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1718. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

Nous étions égarés, malgré la connaissance que mon ami avait des lieux. […] En écoutant ces propos divers, quelques phrases d’un discours de Démosthène me vinrent à la mémoire : « Quand on a commis une lâcheté, il n’est pas possible de séduire tout un peuple et on se trouve humilié par ceux qui font de justes reproches comme par ceux qui prennent seulement plaisir à les entendre. » Mais tout à coup, je me rappelai également ce que dit Stendhal dans sa Vie de Napoléon : « Je sais que lorsque l’on n’a pas une connaissance personnelle de tout ce qui se passait dans une armée, il est téméraire de blâmer un général de ne pas avoir osé entreprendre telle marche ou telle manœuvre qui, de loin, semble facile. » … Les jeunes filles se répandent à travers le jardin ; en cueillant des bouquets, elles folâtrent.

1719. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

Il y avait autour de lui quelques propriétaires qu’il ne voyait pas, non point qu’il dédaignât de les fréquenter, mais parce qu’il n’avait pas eu occasion de faire connaissance avec eux.

1720. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Mais une telle prévision suppose chez l’auteur la connaissance approfondie des moyens techniques et, s’il a le sens inné de la scène — il ne sera jamais dramaturge s’il ne l’a pas — il n’en devra pas moins le cultiver pratiquement avec modestie et constance.

1721. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

Cependant, s’il y a de vrais poètes presque tout à fait ignorants, il n’y en a pas de grands sans une connaissance profonde de leur langue.

1722. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Ce tableau dénotait une science réelle de composition et une connaissance approfondie de tous les maîtres italiens.

1723. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

Il semble qu’elle n’ait pas entièrement perdu la foi, et que ses malheurs et la connaissance de la vie y aient seulement ajouté une philosophie détachée, indulgente et ironique. […] Ils étendent notre connaissance et diminuent notre foi. […] La sagesse serait une grande duperie si la libre recherche et la connaissance du vrai n’étaient, en somme, le souverain bien.

1724. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Il conçoit l’essentiel de la poésie comme le fait d’écarter toute connaissance, sauf « une piété aux vingt-quatre lettres, comme elles se sont, par le miracle de l’infinité, fixées en quelque langue, la sienne, puis un sens pour leurs symétries, action, reflet, jusqu’à une transfiguration en le terme surnaturel, qu’est le vers162 ».

1725. (1901) Figures et caractères

Chevrillon vous dira l’étendue et la minutie impeccable de son information, sa connaissance prodigieuse du détail technique et vivant, sa langue expressive et corrompue, sa « compétence universelle », à la Balzac, de même que le Livre de la Jungle, si habilement traduit par MM.  […] A ne pas communiquer pendant sept ans. » Ce n’est donc qu’en 1899 que l’on put prendre connaissance du contenu de ce carton.

1726. (1898) La cité antique

Mais quel espoir y a-t-il d’arriver à la connaissance de ce passé lointain ? […] Supposons que, dans vingt siècles, toute connaissance du moyen âge ait péri, qu’il ne reste plus aucun document sur ce qui précède la révolution de 1789, et que pourtant un historien de ce temps-là veuille se faire une idée des institutions antérieures. […] Pour plus de précaution, on les cachait même aux citoyens, et les prêtres seuls pouvaient en prendre connaissance.

1727. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

J’ai écrit des lettres qui ne sont que la sténographie d’une partie des choses qui m’ont été racontées ou montrées pendant mon séjour à Paris, au milieu des gens de lettres dont je faisais chaque jour connaissance.

1728. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Ajoutez, depuis un siècle, la connaissance répandue des langues et des littératures modernes, la découverte des civilisations orientales et lointaines, les progrès extraordinaires de l’histoire qui a ressuscité devant nos yeux les mœurs et les sentiments de tant de races et de tant de siècles ; le courant est devenu un fleuve bigarré autant qu’énorme ; voilà ce qu’un esprit humain est obligé d’engloutir, et il faut le génie, la patience, la longue vie d’un Gœthe pour y suffire à peu près.

1729. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

Il subit la peine d’une trop savante expérience sur ce qui l’entoure ; dès son enfance, il a trop bien acquis, par une sorte de divination, la connaissance exacte de la vie et de l’humanité pour goûter sans arrière-pensée aucun plaisir. […] Par là il se rapproche et il se distingue en même temps de Théophile Gautier pour qui les mœurs et la société moderne ne furent pas moins insupportables, et qui s’épuisa sans cesse à chercher autre chose, mais en connaissance pourtant de ce qu’il cherchait et, dès lors, avec la faculté de se satisfaire.

1730. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

De l’esprit, certes, Alphonse Karr en a, mais ce n’est que le costume, le revêtement de sa prodigieuse logique ; son œuvre est plus encore que celle d’un homme spirituel, et je regrette bien pour lui et pour l’Académie française que ni l’un ni l’autre n’aient paru se soucier de faire connaissance.

1731. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

En face des premiers paraît le savant et excellent Hooker, un des plus doux et des plus conciliants des hommes, un des plus solides et des plus persuasifs entre les logiciens, esprit compréhensif, qui en toute question remonte aux principes364, fait entrer dans la controverse les conceptions générales et la connaissance de la nature humaine365 ; outre cela, écrivain méthodique, correct et toujours ample, digne d’être regardé non-seulement comme un des pères de l’Église anglaise, mais comme un des fondateurs de la prose anglaise.

1732. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Il peint par très larges touches, mais avec une réelle connaissance de son objet, et souvent avec une familiarité, une naïveté du plus grand air.

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