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50. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre I : Rapports de cette science avec l’histoire »

Une réponse à ces objections sera donc utile en faisant connaître le vrai rôle de la science historique appliquée à la philosophie, ses droits légitimes, son incontestable autorité. […] L’esprit humain ne doit pas sans doute renoncer à faire des progrès dans la philosophie spéculative ; il ne doit pas renoncer non plus à connaître l’histoire de son passé. […] Ce que je veux connaître, ce sont les lois qui nous régissent aujourd’hui. […] Aux yeux du plus grand nombre, la science ne vaut que par son utilité ; mais il n’en est pas ainsi du vrai savant : son seul objet est de connaître pour connaître ; la science a une valeur intrinsèque, indépendante de ses résultats. Connaître les lois du système du monde est par soi-même, une chose noble, excellente, et c’est là le véritable but de la curiosité scientifique.

51. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

Ce ne sont pas des jeunesses fougueuses et remuantes, mais de secondes jeunesses qui connaissent le prix de la vie et qui en jouissent avec tranquillité. […] Matout connaît trop bien son affaire, et qu’il a trop ça dans la main — Indè une impression moins forte. […] Belloc, qui n’est pas assez connu, est un des hommes d’aujourd’hui les plus savants dans leur art […] Ce n’est qu’un semblant de peinture sérieuse ; ce n’est pas là le caractère si connu de cette figure fine, mordante, ironique. — C’est lourd et terne. […] je ne le connais pas.

52. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — II. (Fin.) » pp. 180-203

Son point de départ est toujours son ancienne passion pour Marianne ; il ne craint point de l’évoquer et d’y revenir : Vous avez rappelé dans mon cœur, dit-il à son nouvel objet, des sentiments dont je ne le croyais plus capable : je retrouve en moi ce même trouble et ces mêmes agitations que j’avais connus autrefois. […] Vivant avec ces princes de la maison de Condé, il les a connus à fond, et il les a peints en traits assez inaperçus jusqu’ici, mais ineffaçables. […] Ceux qui ne le connaissent pas croiront, en le lisant, que la haine en a tracé les traits ; mais ceux qui le connaissent sentiront-à chaque mot que c’est la vérité : cette même vérité me va faire dire le bien qui est en lui. » En conséquence il lui reconnaît de l’esprit et même beaucoup, de la politesse de langage, de la pénétration, une plaisanterie vive et légère ; mais les traits généraux subsistent, et la physionomie dans son ensemble n’admet rien qui en puisse adoucir l’odieux. […] Tous ceux qui l’ont connu parlent de son absence d’humeur et de la douceur de son commerce. […] [NdA] Quand j’ai dit qu’on ne connaît pas la personne à qui ces lettres sont adressées, j’ai peut-être été trop circonspect ; je crois, si la discussion était convenable en pareil cas, qu’on pourrait montrer qu’elles sont probablement adressées à la marquise de Nesle, née de Coligny, qui mourut en 1693 dans sa vingt-sixième année : elle en aurait eu vingt-trois ou vingt-quatre au moment de cette liaison.

53. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Le Comte Léon Tolstoï »

Dans ce monde récrié, incolore et mugissant des pages de jeunesse mais arrêté en ses lignes menues, vivent des hommes et des femmes à l’âme exquise, ardente ou grosse, mais montrés face à face et connus soudain en un geste, un mot, un accent, comme on connaît son propre cœur. […] La corruption du grand monde russe, qui devait être connue par le menu d’un aristocrate comme le comte Tolstoï, figure à peine dans son œuvre, comme les mœurs ignobles de la populace, et la grossière crapule des marchands. […] III À ce point de notre étude, les grands traits du génie de Tolstoï nous sont connus. […] Ce problème est un objet de pensée que l’on ne tranche pas de quelques apostrophes : il appartient de le discuter à ceux qui sont fervents de vérité plus que de belles illusions, ne connaissent d’autre passion que celle d’égaler leur âme au système du monde. […] Pour ceux qui connaissent la bienfaisance de l’art, son efficacité à rehausser la vie d’émotions intenses et nobles dont est retirée la souillure de la douleur et de l’égoïsme, c’est par ses œuvres mêmes que Tolstoï paraîtra avoir accompli, sans le savoir, la mission qu’il s’est assignée sur le tard.

54. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

car ni moi, ni vous, ni personne, aucun ancien et aucun moderne, ne peut connaître la femme orientale, par la raison qu’il est impossible de la fréquenter. […] — Êtes-vous curieux de connaître la faute énorme (énorme est ici à sa place) que je trouve dans mon livre. […] Gœthe était pour nous uu demi-dieu honoré et deviné plutôt que bien connu. […] Il lui est arrivé de dire, je crois, que s’il l’avait connue dès lors il n’aurait pas fait son premier ouvrage. […] J’arrive à des noms connus du public.

55. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

Faire connaître Wagner au public français sérieux, cela vaut-il les stalles brisées et les lustres avariés à l’Opéra-Comique, le jour de la première ? […] Schurmann, l’imprésario connu, avait le projet de donner à Paris très prochainement des représentations wagnériennes, nous avons été voir M.  […] En revanche, nous connaissons assez bien en Russie l’œuvre musicale de Wagner. […] Connaissez-vous quelques-unes de ces chansons ? […] Le salon de 1877 le fit connaître et il écrivit dans plusieurs revues artistiques comme L’art ou La Gazette des Beaux-Arts.

56. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre VI. Suite des Moralistes. »

Est-ce faute d’avoir connu les objections contre la religion, que tant de grands hommes ont été religieux ? […] S’il considère la nature humaine en général, il en fait cette peinture si connue et si étonnante : « La première chose qui s’offre à l’homme, quand il se regarde, c’est son corps, etc. » Et ailleurs : « L’homme n’est qu’un roseau pensant, etc. » Nous demandons si, dans tout cela, Pascal s’est montré un faible penseur ? […] Quand leurs ouvrages ne prouveraient pas qu’ils ont eu des idées philosophiques, pourrait-on croire que ces grands hommes n’ont pas été frappés des abus qui se glissent partout, et qu’ils ne connaissaient pas le faible et le fort des affaires humaines ? […] Ce n’était pas par défaut de génie, sans doute, que ce Pascal, qui, comme nous l’avons montré, connaissait si bien le vice des lois dans le sens absolu, disait dans le sens relatif : « Que l’on a bien fait de distinguer les hommes par les qualités extérieures ! […] En un mot, le siècle de Louis XIV est resté paisible, non parce qu’il n’a point aperçu telle ou telle chose, mais parce qu’en la voyant, il l’a pénétrée jusqu’au fond ; parce qu’il en a considéré toutes les faces et connu tous les périls.

57. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre V. Histoire littéraire. » pp. 212-219

On veut bien connoître les Généraux & les Officiers d’une armée ; mais l’on se soucie fort peu d’être instruit du nom & des actions des subalternes, sur-tout si leurs prouesses sont aussi obscures que leur nom. […] L’histoire générale des sciences & des arts demanderoit une société savante, capable de tout connoître & de tout apprécier. […] Pour qu’il eût produit cet effet, il auroit fallu traiter chaque article plus au long & avec plus de profondeur, connoître tous les bons auteurs sur chaque matiere ; en porter des jugemens réfléchis, & laisser dans l’oubli une foule d’écrits vains qu’on ne peut pas lire. […] Nous avons fait connoître la plûpart de ces Eloges, dans le chapitre des Orateurs, à l’article des discours académiques. Un autre ouvrage qui peut servir de guide à quiconque voudra connoître l’état présent des sciences & de la littérature, est la France littéraire.

58. (1902) Propos littéraires. Première série

Ni je ne me connais, ni je ne connais Tout, ni je ne sais comment je pourrais me connaître, ni je ne sais comment Tout peut se connaître lui-même, ni s’il se connaît. […] Jules Simon a connu Lamartine. […] Jules Simon a le moins connu. […] Vous ne connaissez pas Davis ? […] Vous connaissez l’abbé Froment.

59. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Gunther et Gêrnôt me sont connus depuis longtemps. […] Ils voyaient avec plaisir celles qu’ils ne connaissaient pas. […] Je désirerais le connaître. […] Maintenant je connais le secret de me rendre maître de lui. […] Ces exploits de chasse furent connus de tous les Burgondes.

60. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Feuillet de Gonches »

Mais aujourd’hui c’est un autre homme que celui que le public connaît. […] Un homme que Feuillet connaît extrêmement et même qu’il connaît trop, car à le trop connaître et à trop l’aimer, cet enchanteur, on perd de sa propre originalité comme Feuillet a perdu de la sienne, La Fontaine, est souvent un traducteur de l’Antiquité ou de l’Italie, un repétrisseur de fables connues et de contes vulgaires. […] Ramassé sur bien des sillons, ce grain du ciel a été déjà moulu plus d’une fois… Deux fins meuniers bien connus en Allemagne, les frères Jacques et Guillaume Grimm, ont beaucoup trituré et passé par les cribles cette excellente farine des traditions populaires avec laquelle Feuillet fait ses gâteaux pour les enfants. […] Pour notre compte, nous aimerions mieux, il est vrai, une origine moins connue et moins authentiquée.

61. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque (2e partie) » pp. 81-155

Trop connu, trop recherché dans ma patrie, loué, flatté même jusqu’au dégoût, je cherche un endroit où je puisse vivre seul, inconnu et sans gloire. […] Ajoutez à cela la plus grande sécurité : je ne me connais point d’ennemis, si ce n’est ceux que m’a faits l’envie. […] Vous connaissez ma maison : elle est en très bon air ; ma société : il n’y en a pas de meilleure. […] Connaissez-vous une plus belle âme, un cœur plus tendre et qui vous aime davantage ? […] autrefois vivante, maintenant transfigurée et élevée au-dessus de l’immortalité, afin que le monde eût l’occasion de la connaître et de l’aimer !

62. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

Je m’attacherai donc à faire bien connaître ces trois écrits. […] Les deux préfaces que nous venons d’analyser indiquent ce dessein de la manière la plus générale ; l’introduction le fera connaître avec tout autrement de profondeur et de précision. […] La matière de la connaissance nous est fournie par le dehors et par les objets extérieurs ; la forme vient de l’intérieur, du sujet même capable de connaître. […] « La raison, dit-il, parce qu’elle est capable de porter de pareils principes, abusée par une telle preuve de sa puissance, ne voit plus de bornes à sa passion de connaître. […] Cette méthode est la vraie, c’est la méthode psychologique qui consiste à débuter par l’homme, par le sujet qui connaît, par l’étude de la faculté de connaître, de ses lois, de leur portée et de leurs limites.

63. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

Je ne connais que Virgile ; — et un peu Homère. » Il est vrai qu’il écrivait cela avant d’être chargé de l’éducation du dauphin ; dans le cours de cette éducation il eut des loisirs, et il put se remettre à cette lecture, moins faite pourtant que celle d’un David pour son génie. […] Sans le connaître, ils sentent en lui comme un grand ennemi personnel, et ils le voudraient supprimer. […] Gandar a eu un dessein qu’il est bon de connaître pour mieux apprécier l’intention de son étude sur Ronsard ; il consacre la meilleure partie des loisirs que lui laisse l’enseignement à une histoire des hellénistes français de la Renaissance. […] On connaît la charmante pièce de Claudien, Le Vieillard de Vérone : « Felix qui patriis aevum transegit in agris… » Trois poètes l’ont imitée : Mellin de Saint-Gelais, Ronsard et Racan. […] Ce n’est qu’un maçon de poésie, et il n’en fut jamais architecte, n’en ayant jamais connu les vrais principes ni les solides fondements sur lesquels on bâtit en sûreté.

64. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Gustave Droz » pp. 189-211

Je connaissais Monsieur ; je connaissais Madame ; je ne connaissais pas Bébé, sur lequel tout à l’heure je m’en vais revenir. […] Je connais Gustave Droz. Je le connais pour l’avoir lu. […] Le talent de peintre, on le connaissait. […] Je ne connais rien de plus fort, de plus raide et de plus contenu dans cette tonalité-là.

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