Puis il était toujours resté le vagabond à qui il fallait le grand air et le ciel libre, les courses à l’aventure, et les surprises d’un coin de bois ou d’un coucher de soleil.
Elles rasent les contours de ces futurs continents que son imagination s’est représentés émergeant un jour du fond des abîmes, pour, remplacer les continents actuels, nivelés peu à peu et rendus à la mer par l’effet des eaux du ciel.
Mais pour eux il n’a rien de commun avec la religion vulgaire : « Les résultats moraux du Christianisme, on les trouve chez moi expliqués par l’étude de la nature et basés sur elle, tandis que dans le Christianisme ils ne le sont que par de simples fables (Parerga, I, 143) », et autre part : « Pour faire entrer ce principe (délivrance de la vie), le Christianisme dut se servir de véhicules mystiques (Mysthichen vehikels) comme par exemple du calice qui devait sauver les hommes. » Wagner (1880, 273) : « Ce qui devait perdre l’Eglise chrétienne fut l’assimilation de cet être divin sur la croix avec le créateur juif du ciel et de la terre, et de joindre avec ce Dieu colère et vengeur, le sauveur des pauvres, qui s’est sacrifié par amour de tout ce qui existe.
Toute vie, toute action est une divination consciente ou inconsciente : « Devine, ou tu seras dévoré. » La plante même, dont la tige lentement croissante monte vers le ciel pour y trouver la chaleur et la lumière, compte sur le soleil et sur ses rayons d’aujourd’hui, pressent son retour futur : la croissance de la plante est une induction qui s’ignore, une inconsciente anticipation de l’avenir, une affirmation en acte que ce qui a été sera, que le soleil qui s’est levé aujourd’hui se lèvera demain, que les phénomènes de la nature ont des raisons constantes, qui font qu’on peut y vivre, grandir, fleurir et porter fruit.
Rien que des gens adroits, des malins volant le succès par le chemin de traverse de Paul Delaroche, par le drame, la comédie, l’apologue, par tout ce qui n’est pas de la peinture, — en sorte que sur cette pente, je ne serais pas étonné que le tableau à succès d’un de nos futurs Salons représentât, sur une bande de ciel, un mur mal peint, où une affiche contiendrait quelque chose d’écrit, excessivement spirituel.
Il a horreur du ton de grisaille en faveur dans l’atelier, de ce ton avec lequel il voit peindre le ciel, si bien qu’il lui arrive un jour de mettre une boule de mastic sur la palette de Hoguet.
C’est avec une complaisance évidemment sympathique que le grand observateur s’étend sur l’industrie des abeilles qu’il appelle φρονιμά, les sages, et qu’il fait participer à cette âme noétique, à cette intelligence active directement venue du ciel, et dont la nature est divine.
Salomé, par dessus les âges, sur l’azur du ciel de Galilée, belle comme la rêva Gustave Moreau, belle comme au jour où elle demanda la tête de Jean, s’empare de l’imagination maladive de Pierre Servain, être chétif et disgracié, grandi parmi les objets pieux, statuettes et missels.
La boue noire, et les flaques, le ciel badigeonné de suie, la solitude des rues où de rares manteaux à capuchon glissaient dans le silence pesant, rarement coupé de croassements de corneilles, m’étaient apparus comme le décor naturel de cette littérature d’effroi : l’Intruse les Aveugles, la Princesse Maleine. […] Les néophodes Cantaloups de la Sorbonne déclarent, à l’exemple d’Aristote, le ciel inaltérable, heureusement surviennent des Galilée pour, de temps en temps, découvrir des constellations nouvelles : chandeliers de Renaissances. […] Les fûts à l’écorce lisse et bleutée, espacés dans un désordre harmonieux, s’élevaient tout droit vers le ciel dans un jet élégant et viril. […] Quand nous rentrons à Pont-de-l’Arche, d’un côté le soleil tout rouge va disparaître ; de l’autre, dans un val, entre l’écartement de deux collines, des brumes violettes s’élèvent vers le ciel gris. […] Cette poésie du faubourg, c’est la leçon de littérature qu’on peut prendre tous les jours en sortant de chez soi, en se mettant en contact avec ce décor, ce ciel, ces pavés, cette eau, avec ces personnages qui apparaissent et s’évanouissent comme des ombres, avec ce monde de passions et de souffrances qui palpite là devant nous… M.
