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968. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Ils retentissent au cœur de la France. […] Paul Déroulède agit en homme de cœur. […] Et encore, est-ce bien son cœur qui parle ? […] Mélisande, elle aussi, a le cœur troublé. […] l’affreuse nouvelle la frappe en plein cœur.

969. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — II » pp. 57-80

Dans cette guerre du Rhin en particulier, Louis XIV avait besoin, en 1702, qu’on opérât une puissante diversion en faveur de l’électeur de Bavière, qui osait, au cœur de l’Allemagne, se déclarer pour lui, et qui était en danger, si on ne les partageait, d’avoir à porter le gros des forces de l’empire. […] Il est « persuadé qu’à la guerre tout dépend d’imposer à son ennemi, et, dès qu’on a gagné ce point, ne lui plus donner le temps de reprendre cœur. » — Villars, chargé d’abord d’un détachement sur la Sarre et sous les ordres de Catinat, n’approuve point les idées craintives de ce maréchal. […] La France a eu un succès ; la victoire revient sous nos drapeaux, elle console le cœur d’un roi qui, en cela du moins, est patriote : que leur importe ! […] La lettre à Chamillart du 27 mars 1703, où on lit ces mots, est capitale pour la connaissance morale de Villars ; elle met à nu son cœur à ce moment, et elle nous le découvre même avec une naïveté qui, ce me semble, ne saurait manquer de plaire. […] Ce n’est pas là la bonne manière, et, suivant l’expérience, il fallait me mander : « Le roi sait que votre zèle et un désir de gloire vont tellement avant tout dans votre cœur, que les récompenses ne sont pas nécessaires pour vous exciter.

970. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

En parlant des facultés extraordinaires de son jeune ami Lambert, M. de Balzac a dit : « J’ai longtemps ignoré la poésie et toutes les richesses cachées dans le cœur et sous le front de mon camarade. […] Le caractère de Fédora, de cette Femme sans cœur, indique pourtant le peintre déjà initié à demi. […] Souvent cette jeune passion, morte dans un jeune cœur, y reste brillante d’illusions. […] L’auteur de ce récit, qui ne se nomme pas, est évidemment un homme vertueux, d’une parfaite bonne foi, sensible de cœur et pénétré de la vérité de ce qu’il raconte. […] que mon cœur était soulagé !

971. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

Ainsi fait-elle, son cœur est blessé, sa vanité souffre ; à quoi bon tout l’esprit qu’elle a, s’il faut donner dans un piège aussi douloureux que celui dont elle est victime ? Modeste est donc fort malheureuse et M. de Balzac s’en donne à cœur joie de quintessencier son héroïne. […] C’est de nos jours, bien certainement, que se sont publiés et que se publient les livres les plus hostiles aux vertus réelles du cœur. […] À la fenêtre, il sent battre son cœur, et ses yeux se mouillent ; c’est l’aspect de la patrie qui l’émeut, il entend parler allemand, et il lui semble que son cœur saigne. […] Parmi ses plaintes, une surtout paraît lui tenir à cœur : elle est causée par la chanson de M. 

972. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXII » pp. 131-132

On dit qu’il a reçu, à l’heure qu’il est, plus de onze cents lettres relatives aux Mystères de Paris, magistrats qui lui soumettent leurs idées, jeunes filles qui lui offrent leur cœur. […] ma foi, c’est égal, c’est tout de même extraordinaire ; et (poursuivit-il en regardant le ciel), quoique Eugène Sue fasse fondre les cœurs, ce qu’on peut demander à Dieu, c’est qu’il envoie souvent des hommes pareils sur la terre. » — Dans le même article, on attribue à Lacordaire un calembour qui n’est pas de lui : « Les Mystères de Paris suent le crime », aurait-il dit.

973. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Champsaur, Félicien (1859-1934) »

. — Le Cœur (1885). — Le Massacre (1885). — Miss America (1885). — Le Cerveau de Paris, esquisses de la vie littéraire et artistique (1886). — Entrée de clowns (1886). — Les Bohémiens, ballet lyrique (1887). — Le Défilé (1887). — Parisienne, vers (1887). — L’Amant des danseuses (1888). — Lulu, pantomime avec préface d’Arsène Houssaye (1888) […] — Les Étoiles, ballet (1888). — La Gomme, trois actes (1889). — Masques modernes (1890). — Le Cœur (1890). — Le Mandarin, 1re partie, Marquisette (1895). — Le Mandarin, 2e partie, Un maître (1896) ; 3e partie, L’Épouvante (1896). — La Chanson du moulin à vent (1897). — La Glaneuse (1897). — Un gueux (1898). — Régina Sandri (1898). — La Fleur (1898). — Poupée japonaise (1899).

974. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Liégeard, Stéphen (1830-1925) »

. — Les Grands Cœurs, vers (1882). — Au caprice de la plume (1884). — La Côte d’Azur (1887). — Rêves et combats (1892). […] Les Grands Cœurs sont dédiés à un publiciste plus vaillant qu’équitable ; et l’œuvre se ressent çà et là de la dédicace.

975. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Raymond, Louis (1869-1928) »

Raymond, Louis (1869-1928) [Bibliographie] L’Automne du cœur (1894). — Le Livre d’heures du souvenir (1896). — Sur les chemins au crépuscule (1899). […] Dans l’Automne du cœur et le Livre d’heures du souvenir qui révélaient l’âme tendre du poète, nous avions aimé une mélancolie douce que paraît la délicatesse du verbe.

976. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Son cœur a des palpitations terribles. […] Ce grand esprit et ce grand cœur voulaient tous deux la sauver, l’un par la science, l’autre par l’amour. […] Et instantanément de son cœur prosterné sort un hymne d’amour et de reconnaissance. […] Demande-t-il au cœur d’une femme le dernier mot de la vie, ce sont des larmes encore qui lui répondent. […] Sa robuste constitution s’altère, son cœur entre en angoisse ; il ne comprend plus rien à la vie.

977. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Plusieurs causes, que je ne puis pas toutes énumérer ici, ont concouru à aliéner de moi le cœur de ma patrie au moment où j’aurais eu besoin d’un mouvement soudain et sympathique de ce cœur. […] Que pouvez-vous devenir, eussiez-vous le visage aussi froid et le cœur aussi dur que votre métal ? […] Cependant, qui que vous soyez, amis ou ennemis, mais hommes de cœur, sachez-le bien, vous ne m’enlèverez pas la conscience de vous avoir aidés pendant vos tempêtes. […] Mon cœur flétri se glace et saigne de douleur à chaque fin d’automne, lorsque vient le moment de décider du sort des criminels. […] Une envie secrète s’élève d’abord dans leurs cœurs.

978. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre V. Jean-Jacques Rousseau »

D’où le peintre et l’apologiste de la nature, aujourd’hui si défigurée et si calomniée, peut-il avoir tiré son modèle, si ce n’est de son propre cœur ? […] Sur l’exclusion du mensonge et du servage, au milieu d’une civilisation avancée, s’édifie la famille naturelle où les intelligences s’épanouissent sans que les cœurs se corrompent. […] Il a aidé les âmes de nos Français à opérer une conversion dont ils avaient le besoin et qu’ils n’arrivaient pas à faire : rassasiés de raisonnement, d’abstraction et d’analyse, desséchés, vidés par un excès de vie intellectuelle, ils ont senti revivre leur cœur au contact du cœur de Rousseau ; ils ont demandé au sentiment les certitudes et les jouissances, que l’intelligence n’était pas capable de leur donner. […] Il serait facile de dégager des écrits de Rousseau les thèmes éternels du lyrisme : à l’occasion de sa vie, il agite tous les problèmes de la destinée humaine, il ressent toutes les inquiétudes métaphysiques que les hasards de l’existence font surgir au fond des cœurs. […] Il a romancé les faits de sa vie, les sentiments de son cœur, il a romancé sa vision de la société : il a représenté fidèlement la nature.

979. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

C’est un temps anormal, une annihilation trop énorme de la cervelle et du cœur de la patrie, une matérialisation de la France trop purulente, pour que la société ne crève pas. […] cette agonie muette, intérieure, sans autre témoin que l’amour-propre qui saigne et le cœur qui défaille ! […] Nous le trouvons frappé en plein cœur et, selon son expression, « découragé de faire et de continuer à être ». […] Tout ce tendre, tout ce vaporeux hystérique, toute cette surexcitation de la tête par le cœur, font de la religion catholique un mauvais mode d’éducation de la femme pauvre. […] C’est M. de Nesselrode lui demandant à lui indiquer l’endroit de l’entrevue d’Oliva, et lui envoyant Georgel à lire, et que le diplomate sait par cœur.

980. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre II. Les génies »

J’ôterai de leur poitrine « le cœur de pierre et je leur donnerai un cœur de chair… » J’allai vers ceux du fleuve Kébar, et je me tins là parmi eux sept jours, tout étonné. » Et ailleurs : « Il y avait une plaine et des os desséchés. […] Il habite un point donné de la création, et il s’en contente, y trouvant de quoi nourrir et gonfler son cœur de justice et de colère. […] Le cœur volcan s’ouvre ; il en sort cette colombe, le Cantique des Cantique, ou ce dragon, l’Apocalypse. […] Pendant la Cène sa tête était sur la poitrine de Jésus, et il pouvait dire : Mon oreille a entendu le battement du cœur de Dieu. […] La poitrine où est le cœur a pour cap la tête ; lui, il a le phallus.

981. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

Sous Louis XVIII et Charles X, il adorait Napoléon dans son cœur, et l’insultait dans les vers publiés, pour plaire à ses patrons légitimistes. […] La dure nécessité qui navrait le cœur des honnêtes gens et l’endurcissait pour la répression impitoyable, obligeait Hugo à mentir impudemment. […] Jeté à bas de ses rêves ambitieux et enfiévré par l’attente incessante de la chute immédiate de Napoléon III, Hugo pour la première et l’unique fois de sa vie lâche la bride aux passions turbulentes qui angoissaient son cœur. […] Son cœur lui disait que Victor Hugo, il poeta sovrano, aurait désapprouvé cette mesure ; lui qui, pour rien au monde, n’aurait retardé de vingt-quatre heures l’encaissement de ses rentes et de ses créances. […] Au moment de signer le cœur lui manqua.

982. (1856) Cours familier de littérature. II « XIIe entretien » pp. 429-507

Ce premier cri du cœur humain, qui éclate de colère, de douleur, de plénitude ; ce premier rugissement de la fibre du lion torturé dans le cœur humain par le sort aurait surpassé tout ce que l’art le plus exercé de la pensée et du style a pu enfanter jusqu’à nos jours ! […] » C’est le Prométhée de la parole, élevé au ciel tout criant et tout saignant dans les serres mêmes du vautour qui lui ronge le cœur ! […] On comprend qu’il ne dit pas le dernier mot, qu’il dissimule le dernier cri, qu’il comprime son cœur entre ses mains. […] « Son cœur est dur comme le rocher, comme la meule qui écrase le grain. […] « Mes discours couleront de la simplicité de mon cœur, et mes pensées seront pures de toute intention de t’affliger.

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