Nous savons comment on peut faire de l’eau ; mais pourquoi la combinaison d’un volume d’oxygène et de deux volumes d’hydrogène forme-t-elle de l’eau ? […] on serait obligé de dire : Parce qu’il y a dans l’hydrogène une propriété capable d’engendrer de l’eau. […] Il nous serait impossible de concevoir de l’eau sans cette condition essentielle. […] La proportion d’eau atteint parfois de go à 99 pour 100 dans les liquides organiques, et quand cette proportion d’eau diminue notablement, il en résulte des troubles physiologiques spéciaux. C’est ainsi qu’en enlevant de l’eau aux grenouilles par l’exposition prolongée à un air très sec, et par l’introduction dans le corps de substances douées d’un équivalent endosmotique très élevé, on diminue la quantité d’eau du sang, et l’on voit survenir alors des cataractes et des phénomènes convulsifs qui cessent dès qu’on restitue au sang sa proportion d’eau normale.
L’ancienne pompe à incendie manœuvrée avec les mains ne vaut pas la pompe à vapeur courant dans les rues et lançant sur les flammes un jet d’eau démesuré. […] Pour l’homme de l’antiquité ou pour l’ignorant de nos jours, une goutte d’eau n’est qu’une goutte d’eau : comme elle change aux yeux du savant lorsqu’il pense que, si la force qui réunit ses éléments était tout à coup mise en liberté, elle produirait un éclair ! […] La loi de la « diffusion nerveuse » fait d’abord que l’excitation née dans le cerveau se propage plus ou moins loin à travers les membres, comme l’agitation dans l’eau auparavant tranquille. […] Grant Allen, qui parle en son propre compte, il faudrait plusieurs expériences accumulées et une série de comparaisons pour bien saisir certaines beautés naturelles, comme les chutes d’eau. « Si on peut en croire une expérience personnelle, ce n’est pas la première chute d’eau qui charme le plus.
criait le More ; « Tous tes Pairs sont couchés dans les eaux des torrents. — Il rugit comme un tigre, et dit : « Si je me rends, Africain, ce sera lorsque les Pyrénées Sur l’onde avec leurs corps rouleront entraînées. » « — Rends-toi donc ! […] À l’horizon déjà, par leurs eaux signalées, De Luz et d’Argelès se montraient les vallées. […] ……………………………………………………… ……………………………………………………… « Souvent parmi les monts qui dominent la terre S’ouvre un puits naturel, profond et solitaire ; L’eau qui tombe du ciel s’y garde, obscur miroir Où, dans le jour, on voit les étoiles du soir. Là, quand la villageoise a, sous la corde agile, De l’urne, au fond des eaux, plongé la frêle argile, Elle y demeure oisive, et contemple longtemps Ce magique tableau des astres éclatants, Qui semble orner son front, dans l’onde souterraine, D’un bandeau qu’envieraient les cheveux d’une reine. […] Je gage qu’elle est allée lire avec ses dames au bout du parc ou sur les bords de l’eau.
Des pastels anciens, des portraits de famille se fanaient aux murs, tristement, et tandis que, près de nous, rôdait un doux sourire de femme attentive, surveillant la bouilloire où chantait l’eau des tisanes, le moribond, comme dans une protestation dernière, en dépit du mauvais sort, me confiait ses projets d’avenir.
Ceux qui s’y pencheront retrouveront leur propre image dans cette eau profonde et triste, qui s’est lentement amassée là, au fond d’une âme.
Les animaux sont bien, et le paysage a de la grandeur et de la noblesse ; mais l’eau qui s’échappe du pied du rocher ressemble à de la crème fouettée, à force de vouloir être écumeuse.
La figure brisée avec l’ornement est d’excellent goût ; ces eaux ramassées sur le devant ont de la transparence ; mais le tout est gris ; mais il est sec, mais il est dur, mais la lumière forte est trop égale, mais son effet blesse les yeux, mais les figures sont mal dessinées ; mais ce tableau, mis malignement à côté de la galerie antique de Robert, fait sentir l’énorme différence d’une bonne chose et d’une excellente.
« Les prés sourient et l’azur du ciel se rassérène, comme si le Créateur se réjouissait de regarder la terre sa fille ; les airs, les eaux, le firmament frémissent, tout ivres et tout palpitants d’amour ; tout ce qui vit éprouve l’instinct d’aimer et de doubler sa vie en aimant ; mais moi, misérable ! […] Veuves sont maintenant les herbes et troubles les eaux, et vide et froid est le nid où elle reposait, ce nid dans lequel j’aurais voulu habiter pendant ma vie et dormir après ma mort ! […] C’est l’apogée de son génie ; il le répandait, comme la fontaine de Vaucluse répand ses eaux, sur tous les sujets et avec une intarissable abondance ; sa vie était tout entière dans sa pensée. […] « La situation est agréable, dit-il, l’air pur ; la Chartreuse s’élève sur un monticule au milieu de la plaine, entourée de toute part de fontaines non rapides et bruyantes comme celles de Vaucluse, mais limpides et courantes, à pente douce avec un petit volume d’eau. Le cours de ces eaux est si entrelacé qu’on ne sait au juste si elles vont ou si elles viennent.
