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289. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

Sous ces frais lilas, voilà ton ciel. […] Terre, ciel, eaux, nuées, tout ce qui entre dans la coquille, voilà l’univers ; tout ce qui n’y peut pas entrer, voilà le néant. […] Le monde l’appelait, et sans rien dire elle répondait tout bas au ciel : Me voici. — Voilà », dit-elle, « pourquoi je revis ». […] Vos noces seront aux cieux. » C’est ainsi qu’il répond à celles qui viennent de dire : « Oui, rien qu’un regard du bien-aimé, et point de ciel, s’il le faut ! […] Ce n’est pas le ciel, mais ce n’est plus la terre. » Mais hors de la vérité, où est la sainteté de l’art ?

290. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Merrill, Stuart (1863-1915) »

Yves Berthou Les vers de Stuart Merrill ont les riches colorations des ciels d’aube et de crépuscule et des ciels nuageux à l’heure des levers de lune.

291. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Retté, Adolphe (1863-1930) »

Son calme jardin s’ouvre sur le ciel vaste. […] Le ciel est plein d’oiseaux.

292. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

La matière vue de si haut est comme le ciel vu d’en bas : elle se teint d’azur. […] Un astre dans le ciel s’éteint ; tu le rallumes ! […] Un désespoir paisible, sans convulsion de colère et sans reproche au ciel, est la sagesse même. […] — M’exiler du ciel ? […] Qu’un rayon vienne, elle remonte au ciel. » Voilà l’image.

293. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Les pierres mêmes qui nous sont tombées du ciel ne nous ont rien apporté d’inconnu. […] L’Académie ne risque rien à ressembler au ciel où l’on arrive par diverses voies. […] Le ciel a eu pitié de moi, en me laissant au moins ce goût. […] Ils ont fait descendre le ciel sur la terre. […] À ceux qui n’ont pas de terre ici-bas, il montre les terres fleuries du ciel.

294. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

Il est dur de naître en cette contrée ; le ciel est si froid qu’au mois de juillet, à Glasgow, par un beau soleil, je n’avais pas trop de mon manteau. […] On y vogue entre ciel et terre, dans l’abstraction, le rêve et le symbole ; les êtres y flottent comme ces figures fantastiques qu’on aperçoit dans les nuages, et qui tour à tour ondoient et se déforment, capricieusement, dans leur robe de neige et d’or. […] Il n’y a point de sourire virginal aussi charmant que celui de l’aube, ni de joie plus triomphante que celle de la mer lorsque ses flots fourmillent et frissonnent à perte de vue sous la prodigue splendeur du ciel. […] Un nuage, une plante, un lever de soleil, ce sont là ses personnages ; c’étaient ceux des poëtes primitifs, lorsqu’ils prenaient l’éclair pour un oiseau de flamme et les nuages pour les troupeaux du ciel. […] Puis le grand lis dressé qui levait en l’air, —  comme une Ménade, sa coupe éclairée par la lune, —  jusqu’à ce que l’étoile ardente, qui est son œil, —  regardât l’azur tendre du ciel à travers la rosée transparente.

295. (1899) Arabesques pp. 1-223

Au ciel, chargé d’orages, des lacs d’azur rayonnent pourtant çà et là ; si des astres s’éteignent, d’autres commencent à s’embraser. […] Dès lors, la terre, n’est plus qu’un péché, un enfer de tentations et de souffrances, que l’on traverse pour mériter le ciel. […] Le ciel était si pur, l’air si léger, le soleil si paisible, le vent capricieux me flattait les joues avec tant de mansuétude ! […] Si je lève les yeux, j’aperçois un coin de ciel d’un bleu tellement profond qu’il m’intimide. […] Un recueillement immense descendait des hauteurs du ciel bleu.

296. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Si l’on préfère, une harmonie préétablie oblige le ciel de la pensée et celui de la réalité à se mouvoir parallèlement. […] Ils ont donc fait des brèches et, par ces meurtrières, ont aperçu le ciel et la mer éternelle. […] Le ciel est descendu sur les rameaux et chaque goutte de rosée matutinale enferme un astre. […] Seul le ciel domine la cheminée. […] À quel moment précis le soleil apparaît au ras de l’horizon ne se peut dire, ni quand le jour commence ; pourtant voici le ciel inondé de lumière.

297. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

elle fut la femme rayonnante et attrayante ; elle fut la Vénus sans ciel, la Cléopâtre sans couronne, la Fornarina sans faute, la Béatrice sans rêve, la Laure sans platonisme mystique, la lady Hamilton sans vices, la Guicioli sans larmes, hélas ! […] Rien de tout cela n’est avéré ; ce sont de ces bruits qui s’élèvent des apparences autour des hommes ou des femmes célèbres ; la tombe même ne dit pas tout après leur mort : le ciel sait plus de secrets encore que la terre. […] L’attrait était le caractère dominant et magique de cette figure ; le regard s’y collait comme le fer à l’aimant ; c’était une physionomie aimantée : elle aurait enlevé une enclume au ciel. […] Une atmosphère calme apportée du ciel enveloppe ces apparitions de la grâce d’en haut. […] Le Lyonnais est une espèce d’Ionie française où la beauté des femmes fleurit en tout temps sous un ciel tempéré, entre les feux trop ardents du Midi et les formes trop frêles du Nord ; les yeux y ont en général la teinte azurée du Rhône, qui baigne la ville, la langueur de la Saône, la douceur du ciel.

298. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

Je répétais à peine les premiers mots qu’un enfant bégaye, et qui causent tant de joie à une mère ; je pouvais à peine me soutenir, quand le plaisir que me donnèrent les teintes diverses du feuillage et la nuance profonde du ciel azuré me pénétraient d’une joie enfantine. […] Enfin nous aperçûmes sous d’épais halliers une troupe d’hommes et de femmes qui, les mains levées au ciel et la tête haute, poussaient en chœur et d’un air frénétique ces gémissements, ces hurlements, ces hourras barbares. […] À peine fus-je entré dans la gorge ou vallée qui sépare la crique du Canot de celle d’Highland, le ciel s’obscurcit ; un brouillard dense simula la nuit la plus obscure. […] Une tache ovale et livide se dessina sur le fond ténébreux du ciel. […] Le ciel s’était couvert d’un voile verdâtre et lugubre ; une odeur de soufre très désagréable imprégnait l’atmosphère.

299. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

La mer caresse et menace ; elle prend toutes les nuances, elle parle toutes les voix, elle reflète le ciel, ce ciel d’où nous vient aussi un souffle d’éternité qui ne nous semble pas étrangère, tandis qu’à l’aspect de la sombre et morne forêt, avec son lugubre silence ou ses sourds et longs gémissements, l’homme sent plus irrésistiblement pénétrer dans son cœur la conscience de son néant. […] Yégor marchait avec une assurance calme, et se contentait de jeter des regards en haut, dans les rares éclaircies qui laissaient voir le ciel. […] Le soleil s’incline doucement sur le ciel bleu et limpide ; les nuages flottent lentement dans l’éther azuré ; ils paraissent avoir un but et savoir où ils vont. […] Ses rayons répandaient une nappe de lumière azurée sur le ciel, et brodaient d’une marge d’or le contour des nuages qui passaient à l’horizon. […] La nuit, douce et silencieuse, s’étendait sur les collines et les vallées ; cette vapeur chaude et douce descendait-elle du ciel ?

300. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

Mais arrivons au point capital : comment sera la femme que le ciel japonais réserve à notre curieux voyageur ? […] Son agneau avait une toison de diamants, sa palme était devenue couleur de ciel. […] Il était dix heures, une claire matinée de la fin de l’hiver, un temps vif, avec un ciel blanc, tout égayé de soleil. […] Des urubus tournoient dans le ciel indigo. […] Entre au ciel.

301. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Ils montrent aux hommes le ciel où ils ont été ravis. […] C’est le rendre visible, mais c’est l’amener du ciel en terre ; il le fait réel, mais il l’amoindrit. […] Il est engendré dans le ciel par Dieu et à l’image de Dieu. […] Varouna est Indra, car le tonnerre est le ciel foudroyant ; Indra est Agni, car la foudre est le feu céleste. […] Figurez-vous, sous un ciel étouffant, une race étrangère sortie d’un pays tempéré, même froid.

302. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

En adressant ses Essais à M. de Latour, avec une demande de souscription, Mme Valmore débutait par cet apologue à la manière du poète persan Saadi, dont elle avait lu quelque chose et que, disait-elle, elle adorait : « Monsieur, « Il est dit dans un livre qu’un pauvre oiseau jeté à terre et roulé dans le vent de l’orage fut relevé par une créature charitable et puissante, qui lui remit son aile malade comme eût fait Dieu lui-même ; après quoi l’oiseau retourna où vont les oiseaux, au ciel et aux orages. […] On peut dire qu’elle avait reçu de la nature ou du ciel une vocation et comme une grâce spéciale pour la délivrance et le service des prisonniers. […] — Épargnons-nous ce remords de frapper cet esprit pur et divin. » Et après la mort : « (11 septembre 1850)… La volonté du Ciel est terrible, quand elle s’accomplit sur des êtres si faibles et si tendres que nous. » Mais tout à coup, dans ce ciel si lourd, si chargé, si sombre, un éclair inespéré a lui : « (14 janvier 1851)… Ondine se marie ! […] « Tout ce qui est alentour et devant moi est vraiment aimable. — L’air, le ciel et les arbres suffiraient bien, sans la maison très-confortable et riante96 ; mais on dirait que j’y suis en rêve ; je ne peux rien m’approprier ici, sinon le poids d’une crainte qui corrompt tout… » Et encore de Passy, 30 décembre : « Je ne peux la résoudre à vous voir ni personne. […] Ce vers me rappelle celui de d’Aubigné exprimant les massacres de la Saint-Barthélemy et cette buée de sang qui s’exhale des carnages, À l’heure que le ciel fume de sang et d'âmes.

303. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1856 » pp. 121-159

» 9 juin Rue du Bac, au fond de deux ou trois cours, un vaste logis, retiré, tranquille, placide, avec de l’air, des coins de verdure, un grand morceau de ciel. […] Les générations de notre temps sont trop civilisées, trop vieilles, trop amoureuses du factice et de l’artificiel pour être amusées par le vert de la terre et le bleu du ciel. […] » 5 juillet À Croissy. — Un oiseau qui chante par intermittences et de petites notes d’harmonie claire tombant, comme goutte à goutte, de son bec ; l’herbe pleine de fleurs et de bourdons au dos doré, et de papillons blancs et de papillons bruns ; — les hautes tiges hochant la tête sous la brise qui les courbe ; — des rayons de soleil allongés et couchés en travers du dessous de bois ; — un lierre qui enserre un chêne, pareil aux ficelles de Lilliput autour de Gulliver, et entre ses feuilles du ciel blanc, que l’on voit comme à travers des piqûres d’épingles ; — cinq coups de cloche, apportant au-dessus du fourré, l’heure des hommes et la laissant tomber sur la terre verte de mousse ; — dans la feuillée bavarde, des cris d’oiseaux, des moucherons volant et sifflant tout autour de moi ; — le bois plein d’une âme murmurante et bourdonnante ; — le ciel mollement éclairé d’un soleil dormant… Et tout cela m’ennuie comme une description. […] Asselineau, contemplant l’azur du ciel, jette au hasard un prix.

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