersaint qui coulait dans ses veines, et qui, à certains moments irrésistibles, colorait son front ; — et puis tout cela ramené vite au ton conciliant et modérateur par l’empire suprême de l’usage. […] » Rentrée en France à l’époque du Consulat, et apportant pour soin principal et aliment de tendresse ses deux filles, seuls enfants qu’elle ait jamais eus, elle vécut isolée sous l’Empire, sans jamais paraître à cette cour, le plus souvent retirée à un château en Touraine27, toute à l’éducation de ses filles, à la bienfaisance pour ce qui l’entourait, et à la vie de ménage. […] Sauf Eugénie et Mathilde, les romans de Mme de Souza appartiennent au dix-huitième siècle vu de l’Empire.
Il ne serait pas au centre de l’empire musulman. […] Je ne saurais dire combien me paraît intéressant tout ce chapitre par le jour qu’il jette sur le procédé politique de Napoléon, sur le point fixe de sa croyance supérieure (croyance en Dieu), sur son indifférence profonde pour les articles secondaires et sur l’importance extrême qu’il affectait pourtant d’y attacher, en un mot, sur la règle de conduite qu’il regardait évidemment comme la seule loi des chefs d’empire, puisqu’il nous l’expose en termes si nets et si peu voilés. […] n’avait-il pas fait suffisamment là-bas son apprentissage de chef d’empire ?
Le sentiment patriotique était très vif en lui ; il souffrait douloureusement des blessures de la France et des désastres qui marquèrent la chute de l’Empire. […] Sous la figure de l’abbé de Janson, il a peint lui-même, à son insu, quelques traits de sa propre nature, de sa propre ambition spirituelle d’apôtre : « L’apostolat, dit-il, qui était sa vraie, son unique vocation, le tourmentait et l’emportait dès les premiers jours de son sacerdoce. » On était à la fin de l’Empire : M. de Janson cherchait une carrière à son zèle, un champ pour y semer la parole, et n’osant songer à la France, alors muette, il errait en esprit de l’Amérique à la Chine, de la Chine aux bords du Gange : Tout à coup, au sein même de la patrie, poursuit l’orateur, un cri prodigieux s’élève : le descendant de Cyrus et de César, le maître du monde, avait fui devant ses ennemis ; les aigles de l’Empire, ramenées à plein vol des bords sanglants du Dniepr et de la Vistule, se repliaient sur leur terre natale pour la défendre, et s’étonnaient de ne plus ramasser dans leurs serres puissantes que des victoires blessées à mort.
Il a, vers la fin de sa vie, parlé au Sénat du second Empire, écrit au Temps en homme libre, en homme courageux. […] Autrement, comment expliquer l’éclipse des traditions républicaines sous le premier Empire ? […] Que « d’intransigeants » de la veille appelés à devenir comtes et barons de l’Empire, et quelle leçon à l’adresse des exagérés de tous les temps ! […] Le troisième, trop succinct, comprend le Consulat et l’Empire. […] Un poème dialogué, qui parut sous l’Empire, Harmodius, et que M.
Les grandes agglomérations d’hommes à la façon de la Chine, de l’Égypte, de la plus ancienne Babylonie ; — la tribu à la façon des Hébreux, des Arabes ; — la cité à la façon d’Athènes et de Sparte ; — les réunions de pays divers à la manière de l’Empire carlovingien ; — les communautés sans patrie, maintenues par le lien religieux, comme sont celles des israélites, des parsis ; — les nations comme la France, l’Angleterre et la plupart des modernes autonomies européennes ; — les confédérations à la façon de la Suisse, de l’Amérique ; — des parentés comme celles que la race, ou plutôt la langue, établit entre les différentes branches de Germains, les différentes branches de Slaves ; — voilà des modes de groupements qui tous existent, ou bien ont existé, et qu’on ne saurait confondre les uns avec les autres sans les plus sérieux inconvénients.
Il avoue lui-même, dans ses Mémoires, que l'ambition d'être Chef de Parti avoit toujours eu beaucoup d'empire sur son cœur.
Quand le temps a porté un coup aux Empires, quelque grand nom s’attache à leurs débris et les couvre.