Trois femmes en peignoir de soie, filant du dos au talons, flanquées d’un négrillon habillé de nankin et chaussé de babouches : un monde qu’il entrevoyait dans un patio tout plein de fleurs des tropiques, et où chantait au milieu un jet d’eau, — pour un jeune Normand qui n’avait encore voyagé que de Normandie en Champagne et de Champagne en Normandie, c’était d’un exotisme bien tentant. Et un matin, revenant d’une pleine eau dans la Méditerranée, à l’une de ces trois femmes rencontrée sur le seuil de sa chambre, une femme de trente-cinq ans, une magnifique créature, il jetait un de ces baisers où l’on jette son âme… Ce furent une fontaine de délices, puis des larmes, puis des lettres, puis plus rien. […] Il a peine à porter la petite boîte de parfumerie, où il cherche l’eau de Cologne et la pommade qu’il veut me vendre. […] Les rafraîchissements étaient, en tout et pour tout, un punch qu’on allongeait avec de l’eau, que Chandellier dut aller chercher à la Seine, en se livrant à toutes sortes de singeries amusantes. […] Et les odeurs mêmes que nous mettons dans l’eau, prennent, il nous semble, cette fade et nauséeuse odeur de cérat… Il nous faut nous arracher de l’hôpital et de ce qu’il laisse en vous, par quelque distraction violente… Ah !
Enfin, j’ai là un bouton de fer, le bouton attachant la blague à tabac d’un Japonais à sa ceinture, un bouton, où en dessous de la patte d’une grue absente, d’une grue volant en dehors du médaillon niellé, se voit seulement le reflet de cette grue dans l’eau d’une rivière, éclairée par un clair de lune. […] Lundi 5 mai De quelque aes triplex qu’on soit muré, l’attaque journalière creuse en l’homme de lettres, le petit trou noir que fait la goutte d’eau dans le rocher. […] Comme en un pays de la soif, je ne songe qu’à boire, et gonflé d’eau rougie, je passe la journée sur mon lit, dans une somnolence qui est comme un demi-évanouissement. […] Un ciel tout zébré de noir, et au milieu duquel il éclaire, parmi les senteurs écœurantes des orangers, parmi le bruit, comme brisé, de jets d’eau las. […] Je fais ouvrir par le sacristain la porte d’une balustrade, et aussitôt qu’elle a jeté son eau bénite, elle peut sortir et gagner, avec Mme Claretie, sa voiture de deuil, où elle fait monter Jacques près d’elle.
Un ciel, une eau, un arbre, une fleur l’enchantaient, et, de celles-là, non les plus rares, mais les plus simples et les plus communes. […] Il en aimait le beau parc aux allées ombreuses, les eaux vives qui reflétaient les murs de pierre et de brique, et la haute toiture d’ardoises de la vieille demeure. […] Nous en sentons encore toute la grandeur lorsque, du parterre d’eau, nous considérons l’étendue de ces jardins de Versailles, où tout est ordre et magnificence. […] Il en fallait pour célébrer dignement celui qui fut l’Orphée de ce concert de lignes, d’ombrages et d’eaux. […] Il avait commandé aux terrains, aux arbres et aux eaux, leur avait fait signifier de l’intelligible et leur avait imposé une rigoureuse éloquence.
Le tub est là, et l’éponge, et le savon, et l’eau froide, tout ce qui nettoie, durcit et tonifie. […] On se laisse aller au gré de sa jolie prose, comme au fil d’une eau claire qui rafraîchit tous les sens. […] Pourquoi serait-il interdit de faire, plume en main, ce qui est licite devant une table et un verre d’eau sucrée ? […] En un tour de main, il a mis bas sa chemise écarlate et son pantalon de toile rose, et, nu, il s’est élancé sur le dos du cheval qu’il pousse à l’eau. […] Parmi les feuilles tombées, l’eau court, limpide et étincelante, fuit, dans les rigoles, ou s’étale, dans les bassins, en nappes miroitantes.
Le ciel sourit, le vent vient baiser les feuilles qui tremblent, les arbres penchés entrelacent leurs rameaux gonflés de séve, la terre amoureuse aspire avidement l’eau qui frissonne294. […] Les hautes herbes molles et ployantes, les prairies toujours vertes, les dômes épanouis des grands chênes, tout le paysage anglais incessamment renouvelé et lustré par l’eau surabondante étale son inépuisable fraîcheur. […] Trois jours durant, il le combat, et, renversé deux fois, il ne revient à lui que par le secours d’une eau merveilleuse. […] Les oiseaux joyeux abrités dans le riant ombrage, — accordaient leurs notes suaves avec le chœur des voix. — Les angéliques voix tremblantes et tendres — répondaient aux instruments avec une divine douceur. — Les instruments unissaient leur mélodie argentine — au sourd murmure des eaux tombantes. — Les eaux tombantes, variant leurs bruissements mesurés, — tantôt haut, tantôt bas, appelaient la brise ; — et la molle brise murmurante leur répondait à tous bien bas. […] Un artiste italien copierait ces jardins, ces eaux courantes, ces Amours sculptés, ces traînées de lierre qui serpente chargé de feuilles luisantes et de fleurs laineuses.
C’est que ce vase de porcelaine est de la porcelaine ; c’est que ces olives sont réellement séparées de l’œil par l’eau dans laquelle elles nagent ; c’est qu’il n’y a qu’à prendre ces biscuits et les manger ; cette bigarade, l’ouvrir et la presser ; ce verre de vin, et le boire ; ces fruits, et les peler ; ce pâté, et y mettre le couteau.
On s’arrête devant un Chardin comme d’instinct, comme un voyageur fatigué de sa route va s’asseoir, sans presque s’en appercevoir, dans l’endroit qui lui offre un siège de verdure, du silence, des eaux, de l’ombre et du frais.