Abeille légère & difficile dans son choix, il n’avoit pris que la fleur des sciences & des belles-lettres.
On lui donna le gouvernement d’une province de l’Appennin, qui s’étoit révoltée, & qu’infestoient des bandits & des contrebandiers, d’autant plus difficiles à réduire, qu’après avoir commis toutes sortes d’excès, ils se retiroient dans leurs montagnes, & n’y craignoient personne.
Toutes les inégalités qui pesaient sur les hommes prouvent bien à quel point il est difficile à l’esprit humain de distinguer la personne de la chose.
Après cet effort, il lui était bien moins difficile de transporter de l’épopée à la tragédie, ce qui s’appelle intrigue ou nœud ; car il est plus aisé de faire oublier le poète et le narrateur, quand on vient à brouiller différents intérêts et à nouer le jeu de divers personnages, que quand on veut mettre les spectateurs au fait d’une action, sans qu’ils s’aperçoivent qu’on ait eu dessein de le faire.
Il est difficile de se former une idée nette des objets, lorsqu’ils sont trop en petits.
Il est vrai qu’il s’en est produit de plus importants dans la suite de l’évolution zoologique, mais ils n’ont laissé d’eux-mêmes que de rares et obscurs vestiges, et il est encore plus difficile de retrouver les conditions qui les ont déterminés.
Bien qu’il soit assez difficile d’émettre un jugement favorable sur l’une ou l’autre des deux parties, on reste convaincu après lecture que Furetière n’eut pas seulement pour lui l’esprit et la verve, et qu’il eut quelque raison d’exciper de sa bonne foi.
Brentano, l’ardent et hautain Brentano n’avait jamais beaucoup plié ; mais ici il alla jusqu’à effacer sa rebelle personnalité, jusqu’à n’être plus que le secrétaire qui écrit sous la dictée d’un maître difficile à comprendre, et il fit bien plus que d’écrire cette dictée fidèlement, il la transposa, sans y rien changer, et la mit ainsi à la portée de ceux qui, à cette élévation, ne l’eussent jamais entendue.
Cuvillier-Fleury avait dit de Janin : « Il fut le Roi de la littérature facile », — laquelle, croyez-moi, n’est facile que pour ceux qui savent faire de cette littérature-là, et qui est très difficile pour les lourds qui se donnent les airs de la mépriser, — M.
Dargaud est d’une lecture un peu plus difficile.
Elle lui a donné des manières, des affectations, des grimaces d’originalité désagréables aux âmes qui ont la chasteté du Vrai… Sans doute, il est fort difficile de bien déterminer ce que c’est que le naturel dans l’originalité.
Mais quand un autre se substitue à elle dans l’expression de souvenirs personnels, et qui n’ont d’autre valeur peut-être que parce qu’ils sont personnels, cet autre — fût-ce une femme, plus flexible qu’un homme pour cette interprétation si délicate et si difficile, — devrait prouver qu’il peut aborder une difficulté si grande en montrant qu’il a profondément compris la personne dont il prend la place, et il doit au moins la peindre ressemblante pour avoir le droit de la remplacer.
Elle lui a donné des manières, des affectations, des grimaces d’originalité, désagréables aux âmes qui ont la chasteté du Vrai… Sans doute, il est fort difficile de bien déterminer ce que c’est que le naturel dans l’originalité.
Or, l’une de ces convictions, et même la plus forte, doit être assurément de croire qu’il possède, lui, Maxime du Camp, l’expression plastique, et la couleur, et la technique de l’auteur d’Émaux et Camées, et qu’il joue avec la puissance de son maître avec tout ce style, difficile à manier, d’un Dictionnaire des Arts et Métiers qui fait le beau !
D’autant que ce talent prouvé, habitué à ces choses courtes qui sont des chefs-d’œuvres et qui sont peut-être plus difficiles que des œuvres de longue haleine, sauve les défauts d’une composition encore malassurée par la grâce des détails, qui sauve toujours tout ; car nos livres ressemblent à nos âmes, et c’est la grâce surtout qui donne le Paradis De la grâce !