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2326. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Entre toutes les associations, il n’y en a peut-être aucune où l’intérêt commun de tous et celui du public, soient plus constamment et plus évidemment sacrifiés à de misérables petites prétentions. […] Regardez-le, ce Gnaton sera la cheville ouvrière de la fable comique : il est chargé de nouer l’intrigue et de la dénouer, il tient le milieu entre l’esclave et le maître ; or, il a cela de commun avec le maître, qu’il est citoyen de Rome, et cela de commun avec l’esclave : il est mêlé à toutes les intrigues : il est exposé à toutes les humiliations et à toutes les injures. […] Tant ils se mettaient de moitié dans l’œuvre commune, celui-ci apportant sa vieille expérience des choses du théâtre, celui-là ses anecdotes et ses bons mots, et celles-là leur beauté, leur jeunesse, leurs sourires, leurs habitudes élégantes, puisées aux meilleures sources.

2327. (1813) Réflexions sur le suicide

Je ne m’arrêterai point aux consolations communes qu’on peut tirer de l’espoir d’un changement dans les circonstances : il est des genres de peines qui ne sont pas susceptibles de cette sorte de soulagement ; mais je crois qu’on peut hardiment prononcer qu’un travail fort et suivi a soulagé la plupart de ceux qui s’y sont livrés.

2328. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

L’habillement ancien et habillement moderne ont pour destination commune de couvrir le corps ; mais le vêtement que représente l’art antique est une surface sans forme déterminée.

2329. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

X La campagne de 1807 en Pologne contre les restes des Prussiens et contre les Russes est une étude d’un vif intérêt pour les militaires, étude trop savante et trop détaillée peut-être pour le commun des lecteurs.

2330. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

Mécontent de cet hôte avare et commun, il l’en retire presque aussitôt, et le garde chez lui jusqu’à quinze ans, sans lui enseigner autre chose que la flûte.

2331. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

Restons ce que nous sommes, et ne trempons pas plus qu’en 1847 dans ces coalitions de vengeance et de colère incapables de rien réparer, car elles n’apportent à l’opinion que des passions contraires, unies par le besoin commun de détruire, et dont l’union inconsidérée ne présente à l’analyse que la ligue inopportune et inconséquente des républicains et des royalistes combattant ensemble un jour avec le radicalisme socialiste pour conquérir le champ de bataille où ils s’entre-détruiront le lendemain de la victoire.

2332. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

Les cavernes du globe primitif se sont entrouvertes ; elles ont exhumé l’homme fossile au crâne étroit et aux membres grêles, gisant parmi les ossements des monstres, dans la fosse commune de l’Époque glaciaire.

2333. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

L’armée de Silla rapporta de l’Asie à Rome, ou pour parler avec plus de précision, elle y rendit commun tous les goûts des grecs.

2334. (1902) Propos littéraires. Première série

Faut-il dire aux Français que le grand poète du Buch der Lieder n’a rien de commun qu’une vie fort dissipée avec l’admirable poète-rhéteur Alfred de Musset ? […] Son trait bien distinctif, c’est de ne pouvoir pas jouir du plus commun des plaisirs sans le créer, sans le diriger et commander, sans qu’il sorte pour ainsi dire de lui. […] Gérard était plutôt politicien, diplomate et toujours entraîné vers l’action, Sauf l’idée de s’unir, ils n’avaient jamais eu une idée commune, et sauf le sentiment amoureux qui les avait poussés l’un vers l’autre, ils n’avaient jamais eu un sentiment commun.

2335. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Je me rappelle notre émotion commune et soudaine : nous aurions voulu crier et nous multiplier, d’un coup nous sentîmes que quelque chose d’inconnu et qui nous hantait était là en puissance : notre unanime applaudissement éclata, se prolongea, et d’on ne sait quelle énergie de protestation, voire même de provocation ! […] La savante obscurité d’une phrase inintelligible au commun des mortels les remplit d’une sorte de béatitude qu’ils savourent avec des mines et des transports d’initiés. […] J’affirmerais toutefois, sans crainte de démenti, que ce qui les unit, c’est le commun désir de substituer partout la Synthèse à l’Anecdote. […] … Or, lorsque Mallarmé aura acquis l’art d’un Baudelaire, et un art d’une sûreté et d’une pureté plus constantes que les siennes, la séduction pourtant demeurera, du paradoxal emploi des mots habituels, communs, du commerce quotidien.

