Il avait, au plus haut degré, ce qui est le signe de l’hérésie depuis que l’hérésie est dans le monde, c’est-à-dire la haine du sacerdoce et la fureur de sa propre interprétation.
Ces hommes inouïs et calomniés par l’esprit de parti ou par l’ignorance, ces hommes attachés immuablement à ce qui doit rester immuable dans les principes et les institutions, et qui ont en mourant dit d’eux-mêmes, par la bouche de leur général, à qui on proposait la vie : Sint ut sunt, aut non sint , avaient pourtant à un suprême degré ce qui distingue si éminemment l’aristocratie anglaise, — la plus politique des aristocraties, — l’entente de l’heure qui sonne, cet instinct du moment qui gagne les batailles et qui sauve aussi les nations.
Et les plus grands inventeurs eux-mêmes qui aient vécu dans les temps modernes, c’est-à-dire à l’époque de la Critique par excellence : Goethe, Walter Scott, Chateaubriand, Balzac, n’ont pas dédaigné d’être des critiques ; et ils savaient qu’ils doublaient leur gloire en l’étant au même degré qu’ils avaient été des inventeurs !
C’est que l’on passe par degrés insensibles de la durée concrète, dont les éléments se pénètrent, à la durée symbolique dont les moments se juxtaposent, et de l’activité libre, par conséquent, à l’automatisme conscient.
Leurs artistes même, en les accoutumant à porter un œil plus attentif sur la nature pour bien juger, et du degré d’imitation, et du choix des objets, contribuèrent peut-être à étendre les idées de ce peuple et son langage ; mais les Romains, pendant près de six cents ans, furent privés de tous ces secours.
Quand des talents sont parvenus à un certain degré de célébrité, on peut bien s’avilir en les persécutant ; mais il n’y a plus de mérite à les protéger.
En premier lieu, Grotius procède indépendamment du principe d’une Providence, et prétend que son système donne un degré nouveau de précision à toute connaissance de Dieu.
Tandis que la monarchie descendait avec Louis XIV, la Régence et Louis XV jusqu’aux derniers degrés de la corruption, il était naturel que les esprits éclairés réagissent contre un pareil abaissement, par une critique énergique et audacieuse. […] Goethe admirait fort tous ces écrivains : « Les collaborateurs du Globe, dit-il, sont des hommes du monde, remplis jusqu’au plus haut degré de fraicheur, de clarté et d’audace. […] Quand il aura exagéré son évolution naturelle et jusqu’à un certain degré légitime, quand, par ses excès même, (excès qui commencent déjà à se manifester dans les pays où il est le plus avancé) il aura précipité la société dans une décadence manifeste, qu’est-ce qui sauvera celle-ci d’une désorganisation complète ? […] Aucune nation ne possède au même degré la réunion des qualités diverses indispensables à la forme dramatique. […] Mais ce qu’il y a de vrai dans cette manière de voir c’est que la poésie comme le théâtre ne doit s’inspirer du passé ou de l’avenir qu’à travers l’idéal du temps présent et qu’au moyen d’une poétique adaptée au degré de développement de l’époque.
C’est là le trait de talent, de très grand talent et qui met le Médecin malgré lui au premier rang des comédies où les médecins sont raillée et à un très haut degré dans le théâtre tout entier de Molière. […] Sa punition sera la courte honte d’épouser un autre Clitandre, peut-être de second degré, et d’être éternellement un peu jalouse du succès de sa sœur. […] Sans doute il y a mondaine de plus haut degré. […] Au plus bas degré il y a les hommes qui n’ont pas de caractère du tout, qui n’ont pas de personne et qui sont ce que les circonstances les font. […] À un degré plus élevé il y a les âmes un peu vastes qui sont susceptibles de plusieurs passio
À côté de cette haute et sérieuse poésie, on avait toute une culture piquante, variée, spirituelle, ironique et moqueuse, les Fabliaux ; mais la moquerie elle-même était venue s’amplifier par degrés, se ramifier et s’épanouir dans la vaste épopée satirique du Roman de Renart, qui est tout un monde, — un arbre gigantesque aux mille branches, habité et peuplé d’animaux, qui sont des hommes. […] L’esprit, le jugement et le courage ne furent jamais en homme au degré qu’ils sont en lui. […] « À nos yeux, les noms de Villehardouin, de Joinville, de Froissart, de Commines, de Montaigne, de Molière, marquent les différents âges de notre langue : les terminaisons varient, le vocabulaire se complète, la syntaxe s’épure, et, par degrés enfin, l’art de parler un même idome se modifie ou se perfectionne ; mais il ne s’en forme pas un autre. » Qui a dit cela ?