Il a vu la Révolution et il a vu l’Empire. […] Elle s’augmente surtout par les mauvaises mœurs et bouleverse les empires. […] Tu pensais que tous les rois étaient dans mon empire et tous tes frères autour de mon rival ? […] Les soldats de l’Empire et leurs femmes devaient les goûter beaucoup. […] Si l’Empire avait duré, Chateaubriand avait certes en lui de quoi devenir un grand historien.
Il importoit, avant tout, aux Romains d’affermir un Empire, qu’ils avoient conquis par les armes. […] Ces beaux jours s’éclipsèrent à la chûte de l’Empire Romain. […] Dans ces temps de loyauté, l’esprit avoit autant d’empire sur le sexe, que les richesses, la bonne mine & l’éclat d’un grand nom, en ont aujourd’hui. […] Nous ne pouvons trop remarquer, combien les mœurs ont d’empire sur les ouvrages d’esprit. […] Puisque nos mœurs plus douces & moins fières avoient laissé usurper au beau sexe le souverain empire du goût, qu’étoit donc devenue la sensibilité qui lui est si naturelle ?
L’ode est intitulée : À Daphné sur la fuite de ses charmes ; c’est une consolation tirée de la ruine des empires et des changements insensibles des choses de la terre.
La plaisanterie était, du temps de Voltaire, comme les apologues dans l’Orient, une manière allégorique de faire entendre la vérité sous l’empire de l’erreur. […] Dans les pays où le talent peut changer le sort des empires, le talent s’accroît par l’objet qu’il se propose : un si noble but inspire des écrits éloquents par le même mouvement qui rend susceptible d’actions courageuses.
Il vaudrait mieux rendre plus profond encore l’abîme qui sépare le vice de la vertu, réunir l’amour des lumières à celui de la morale, attirer à elle tout ce qu’il y a d’élevé parmi les hommes, afin de livrer le crime à tous les genres de honte, d’ignorance et d’avilissement ; mais, quelle que soit l’opinion qu’on ait adoptée sur ces conquêtes du temps, sur cet empire indéfini de la raison, il me semble qu’il est un argument qui convient également à toutes les manières de voir. […] Les vérités philosophiques ont sur l’esprit éclairé qui les admet le même empire que la vertu sur une âme honnête.
C’était la marquise de Rambouillet, Catherine de Vivonne, qui massa autour de sa jupe les beaux esprits du temps et régna dans cet empire de l’idéal, sous l’anagramme d’Arthénice. […] ce fut un bien magnifique empire que le sien, et elle fut une bien grande reine aux yeux de ces poètes, ses sujets ; mais aucun d’eux, aucun de ces adorateurs, aucun de ces tournesols, comme on disait alors, dont elle était le soleil, ne l’a vue et ne l’a jugée de son vivant comme Livet l’a vue et l’a jugée, maintenant qu’elle est morte, mais non oubliée, car l’heure pour elle est propice !
Béranger, dont le Pégase hongre a toujours mangé à deux râteliers, Béranger, à qui Pelletan a reproché, avec un ressentiment si amer, d’avoir chanté l’Empire et l’Empereur, n’avait-il pas aussi chanté la République ? […] Et voilà pourquoi l’auteur de ce pamphlet des Uns et des Autres s’est donné tant de peine contre cet autre-là, sa haine contre la Papauté l’emportant, dans Pelletan, jusque sur sa haine contre l’Empire !
II Et j’écris, non sans dessein, ce nom de Byron, que j’aime d’ailleurs tant à écrire, car je ne crois pas qu’aucun nom puisse jamais exercer plus d’empire que celui-là sur l’esprit de l’auteur de Guy Livingstone. […] Les deux femmes qui créent, par l’antagonisme de leurs sentiments, le drame de son livre, il en a monté les qualités et les défauts jusqu’à cette note suraiguë qu’il appelle l’outrance, cette outrance que vous retrouvez jusque dans le dénoûment si peu attendu d’un pareil livre, où un colosse de l’énergie et de l’orgueil de Guy Livingstone finit par se transformer jusqu’à subir patiemment et sublimement le plus cruel outrage, sous l’empire des sentiments les plus nobles et les plus doux de la nature humaine : le respect de la parole donnée, le repentir et la fidélité dans l’amour.