2336. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Pourtant ce lit commun à l’homme et à la femme est sacré, et le serment veille autour. […] Non, ce qui est ridicule en lui, c’est ce qui ne lui appartient pas en propre, c’est même ce qu’on n’attendait pas de lui, ce qui lui est postiche, ce que Molière a voulu absolument qu’il eût de commun avec tous les dévots, vrais ou faux, d’esprit un peu simple. […] (Remarquez, en passant, que Orgon, qui n’est pas un hypocrite, n’est guère moins odieux et est beaucoup plus ridicule que Tartuffe ; que Mme Pernelle, qui est une dévote sincère, est la plus acariâtre et la plus grotesque des vieilles femmes, et que, visiblement, Elmire, qui est le personnage sympathique, n’a pas pour un sou de religion. ) Et, après l’effort de réflexion que je viens de faire, je crois mieux entendre ce passage de Bourdaloue, auquel j’avais coutume d’opposer jadis les sophismes qu’on m’avait enseignés : « Comme la vraie et la fausse dévotion ont je ne sais combien d’actions qui leur sont communes, comme les dehors de l’une et de l’autre sont presque tous semblables, il est non seulement aisé, mais d’une suite presque nécessaire, que la même raillerie qui attaque l’une intéresse l’autre, et que les traits dont on peint celle-ci défigurent celle-là ; et voilà ce qui est arrivé lorsque des esprits profanes ont entrepris de censurer l’hypocrisie en faisant concevoir d’injustes soupçons de la vraie piété, par de malignes interprétations de la fausse : voilà ce qu’ils ont prétendu en exposant sur le théâtre, à la risée publique, un hypocrite imaginaire, en tournant en sa personne les choses les plus saintes en ridicule, etc. » Laissez-moi vous citer encoré, à ce propos, un passage de Geoffroy, qui ne me paraît pas non plus dépourvu de sens. […] De nos jours, en haine de la fadeur et de la convention, on a mis au théâtre ou dans les romans (et je ne dis point que cette innovation ne corresponde à un changement dans l’éducation des femmes) d’innombrables jeunes personnes, les unes ignorantes à demi et les autres terriblement informées, mais qui ont toutes pour signe commun la franchise délibérée, la hardiesse garçonnière des façons.

2337. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Voilà certes une pensée d’une audace peu commune ; on en retrouve d’autres du même genre dans les pastorales de cet auteur dramatique. […] Ce grand poëte donna d’abord dans les travers communs aux auteurs de son époque. […] Aux premières représentations de cette tragédie, il y avait encore les quatre vers suivants, qui furent supprimés comme contenant une morale contraire à la religion et aux lois de l’État : Ces satisfactions n’apaisent point mon âme ; Qui les reçoit n’a rien ; qui les fait, se diffame ; Et de tous ses accords, l’effet le plus commun, Est de perdre d’honneur deux hommes au lieu d’un. […] Un ami commun de lui et de Corneille, auquel ce dernier avait confié son projet de composer Rodogune, trahit le grand poëte et communiqua son plan à Gilbert, qui s’empressa de faire paraître sa tragédie.

2338. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

Une particularité de composition, chez Piron, et qui lui est commune avec d’autres poëtes, mais qu’il poussait plus loin qu’aucun, c’est qu’il travaillait de mémoire ; il avait non pas lu, mais récité ses Fils ingrats à l’assemblée des comédiens, de manière que la pièce avait été reçue avant que l’auteur en eût écrit un seul vers.

2339. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

Le commun des hommes n’a que des émotions faibles.

2340. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Jeudi 20 avril Ce soir chez Daudet, Bauër nous parlait des neuf années, qu’il avait passées en Calédonie, de l’âge de dix-neuf ans à vingt-huit ans, à la suite de sa condamnation, après la Commune.

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