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754. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 167-169

Quoi qu’il en soit, son mérite ne peut qu’honorer tous les Corps qui l’auront pour membre.

755. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 378-380

Elle est une espece de Chimie destructive, qui anéantit les substances en les divisant, & ne tire des corps dépouillés de leurs parties, qu’une cendre stérile, fruit ordinaire de ses opérations.

756. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 369-371

Ce ton a sans doute déplu aux autres Philosophes, & les Beaux-Esprits de ce Corps se sont égayés en donnant à M.

757. (1902) Propos littéraires. Première série

Amélie contient une âme injurieuse dans un corps épaissi. […] Elle n’est pas, selon la vieille formule, une âme qui traîne un corps et qui le méprise ; elle est un esprit qui traîne un corps et qui en est embarrassé et alourdi, et qui voudrait lui imposer silence. […] Ce qui existe, ce n’est pas l’homme, ce sont les hommes réunis en corps social, et seul le corps social doit être considéré comme ayant une vie réelle et une conscience. […] Après l’avoir exposée tout au long et s’en être servi de tout son appétit, il a grand soin d’ajouter : « IL n’existe point d’analogie entre le corps politique et le corps vivant, sauf celle que nécessite la dépendance mutuelle des parties que ces deux corps présentent. […] Son corps vieillit ; son âme, non.

758. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Cet officier serait bien mieux à son corps, car il fermente sans cesse. […] Il nous montre le futur empereur, presque toujours absent de son corps, et uniquement préoccupé des affaires politiques de son département. […] L’hilarité (chacun sait cela) est un état de l’esprit et du corps singulièrement propice aux chutes. […] La Hollande aura six sénateurs, six députés au Conseil d’État, vingt-cinq députés au Corps législatif et deux juges à la Cour de cassation. […] Le 2e corps fut commandé par le comte Reille, ancien soldat des campagnes d’Italie.

759. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

criait le More ; « Tous tes Pairs sont couchés dans les eaux des torrents. —  Il rugit comme un tigre, et dit : « Si je me rends, Africain, ce sera lorsque les Pyrénées Sur l’onde avec leurs corps rouleront entraînées. » « — Rends-toi donc ! […] Le Père et lui récitèrent les psaumes ; il les disait avec une ardeur de séraphin, comme si son âme eût emporté son corps vers le ciel ; puis, s’agenouillant, il baisa le sang de Cinq-Mars, comme celui d’un martyr, et devint plus martyr lui-même. […] — C’est au législateur à guérir cette plaie, l’une des plus vives et des plus profondes de notre corps social ; c’est à lui qu’il appartient de réaliser dans le présent une partie des jugements meilleurs de l’avenir, en assurant quelques années d’existence seulement à tout homme qui aurait donné un seul gage du talent divin. […] le rude maître du corps ! […] Chatterton laisse tomber ses papiers ; tout son corps frémit.

760. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Pour l’esprit, les Persans l’ont aussi beau et aussi excellent que le corps. […] En face est le corps de l’édifice. […] Je ne travaille, pour moi, à autre chose qu’à me jeter à corps perdu dans cet abîme. […] On mène l’ambassadeur à quatre pas du roi, vis-à-vis de lui, où on l’arrête ; on le met à genoux, et on lui fait faire trois fois un prosternement du corps et de la tête en terre, si bas que le front y touche. […] Ce ministre avait fort tâché de le troquer avec moi contre une partie de ce que j’avais apporté ; mais n’ayant pas voulu m’en charger, et la mère du roi en étant dégoûtée et s’en voulant défaire à quelque prix que ce fût, on obligea enfin le corps des marchands arméniens de l’acheter.

761. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

Non pas un homme de Plutarque, comme on dit vulgairement, mais un homme détaché d’une page de Tacite quand il peint la vertu sur un fond de crimes, et s’incarnant devant vous corps et âme pour personnifier le grand citoyen. […] C’était la figure d’un élément : grosse tête, cheveux épars, sur son collet et sur ses joues comme une crinière que le ciseau n’émondait jamais, traits obtus, lèvres épaisses, œil doux mais de flamme, costume qui jurait avec toute élégance, habit étriqué sur un corps colossal, gilet débraillé, linge de gros chanvre, bas bleus, souliers qui creusaient le tapis, apparence d’un écolier en vacances qui a grandi pendant l’année et dont la taille fait éclater les vêtements. […] C’était la beauté intellectuelle triomphant des traits et forçant un corps rebelle à exprimer une splendeur d’esprit. Cet esprit était, comme ce corps, d’aplomb sur toutes ses faces, robuste et dispos. […] Un brave garde de l’Assemblée, nommé Husson, ancien militaire, s’était emparé de la bride ; il me faisait jour et me couvrait de son corps pendant le long dialogue qui s’établissait entre le peuple et moi.

762. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

la pensée est le produit du corps entier Faites donc penser un cerveau tout seul ! […] La vigueur de l’esprit, la puissance de la pensée n’est donc pas nécessairement la résultante de la vigueur du corps et de la parfaite santé. […] C’est dans le corps du journal qu’est le vrai roman, le roman vécu, quotidien et varié. […] Déjà Baudelaire, dans ses poésies, s’était fait le chantre de la décomposition des corps. […] Oui, nous savons que nous sommes des corps, et qu’en cette qualité nous sommes soumis aux lois qui régissent l’animalité tout entière.

763. (1895) Hommes et livres

Il se produit ici quelque chose d’analogue à ce qui se passe dans l’éducation du corps Les conditions matérielles de la vie étaient assez dures jadis pour qu’on ne s’occupât point du corps : la vie le trempait. […] On allait déterrer les corps dans les cimetières. […] Il y avait dans ce corps débile une source inépuisable d’énergie. […] Le climat ne peut influer sur les âmes, que s’il influe d’abord sur le corps, et le corps ensuite sur l’âme. […] Gil Blas est charmant partout où il n’est que Français, travesti à l’espagnole, mais Français de la tête aux pieds et de corps et d’âme.

764. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre premier. Que la poétique du Christianisme se divise en trois branches : Poésie, Beaux-arts, Littérature ; que les six livres de cette seconde partie traitent spécialement de la Poésie. »

Les adieux d’Hector et d’Andromaque, Priam dans la tente d’Achille, Didon à Carthage, Énée chez Évandre, ou renvoyant le corps du jeune Pallas, Tancrède et Herminie, Adam et Ève, sont de véritables tragédies, où il ne manque que la division des scènes et le nom des interlocuteurs.

765. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Arrivant à des esprits préparés, cette doctrine fut, bientôt, l’universelle croyance ; elle habitua chacun à voir, seulement, dans les âmes, la pure Pensée, indépendante de toute influence sensible, et, dans les corps, la pure Ligne, abstraite. Tel l’Univers parut aux artistes ; tel nous l’a montré le maître de cette époque, Racine, la noble essence du génie classique, l’insigne psychologue, réaliste, qui dit le monde vrai de l’âme, — mais le monde qu’il voyait, rationnel, affranchi du temps et du lieu, un monde d’esprits sans corps. […] Enfin, les peintres, Lebrun, Poussin, et, plus tard, David, non moins réalistes, voient et peignent, dans les corps, seule la pure ligne, les contours harmonieux. […] Doit-elle nous donner, seulement, les sensations simples des corps matériels, par une figuration exacte de leurs formes ? Ou bien doit-elle nous donner des émotions plus fines, plus intimes, et, pour ainsi dire, peindre l’âme, après les corps ?

766. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

Il est bête de venir en un temps en construction, l’âme y a des malaises comme un corps qui essuierait des plâtres. […] Décembre La plus grande force de la religion chrétienne, c’est qu’elle est la religion des tristesses de la vie, des malheurs, des chagrins, des maladies, de tout ce qui afflige le cœur, la tête et le corps. […] Je regarde et je vois un homme de quarante ans, le haut du corps soulevé par des oreillers, un tricot brun mal boutonné sur la poitrine, les bras tendus hors du lit, la tête un peu de côté et renversée en arrière. […] La sœur a soulevé la couverture, a pris dans ses bras la malade infirme et infecte, l’a retournée sur le dos, un pauvre dos talé et meurtri, semblable au dos d’un nourrisson meurtri par des langes trop serrés, a retiré prestement, de dessous le corps changé de place, l’alèze souillée, et toujours lui parlant, sans cesser une minute de la caresser de la voix, lui disant qu’on allait lui mettre un cataplasme, qu’on allait lui donner à boire… Et cela a fini par le bassin. […] Le soir nous avons les nerfs si malades, qu’un bruit, qu’une fourchette qui tombe, nous donne un tressaillement par tout le corps, et une impatience presque colère.

767. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

Aucun de ces remèdes que la médecine inventa ne vaut, dans les tortures de l’âme et du corps, les tendres soins d’une épouse. » « Tu dis vrai, réplique Nala ; tu dis vrai, ô fille à la taille de palmier ! […] Elle se voit seule sous la moitié coupée du manteau, comme symbole de la séparation définitive entre les deux corps et les deux âmes. […] « Son corps était droit et ferme », dit ici le poète, « son sein de marbre, son visage plus resplendissant, d’une lueur plus douce que la lune ; ses sourcils formaient un arc majestueux au-dessus des yeux, ses paroles résonnaient comme une musique enivrante. […] Son mauvais génie l’a transfiguré, son corps méconnaissable est devenu difforme ; mais il a conservé son héroïsme et recouvré sa vertu. […] En route, le mauvais génie qui possédait Nala sort de son corps à l’approche de sa femme.

768. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

L’embaumement des corps en est la preuve. […] Comment le corps humain sort-il de la maladie ? […] La propriété, c’est le moule du corps mort et l’abri du corps vivant, l’un joignant l’autre. […] Car une philosophie générale sans métaphysique ne saurait être qu’un corps sans tête. […] L’art n’est-il pas un peu le corps de l’esprit : Mens sana in corpore sano ?

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