La réponse définit d’avance tout son talent ; car dans un romancier l’imagination est la faculté maîtresse ; l’art de composer, le bon goût, le sens du vrai en dépendent ; un degré ajouté à sa véhémence bouleverse le style qui l’exprime, change les caractères qu’elle produit, brise les plans où elle s’enferme. […] Comprendre ces exaltations soudaines, ces tristesses imprévues, ces incroyables soubresauts de la sensibilité pervertie ; reproduire ces arrêts de pensée, ces interruptions de raisonnement, cette intervention d’un mot, toujours le même, qui brise la phrase commencée et renverse la raison renaissante ; voir le sourire stupide, le regard vide, la physionomie niaise et inquiète de ces vieux enfants hagards qui tâtonnent douloureusement d’idées en idées, et se heurtent à chaque pas au seuil de la vérité qu’ils ne peuvent franchir, c’est là une faculté qu’Hoffmann seul eut au même degré que Dickens. […] Dans un pays où il est scandaleux de rire le dimanche, où le triste puritanisme a gardé quelque chose de son ancienne animosité contre le bonheur, où les critiques qui étudient l’histoire ancienne insèrent des dissertations sur le degré de vertu de Nabuchodonosor, il est naturel que l’apparence de la moralité soit utile.
Personne, selon nous, ne les possède de notre temps à un plus haut degré que M. […] Thiers un élément qu’il se vante d’avoir à un haut degré, un élément dont il s’excuse quelquefois avec habileté, dont il se loue souvent lui-même avec orgueil ; élément qui est, selon nous et selon le bon sens, une bonne condition pour la popularité, une mauvaise condition pour la grande histoire. […] Pitt les posséda au plus haut degré.
Casanova, qui avait des recettes pour toutes choses, en avait aussi pour la transmutation, et elles variaient suivant le degré de naïveté des gens. […] Les plus fades végétaux doivent contenir du sel, et l’herbe des champs elle-même est assez salée pour transmettre sa salure aux animaux qui ne vivent que d’herbe et dont la chair, pourtant, et le sang ont un degré élevé de concentration saline, et un degré constant d’ailleurs.
» De ces hauteurs nuageuses et toutes générales de la métaphysique, il redescend par degrés jusqu’à lui-même, et cela par l’effet d’incidents très simples : la rencontre d’une femme qui a perdu son enfant, la vue de deux arbres abattus, une conversation de Charlotte qui parle avec indifférence de la mort prochaine d’une personne ; enfin il rencontre un pauvre fou qui, au milieu de l’hiver, croit cueillir les plus belles fleurs pour sa bien-aimée. […] La Tentation de saint Antoine aboutit au désir de ne plus penser, de ne plus vouloir, de ne plus sentir, de redescendre degré à degré l’échelle de la vie, de s’abîmer dans la matière, d’être la matière. « J’ai envie de voler, de nager, de beugler, d’aboyer, de hurler.
En ce sens, la liberté ne présente pas le caractère absolu que le spiritualisme lui prête quelquefois ; elle admet des degrés. — Car il s’en faut que tous les états de conscience viennent se mêler à leurs congénères, comme des gouttes de pluie à l’eau d’un étang. […] Et le sens commun devait aboutir à cette conclusion, parce que la distinction précise d’une liaison objective entre les phénomènes et d’une association subjective entre leurs idées suppose déjà un degré assez élevé de culture philosophique. […] Tantôt on pense surtout à la succession régulière des phénomènes physiques et à cette espèce d’effort interne par lequel l’un devient l’autre ; tantôt on fixe son esprit sur la régularité absolue de ces phénomènes, et de l’idée de régularité on passe par degrés insensibles à celle de nécessité mathématique, qui exclut la durée entendue de la première manière.