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2010. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

Fontanes, promoteur et soutien de M. de Chateaubriand, attaquait l’auteur de la Littérature ; dans la Décade, Ginguené, qui devait louer Delphine, s’attaquait au Génie du Christianisme, et ne craignait pas de déclarer que cet ouvrage, si démesurément loué à l’avance, s’était éclipsé en naissant.

2011. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

Aussi ne craindrons-nous pas de multiplier les preuves.

2012. (1902) Propos littéraires. Première série

voilà ce que je craignais, doit se dire Sterny. […] Dans tout homme prudent y ayant un étourdi, dans tout homme du monde y ayant ce qu’au dix-neuvième siècle on appelle un croquant et ce qu’au dix-septième on appelait un mufle, et dans tout homme d’esprit y ayant un imbécile, et ces vérités étant incontestables pour tout homme qui se connaît et pour toute femme qui connaît les hommes, Emmeline se méfie. « Agissons toujours comme si nous avions à craindre le plus grand mal. » Et elle mène la scène de la façon suivante : — Vous n’ouvrirez pas cette lettre, dit-elle à son mari. […] Enhardi par les applaudissements, l’orateur a saisi l’occasion d’acquitter une dette de cœur et, en guise de morale, il nous a exhortés “à ne rien effacer de notre histoire, et, plus justes que la fortune, à ne pas craindre d’honorer ceux qui, durant dix-huit ans, ont su donner à la France une sécurité bienheureuse”… Nous ne voulons point rechercher si ces mots si doux de sécurité bienheureuse ont dû toucher agréablement le cœur de ceux des auditeurs de M. 

2013. (1878) Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Tome I (2e éd.)

Ils craignent que la liberté morale puisse être compromise si l’on admet le déterminisme physiologique absolu. […] Nous connaissons déjà dans les animaux et les végétaux un assez grand nombre de cas de vie latente, mais outre ces exemples caractéristiques, on peut dire sans craindre de se tromper que la vie latente est répandue à profusion dans la nature et qu’elle nous expliquera dans l’avenir un très grand nombre de faits réputés mystérieux aujourd’hui. […] Des chimistes, habiles et experts dans les études de ce genre, ne craignent pas de le soutenir.

2014. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

A Rome, dans une religion qui avait mieux conservé l’esprit primitif, Camille disait : « Il n’y a pas dans cette ville un lien qui ne soit imprégné de religion et qui ne soit occupé par quelque divinité. » — « Je ne crains pas les dieux de votre pays, dit un personnage d’Eschyle, je ne leur dois rien. » À proprement parler, le dieu est local63 ; car par son origine il n’est que la contrée elle-même ; c’est pourquoi, aux yeux du Grec, sa ville est sainte, et ses divinités ne font qu’un avec sa ville.

2015. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

Lui qui, tout à l’heure, semblait craindre de ne pas pouvoir se dissoudre sans retour dans le vide universel, il est saisi subitement d’un frisson d’épouvante en face de la mort nécessaire ; et c’est avec les prières, les flatteries humbles d’un esclave qu’il la supplie de ne pas l’emmener encore, de revenir demain.

2016. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Préface Mon cher Lemaître, Je vous envoie un de ces recueils composites que nos aînés intitulaient simplement : mélanges. J’ai toujours aimé, chez les autres, ces sortes d’ouvrages, dont le type supérieur serait, — si parva licet…, — les Lundis de Sainte-Beuve et les Essais de Montaigne. Même à ces chefs-d’œuvre du genre, je vois bien qu’il manque l’ordonnance, l’unité d’objet, la perspective, ces qualités qui font d’un livre une créature organisée dont les chapitres se tiennent comme les membres d’un corps. N’ont-ils pas, en revanche, d’autres vertus : plus de spontanéité, plus de liberté, plus de naturel ? Passant, comme ils font, d’un thème à un autre, les effleurant tous sans les épuiser, Sainte-Beuve et Montaigne laissent leur esprit aller devant soi.

2017. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion statique »

Il ne nous suffit pas de n’avoir rien à craindre, nous voudrions en outre avoir quelque chose à espérer.

2018. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

Leibnitz ne craint pas  d’affirmer la réalisation actuelle de cet infini.

2019. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

Le sucre, au contraire, qui était dans les liquides animaux, quelle que soit son espèce, n’a été aucunement retenu par le charbon, et il coule avec le liquide qui filtre ; on peut même, par des lavages successifs, obtenir toute la quantité du sucre dont le charbon était imprégné, sans craindre, ainsi que nous venons de le dire, d’entraîner des matières étrangères redissoutes. […] Nous avons encore bien d’autres manières de démontrer que le sucre de foie ne résulte pas d’une localisation des matières sucrées provenant de l’alimentation, et nous ne devons pas craindre de les accumuler, parce que chacune d’elles présente la question physiologique sous un jour nouveau.

2020. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Il est à craindre seulement qu’elles ne soient bientôt trop douces. […] Trois mois avant sa mort, il m’écrivait, en réponse à une question sur son travail : « Je me suis remis à la Route de Thèbes, mais je n’en vois pas la fin, et je crains bien de ne la voir jamais.

2021. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Je crains qu’il n’y ait plus, dans ma peau de littérateur, qu’un jardinier.

2022. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

« Une de ces nuits dont les ombres transparentes semblent craindre de cacher le beau ciel de la Grèce : ce n’étaient point des ténèbres, c’était seulement l’absence du jour L’air était doux comme le lait et le miel, et l’on sentait à le respirer un charme inexprimable.

2023. (1903) La pensée et le mouvant

Sobre de gestes, peu prodigue de mots, glissant sur l’expression de l’idée, n’appuyant jamais, parlant bas, comme s’il eût craint d’effaroucher par trop de bruit les pensées ailées qui venaient se poser autour de lui, il estimait sans doute que, pour se faire entendre loin, il n’est pas nécessaire d’enfler beaucoup la voix quand on ne donne que des sons très purs.

2024. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

Est-ce que le buisson d’aubépine ne donne pas aux bergers qui surveillent leurs sots moutons une ombre plus douce que le dais aux riches broderies n’en donne aux rois qui craignent la trahison de leurs sujets ? […] C’est ainsi que votre large hospitalité n’a pas craint de convier aujourd’hui parmi vous un romancier français à s’asseoir dans cette place où il a eu comme prédécesseurs tant de littérateurs distingués, et parmi eux un de vos écrivains qu’il a le plus admirés et aimés, le regretté Walter Pater.

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