« Mon entrée chez celle-ci fait tableau : imaginez une chambre tapissée de rose avec des rideaux bleus, une table avec une écritoire, du papier avec une bordure de fleurs, deux plumes neuves précisément au milieu, et un crayon bien taillé entre ces deux plumes, un canapé avec une foule de petits nœuds bleu de ciel, quelques tasses de porcelaine bien blanche, à petites roses, deux ou trois petits bustes dans un coin ; j’étais impatient de savoir si la personne était ce que cet assemblage promettait. […] Grâce au ciel, le plan de Ferrand est inexécutable.
Un Dieu infini et unique, l’Absolu, en un mot, ne se représente pas : rien de ce qui est au ciel, sur la terre ou dans la mer ne saurait le figurer, dit l’Hébreu Moïse. […] On ne leur avait montré le règne de la Convention que du bas d’une montagne escarpée, rocailleuse, hérissée, âpre, sauvage, contenant dans son sein des tressaillements fréquents et des secousses profondes ; ils avaient vu passer au sommet des figures étranges, surprenantes, des géants fortement constitués, sombres, taciturnes, aux lèvres serrées, au regard sévère, a la démarche hardie, et qui, du geste, défiaient le ciel.
Il ne s’agirait, je le répète, que de tenter sur l’humanité ce qu’on pratique couramment de nos jours sur la plante et l’animal — c’est à dire de rapprocher l’humanité du milieu terrestre, en cessant de considérer, suivant l’idée chrétienne, l’animal humain comme un être surnaturel ayant ses racines dans un ciel de fiction. […] Du sommet de la tour, c’est dans le ciel connu grâce aux communications interastrales, dans le ciel enfin familier, où l’on reprendra la vieille tradition aryenne des émigrations !
Le métaphysicien travailla donc a priori sur des concepts déposés par avance dans le langage, comme si, descendus du ciel, ils révélaient à l’esprit une réalité suprasensible. […] Elle ressaisit un fil : à elle de voir si ce fil monte jusqu’au ciel ou s’arrête à quelque distance de terre. […] Il semble vraiment, à entendre certains théoriciens, que l’esprit soit tombé du ciel avec une subdivision en fonctions psychologiques dont il y a simplement à constater l’existence : parce que ces fonctions sont telles, elles seraient utilisées de telle manière. […] Bref, toute la Critique de la raison pure aboutit à établir que le platonisme, illégitime si les Idées sont des choses, devient légitime si les idées sont des rapports, et que l’idée toute faite, une fois ramenée ainsi du ciel sur la terre, est bien, comme l’avait voulu Platon, le fond commun de la pensée et de la nature. […] Les modernes ont fait descendre la vérité du ciel sur la terre ; mais ils y voient encore quelque chose qui préexisterait à nos affirmations.
Est-ce que le naturalisme exige d’eux qu’ils rapetissent de toutes parts leur horizon et qu’ils ne risquent plus un seul coup d’aile dans le ciel de la fantaisie ? […] oui, eux-mêmes ne sauraient dire pourquoi ils ont ce talent, c’est comme cela, c’est le ciel qui l’a voulu. […] A quoi veut-il donc que je m’attaque, à la terre ou au ciel ? […] « Quand vous êtes au bord de la mer, a-t-il dit à peu près, ne préférez-vous pas vous perdre dans la contemplation de l’infini, de l’horizon lointain où le ciel et l’eau se confondent ?
Ils ont fait, dit l’auteur de la Henriade, comme les Astronomes, qui inventoient tous les jours des cercles imaginaires, & créoient ou anéantissoient un ciel ou deux de crystal à la moindre difficulté. […] Ainsi tout sujet tragique n’est pas susceptible de merveilleux : il n’y a que ceux dont la religion est la base, & dont l’intérêt tient pour ainsi dire au ciel & à la terre qui comportent ce moyen ; tel est celui de Polieucte que nous venons de citer ; tel est celui d’Athalie, où les prophéties de Joad sont dans la vraissemblance, quoique peut-être hors d’oeuvre ; tel est celui d’OEdipe, qui ne porte que sur un oracle. […] on ne doit pas comparer la rougeur de sa maîtresse convaincue d’infidélité, à la couleur du ciel, au lever de l’aurore, à l’éclat des roses parmi les lis, &c. […] Lafontaine a toûjours le style de la chose : Un mal qui répand la terreur, Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre.